Dimanche 21 juin 7 21 /06 /Juin 20:20
 

Je rentrai chez nous.

Je tournai un peu en rond... Et gambergeai beaucoup.

Je passai sous la douche. Je me regardai dans le miroir et me trouvant fade, je me maquillai un peu puis enfilai un pantalon rouge de toile fine à taille très basse, enfilai un tee shirt noir limite nombril, chaussai des ballerines rouges à talon fin, m'admirai dans la glace du hall et m'apprêtais à sortir, quand, une idée traversa mon esprit comme un coup de tonnerre :

  • Sortons armée ! —

Je rentrai dans notre chambre, tripotai la combinaison du coffre à fanfreluches, l'ouvrai et en sortais la boite contenant notre « joli postiche viril ». Je perdais un peu de temps à retrouver sa clé, pensant qu'il m'était préférable de sortir boite fermée à clé... Nous sommes d'accord, tant mieux Puis je sortis, enfourchai mon vélo et : Vas-y, pédales Charlotte ! —

Ceci dit, je n'étais pas des plus sereine, avec la foule de questions chahutant dans ma tronche... Notamment, je me disais, qu'aujourd'hui, il y aura sûrement des clients dans la boutique... Et bien d'autres choses. Finalement, alors que j'arrivais à Bastille, je me persuadai :

  • Tu rentres au culot, tu cherches un Jean et aussi d'autres fringues, tu fais traîner... Tu verras bien, à la tête de ton Jules, si t'es la bienvenue, ou pas... —

Et Voilà. Mon vélo était attaché à une barre. J'approchai de la boutique, la porte sur la rue était ouverte. Je jetai un oeil à l'intérieur : j'y voyais quatre ou cinq personnes... Et l'amant, tout au fond, près de la caisse... Je dépassai la boutique, rebroussai chemin, rejetai un oeil : rien ne semblait avoir bougé. Je poursuivais sur mon trottoir encore quinze ou vingt pas... Puis, je revenais... Trois, ou quatre fois le même manège avant que je me dise, non sans en rire :

  • Dis Cocotte, ça fait pas un peu pute comme attitude, ça ? —

Voilà-t-il pas, qu'en plus, je me traitais de « Cocotte » ?

  • Bon allez ! Décides toi : tu rentres dans la boutique... Ou tu rentres chez toi... Mais, après, viens pas te plaindre : Choisis et assumes. — Que je me secouais.

Ainsi aiguillonnée, j'entrai dans la boutique sans toutefois maîtriser l'emballement de mon coeur.

Le jeune vendeur était au centre du magasin, vers la cabine d'essayage et près d'un couple de clients.

Au fond du magasin, un homme d'âge mûr fouillait dans les cintres de Jean's. Entre-eux, un autre couple choisissait des chemisettes.

Lorsqu'il me vit, « mon amant » rougit. Mais se ressaisissant il me souhaita le « bonjour madame ».

Comme le mec, au fond du magasin, je cherchai un Jean. Il s'approcha de moi, me tourna autour, posa une main sur mon épaule. Je la lui retirai sèchement. Il glissa sa main dans mon dos. Je me retournai vivement et le fusillai du regard. Cet abruti prit-il cela pour un encouragement ? Toujours est-il qu'il posa sa main sur mes fesses et qu'en remerciement je le gratifiai de mon poing sur la gueule, sans un mot, ni autre gentillesse. Le type ne dit rien et quitta le magasin...

Je me remis faussement à fouiller. Le vendeur s'excusa auprès du couple et vint vers moi en disant :

  • Puis-je vous aider, madame ? —

  • Peut-être ! — Souris-je. Et s'approchant mieux de moi il dit tout bas:

  • Ah ! Vous êtes revenue ? Ça ne vous a donc pas déplu ? —

  • Non : c'était pas mal ! — Je n'allais pas lui avouer que j'en rêvais tout le temps.

  • Et votre mari ? —

  • Il a beaucoup aimé à ce qu'il m'a dit !—

  • Ah ! Je suis content ! — Tout cela en faisant mine de me montrer des Jean's...

