Mardi 16 février 2 16 /02 /Fév 14:53
 

 Je disais que c'est toujours dans cette posture que me surprennent mes jus d'orgasmes. Et sans que je les sente venir. Et sans que je puisse les contrôler, toujours j'inonde les draps de jets d'abondance.
Bref !

 

Je reculai mes pieds, posai mes genoux sur le lit et penchai mon buste vers celui de Serge. Enfin, sur sa queue, je débutai une danse du ventre, ample et lente en scrutant son visage, vingt centimètres sous le mien. Trois ou quatre fois, il entrouvrit ses lèvres mais ne dit rien.
Puis :

— Cela va faire dix-sept ans que j'espérais offrir ces instants à Manon ! —

D'abord, je fut toute éberluée bien que je n'en interrompisse pas ma danse pour autant, faisant lascivement tourner sa bite dans mon con. Et, de petit tour en petit tour, les souvenirs des années passées défilèrent dans ma mémoire.
Dix-sept ans. Déjà !
Mais toujours comme s'ils étaient d'hier. Le souvenir de notre bonheur, soudain anéanti.
En moins de dix secondes. Dix-sept ans ? Pourquoi devrais-je m'en souvenir maintenant ?
Non !
Et je sens mes yeux se remplir de larmes. Et l'une d'elle perler puis rouler sur ma joue. Serge redressa la tête et de sa langue lapa ma larme.
Non !

— Ne lèches pas mes larmes : je ne veux pas ! — Lui interdis-je sèchement alors même que je savais que cette attention aurait pu calmer la douleur saisissant mon coeur. Car lorsque mon mari sèche mes larmes de sa langue, il efface aussi ma douleur.
Justement !
Si aujourd'hui j'ai de nouveau réussi à libérer mes plaisirs et mes jouissances en dehors de l'exclusivité conjugale c'est que mon mari sut me soutenir quand je sombrais dans la tristesse et le désarroi : seul malgré sa souffrance.
Comme c'est avec mon mari seul que j'aurais partagé nos bonheurs puis nos malheurs.
C'est de sa langue qu'il sécha mes larmes et me lava des pleurs.
Nos malheurs puis nos bonheurs, c'est avec mon mari que je veux exclusivement les partager. C'est l'un des gages essentiel de notre amour : c'est même l'un des gages fondateur de notre amour.
Vous comprenez que je ne veuille pas mêler nos plaisirs et nos jouissances avec nos malheurs et nos bonheurs ?
Qu'importe !
Dix-sept ans déjà ! Oui ! Dix-sept ans que Sylvie et Jean-Pierre nous ont abandonnés pour rejoindre l'Éternité...
Quelquefois je vous ai vaguement parlé d'eux et des souvenirs de nos amours heureuses. Je ne veux conserver d'eux que les souvenirs vivaces de nos amours. Et je voudrais bien me libérer de la douleur de leur absence. Mais j'en demeure incapable. Certes, aujourd'hui je ne souffre plus les tourments de l'enfer de leur disparition soudaine et injuste... Et en l'instant, c'était encore cette injustice de la Vie à vous déposséder des êtres qui vous sont le plus chers qui animait mes tourments et mes angoisses et...
Mais Serge me parlait :

— Pardon ! J'étais ailleurs, perdue dans mes souvenirs ! — M'excusai-je.

— Je sais ! — Dit-il : — Je les connais et je partage votre douleur... Depuis le début. —

Je me figeai et me crispai.
Et dans mon sexe, je sentis battre violemment son coeur sur son gland : des battements rapides et désordonnés. Alors, soudainement je me souvins de Serge et de Manon... Et en l'instant, je ne savais plus pourquoi ma douleur les avait rayés de ma mémoire du seul trait noir de l'oubli...
Souvent, Serge et Manon furent nos invités, là haut sur la colline dominant les golfes ; je me souviens du jeune couple charmant et joyeux qu'ils formaient ; je me souviens de nos parties de rigolades, de nos parties de pêches, de nos parties de pétanques. Et de nos interminables discussions sur la terrasse, au bord de la piscine, autour de la table, devant la cheminée...
Et je me souviens aussi du décès brutal du père de Manon, la veille de notre départ commun au ski.
Dix-sept ans ! Exactement le dix-huit février 1993. Exactement douze jours avant l'accident de la route fatal à Sylvie, à Jean Pierre et à leurs deux enfants...

Entre Serge et Manon et notre couple d'amour à quatre têtes il n'exista qu'une sympathie courante et de la connivence intellectuelle. A l'époque, Serge était l'assistant de Patrice. Patrice était l'adjoint de Jean Pierre, Manon était enseignante au collège de Cassis, Sylvie et moi étions « associées »...
Bref !

Toutefois, tous ces rappels à mémoire ne m'expliquaient pas la raison de cette puissante et intime inclination de Manon pour mon mari. Ça non ! Elle était à la fois si émouvante et si affectueuse que je supposai qu'elle était amoureuse de mon mari. Inconsciemment, consciemment ? Je ne savais pas en juger. Mais à tout prendre, j'eusse préféré qu'elle en soit consciemment amoureuse car je considérais cet état plus simple à gérer.
Non ! Je ne craignais pas l'amour de Manon. Et je n'étais nullement jalouse de ses débordements : ni ceux qui m'étaient visibles, ni ceux qu'une femme peut pré-supposer.
J'étais également sûre des sentiments comme des attentions de mon mari à mon égard.
Comme je ne doutais pas que l'amour de Serge pour Manon, comme celui de Manon pour Serge, est un amour puissant...
Et dansant langoureusement sur la bite de Serge, tout en les observant, les uns comme l'autre, mes angoisses commencèrent à s'estomper. Puis finirent par se dissoudre dans le feu s'emparant de mon sexe. Je dansai, dansai et dansai toujours nourrissant la flamme de mon foyer de plaisirs, m'efforçant à garder mes yeux grand ouverts dans les yeux verts de Serge qu'il peinait à garder ouverts. Tous les deux proches, aux portes d'une nouvelle jouissance gardant tendu le suspens du secret que Serge souhaitait dévoiler. Je voyais qu'il en brûlait d'envie mais ne savait comment l'initier, sans doute refroidi par mes larmes de souvenirs...
C'est en cet instant suspendu que Manon choisit de jouir : de la gorge jusqu'aux orteils son corps comme agité par la foule des succubes...
Heureuse, je dansai frénétiquement sur Serge et presqu'aussitôt je sentis son explosion et entendis retentir mon cri de jouissance en écho. Je m'avachis sur Serge...

Erica
pateric©

 

 

Par Pateric - Publié dans : Nouvelles - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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