Mardi 26 janvier 2 26 /01 /Jan 18:46
 Après vous avoir raconté ma préparation à la soirée de la veille, « Hier soir », je vous ai abandonnés pour rejoindre mon mari au rendez qu'il m'avait fixé pour vingt-une heure. Et j'avais interrompu mon récit sans vous offrir les détails de ce « hier soir » où mon mari ayant une réunion d'importance, je me suis précipitée à tromper ma solitude chez mon jeune amant et son amie en compagnie de Salomé.

Je pense que je vous ai lâchement abandonnés. Et je pense que je devrais, pour me faire pardonner, vous offrir le récit des délices que... Mais, tout compte fait, non : pas ce soir. Ce soir je préfère donner la part belle au récit de la soirée du lendemain soir, charmante soirée à laquelle mon mari m'invita.

— Quel genre de soirée ? — Cherchai-je à savoir.

— Soirée surprise ! — Raccourcit-il : — Cherches pas : ça te plaira sûrement ! —

Presque mot pour mot la phrase derrière laquelle j'avais caché ma surprise à « J », la veille.

— Juste, tu viens, apprêtée pour une « réception mondaine » ! — Appuya-t-il sa précision.

Vous nous connaissez, nous et nos maladies à fouiller au fond. Notamment au fond du sens des mots. Certes, vouloir toucher au pouvoir des mots n'est pas le pire des maux du monde. Aussi, m'efforçai-je à décortiquer sa consigne pour me représenter l'idée, de ce qu'il espérait, de moi et de mon apparence.

Le mot « Juste » placé en tête signifiait qu'il était le plus important de la phrase. « Juste » : en équilibre entre « à peine » et « pas plus ». « Juste » : entre aguichante et discrète... « Juste » : le petit voile de retenue sur mes atours de séduction ? « Juste » le masque de la « précieuse » sur le visage de la « légère » ? Précieuse comme une « femme du monde », ou une « Cotillard en Ménage » sous une pluie de cotillons à la « une » du Gala ? Ou bien, légère... Comme « Paris quasi nue » sous les flashes crépitants à la sortie d'un salon Hilton ? Trop peu cette légèreté-ci, trop effrontée pour être affranchie. Elle n'est en fait que la surenchère impudique d'une « femme du monde ». Mais... Qu'est-ce qu'une « femme du monde » aux yeux des « hommes du monde » ? « Tout » et « Rien » mis en exergues d'un déséquilibre des apparences ? Une vestale exposée sur un piédestal ? Une incendiaire de la convoitise animale des hommes : des malotrus pour qui elle n'est « rien » d'autre que des « trous » à combler leur vide de « tout » ; « rien », ni être pensant ni être auto-déterminé. « rien », je vous dis !

Sauf que pour moi, « rien », c'est « tout » ce qui demeure en moi au-delà des apparences de mes trous. Et à son premier rang demeurent mon cynisme et mon ironie envers les « malotrus mondains »...

Alors que... Tout ce questionnement existentiel chahutant mon esprit,

Nue, face au miroir de la salle de bains, admirant ma féminité, me poudrant, me fardant délicatement et délectablement, je m'apprêtai d'une apparence légère, accentuant les traits de ma sensualité...

Les lèvres comme des quartiers d'orange succulentes invitant à la gourmandise.

L'éclat noisette des yeux pigmenté d'un collyre de brillance dans l'écrin amande des paupières dorées

... Alors que je me parai pour séduire. Et, bien que je ne susse point si sucer et baiser seraient au programme de la soirée, en cet instant, séduire était mon désir absolu.

Séduire ? Evidemment ! Quoi qu'il en soit, lorsqu'on présente bien sur soi et que l'on est bien en soi, parée de soie, en crinoline de mousseline, en lingerie d'organdi... Je sais que, qui qu'ils soient, toujours ils apprécient, certainement dans un état lascif, mais demeurant apparemment attentifs à ce que je dis.

Ne serait-ce déjà que, pour « rester placé ». Au cas où... On en viendrait « aux mains ». Aussi à un autre usage de la langue. Ainsi de suite... Sauf que, généralement dans ces cas où tout est apparences, il ne se passera rien. Et, ce soir-ci, compte tenu de la phrase de mon mari, je crois bien que sa « réception mondaine » ne sera pas une soirée de débauche...

Quoique... Avec mon mari... Rien n'est absolument certain. Même pas les « absolues certitudes » fondant les connaissances de sa Science induisant les postures et comportement de son travail. Encore moins les intentions ou les défiances animant sa conscience...

Avec le temps j'appris à savoir que « tu viens » n'est pas un ordre mais un souhait à m'avoir près de lui aussi bien pour des instants de plaisirs que pour tout autre chose...

Lorsqu'il emploie le verbe « apprêter », cela signifie toujours une action préparatoire, obligatoirement toujours une action placée avant une autre. Jamais une action unique et définitive.

Je connais aussi le dédain qu'il porte souvent aux « réceptions mondaines » : quand il se manifeste, à chaque fois je le partage avec le sien. Bien sûr, parfois je le contredis. D'abord, je n'aime pas être d'accord au premier abord. Ensuite, j'aime le titiller et l'agacer. Surtout si ses phrases sont sibyllines. Lorsque, crachées en un seul souffle elles m'apparaissent sentencieuses, péremptoires, définitives. Et même si je sais que ce n'est pas faux, je ne veux pas l'admettre. Et puis, j'aime quand il s'explique, argumente, se défend... J'aime son ironie et sa mauvaise foi affichée, lorsqu'il fustige... C'est trop bon ! 

J'arrivai au lieu du rendez-vous, à vingt et une heure moins deux minutes précises...

Au passage, je vous permets de me féliciter pour ma précision, n'est-ce pas. Comme quoi, les femmes, hein, ça n'a pas obligatoirement la nécessité d'exciter l'impatience pour être désirable et désirée...

