Mercredi 14 avril 3 14 /04 /Avr 18:35

 

Ces derniers temps, ma femme et moi, vivons des moments sexuellement épiques et intenses partagés entre Serge et Manon, « M », « J » et Salomé...

Et, le dernier en date, hier soir, où sous l'alibi de son anniversaire tous les vingt-trois convives de Pam se dévergondèrent en une partie de Zi-zi-Pan-pan-Cul-cul entre multipotes.

« Pam » se prénomme réellement Sabine. Mais ses amis la surnomme « Pam » en raison de son rituel à ponctuer certaines de ses démonstrations de : — Et pan ! — Comme moi, je peux les accentuer de : — Eh bêh, couillon ! — Ou encore, d'autres, plus radicalement user de : — Con ! — en guise de virgule.

Evidemment !

Ces emplois laissant s'exprimer nos fonds identitaires secrets ne sont en usages que dans la « sphère privée ». Car, dans l'environnement policé de notre vie quotidienne, nous nous en gardons bien.

Sabine est une belle femme d'âge mûr (c'est-à-dire, la quarantaine bien entamée) très attentive à sa santé, vigilante face au « poids des années » sur son corps... Tant est si bien, qu'il est impossible à qui ne la connaît pas de lui donner « son âge » sans lourde erreur. Surtout si, la première fois qu'il la découvre, c'est dans cette tenue sexy et excitante dans laquelle, hier soir, elle s'était parée. Cependant, sachez que ce n'est ni dans la rue, ni dans sa vie quotidienne en général, que vous pourrez imaginer ses propensions sensuelles et libertines. Encore moins dans l'exercice très sérieuse de « sa langue communicante » d'Universitaire où elle masque tout d'elle : jusqu'à son accent dauphinois fort chantant. Et ce n'est certainement pas dans ses tenues strictes, un tantinet compassées, ses longs cheveux de jais liés en chignon serré, ses yeux fauves masqués derrière ses verres teintés, dans les coupes droites aux couleurs insipides de ces tailleurs conventionnels, que vous pourrez imaginer un instant qu'elle soit toute autre qu'une femme coincée.

Et pourtant !

Hier soir, tous goûtèrent avec joie et bonheur à la préséance de la liberté de ses mœurs libertines et de leurs épanouissements sexuels... Ma femme la première, qui se fit un plaisir lubrique à l'assister à « cul joie », impudiquement, hardiment, sensuellement...

Et je vous pris de croire, qu'à elles deux... Mais, si ça lui dit, je la laisserai volontiers vous raconter..

Hier soir, tous goûtèrent avec joie et bonheur...

Tous, sauf Manon et moi...

Manon et moi...

Ce qui se passe actuellement entre nous deux... C'est tout simplement fou : incontrôlable, rationnellement inexplicable, amoureusement impossible, physiquement transcendantal, sexuellement brûlant, intellectuellement brillant. D'autant plus que nos conjoints respectifs, qui vivent ensemble une relation sexuelle aussi explosive qu'intense, une relation qu'ils s'amusent à nous exhiber effrontément, visiblement très pornographique, nous poussent dans notre « relation adultère » et nous chahutent légèrement moqueurs. Et le plus extraordinaire dans tout ça, sinon le plus paradoxal, c'est sûrement que lorsque l'on se retrouve dans l'intimité de nos couples légitimes, nos ébats amoureux et sexuels sont plus flamboyants qu'ils ne l'ont jamais été.

Alors ?

Alors je vais nous raconter : Manon et moi.

Mais pour ce faire, permettez-moi de revenir à notre week-end dans leur maison près de La Rochelle.

