Samedi 7 février 6 07 /02 /Fév 11:12
 

A la terrasse…

Retrouvons, s'il vous plaît, nos deux comparses avachis devant leurs verres de gaz au cola bullant encore au sujet de Bernadette au moment précis où ma co-auteuse hautaine détournant votre attention se mêla à la conversation ... Moi, son mari, j'avouerai que je ne suis pas marri de son (interminable) intermède : j'y ai découvert (ô mérite des mots écrits sur les cris des maux), quelques intentions aux attentions touchantes, quelques réflexions aux accents troublants, quelques considérations philosophales... Et le souvenir de cet amour brûlant qui retourna mon coeur... Et toujours, ce qui m'amuse beaucoup, ses « coups de gueule » ironiques et décalés, ses tropismes photo-sensitifs, son utopique morale libertine, bref : son intransigeance.

* * * * *

... Fred toussota, manquant de s’étouffer, crachant presque dans son verre…

Comprenant dès lors qu’il lui serait préférable de ne pas s’épancher plus, Alfred reprit l’histoire à l’introduction de l’épilogue de ses séparations :

... Alors, j'avouai quelques débordements, et aussi les remords qui… Elle me répondit sans hésiter que je pouvais rentrer à Paris : « Pour moi, tout est réglé… On conclura chez le juge ! » Je n’avais jamais espéré pareil dénouement mais... Tout compte vite fait il me laissa indifférentJe pris le train suivant et, vers minuit j’étais de retour Gare du Nord. Au culot, je me rendis immédiatement, chez Marinette... Je sonnai… La porte s’entrouvrit bloquée par le loquet de sûreté : « J'ai réalisé que je t’aime. » Lui expliquais-je sur le palier. Je vis ses yeux, puis sa robe de chambre dont elle couvrit son « luxurieux » déshabillé mauve : je la sentis gênée. J'en déduisis qu'elle n'était pas seule. Alors, je la rassurai : « Réfléchis paisiblement. Si tu me crois sincère, tu sais où me trouver ». Puis, je repartis tranquillement. C'était un jeu de « quitte ou double » où je ne pouvais plus rien perdre : où je n’avais plus rien à perdre. — Termina Alfred.

Et alors ? — Répliqua Fred visiblement insatisfait de la chute.

Le samedi matin, je suis revenu avec mon appareil photo… —

Avec le téléobjectif ’’astronomique’’ ? Tu l'as toujours ! — S'informa Fred.

Oui. J'ai eu de la chance. On dit bien : « la chance qui sourit au audacieux... » — Jubila Alfred.

Moi, au sourire de Fred, je compris qu'il pensait plutôt comme moi : — « Une chance de cocu ! » —

Mais il est vrai que… Ce serait trop facile... Tant pis. Alfred fier comme un Don Quichotte reprit :

La lucarne ouvrant sur le toit d'en face n'était pas verrouillée et comme Marinette ne ferme pas ses volets et qu'elle n'a pas de rideau aux fenêtres ... —

Tout le monde peut se rincer l’œil ... — Ironisa Fred.

Non ! Il n’y a aucun vis-à-vis, à moins de monter sur le toit comme moi... — Indiqua Alfred.

D'où l'explication de la lucarne non verrouillée. Tu ne crois pas gros nigaud… —

La question n’est pas là, et je crois être le seul à avoir su en faire bon usage. — Coupa-t-il.

T'es comblé ! — Souffla Fred sourire en coin. Alfred ne se laissant pas distraire, poursuivit :

Lundi, je la vis. Elle m'évita. Je la laissai filer. Mardi, je la vis s'enfuir. Je la laissai s'essouffler. Mercredi, je ne vis rien. Jeudi non plus. Dans une enveloppe, je glissai quelques essais évocateurs annotés de cette mention : « Que fait-on maintenant ? », tapée à la machine sans signe distinctif d'auteur, que je déposai dans sa case à courrier. Vendredi… elle vint dans ma direction. Je fis comme si, la vue basse... Subrepticement posant une main sur mon épaule, sondant furtivement des yeux alentour, enrouée elle dit : « Faut que je te parle. Es-tu libre ce soir ? » Je répondis : — OK… —

S'il te plaît : vas droit au but — Fred s’impatienta de l’index sur sa toquante.

Mais comme, pour Alfred, les mises à l’index ne semblaient avoir d’usage qu’à ridiculiser les tocards, il n’accéléra pas : au contraire (si j’osais, je dirais qu’il refusait le trot (au pas dé-cadencé))...

Le soir au bar, (j'avais refusé d'aller ailleurs), à sa façon de me dévoiler les trois photos, camouflées sous le comptoir, je vis que, non seulement elle ne connaissait pas l’auteur, mais surtout qu'elle s'inquiétait sérieusement. Dès lors, je sus que je la manierai à ma guise... —

Fred regarda à nouveau sa montre et sembla hésiter entre… Mais…

Deux mois, que je l’ai laissée mijoter ! — Se déchaîna-t-il pensant tenir ainsi bandée la tension de Fred. Fred regarda de nouveau sa montre, hocha la tête, et prenant le parti d'allonger confortablement ses trois tiers sur et hors du rotin, il attendit la suite :