La preuve ? Mon mari était déjà là, à tourner en rond, minuscule sous l'immense porche. Hilare je le laissai gagner l'extrémité du porche sans manifester ma présence... Mais, songeant qu'il pouvait aussi bien marcher vers le fond de la cour, se taper son cent mètres au rythme « larghato » de sa pavane... Je réalisai que moi, là, fichée comme une amphore à attendre sa volte-face ; moi, là, affichée dans ma tenue à « guichet ouvert », je serais bien punie de ma raillerie. Je jetai un regard affolé alentour. Puis sur moi ! J'avais oublié que mon manteau jouait au rideau de fer... Ouf ! Ils marquaient l'arrêt aux extrémités : mon mari, et mon manteau. Mon mari se retourna, me vit, se précipita, me serra dans ses bras, déposa un baiser à la commissure de mes lèvres :

— C'est bien mon amour ! — Prenant ma main, il tourna les talons : — Viens. Je t'emmène ! —

— C'est bien, banalement. Et puis, c'est tout ! — Résistai-je

— Non ce n'est pas tout : c'est un bon début ! — Vainquit-il mes résistances en me tirant vers lui. Il m'embrassa à nouveau en susurrant : — Tu es splendide : beaucoup plus que je l'espérais ! —

Je serrai ma main dans la sienne et l'accompagnai, sautillante de joie et de nécessité, à éviter les pièges du pavé déglingué... au milieu de la cour, il serra ma main comme pour une alerte. Je me devais d'y être attentive... Que ce fut, flatterie, mot d'amour ou tout autre chose :

— M'est avis, que ce que tu caches sous le manteau risque d'ébranler quelques lanterneaux.—

— C'est ce que tu crois sous cape ou bien ce que tu espères sous le manteau ? — Charriai-je.

— Les deux font la paire, ma toute belle ! — Sourit-il ensorceleur.

— Tu ne prendrais pas tes désirs pour mes réalités ? Et si sous le manteau tout est « sage » ? —

— Qu'est-ce qui est « sage » ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ? Tu sais bien ! Le plus souvent, ce sont les « petites filles sages » qui agitent le plus de fantasmes. Et le plus de passions aussi. —

Je ne sus quoi lui répliquer in-petto. Parce que je sais aussi que je pourrais être nue sous le manteau mais que ma nudité dévoilée pourrait laisser indifférent. Tandis que ma tenue cachée sous le manteau, je l'ai choisie avec un a-priori : exciter les regards concupiscents, sinon les désirs lubriques...
 

Nous gravîmes la dizaine de marches, qui restèrent de marbre sous nos pas. La porte s'ouvrit devant nous comme par magie, qui, bien sûr, n'était que l'œuvre d'un automatisme bien réglé. C'était déjà pas si mal.

Nous entrâmes dans le vaste hall flanqué de deux escaliers monumentaux se rejoignant à la rochelle aux balustres Empire. Au centre du hall un comptoir dressé à l'avant d'une double porte aux lambris dorés embrassant des miroirs au style rococo vieilli. Entre eux, un colosse d'ébène se plia en quatre à notre approche... Juste pour atteindre le portillon et nous autoriser à entrer : une courbure de taille et pas une courbette de pute... Comme la porte extérieure, celles au miroirs s'effacèrent devant nous.

Nous nous retrouvâmes dans une antichambre, vide. Personne, Nadié, Nessuno, Nobody, Niemand.

Mon mari ôta son manteau tout en m'expliquant notre présence en ces lieux. Il s'agissait d'un rassemblement entre membres de son cercle d'intellectuels se revendiquant de la pensée libertaire. S'il n'y avait encore personne, c'était simplement parce que c'était à son tour de l'organiser... Voilà !
Ne croyez pas que j'ignorai cet engagement de la part de mon mari, non ! Juste, ne trouvai-je aucun intérêt à l'idée de se réunir de loin en loin pour partager des utopies de ce genre : pensée libertaire ! Donc, il est vrai que j'avais toujours refusé de l'accompagner à ces réunions... Bi-annuelles. Et que donc, s'il ne m'avait pas invité « par surprise », cette fois encore j'aurais refusé son invitation. Bref !

Après avoir rangé son manteau sur un cintre, mon mari m'aida à ôter le mien et aussitôt, il siffla :

— T'es splendide, magnifique, divine. Mon avis de ce que tu cachais sous le manteau était loin de la réalité. Et, tels que je les connais, toutes et tous, y'a pas que les lanterneaux qui risquent de s'ébranler. —

— Si tu le dis... — Laissai-je traîner sur un ton faussement blasé. — Je ne suis pas persuadée qu'elles sont nombreuses, les personnes comme toi, à construire un pont entre pensée libertaire et esprit libertin... Encore moins nombreuses à franchir le rubicond de la pensée pour s'allonger sur les berges du lit de la luxure. —

— Si tu le dis... — Me renvoya-t-il en souriant. Ses yeux rivés dans mes yeux, il me souriait de son sourire de diablotin malicieux, celui qui m'incendie le con en le faisant pleurer de désirs.

— Tu ne vas pas m'affirmer qu'ils sont aussi libertins de mœurs... —

— Tu ne vas pas me dire que ça modifierait ton opinion de la pensée libertaire... —

— Tu n'as pas répondu à ma question. — Refusai-je de répondre à mon tour.

— Tu leur poseras la question. Ce que je sais c'est que ce ne sont pas des cénobites ... —

D'un air de dire : Démerde-toi avec ça, Erica !

De ses partenaires de la pensée libertaire, il m'apprit en deux mots, qu'ils sont philosophes, physiciens, sociologues, psychologues et autres analystes, biologistes, naturalistes, chimistes, linguistes... Et que ce ne sont pas des cénobites. Il m'apprit aussi que parmi eux, il n'y a aucun économiste et autres fumistes de la haute fonction des eunuques... Pardon ? Je traduis : pas d'énarque ou autre Européan United Technocrate.
Des cénobites ! Il a de ses définitions, parfois !
Je sais qu'il joue sur les mots, sur leurs consonances comme sur leur étymologie.
Et l'usage de la négation affirmative ? Qu'est-ce que cela signifie donc :
—... ce ne sont pas des Cénobites ? — Cela signifierait-il qu'ils sont pro-bites ?

On verra bien...

En attendant, agrafant un badge sur le revers de ma robe, mon mari me confia la mission d'accueillir avec mon plus beau sourire ravageur et mes mots « classés », les participants à cet « amuse-langue ».