Nous étions tous les quatre avachis enchevêtrés nus sur le canapé reprenant un peu de souffle après nos dévergondages libidineux et sauvages ayant débutés dès le seuil de la maison où s'éparpillaient dans un indescriptible micmac les godasses jetées à la volée. Et projeté de même devant le canapé le méli-mélo de nos vêtements ressemblait à un stand des puces. Avec cette vision surréaliste de l'une de mes chaussettes entortillée dans une bretelle du soutien-gorge de Manon, ou encore, celle du polo de Serge roulé en chiffon sur la jupe d'Erica. Et encore, d'autres « arrangements du genre » tout aussi fantasques... Mais, nous n'aurions eu aucune excuse à nous plaindre, nous les hommes, car ce fut nos épouses qui décidèrent et organisèrent tout des arrangements : elles qui se jetèrent sur nous, nous dévêtirent, nous poussèrent vivement dans le canapé. Sans nulle précaution ni nul cérémonial elles se débarrassèrent de leurs vêtements en les balançant à la volée alentour. Ça ne traîna pas ! Et leur insolence excita nos érections jusqu'à la suffisance. Parfaitement synchrones elles s'empalèrent sur nos verges qu'elles avalèrent au premier assaut et nous baisèrent au tempo « molto vivace » ; elles nous baisèrent en dansant, assises sur nos couilles, nos bites enfouies dans leurs antres ; elles nous baisèrent en silence, sans nul gémissement de plaisir ; elles nous baisèrent hardiment, vaillamment, en se tenant par la main. Et comme l'instant inéluctable de leur jouissance approchait, Erica se pencha vers Manon qui avala sa bouche goulument.

Nous étions tous les quatre avachis enchevêtrés nus sur le canapé reprenant un peu de souffle, nos maitresses-femmes restées assises à con sur nos bites mi flacides.

Ma femme s'allongea sur Serge. Ventre à ventre serrés, chair à chair frissons hérissés, enconnée bassin avancé, sa bouche dévorant celle Serge, Erica roulant lentement des hanches, illico me fit rebander en Manon de souvenirs aussi agréables qu'intenses ; rebander du souvenir de ses violentes contractions vaginales malaxant ma bite en tous sens, glissant du gland jusqu'à la racine desquelles elle prenait maîtrise de mon « moi entier » et me possédaient d'elle ; de ses contractions vives et puissantes fruits de ses orgasmes d'amour sexuel dont elle ne me gratifie plus que trop peu souvent. Dans mes souvenirs... Mes souvenirs remontent au mois d'août passé, déjà. Certes ! Elle et moi, nous n'avons plus ensemble que d'épisodiques relations sexuelles d'amour, plus de ces relations sexuelles d'autrefois. Dans mes souvenirs ? Au mieux, trois en six mois : nos relations sexuelles présentes sont, soit des relations sexuelles « d'amants à la sauvette » exécutées comme « en cachette », soit des relations sexuelles de tendresses, lentes et langoureuses, faites de caresses douces et interminables, le plus souvent lovés au fond de notre lit conjugal, menées en parlant de choses aussi diverses que variées... Et chaque fois, en parlant de nos relations sexuelles avec nos amants d'aujourd'hui, toujours mon gland pris entre ses lèvres sacrées : pris à larmoyer à la porte de l'autel de ses plaisirs nés de ses amours libertines générateurs de sa cyprine nacrée, nous dansons lentement « colé-séré » jusqu'à ce qu'elle m'enfonce en elle et m'y immobilise en soupirant. Alors, à cet « ordre », je m'agite en elle : mais je m'agite avec une lenteur extrême, contractant tous mes muscles abdominaux et pelviens jusqu'à la tétanie. Et je sens alors mon sexe gonflé à exploser, épousant once après once les chairs vaginales de mon épouse, les repousser, puis les avaler, se retendre à nouveau, les avaler encore, jusqu'à ce que soudain monte ma libération spermatique, soudaine et incontrôlable, saisissante et violente mais toujours entièrement envahissante... Et toujours, lorsqu'elle explose en elle, la multitude frissonnante envahit son corps. Et ses mains se raidissent fermement et puissamment sur ma poitrine. Et un petit cri guttural force et sourd des lèvres de sa bouche pour chanter délicieusement à mes oreilles et s'emparer de mon crâne, tel le chant d'une mélopée mythique. Ou, peut-être, ésotérique. Car oui : à tout bien réfléchir, ces relations particulières, que certains jugeront « étranges », s'apparentent davantage à un « culte d'adoration » qu'à un « rite coutumier ». Et surtout pas à un « rite de sexualité coutumière » : - Vas-y, je te nique !