  • Et ce modèle-ci, peut-être... ; — Mais pourquoi n'est-il pas venu ? —

  • Il travaille aujourd'hui ! — Edulcorai-je

  • Ce modèle aussi vous irait bien... ; Et vous lui avez dit que vous veniez ? —

  • Non ! Mais je sais qu'il le sait. —

  • Ah bon ! — S'étonna-t-il J'ai aussi ce modèle qu'est pas mal... — Comment ça ! —

  • Vas, occupes-toi de tes clients, je fais celle qui fouille... Et je t'appelle dans cinq minutes. —

Il revint vers le couple de clients... Qui avait choisi. Ils réglèrent et partirent. Le couple au chemisettes, quant à lui, était déjà sorti sans rien acheter. Mon amant se précipita vers moi. Et je sentais son impatience tout contre moi. Et ça me faisait frémir et mon coeur battait la chamade.

  • J'ai pensé à vous toute la semaine. Souffla-t-il dans mon cou.

  • A moi seule. ? —

  • Oh non ! A vous deux : à vous deux je le jure ! —

  • Et qu'est-ce que ça te fais de me voir seule ? —

  • Je suis content de vous voir, au moins vous, parce que vous...

  • Dis-moi « tu » ! — Exigeai-je. Peut-être un peu sèchement car je le sentis se troubler.

  • Je préfère qu'on se tutoie : je me vois pas faire l'amour avec quelqu'un qui me vouvoie. —

Adoucis-je. Il parut rassuré. Il caressa mes cheveux. Je dégageai ma nuque, il la caressa aussi...

Le carillon de la porte d'entrée, résonna comme un glas... Je sursautai. Lui aussi. Néanmoins, il dit :

  • Bonjour, Monsieur, dame, je suis à vous dans un instant — En caressant le bas nu de mon dos entre le jean et le tee-shirt. Je lui dis :

  • Occupes-toi d'eux, je vais entrer dans la cabine du fond et t'attendre. —

  • Vas plutôt dans la réserve : après tout ceux-là ne savent pas qui tu es. —

  • Ah oui ! Après tout... Je pourrais aussi jouer à la vendeuse — Souris-je.

La réserve était plutôt agréable. Bien agencée et très propre. Bien équipée aussi : petite kitchenette, petit et confortable salon et à l'arrière, trois rangées de portants et d'étagères jusqu'au plafond... deux lucarnes en imposte diffusaient une lumière douce venant de la cour intérieure de l'immeuble.

Songeuse, je caressais le cuir du canapé. Puis celui du fauteuil. Puis... Il entra, sourire rayonnant :

  • Fais comme chez toi : mets-toi à l'aise. Si tu veux un café, les dosettes sont là Dit-il en ouvrant un tiroir — Et si t'as besoin d'aller au toilettes, c'est là — Ajouta-t-il en ouvrant une porte.

  • Et si tu veux prendre une douche, c'est la porte à coté. Les serviettes sont dans l'armoire. —

Il se dirigea vers le fond de la réserve. Il choisit des vêtements. Il revint et s'immobilisa devant moi.

  • Embrasse-moi. Ordonnai-je. Il posa un baiser sur mes lèvres :

  • Mieux que ça. — Exigeai-je en serrant ma main derrière son cou et en bouffant ses lèvres.

Je le sentis lâcher-prise, comme dans une espèce de soumission. Je sentis mon clitoris durcir et une montée d'adrénaline au fond de ma gorge. Je lui roulai une pelle rude et le lâchai. Il resta planté, bras écartés, vêtements en mains. Il me regarda, perplexe ou embarrassé. Je lui souris en disant :

  • Vas ! Vas t'occuper de tes clients ! Gentiment comme je l'aurais dit à mon fils.

C'est lorsqu'il fut sorti que je réalisai que cet instant de suprématie m'avait procuré un certain plaisir. J'en restai songeuse... Avec de nouvelles questions qui martelèrent dans l'intérieur de mon crâne. Jusqu'à présent, jamais je m'étais posée ce genre de questions relatives à une quelconque suprématie dans une relation de couples... Ni dans aucune de mes relations sexuelles d'ailleurs : j'avais toujours pensé que, dans toute relation équilibrée, les désirs de « l'autre » et ses limites, comme mes propres désirs et limites, relevaient du respect d'autrui... Et comme je l'ai déjà dit, que je prenne du plaisir à sodomiser mon mari, m'apparaissait comme entrant dans « notre normalité » de manière équitable, puisqu'il ne m'en manifestait, lui-même, qu'un plaisir partagé en commun. De même, lorsqu'il avait admis de consentir à mon fantasme de le voir accomplir une relation sexuelle avec autre homme. Tout comme lui-même, après qu'il m'a avoué prendre plaisir à me regarder jouir avec d'autres partenaires, quel qu'en ait été leur genre ; après qu'il m'a juré que j'étais libre d'en jouir à ma guise...