Je remarquai que sur le badge n'était pas inscrit mon patronyme professionnel, celui avec lequel je signe mes travaux et autres articles, savoir : mon nom de naissance, mais qu'il était inscrit mon nom d'épouse. M'en étonnant auprès de lui, il me répondit en souriant, tentateur fripon :

— C'est pour ne pas te compromettre... Tu sais, la pensée libertaire, en hauts lieux... —

— Dis plutôt que pour te faire mousser tu leur exposes « ta » femme. —

— Tu te dévalorises, mon amour ! J'adore quand tes charmes excitent les désirs... Et toi, tu possèdes le terrible privilège de charmer aussi bien avec ton cul qu'avec tes langues savantes. —

Incorrigible, mon mari ! Mais je l'aime tel quel. Et jusqu'à aujourd'hui, je n'en ai trouvé aucun autre tel que lui. Et c'est aussi pour cela que je lui demeurerai « coeur fidèle » toute ma vie. Surtout qu'aujourd'hui, j'ai en ai encore plus besoin pour me soigner de mon « cul volage » : plus que jamais.

Et comme s'il avait entendu le fond de ma pensée, mon mari quittant l'antichambre me jeta :

— Et puis, tu sais parfaitement que j'adore te voir séduire et puis jouir jusqu'à l'orgasme. Tu sais combien j'en suis heureux et fier. Parce que tous les plaisirs que tu prends, tu les vis intensément, sans faux-semblant ni simulacre. Et davantage encore parce que tu me les offres en retour ! —

Voilà ! Sa manière très personnelle de me dire : Sois belle et cries-le sur les toits !

honnêtement ? J'adore cette formule. Et je la préfère de loin à toutes autres. Surtout à celle qui dit :

— Sois belle et tais-toi ! — 

sois belle

 

Je vous fais grâce des discours, points de vus, avis ayant eu cours durant cette soirée. D'accord ?

Toutefois, je crois opportun, pour la suite du récit, de vous décrire, très sommairement l'agencement de la salle dans laquelle elle se déroula. Grosso-modo, elle ressemblait à un amphi de fac, avec son estrade et sa grande table aux quatre micros, ses chaises à tablettes y faisant face... Et, dans le cas de notre soirée, le plus important sans doute, un salon de réception, avec ses tables aux amuse-gueules, et de grands et vaste sofas installés en périmétrie.
Voilà ! Le décor est planté et la séance levée...

Après que la séance fut levée, presque la totalité de la quarantaine de personnes en presque parité, savoir au maximum quatre hommes de plus que de femmes, rejoignit le buffet. Seuls, mon mari et ses deux collègues, une philosophe et une biologiste, ayant menés les débats continuaient à discuter assis derrière leur pupitre de conférencier. Je m'approchai d'eux. La philosophe leva les yeux et me sourit :

— Séductrice et enjôleuse, la salope ! Pensai-je, quand la biologiste me sourit de même :

— C'est pas possible ! C'est un complot ! — Me dis-je en avançant auprès de mon mari.

Il me sourit, de son sourire qui veut dire : — J'ai envie de toi. Je vais te prendre et tu vas aimer. —

J'y répondis : — Oui ! Viens ! Prends-moi tout de suite ! — Muette et venant m'asseoir sur le bord de la table, le cul posé près de ses documents, la jupe remontée jusqu'à la lisière des bas. Aussitôt, sa main droite se glissa entre mes cuisses, caressa l'once de chair au-dessus, glissa sur mon pubis couvert du string, s'immisça dans son ouverture centrale. Il me sourit en clignant de l'œil... Ce qui, en principe, c'est à dire dans le cadre d'environnement consensuellement adapté, est son signal d'acceptation et aussi son signal d'invitation à la mise en œuvre de ma débauche et des plaisirs qui en découlent. Mais ici ?
La biologiste ayant fini de ranger ses documents dans la serviette de son notebook, se leva, suivie de près par la philosophe. Alors qu'elles auraient pu quitter l'estrade à l'opposé de moi, c'était même le passage le plus évident sinon le plus aisé, elle se glissèrent dans le dos du fauteuil de mon mari, s'approchèrent de moi et déposèrent un baiser sur mes joues : chacune sa joue en susurrant en choeur :

— Il a beaucoup de chance ton mari ! —

— Avoir une aussi belle femme que toi ! —

— La chance que je lui laisse : je suis pas sa chose ! — Répliquai-je en « ouvrant » la chose.

— Pour ça, oui ! J'ai de la chance qu'elle ne soit pas ma chose ! — Plaisanta mon mari.

Je fermai les yeux... Anticipant déjà... Certainement pas sur la question-affirmation de mon mari :

— On rejoint les autres au buffet ! —

J'ouvris les yeux et le fusillai du regard. Il se pencha vers moi, posa une main sur ma cuisse, déposa un doux et tendre baiser sur ma joue et me susurra à l'oreille : — Ne sois pas impatiente. —

... J'avais vraiment envie d'une toute autre collation, croyez-moi. Tant, qu'au lieu de les accompagner, je restais assise là, leur tournant le dos à tous, rêvant d'une bonne bite dans mon con... Et d'une voluptueuse cramouille sur ma bouche. Je rêvai et fantasmai grave, tandis que dans mon dos, les rires, les discussions, et je ne sais trop quelles autres apostrophes, s'étouffaient dans un brouhaha informe.

Un homme s'approchait de moi, je sentais son odeur mâle. Elle me plaisait. J'en frissonnai, inspirai profondément, serrai mes paupières pour mieux m'en imprégner, pour mieux m'aider à en fantasmer.

— Accepteriez-vous une coupe de champagne ! — Me demanda-t-il d'une voix douce et polie.

— Volontiers ! Vous êtes bien aimable ! — Acceptai-je yeux fermés et humant l'air.

— Permettez-moi de vous offrir celle-ci : je n'y ai pas touché ! —

J'ouvris les yeux et le vis tel que je l'avais senti, la quarantaine avancée, yeux vifs... Et tout, et tout...

Il me tendit la coupe. Je la pris et le remerciais. Nous nous regardâmes et nous sourîmes, charmeurs. Je portai la coupe à ma bouche, précieusement j'y trempai mes lèvres que je léchai voluptueusement. Il me sourit, partageant ainsi mon plaisir de « dégustation ».

— Il a vraiment beaucoup de chance Patrice ! —Dit-il de sa douce voix.

— Vous croyez ! Vous parlez bien de la chance qu'il a de m'avoir ? — Fis-je, mine de rien.