Et... Tandis que ses mains comme un étau serrent ma poitrine, que sa bouche hurle un contre-ut puissant et strident, mon corps se tétanise entier et ma verge éjacule au-delà de mes pensées de souvenirs en écho latéral du chant guttural d'Erica en canon repris par son baryton d'amant...

Oui ! J'avoue ! Tandis que ma bite en Manon enfouie à con, inconsciemment j'avais rêvé à Erica ; par la force et la plénitude des souvenirs, spirituellement c'est avec elle que je venais de copuler... Même si, physiquement, j'avais bien eu conscience de faire l'amour à Manon. D'autant que j'y avais mis les formes et engagements d'usages de l'amant attentionné, voire passionné. D'autant que Manon ne cache aucun des plaisirs qu'elle me prend, ni aucun de ce qu'elle m'offre ; d'autant qu'elle ne le montre à son mari et à ma femme leur amante : elle l'expose sans équivoque ni ambiguïté ; d'autant que j'aime la compagnie de Manon, j'aime l'amour et le sexe avec elle, j'aime ses attentions envers moi, j'aime sa passion et ses tendresses, j'aime répondre à ses questions de quelque nature et de quelque ordre qu'elles soient, j'aime quand elle m'en remercie. J'aime Manon : un point c'est tout.

Non ! Soyons clairs. J'aime toujours Erica, intellectuellement, physiquement, spirituellement, charnellement, sexuellement, matrimonialement : juste la mort parviendrait-elle, peut-être, à briser ce lien. J'aime Erica, lorsqu'elle me parle, quel qu'en soit le sujet ; lorsqu'elle me parle de ses études, de ses recherches, de ses travaux, même si « je ne suis pas au fait du sujet » ; lorsqu'elle me parle de nos enfants avec passion véhémente ou avec tendresse béate ; lorsqu'elle me parle de ses passions sexuelles et me détaille la force et l'ampleur de ses orgasmes... J'aime Erica. Et davantage depuis qu'elle me montre, et me démontre qu'elle sait vivre libre : libre par, et pour elle-même, par ses passions et ses désirs, libre sans tuteur ni censeur, et non pas, par, ou à cause, ou, au travers de moi.

Oui ! J'aime Erica bien plus fort, d'un sentiment totalement immortel, depuis que, de nouveau et autrement, elle court, libérée et émancipée de mon «  imposante personne ». Depuis que de nouveau elle a su dominer sur ses angoisses et sa douleur ; depuis qu'autrement elle a voulu circonscrire les souvenirs des jeux libertins de notre jeunesse, à ce qu'ils furent et ne sont plus : à ce qu'ils nous offrirent d'agréable, voire de délicieux et qui ne sont plus, ni à reproduire, ni à fantasmer ; parce que nous ne sommes plus tels que nous avons été ; parce que le temps est passé dessus ; parce que les circonstances de la vie nous ont inexorablement changés ; parce que nos pensées, nos certitudes comme nos doutes, nos désirs et nos plaisirs se sont adaptés à nos diverses expériences de la vie.

Oui ! Après bientôt trente-huit ans de tout ces temps, j'aime Erica bien plus fort qu'avant depuis que, de nouveau et autrement, elle court, affranchie du carcan des retenues du « bien pensant » et des poncifs de la « bonne morale » ; depuis qu'elle court libre sans se référer ni à mes avis ni à mes savoirs ; depuis qu'elle court libre sans besoin du recours à mon « épaule réconfortante » ou à mon « bras vigoureux » : depuis qu'elle court, « libre et forte comme un homme ».