Je connais mon autorité comme ses limites : je n'exerce l'une qu'en fonction d'elles. Toutefois, ce n'est toujours que dans l'exercice de mes fonctions où je me dois d'imposer mon autorité dans le cadre de ma suprématie hiérarchique, sans cependant négliger mes obligations de respecter l'individu sur lequel s'exerce ma suprématie : individu en temps que « personne unique » dotée de cette « intelligence raisonnée » propre à l'être humain, et surtout, en raison de « son » libre arbitre...

Alors oui ! Il ce peut que des individus exercent leur libre arbitre en acceptant de se laisser dominer plus ou moins totalement ; il ce peut aussi que certains en retire un plaisir réel ; il ce peut même que d'autres ne puissent s'estimer, se sentir, se transcender, que dans un statut de soumission, voire de renoncement au respect de leur « moi » profond. Maintenant, je doute beaucoup moins qu'il y a des individus qui se complaisent à dominer... Et pas que par jeu. Seulement voilà : intellectuellement, philosophiquement, psychologiquement, comme par « principe physique », à moi, cette posture de « dominant » me déplaît souverainement. N'est-ce pas (au moins) par le « principe physique » d'une « situation en équilibre » qu'évolue notre Univers ? Même si nous n'en retenions que ses chaos.

Précisons illico que cette « situation en équilibre » n'a rien à voir avec le soi-disant « équilibre nécessaire » entre le bien et le mal, lesquels, de surcroît comme de « bien entendu », devraient se cantonner dans des limites stables et un « ordre des choses » clairement déterminé.

Si donc, je parvenais à admettre l'existence dans une relation de domination – soumission d'un intérêt émotionnel favorable à ma libido ET à celle de mes partenaires, je ne m'y refuserai pas dès lors qu'on en a défini le cadre strict du scénario ET que les rôles du Dominant et du Soumis, ne sont pas immuablement joués par les mêmes acteurs ou détenus ; je ne pourrais l'admettre que si le « maître » sait aussi jouer le rôle de « l'esclave » et ce dernier se situer dans le jeu du « maitre ». Alors oui ! Je pourrais trouver le jeu attrayant. Et sûrement, je ne doute pas que je sache en jouir...

J'en étais là de cette réflexion lorsque mon amant rentra dans la réserve tout sourire :

  • Il n'y a plus personne. Se réjouit-il en commençant à desserrer la ceinture du pantalon.

Je bondis hors du canapé et ôtai sa main pour le tirer par là vers moi en disant :

  • Petit coquin ! Ne dis pas que t'ouvres ton magasin parce que t'as déjà fermé boutique ? —

  • Euh, non ! J'ai pas fermé : c'est trop tôt — Balbutia-t-il visiblement décontenancé.

  • Alors, toi ! Tu arrives à te concentrer sur deux postes de travail à la fois ? —

Le regard vide, il gargouilla un argument sans défense. Je le tirai plus près de moi : lèvres à lèvres, et léchai les siennes. Et je leur parlais tout en finissant de desserrer la ceinture et de déboutonner la braguette du pantalon qui s'enroula autour de ses chevilles :

  • ça ne te fais rien d'être interrompu par le carillon de l'entrée à dix secondes de jouir ! —

  • Si, un peu ! — S'excusa-t-il — Mais... Si c'est comme d'habitude... Le samedi après dix-sept heures, c'est assez calme. —

  • Espérons-le — Dis-je en écartant son slip et en extrayant sa verge bandée.

  • Heu. Tu veux pas que je me lave un peu... Avant ? — Dit-il en posant sa main sur la mienne.

Seulement, j'avais déjà eu le temps de décalotter son gland. Et ma langue y dansait une valse :

  • Il a bon goût, ton gland. Et je le préfère largement à celui d'un savon — Répondis-je :

  • Mais si, j'aimerai te voir te laver... Et pas que ton sexe. Ajoutai-je tout en le suçant.

  • Ah bon ? — Eût-il juste le temps de s'étonner tandis que carillonnait la porte d'entrée....

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Par Pateric - Publié dans : micro roman - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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  • : 28/01/2009

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