— Oui ! — Confirma-t-il : — Mais lui ne dit pas qu'il a de la chance de vous avoir. —

— Tiens donc. Et que dit-il, au juste : je suis curieuse de l'apprendre ! — Dis-je en voulant laisser volontairement traîner comme une ambiguïté, mais il ne se troubla nullement et usa d'un faux-fuyant :

Pardon ! Veuillez me pardonner, je suis un gougeât : Serge pour vous servir. — Dit-il en me tendant sa main dans laquelle j'acceptai volontiers de poser la mienne. Il porta ma main à ses lèvres et m'accorda un baise-main des plus délicats et mondain. Mais ça ne me suffit pas car j'étais décidée à ce qu'il répondît à ma question. Et comme j'allais lui répliquer, assez abruptement pour lui signifier que pour ce qui me concerne c'est moi la patronne, il me devança :

J'ai été assistant de Patrice ! Aujourd'hui, c'est moi qui lui ai succédé à « ... ». Et vous savez que nos deux unités ont des domaines communs. Donc, nous nous voyons souvent. Et à chaque fois, il n'a pas assez d'éloge envers vous... Et pourtant ! Vous le connaissez sûrement bien mieux que moi, n'est-ce pas, ce n'est jamais les arguments, ni le vocabulaire qui lui font défaut... N'est-il pas ? —

— Comme vous dites ! — Admis-je : — Et je vois qu'il a fait école, n'est-il pas ? — Le badinai-je. Et nous rîmes ensemble. Et tandis qu'il riait encore, je repris l'avantage de la parole :

Mon cher Serge, vous n'avez pas répondu à ma question ! — Persuadée qu'il l'avait oubliée. Que nenni ! Ah que ! Point du tout ! Parfaitement organisé de la tronche, notre ami Serge !

Patrice dit qu'il a de la chance de vous aimer ! Et plus de chance que vous acceptiez toujours qu'il vous aime encore. — Je restai sans voix : — Il dit aussi très souvent que, pour lui, vous êtes la plus belle des femmes. Plus belle que celles auxquelles il n'aurait su rêver. Parfois, il dit aussi qu'il est le plus chanceux des hommes de pouvoir toujours partager avec vous tant de choses douces et agréables. Et il dit toujours qu'il n'aura de cesse de vous savoir heureuse, quels que soient vos désirs, vos plaisirs. Et en souriant toujours, il ajoute : jusque dans ses désirs les plus éhontés. —

— Eh bien dites donc ! Mon cher Serge vous êtes un fort bon porte-parole ! Dites, il paie bien pour ça, le mari idéal dont vous parlez ? Et puis, qu'entendez-vous par désirs les plus éhontés. —

Voyons Erica ! Vous le savez bien ! Je ne voudrais pas vous offenser. — Joua-t-il sournois.

— Vous avez raison : je sais ce que mon mari veut dire et le plus important c'est que lui au moins, le comprenne. Tout compte fait, peut-être est-ce lui qui est votre porte parole ! —L'excitai-je.

— Patrice n'a besoin d'aucun porte-parole ! — Sourit-il séducteur aux yeux ensorceleurs qui magnétisèrent mes yeux qui se firent enjôleurs, et en un geste de diversion de ma main je portai la coupe à mes lèvres. Je l'inclinai mes yeux rivés pénétrants dans ceux de Serge brillants de désirs : c'était criant. Je ne bus pas mais de ma langue je lapai les bulles qui explosaient à sa surface. J'humidifiai mes lèvres, replongeai ma langue... Trois fois d'affilée, le même manège :

— Oui, Patrice n'a besoin d'aucun porte-parole ! —
J'aurais aussi bien pu dire : — Non, Patrice n'a besoin d'aucun porte-parole ! —
« Oui », ou « Non », n'aurait rien changé à la valeur de la phrase. En revanche à cet instant de notre phase de séduction, cela aurait pu influer négativement sur la suite. L'utilisation du : « Oui », entérinait l'ouverture du champ des possibilités où je désirai nous mener :

— Vous non plus d'ailleurs ! — Ajoutai-je dans la coupe au bord de mes lèvres. Et avant qu'il ait pu répliquer ou objecter, je complétai : — Tu m'as gentiment offert ta coupe et toi, tu ne bois pas ! — En maintenant la coupe à hauteur de ma bouche à deux doigts de mes lèvres : — Tu veux goûter ! —

— Très volontiers ! Quoique, goûter au champagne est accessoire... — Sourit-il sans équivoque.

— Je t'accorde cet accessoire avec plaisir ! — Souris-je de même : — En guise d'apéritif. —

Toujours assise immobile sur la table pupitre, presque telle que mon mari m'y avait abandonnée car depuis l'approche de Serge je m'y étais dandinée lascivement au cours de notre petit partage verbal, forçant volontairement la jupe à remonter jusqu'à raz la foufoune pour lui offrir une vue imprenable sur le golfe de mes charmes au ponant et de mes désirs au portant. Oui ! Lui, il m'avait bien offert sa coupe...
Je tenais ostensiblement la coupe bloquée au bord de mes lèvres, lui signifiant nettement que c'était à lui de venir y goûter. Et pour le lui justifier mieux, j'écartai mes cuisses pour lui montrer la voie.
Evidemment ! C'est un galant homme. Mais pour être galant, il n'en est pas moins homme : ça se voyait !
Il s'approcha de moi lentement ses cuisses caressant les miennes s'y collant s'y frottant au-dessus des genoux je les resserrai sur elles net je le bloquai là.
Il ferma les yeux avança ses lèvres de la coupe que je dérobai et de ma langue furtive je léchai ses lèvres.
Il ouvrit les yeux.
La coupe s'était substituée à mes lèvres. Je la déposai au bord des siennes l'inclinai le champagne les imbiba. Il les entrouvrit finement le champagne disparut j'ôtai la coupa il dégusta essuya ses lèvres de sa langue que je vins caresser de la mienne, juste un baiser de langues dansantes sans contact entre nos lèvres :

— Mon épouse dit de Patrice qu'il a un charme fou. Et que son charme s'épanouit dans ce qu'il dit, explique, raconte. Et que c'est pareillement vrai pour les rationalités que pour les émotions et les sentiments. Elle dit qu'on est si subjugué, que son charme devient si irrésistible, qu'on meurt de désir à vouloir communier avec lui. Je lui dirai qu'avec toi c'est aussi intense qu'avec lui. — S'émut-il.

— Et après ? Il la fait jouir ou c'est elle qui se fait jouir sur lui ? — Jouai-je, juste pour jouer...