Et moi ? Moi, je jouis de sa liberté, franche et sans voile. Et je jouis de savoir qu'elle jouit, de la Vie et de tous ses plaisirs. Et je jouis quand elle me montre et me raconte comment elle jouit. Et je jouis quand, impromptue ou ingénue, elle joue à me dévêtir juste l'instant avant de nous séparer et à me sauter dessus, à s'empaler sur mon sexe et à nous faire jouir en duo en trois coups de cuillère à pot.

Et je ne peux m'empêcher d'en jouir cérébralement sans discontinuer : avec mes assistants, et en réunions, et en colloques, et en amphi, et... Et en admirant mon fils et sa copine flirter effrontément.

Et aussi, en l'instant précis où, roulant encore des fesses, Erica embrassa fougueusement son amant et Manon déconnant de ma bite, m'embrassa tendrement forçant mes lèvres fouillant ma bouche badinant de sa langue sur ma langue, maintenant que mon sperme filait de son sexe sur ma verge, glissant sur mes bourses, et que dans ma bouche Manon souffla : Viens sous la douche !

Oui ! Nous quatre, nous faisons l'amour sans cache-sexe : parce que nous sommes « sûrs » de nous. Et, il n'y a qu'entre nous quatre et « M » et « J » qu'il en est ainsi : par la preuve à l'épreuve du test.

C'est vrai ! Là, dans cette chaleureuse et charmante petite maison à peine plus grande qu'un mouchoir de poche, ce n'était que la troisième fois que nous conduisions tous les quatre, seuls ou ensemble, une relation sexuelle. Mais c'était aussi la première fois que nous n'utilisions pas de préservatif. Parce que les résultats des tests nous y autorisaient ; tests dont, assez sournoisement je l'avoue, j'avais été à l'initiative : « sournoisement » envers Erica, parce que pour Serge et Manon, ce fut l'objet d'un « pari » pris au printemps 2009. J'étais allé chez eux, seul, pour mettre au point avec Serge, un rapport commun. Seul car une nouvelle fois Erica avait refusé de m'accompagner. C'était juste une toute petite mise au point qui dura guère plus d'une heure. A la suite, nous avions bavardé, principalement de nos travaux et surtout des difficultés qu'on y rencontre dans la gestion du quotidien. Serge s'était un peu épanché sur ses « rêves du mieux professionnel ». J'avais fait de même, quoique, en l'espèce, il y a fort longtemps que j'ai cessé de « rêver au mieux »... Et bien plus longtemps encore que je ne rêve plus à « l'idéal », si jamais j'ai été tenté d'y rêver un jour. Et puis, je ne sais pas pourquoi, j'avais demandé à Manon :

Et toi, Manon, le rêve de ta vie, le seul que tu voudrais vivre à tout prix avant de mourir ? —

Et Manon, le rouge écarlate s'emparant de ses joues, embrasant son visage, avoua devant Serge :

Moi, le rêve de ma vie... A accomplir au moins une seule fois dans ma vie ? Mon unique rêve ? C'est de faire l'amour avec toi. —

J'avais frémis. Et aussitôt, je m'étais senti « mal à l'aise ». J'avais regardé Serge, cherchant à lire la surprise sur son visage, voire sa désapprobation. Non. Il arborait un énorme sourire, consentant, ou complice, ou intéressé ou avide : je n'aurais jamais su dire s'il n'avait ajouté :

Je connais ce rêve depuis quinze ans,... Depuis que tu l'as réconfortée et redonné goût à la vie. Depuis quinze ans, ce rêve, elle le vit comme une promesse, en gage de tous ses remerciements. —

J'étais demeuré pantois, incapable de bouger et de réfléchir, incapable de parler : mort de peur.

Serge, mon amour... Tu sais que c'est bien au-delà du remerciement, tu connais ma passion pour Patrice, tu sais combien je l'aime... Et qu'il est mon « maître de Sciences »... — Avait-elle précisé, la voix douce et tremblante, les yeux brillants, le regard brûlant, une larme s'enfuyant sur l'aile du nez.

