Jeudi 5 mars 4 05 /03 /Mars 21:19
 

Moi, avant…

Avant Gérard, j'étais clochard [...] Avant Camille, j'avais muselé les désirs et les plaisirs de ma chair [...] Avec Gérard et Camille, je me suis découvert [...] Je me suis révélé à moi-même en me livrant à eux ; je me suis révélé à l'amour [...] ... —

Mais pas seulement…

Jules s’était révélé à l'intelligence, avide de savoir il avait révélé ses capacités ... démontré ses compétences… Bref, il avait trouvé sa voie… Alors, Jules comprit (...) que la société dans laquelle il gravite s'intéresse à « cet être de moi, sans qu'il ait besoin de vouloir paraître ».

Bien au-delà de son apparence physique et ethnique, il avait compris qu’il intéresse cette société à cause de ce qu’il peut lui donner (...) A cause de [...]

Lorsqu'il eût fini par comprendre tout cela, ses larmes s’asséchèrent.

— C'est à Gérard et Camille que je dois tout ça ... Car [...] sans eux je serais toujours clochard, ou peut-être (...) serais-je mort... —

Alors, avec eux, mourut Jules-César Montouvirin, métis indo-Afro-Européen (...), pour mieux s’élever à la dignité d'être humain...

Bien avant Gérard et Camille... sur son île, et au lycée, il rêvait de suivre des études à la « prestigieuse » Université d'Aix-Marseille. Jules y croyait dur comme fer et quelques professeurs l'y incitaient.

Faut dire que Jules était plutôt « bon élève »... Même si... la langue de Diderot lui étant peu familière il écrivait le français avec une orthographe fondée plus sur les archaïsmes phonétiques et les barbarismes du créole de sa grand-mère, que sur les règles de la Grammaire.

Étrangement, c'est dans la lumière noire... des galeries des réseaux ferrés, ... que la langue l'a illuminé : en faisant les poubelles. Car on imagine mal les bouquins que l'on peut y dénicher...

[...]

Paradoxalement, c’est alors qu’il commençait à comprendre, ou à savoir, qu’il commença également à douter… de la Vie... et qu'il rejeta le fascisme de la réalité...

[...]

C'est alors, qu’il voulut s'anéantir en croix du sacrifice ferroviaire. Mais... Gérard était apparu comme le trait de lumière du jour brise la nuit sur la masse du vivant et le vide du monde ; il apparut tel la mère qui dans sa délivrance enfante son rejeton puis se réjouit en l'allaitant. Petit à petit, Camille l'aida à grandir, comme le père qui... Réellement, souhaiteras-tu analyser les méandres de sa douleur forgeant ces obsessions chimériques qui nourrissaient les névroses de sa vie ?

Improbable !

Et même, je doute que ça t'intéresse…

Bien avant, sur son île, pour donner vie à son rêve, Jules avait dû le forcer car ses parents étant trop indigents pour supporter seuls les débours de l’éducation publique dispensée par notre Université métropolitaine, son vice-rectorat l'aida… A ne demeurer que , pour préparer son futur :

T’inscrire en MPC à Aix... Fais plutôt un BTS d'électrotechnique, ici : .... tu auras au moins un bagage pour la suite. —

[...] Mais, comme il est entêté, Jules avait gardé l’Espoir. D'abord pour obtenir ce BTS sésame. Ensuite pour le faire-valoir au départ...

Un rendez-vous avec l'attaché parlementaire de sa députée... Et un courrier... lui proposait un compromis qu’il accepta... ainsi il débarqua à Paris pour suivre une formation dite, « formation en alternance »... Et la lettre députative promettant : « L'hébergement ne sera pas un souci », Jules vint habiter un bâtisse cossue du XIVème parisien…

Jules débarqua d’un avion de troupes... [...] avec son sac de matelot pour tout bagage, directement de sa case à l’immeuble du XIVème, (...) pour prendre son quartier dans une pièce de deux mètres vingt sur deux mètres quatre-vingt, un soupirail sous les toits... Sous la voûte uniformément grisâtre de la coupole parisienne ; la coupole en dôme de la voûte du ciel sans aucun relief : sans haut-relief, ni bas-relief… Jules avait quitté son été tropical pour plonger à froid en octobre blafard, et pour rester continuellement en froid avec les nuages franciliens.

[...] ...Tout ceci, en tout cela, se révéla pas si mal, car les autres placards de ce grenier, occupés par des étudiants immigrés comme lui, favoriseront quelques menues réjouissances. Mais son loyer, mangeant les deux tiers du salaire, n’excitera jamais aucun autre plaisir. Et puis...  

Tout compte fait… — Ont même osé lui demander certains de ces nuages ombrageux : — N’étais-tu pas mieux vautré sur tes galets que sur le pavé des parisiens ?

* * * * *

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Par Pateric - Publié dans : micro roman - Communauté : Fantasmagorie pure
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  • : 28/01/2009

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