Parce que, même si c'était la première fois que je le voyais en chair (plutôt encore en costume), je savais qui est Serge : mon mari m'a très souvent parlé de lui et de leurs travaux communs. Et il m'a aussi parlé de son épouse en des termes aimables et flatteurs.
A l'époque pas encore si lointaine où je n'avais plus la tête aux gaudrioles, encore moins aux débauches telles celles que je vis aujourd'hui avec bonheur, mon mari m'avait assuré qu'on s'entendrait toutes les deux. Il était même persuadé qu'on se plairait. Seulement alors, je ne souhaitais rencontrer personne, ni rien partager avec quiconque. Mais j'avoue, que je me préfère maintenant, et je pense même que ne m'étais jamais sentie aussi libre et joyeuse libertine avant, même si parfois je me trouve très dévergondée. Cependant je m'aime ainsi mieux que jamais. Et comme mon amour de mari dit aussi qu'il m'aime ainsi ; qu'il dit qu'il m'aime plus que jamais en m'incitant toujours plus à vivre selon mes désirs ; à vivre en les accomplissant, en les assouvissant...
Je vis !
Et vous comprendrez aisément que mon attitude avec Serge, comme ce que je lui disais, faisait partie de mon jeu de séduction à son endroit. Et que ce n'était pas le fruit de la curiosité ou de la jalousie. D'autant que j'aurais mauvais esprit et mauvaise foi à être jalouse des plaisirs libres de mon mari. D'autant que je lui ai affirmé fermement que le souhaitais aussi libre que ce qu'il me voulait libre :

— Ni l'un ni l'autre. — Lâcha-t-il le ton sincèrement désolé : — Pour Manon, Patrice n'est encore qu'un fantasme. Un fantasme puissant, parfois violent... Qui j'avoue, me fait aussi fantasmer ! —

— Manon est ta femme ! — M'exclamai-je en élan de satisfaction et d'extrapolations de plaisirs. Manon est la biologiste qui me susurra au bord des lèvres : — Il a beaucoup de chance ton mari ! —

Tout en parlant encore, de choses aussi diverses que précises, devisant de nos sentiments envers nos époux respectifs, comparant nos penchants libertins communs... Tout en se caressant gentiment, nous nous préparions au dénouement immanquable. Pour ma part, j'envisageai l'instant où nous quitterions l'amphi, par là, par la porte dérobée dans l'angle de l'estrade, par cette porte qui conduisait dans le salon de l'étage, où je me voyais déjà baisant Serge, et lui me baisant sur le sofa face à la cheminée... Parce que, sincèrement, je me voyais mal en jouir sur cette table : en jouir totalement selon mon bon plaisir. Sauf que je souhaitais vivement que mon mari me vît sortir avec Serge, et je souhaitais que Manon nous vît aussi. Parce que je désirais, plus vivement encore qu'ils nous rejoignissent ; parce que je désirais autant voir Manon et Patrice jouir ensemble que ce que moi je voulais jouir de Serge, puis de Manon, puis de eux trois. Et déjà, m'étant écris mon petit scénario, je fantasmais de l'interpréter.

— Tu vois Patrice ? — Demandai-je à Serge.

— Je sais où il est ! — Dit-il, comme s'il avait voulu me rassurer.

— Moi aussi, je sais où il est : je l'entends. Mais est-ce que tu le vois ? — Précisai-je.

— Non, je ne le vois pas. Du moins je ne vois pas ce qu'il est en train de faire. —

— Et Manon tu la vois ? —

— Pas mieux ! Mais je suis sûr qu'elle est collée contre lui ! — Sourit-il espiègle. Je souris aussi :

— Embrasse-moi — Lui ordonnai-je en encerclant sa nuque de mes mains. Il hésita peu. Et son baiser me saisit fort délicieusement, nos langues se mêlant, intensément, suavement, divinement...

Dans mon dos, le brouhaha s'était amplifié. Mais j'entendais toujours la voix de mon mari dominer... Je relâchai mon étreinte autour du cou de Serge en relâchant aussi l'étreinte de mes cuisses autour de sa taille et je quittai sa bouche pour de nouveau lui ordonner... Tandis que je desserrai la ceinture de son pantalon, faisais glisser le zip. A son tour, le pantalon glissa laissant jaillir sa bite fièrement bandée. Parfaitement ! Et qu'il soit nu sous son pantalon, sans slip ou caleçon ne m'intrigua point, j'en connais d'autres qui ne portent rien dessous, mon mari notamment Et j'aime les avantages que j'en retire. Bref ! Je caressai affectueusement la hampe du sexe de Serge, puis extrayant de la doublure du bas de ma robe un préservatif, j'en coiffai le gland, en recouvrai la verge, dégageai la vésicule et ordonnai :

— Viens ! Baise-moi ! —

— Ici, t'es sûre ? — Demanda-t-il bénédiction, sa main déjà prête à me planter sa queue.

— Absolument ! — Confirmai-je tout en repliant mes jambes, posant mes talons au bord de la table et ouvrant mes cuisses, faisant par ce même geste s'entrouvrir la fente de mon string :

Baise-moi et t'entendras le bruit du silence. Ne crois-tu pas que tout le monde a assez parlé ? Ne crois-tu pas que maintenant il y ait mieux à faire ? — Il sourit gaiement —Tu vois ! Viens ! —

Il me pénétra avec ce genre de douceur qui m'agite illico. Quand c'est si doux je désire intensément deux choses : que ça m'envahisse immédiatement jusqu'aux tréfonds et que c'en n'en finisse pas de pénétrer en moi, millimètre après millimètre... Ne me dis pas que t'as jamais ressenti ce doux plaisir...
Serge me baise avec autant d'application que de douceur. Et bientôt je sens que je m'enflamme...

Serge me baise avec ce respect et cette attention qu'ont certains rares hommes à écouter le langage du corps de leur partenaire et de ses plaisirs charnels... Avec cette sensibilité féminine qu'ont, encore parfois, certaines femmes entre elles à patiemment faire croitre leur émotion charnelle, faire naître les frissons d'extases par la seule sensibilité de leurs caresses avant d'allumer le brasier de leurs orgasmes.

Serge me baise et je sens dans mon corps, le plaisir m'envahir entière, Et dans mon dos, j'entends naître le silence... Et sur mon clitoris, la chaleur d'une langue... La chaleur de la langue de Manon qui me fit frissonner par son habileté à me lécher sans interférer aux plaisirs engendrés par la bite de son mari ... Et frissonner à l'idée que, forcément, ce ne sont pas des novices de ce genre de conformation.