Figé puis liquéfié, et cryogénéisé, le « maître de Sciences » ! Dépassés, la peur et la mort...

Manon m'avait brutalement ramené à la vie. Assise sur mes genoux, face à moi, son pubis fortement collé au mien je sentais son clitoris durci appuyer à la base de mon sexe. Elle tenait mon visage entre ses mains et sa langue sur mes lèvres cherchait à pénétrer ma bouche. Et je sentais le parfum de ses désirs en effluves assaillir mes narines, et mes neurones, et mes propres désirs, et... Mais je demeurais pétrifié, incapable d'aucune réaction physique et encore moins d'aucune action. Juste, étais-je parvenu à desserrer mes lèvres, à laisser sa langue s'emparer de ma langue, et à mes mains à enserrer sa taille... Non pas de désir mais de refus à aller plus loin...

Quand enfin, je repris possession de mon corps, quand je parvins de nouveau à retrouver maîtrise de ma langue... pour exprimer ma pensée, je me découvris en train de formuler cette promesse :

... Convaincre Erica de faire l'amour ensemble... —

Et Manon avait éclaté en larmes de joie en criant des milliers de « Merci » et en sautant comme une gazelle dans tout le salon.

A cette époque, cette promesse m'était aussitôt apparue comme une folie, voire un imbécilité et une forfanterie. Et tandis que Manon sautait de joie, je faisais « de l'huile »...

Je ne me souviens pas des mots employés pour dissuader Manon de faire l'amour immédiatement, alors que tout en elle en manifestait le désir le plus fort, le plus violent. Je ne me souviens pas des mots qui la persuadèrent de patienter jusqu'à l'instant où je pourrais tenir ma promesse pour avoir convaincu Erica de baiser avec eux alors qu'elle refusait toujours de banalement partager une verre.

Mais je connais le fond de mes arguments.

Et comme je sais que vous en savez l'essentiel, savoir que jusqu'alors j'avais toujours refusé des relations sexuelles extra-conjugales en l'absence d'Erica, je ne m'y attarderais pas.

Toujours est-il, qu'en quittant leur appartement, je n'en menais pas large. D'abord, je ne savais pas comment apprendre « la nouvelle » à Erica. Et je me sentais encore moins capable de lui avouer que Manon m'attirait beaucoup. J'avais eu beau vouloir, avec ma « logique », me convaincre que cette attirance n'était qu'un leurre, une tentation passagère, une expérimentation que je saurais dominer, mes pensées demeuraient envahies par l'aveu de Manon, par son offrande, par la promesse d'instants sensuels immanquables, par les désirs fous que sa chaleur et ses parfums excitaient dans mon crâne, excitaient jusqu'aux affolements des battements de mon coeur à chaque fois que son image radieuse explosait devant mes yeux intérieurs, s'imprimant indélébiles jusqu'aux tréfonds de ma mémoire...

J'étais rentré, j'avais embrassé Erica qui m'avait demandé si je n'étais malade... J'avais fait l'amour à Erica avec toute la tendresse que j'avais été capable de déployer, j'avais fait l'amour à Erica en me battant pour chasser Manon de mes pensées. Mais ce fut dans les effluves des parfums des désirs de Manon que j'honorais Erica... Alors même que les effluves des désirs et plaisirs de ma femme me rendent toujours raide-dingue, alors que je les reconnais entre mille, n'importe où, n'importe quand, je n'en perçus la moindre onde, alors même qu'Erica jouit intensément avant de s'exclamer :

... Pfuiou ! T'es brulant ! T'as la fièvre, dis ! Qu'est-ce que tu nous couves là ... —

D'abord, j'étais resté muet. Puis je l'avais embrassée en mentant à demi :

Je vais parfaitement bien : si je suis brulant, c'était juste de désirs. —

Parce que j'étais incapable de lui avouer la vérité nue...