Jusqu'à présent, assise en équilibre fessier, je m'étais abandonnée avec délices aux plaisirs que Serge m'offrait, et j'y trouvai entière plénitude. Mais maintenant que Manon s'en mêlait, je savais que je ne saurais résister longtemps à leur dextérité conjointe... Alors que non ! Je ne voulais pas toucher encore à l'orgasme : je ne voulais surtout pas être la première à l'atteindre. Alors ? Que faire ? Je m'allongeai sur la table écartant encore plus mes cuisses. La langue de Manon se fit plus mutine et plus vive. Et la queue de Serge plus pénétrante encore... Je ne voulais pas jouir encore ? Raté ! Tant pis ! Je me laissais aller à jouir tout en faisant des efforts surhumains pour ne pas l'extérioriser. Et pour mieux y parvenir, relâchant tous mes muscles, je m'amollis en essayant de reproduire cet état de transcendance neuronale propre aux méditations Yogi. Extraordinaire ! Pour la première fois de ma vie j'y parvenais.
Ici et maintenant, je ne vous dévoilerai pas comment... Peut-être plus tard...

Ici et maintenant, je m'abandonnai à leur envie de me donner encore un peu du plaisir avant de choisir de prendre, moi, la direction des opérations. Serge me baisait, Manon me suçait... J'étais bien !

Et, dans le bruit du silence, reconnaissant d'autres soupirs que les miens je fus encore mieux :

— Viens Manon ! Viens me donner ta chatte à bouffer ! — Finis-je par lui ordonner.

— Oh oui ! — Accepta-t-elle en venant s'accroupir à l'aplomb de ma bouche...

Serge me baisait toujours et encore. Je suçais Manon avec délectation. Je le laissais me baiser à sa guise, lentement et profondément, ce qui favorisait sûrement son endurance. Manon ronronnait des effets de ma langue sur ses chairs amarantes. Et je me délectai aussi des autres gémissements montant dans le silence de l'amphi. Soudain, la langue connue de mon mari se mêla à la mienne. A peine trois petits tours plus tard et une succion un peu appuyée sur le clitoris de Manon, il nous quitta en disant à mon oreille :

— C'est parfait mon amour ! T'as mis le feu à l'ambiance mais j'appellerai pas les pompiers : C'est à toi de jouer ! —

Sous-entendu, évidemment, jouer aux pompiers entre autres lances à incendies...
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Peu de temps après, je sentis Manon se crisper se contracter crier. Je ralentis l'ardeur de ma langue et me préparai aussi à me laisser glisser vers mon orgasme... Que j'atteignis juste avant que Serge jouisse à son tour dans ce râle retenu qui souvent sourd de la gorge des hommes en ces instants...

Tous les trois debout sur l'estrade, Manon jupe sagement baissée, Serge pantalon remonté, et moi, tirant sur ma robe froissée pour qu'elle couvrît mes fesses, nous regardions l'assistance s'ébattre. Serge enserrait nos tailles de ses bras, nos têtes blotties sur son pectoral. La vingtaine de personne qui était restée après le cocktail, nus comme des vers, quelques-uns tenant encore des verres en mains, s'en donnait vraiment à coeur joie et prenait son pied : bites, chattes et culs entremêlés en transes mêlées d'agitations de ces fornications pluri-sexuelles, c'est-à-dire en un étonnant et excitant mélange des genres. Mon mari ayant juste fait tomber sa veste, tel la mouche du coche virevoltait autour d'eux. Et je l'entendais excitait les passions. Et parfois, rentrant dans le cercle il suçait une chatte ou une bite. Ou une bite burinant un con...
Et toujours, il disait :
— Voila ! Comme ça : avec douceur et passion ! —

A croire qu'il était aussi l'organisateur de ces libations. Et qu'en organisateur rigoureux et intransigeant qu'il est il souhait que tout soit des plus parfaits. Et certainement n'étais-je pas seule à le croire :

— Ah ! Quand Patrice organise quelque chose, c'est toujours nickel ! — Se pâma Manon.

— Pour sûr ! — Confirma Serge : — Pour ça, Patrice est le manager idéal ! —

— Pour manager des parties de culs ? — Fis-je mine de m'étonner.

— Mais non ! Tout ce qu'il organise, manage, gère est parfait ! Et, je constate agréablement que même dans cette activité si particulière, si délicate à programmer, il excelle aussi. —

— Je confirme ! Dans la gestion des parties culières je l'ai toujours vu excellent — Ris-je fort : — Mais il est vrai qu'avant aujourd'hui, je n'ai jamais vu à l'œuvre ses talents d'ordonnateur. — ... — Quoique... — Suspendis-je me souvenant de l'épisode de la cabine d'essayage... Et de celui du couple après la réception. S'ils sont devenus mes amants c'est bien parce qu'il avait tout bien géré ! — Si ! Je l'ai vu à l'œuvre deux fois ces derniers temps. Pour mon plus grand plaisir d'ailleurs. Mais il l'avait fait si sobrement, et si efficacement et qu'ils en demeurent si vivants, que j'avais oublié qu'il en avait été l'organisateur et l'animateur. Ingrate que je suis ! — Avouai-je sèchement, presqu'en m'insultant.

— Hélas ! Des ingratitudes envers lui, c'est pas ce qui manque ! La tienne ne le chagrine pas : il ne la considère même pas comme telle ! — Laissa traîner Serge comme si l'ingratitude était à vomir.

— Comme manager, Patrice, c'est le meilleur que j'ai connu — Se pâma de nouveau Manon.

— Dis-donc — Plaisantai-je : — Elle est accro à mon Patrice ta Manon ! —
Je lui tirai une pelle : — Et ça te dirait pas d'être aussi un peu accro à moi ? —
C'est elle qui me tira une pelle !

— Et moi ! Je ne serais qu'un accro de passage ? — S'amusa Serge.

— Toi ! Tu seras mon amant de douceurs ! N'est-ce pas Manon ! — Demandai-je l'autorisation.

— Moi ? Je suis d'accord ! ... Mais à condition ! — Laissa-t-elle traîner sa condition dans l'air.

— Je sais : à condition que Patrice soit ton amant. Je te jure ! Dés ce soir il le sera... Mais à condition aussi que tu... — Laissai-je traîner de même la mienne.

— Tout ce que tu voudras ma beauté ! — Accepta-t-elle sans condition.