Et l'image de Manon apparaissant de plus en plus fréquemment me tourmentait. Et je paniquais. Et lorsqu'elle apparaissait « en chair » devant moi, j'étais déchiré entre mon désir pour elle et ma peur de tromper ma femme. Et peut-être davantage de la peur de manquer à « mes » promesses.

Trois mois, j'ai retourné les questions, de désirs, de fidélité... Et d'infidélité, de passions et d'amour, mille fois je les ai triturées dans ma tête. Cent fois je me suis convaincu que je saurais parler de « ça » à Erica, que je serais capable de le lui expliquer, dix-mille fois j'y ai renoncé en tremblant...

Pourtant, durant toute cette période, nos relations sexuelles conjugales furent multi-quotidiennes, étincelantes, intenses et explosives. Et, dans tous leurs accomplissements, l'image de Manon ne me tracassa jamais. Ni même le souvenir de ses parfums : c'est après qu'elle revenait s'emparer de moi. Après où les nuits d'insomnies furent nombreuses et peuplées de ces fantasmes où je prenais un pied gigantesque à baiser avec Manon, nue, là, devant moi alors que je ne connaissais de son corps que ce dont je me souvenais d'elle remontant à quinze ans, allongée sur les bords de la piscine dans son sage maillot de bain dissimulant parfaitement ses atouts...

C'est le lendemain de ma décision d'annoncer à Serge et Manon que j'étais incapable de tenir ma promesse envers eux, ce samedi où la venue d'Obama perturba si bien Paris, ce samedi là où, nous « réfugiant » dans le magasin de « M », Erica entreprit sa nouvelle « libération ». Aussi m'étais-je tempéré, considérant que, ma foi : — Faut voir !

Et comme par magie, l'image de Manon ne hanta plus mon esprit...

Erica débuta fort délicieusement sa passion pour « M » et « J »... Puis l'été, il y eut d'autres délices, avec des « amis perdus de vue » depuis longtemps, retrouvés comme « par hasard ». Et puis un autre « couple de rencontre » avec lequel Erica poursuit seule (sans moi) des relations sexuelles...

Et surtout, l'imprévisible de l'inattendu : Salomé.

Dès lors, je sus que ma promesse sera tenue et mon désir exhaussé. Qui plus est, avec la bénédiction de mon épouse.

Et si je ne dis rien à Erica, avant ce « fameux colloque », si je lui « cachai » encore Serge et Manon dont elle avait perdu jusqu'au souvenir de leur existence, ce fut pour que « l'effet de surprise » de la « mise en scène » de notre « fortuite » rencontre soit total : aussi efficace qu'intense.

Bien ! Elle vous l'a parfaitement conté : n'y revenons pas.

De même que vous ayant parfaitement fait profiter de notre week-end au bord de l'océan, près de La Rochelle, je ne rajouterai rien. Mis à part, peut-être, que ce fut réellement là, au cours de nos libations communes de relations sexuelles exclusivement illégitimes que je compris que je suis amoureux de Manon. Et donc, subséquemment, que je suis adultère. Certes, entre Erica et Serge, Manon et moi, cet adultère est consenti et librement partagé. Et même si, tous les trois ensemble, il veulent me convaincre que l'on ne peut nommer « ça », de l'adultère...

Alors, sûrement, faudra que j'explique clairement. Voire, que j'aille jusqu'à la démonstration argumentée et savante ?

Pfff ! Sûrement ai-je mieux à faire...

Aujourd'hui...

Et demain...

J'aime Erica ? Et j'aime Manon... Oui !

Et pas pour les même raisons : si raison il y a.

Et alors !

Au diable la morale !

Et donc, en dehors de toute morale comme de tout plaisir, j'aime Erica pour s'être émancipée de moi et que Serge aime comme égérie. Et j'aime Manon qui m'aime comme son pigmalion.

Et Erica ?

...

A suivre.

Patrice

pateric©

Par Pateric - Publié dans : Nouvelles - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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  • : 28/01/2009

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