— Allez venez ! — Dis-je en me dévêtant : — Mêlons-nous joyeusement au magma. —

Ils se dévêtirent aussi, prestement. Et ainsi, nus, nous pénétrâmes dans le cercle lubrique.

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 Là, il y avait des accouplements entre femmes, et il y avait des accouplements entre hommes. Et d'autres entre hommes et femme, femmes et homme, femme et hommes. Mais rien ne demeurait longtemps figé dans ces attachements. Ainsi, nous trois aussi nous mêlâmes de même. Et ainsi je léchais des chattes, suçais des clitoris, suçais des bites, suçais des bites glissant à con, m'enfichais pas si bête, sur une bite quittant un con. J'ai même tiré sur une bite fichée dans mon con pour m'enfourner à cru une autre bite dans le cul... Et plein d'autres extravagances...

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Je n'ai pas compté le nombre de mes jouissances, ni celui de mes orgasmes. Je me souviens seulement qu'ils furent nombreux. Je ne me souviens vraiment que de l'un deux. Un orgasme si violent que je fus incapable de me retenir d'éjaculer puissamment, violemment et inonder le parquet ? Alors qu'avec les précédents, comme avec les suivants j'étais parvenue à garder le robinet fermé. Vous n'imaginez peut-être pas, la force du plaisir que l'on retire à n'éjaculer que pour soi, à garder sa mouille en soi pour la laisser filer lentement le long de ses lèvres. Et des ses cuisses... Ou le long d'une bite vous ravageant l'antre en se vautrant de joie dans votre mouille...

Je n'ai pas davantage compté le nombre de bites que j'ai baisées dans une valse vive de préservatifs. J'ai baisé autant de bites qu'il me fut possible de baiser, ne laissant le temps à aucune d'entre-elles de désirer me baiser. Cent fois j'ai sucé des chattes, des clitoris, des anus. Cent fois j'ai été sucée par des langues de femmes et des langues d'hommes, parfois mêlées... Mille fois j'ai hurlé mes jouissances...

Je n'ai pas vraiment compté, je n'étais pas en compétition, mais je sais que j'avais beaucoup et bien joui quand la lassitude commença à gagner tous nos compagnons de délires lubriques s'écroulant un à un sur les sofas ou à même le sol... Tous même moi. Tous sauf Patrice habillé et Manon nue dans son dos le serrant fort à la taille comme on s'accroche à une bouée pour éviter de couler.

— Alors, Manon ! — L'interpelai-je ! — Qu'est-ce que tu attends : fous-le à poil...

Il me défia du regard, sourire fier de lui. Or, je ne me souvenais pas qu'il m'eut lancé le moindre défi. Ce n'était quand même pas ça, sa surprise au moins : faire partouzer toute l'assistance tandis qu'il s'en dispenserait

...Par orgueil ?

Je ne le crois pas : je ne peux ni ne veut le croire. Je le connais trop bien : baiser est sa seule religion.

Manon me regardait, interdite, paniquée, je le lisais parfaitement dans ses yeux. Manon restait agrippée à Patrice. Vraiment comme quelqu'un qui a peur de sombrer...

A moins que. Sûrement ! Ça fait des années que Patrice connait Serge. Et sûrement des années aussi qu'il connaît Manon. Et donc, sûrement longtemps qu'elle le fait fantasmer... Mais Patrice est toujours demeuré fidèle à sa promesse : — Sois libre sans moi. Mais moi, je ne le serais jamais sans toi ! —

Sûrement ! Il la désire énormément. Sûrement que Serge le sait et approuve, puisqu'aussi bien Manon le désire. Mais il le leur refuse par respect pour sa parole donnée ? Pourtant, voici quelques mois, je l'ai libéré de sa parole. Je l'ai incité à jouir, librement et seul : à jouir d'autres que moi. Alors, là, pourquoi refuse-t-il encore celle qui s'offre si délicieusement à lui ?
Serge et son champagne, et puis Manon... Nous trois, c'était juste une mise en scène de l'organisateur ?
Ah c'était donc ça la surprise ! Et maintenant, en remerciement, il veut que ce soit moi qui lui offre Manon ?
Peut-être en fait. Sauf que jamais il ne m'a jamais réclamé le moindre merci.
Quoi ?
Je ne vais pas prêter « main forte » à Manon ! Elle le désire, elle assume. Au moins maintenant : je suis fatiguée, moi !

— Allez, Manon ! Fous-le à poil... Et baises-le. Vous en mourrez d'envie tous les deux !

Il me défiait encore. Et Manon s'affolait toujours.

— Et toi, cesses de te foutre de ma gueule. Tu te défrusques ! Et, plus vite que ça ! —

— Sincèrement ! Je sais pas ce qu'ils ont à se faire ainsi prier !   Ajoutai-je à l'attention du cercle

— Allez, Manon ! Allez Patrice, Allez, allez, allez à poil, à poil... Du spectacle, du spectacle ! — Reprit en coeur le chœur des avachis.
Patrice entreprit de se dévêtir déboutonnant sa chemise. Mais les bras de Manon l'enserraient si fort qu'il ne put guère progresser plus loin. Il posa ses mains sur celles de Manon, tenta de les forcer vers la boucle de sa ceinture. Elle se serra plus fort... C'est alors que je compris : le désir de Manon était si fort, si intense et si ancien que là, maintenant où il était en mesure de s'accomplir, la peur venait la tétaniser. Saisissant ce fait, je me levai et allai les rejoindre. J'embrassai Manon à pleine bouche, caressant son dos, ses fesses, sa raie, et dessous, son intimité. Je la sentais tremblante, de la tête au pied. Je l'embrassai toujours m'efforçant à la tendresse plus qu'à la passion tandis que je la caressai, non pour exciter ses plaisirs mais pour calmer sa peur. Peu à peu, celle-ci s'estompa et disparut. Je le sentis à l'ardeur de son baiser devenant fervent. Encore un peu de temps j'y adhérai de même. Puis ma bouche abandonna la sienne. Et de mes mains sur ses mains j'initiai le geste consistant à faire tomber le pantalon de mon mari sur ses chaussettes.
Je chuchotai à l'oreille de Manon. Je lui chuchotai des mots doux, puis des mots vicieux. Enfin je lui dit :

— Prends-le, il est à toi maintenant ! Fais-en tout ce que tu désires. Et montre moi ta jouissance. Je rêves de te voir en jouir, sincèrement, je te le jure. Et Serge en meurt d'envie aussi. Libère-toi, libère-le, libère-nous. Allonges-le, là. Tournes-lui le dos. Enfiles-toi sa bite tout de suite. Mènes-la selon tes envies, toutes tes envies, des plus anciennes aux plus récentes. Regardes-nous et jouis.

Tout en lui parlant je l'aidai à déshabiller Patrice, et à l'allonger sur le parquet, dans l'alignement parfait du « public ». J'enfilai moi-même le préservatif et accompagnai l'assise de Manon, ma main dirigeant la bite de mon mari au coeur des pétales d'amour de Manon. Je passai dans le dos de Manon, ma chatte béante à l'aplomb des yeux de Patrice car je sais que cette vue le fait bander comme un âne. Je pris Manon sous ses seins et l'animai sur le vit. Vite, elle s'ébranla. Et je rejoignis le groupe.

Je m'étais allongée sur le pubis de Serge, sa bite au bord de mes lèvres. Sa bite réagit au spectacle... Au spectacle, d'autres bites applaudirent. Et des chattes miaulèrent. Et la salle se réveilla de nouveau. Certes, ça n'avait pas la même allure que précédemment. Il s'agissait plus d'attouchements, de caresses, de léchages... Plus désireux d'admirer la pompe d'Andromaque s'exécutant devant leurs yeux que de jouir de nouveau. Moi même je léchai le gland de serge comme on suce un esquimau au cinéma, attentive à la scène. Et il en était de même pour les autres tous enchevêtrés les uns-au autres.

C'est beau une femme qui jouit des ardeurs d'un homme. Et Manon jouissait comme une prêtresse découvrant les secrets de son espérance : comme une prêtresse s'immolant sur autel sacré...

Je la trouvais très belle, Manon, belle dans sa volupté, belle dans sa lasciveté, belle dans sa félicité. Belle dans son excitation, dans sa frénésie dans ses spasmes jouissifs. Magnifique dans son orgasme. Et à cet instant précis de ses convulsions orgasmiques, je fus prise de l'envie de me jeter à leur genoux et de m'abreuver du foutre de mon mari dégoulinant de la chatte de Manon. Sauf que... Me rappelant le préservatif, la seule issue pour boire le sperme de mon mari eut été de le vider dans ma bouche. Pour la puissance érotique, tu repasseras !

Manon s'avachit de dos sur le buste de mon mari. Et la vision de sa chatte luisante de cyprine sonna toutes mes alarmes à courir me jeter sur elle et la couvrir de ma bouche, me repaître de ses sucs. N'obéissant qu'à cet appel, j'y courus en tirant Serge pas la bite. Comme je me jetai à genoux pour une tendre prière à ce minou, mon mari en extrayait sa bite. Et je remarquai le préservatif vide. Je m'inclinai vers lui. Il me cligna de l'œil, pour me signifier qu'il allait bientôt rejouer le remake. Puis, me tirant la langue, il me signifiait aussi que celui-ci se jouerait selon son scénario. Et que la première scène, c'était moi qui devait l'interpréter en suçant et léchant le con de Manon. Ce qui me fut agréable.

De son côté, Serge, maladroitement caressait les seins de sa femme. Patrice lui dit doucement :

— Suces-les... Suces ses tétons. Elle va jouir de nouveau. —

Bingo ! En deux contractions et un cri.

Patrice ôta sa capuche. Manon se redressa. Et, voyant sa bite à nue, toujours bien bandée elle siffla : — Fouiiich ! — Et plongeant sa tête vers elle vint aussitôt l'avaler.

Je l'imitai avec la bite de son mari.

Mon mari se leva, ôta sa bite de la bouche de Manon, l'invita à s'allonger et à son tour suça sa chatte.

De mon côté, je forçai Serge à s'allonger aux côtés de Manon et suçai sa bite qui me remercia d'une belle érection. A mon tour, je m'assis sur elle, m'enfonçai et elle et pompai Andromaque.

Mon mari venait honorer Manon selon l'évangile Slave.

Ainsi, tous les deux, ensemble, dans un même rythme, nous baisions nos deux nouveaux amants tout en nous embrassant à pleine bouche...

Mon mari me demanda : — Il va venir tu le sens ? —

— Oui ! Je le retiens ? —

— Oui ! On essaie de les faire jouir ensemble ! —

— Et nous, on jouit pas ? —

— Bien sûr que si. Toi, tu jouis bien quand tu veux !  Oui ?—

— Et toi ? Tu y arriveras ou je t'aide ? —

— Oui, je crois... Et puis, tu m'aides déjà. —

Ils jouirent presque dans le même temps. Et nous, nous jouîmes avec eux. Mon mari me chuchota :

— Qu'est-ce que t'es belle quand tu jouis ! Je t'aime ! —

Il y eut quelques applaudissements parmi quelques autres cris de jouissances.

La nuit était déjà fort bien avancée, quand nous nous promîmes tous de renouveler cette expérience. Tous en brûlent d'envie.

Quant à moi, la veille, j'avais déjà beaucoup baisé et énormément joui même si tout avait été très différent. Déjà différent de la baise quotidienne en couple bien sage. Toutefois, nos arrangements et nos copulations ne ressemblèrent pas du tout à celles de ce soir. D'abord parce que ce soir, Salomé n'était pas là. Mais ces deux soirées furent également intense, merveilleuses, délicieuses, et divinement décalées des usages « mortels ».

Ce soir, de nouveau, j'avais baisé et joui énormément. Et si j'étais fourbue je n'en étais point lasse.

Et puis, cela faisait des décennies que je n'avais plus vécu de partouze. Fouillant dans mes souvenirs, je crois même que je n'en avais jamais connu d'aussi éblouissante.

Depuis quelques temps, depuis que j'ai choisi de revivre pour transcender mes désirs et mes plaisirs, Je me sens légère et pleine de joie de vivre.

Je vous ai déjà expliqué plusieurs fois pourquoi et comment : n'y revenons pas.

Depuis que j'ai choisi de vivre libre en suivant mes penchants réprouvés par les morales inféodées, j'ai décidé de baiser tout les jours de ma vie avant ma mort. J'ai décidé de baiser à en mourir...

Et c'est tout le malheur que je souhaite à chacun d'entre vous.

 



Erica

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Par Pateric - Publié dans : Nouvelles - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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  • : 28/01/2009

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