« Tant mieux » — Pensai-je — « J’extrapolerai à ma guise ! » —

Je l’ai laissée mijoter deux mois : deux mois ! — Répéta Alfred — Avant de lui faire admettre que, si j'avais souhaité rompre, c’était en raison de quelques rumeurs traînant à notre sujet ; mauvaises rumeurs qui auraient pu nuire aux intérêts de nos patrons, voire nous discréditer, ou pire, ruiner sa vertu, si l'on s'était fait piéger comme ça semblait être le cas avec son amant actuel : « Imagine ! Deux conseillers de sénateurs antagonistes frayant ensemble, c’est bien plus dangereux que pour nous car nos patrons collaborent à la même majorité. » — Lui ai-je dit sans qu’elle ait pu y discerner un subterfuge, ni du cynisme. Puis, j’enfonçai le pieu avec ce demi mensonge : « Si aujourd'hui j'ai divorcé c'est pour être libre. Et ça, c'est à toi que je le dois. Alors, si tu veux rompre avec lui, je t’aiderai. Seulement tu devras agir comme je dirai. » — Lui ai-je précisé. « Oui : je serais même ton esclave si tu veux ! » — jura-t-elle. Son amant passa devant nous en lui souriant. Je la vis blêmir, puis transpirer et ça m'engendra un plaisir certain. Mais comme elle ne parvenait pas à faire rompre le disciple de la dictature du prolétariat, je persévérai à la coucher sur pellicules, glissant quelques belles épreuves dans sa case à courrier.

Couchée sur photo, c’est ça ta vengeance ? — Railla Fred.

Attends ! Attends tu vas voir ! — Modéra Alfred —

D’accord ! Trente secondes ! — Réduisit Fred.

Convaincu qu'il fallait respecter ces exigences, Alfred conclut :

Quand je la sentis à bout de nerfs, je lui dis que j'avais découvert celui qui voulait la piéger ainsi que les raisons qui le motivaient… Et je poussai le suspens en lui faisant croire qu'il l'enregistrait aussi. Alors, quand j’ajoutai qu'elle pouvait craindre qu'il raconte à son patron quelques secrets d'alcôve, elle vacilla. Je la pris dans mes bras avec délectations... Aussitôt, qu'elle rouvrit les yeux, je jouai au grand seigneur jurant de venger l’honneur bafoué de sa maîtresse… Bien sûr, à la condition qu’elle soit réellement ma maîtresse. Alors seulement, je ferais mon affaire de ce salaud : car il faudrait bien interdire aux preuves de ses débordements de parvenir jusqu’aux yeux et aux oreilles CATHO REAC de son patron, sinon après ça elle ne trouverait une autre place, que sur le pavé. Elle finit par l’admettre, et aussi, par admettre que je serai son meilleur compromis… —

Comme ça elle est redevenue ta maîtresse. Difficile à croire — « Thomas-incrédulisa » Fred.

Eh oui ! Mais on vit chacun chez soi. — Jubila Alfred.

Tout de même… — Doutait Fred, encore plus incrédule que ''son'' Saint Thomas.

Je peux te le prouver… Et plus encore. Affublé de mon plus beau masque pervers, j’exige qu’elle assouvisse mes fantaisies sexuelles. Et elle, se lâche avec débauche en froufroutant dans ses spasmes de ravissements, qu'elle ne saura jamais assez me remercier… —

Et je ne sais plus si c'est à ce moment là qu'il a relâché :
        — ... En réclamant que je lui pète le trou du cul. —
Avant de conclure par cette sous-entendue proposition :  
       — Et, si tu veux … Aussi … –

Qu'importe ! Je ne laisserai filtrer, aucun vent.

C’est alors, qu’ils distribuèrent leurs cartes : devaient-elles permettre de… Je n’en sais rien : aucun vent n’ayant pu poussé les cartes jusqu’à moi, jamais je n’ai eu la chance d’avoir un bon jeu.

* * * * *

Telle une tentation… —

Ma femme s'était pointée, (Son sein gauche dans mon oeil droit) pour m'houspiller :

Qu'est-ce que c'est ça ! -

(Le manuscrit originel dans la main droite à piquer l'attention de mon oeil gauche).

Un conte pour les grands — Souris-je.

Mais ma souris ne rit pas :

Tu trouves ça drôle ? —

Certaines mœurs ne sont pas drôles parfois ? —

Je ne vais pas répondre « oui' », « non », stupidement :

Vaut mieux louvoyer. — Pensé-je.

Pourtant, elle m'a vu venir (elle me connaît tant, et si bien) ; comme si moi, de son con né, j’avais cherché à me défiler vers un autre con à enfiler.

C'est mince ! Sans suspense ! Et puis ! Qu'est-ce qui tu fistes là! Non, non, c'est pas au point. Aucun canard n'en voudra. — Affirma-t-elle.

Je sais : toi, tu voudrais bien le faire le coup du poing, hein ? — La Chatouillai-je

Chiche ! — Joua-t-elle de son sourire florentin en coin.

Alors là !

Elle tergiversa pour se jouer de moi

Elle roula des fesses jusqu'à l'émoi

Qui raide se dressa, lui ne ment pas

Il excita mes mains grimpant à petit pas

Lestes sur chair brûlant mes doigts

Qui s'égaraient sur chaîne à deux volcans

Et son ondulation vers l'extrême

Transporta de mon oeil à mes lèvres

Le sein gauche droit entre mes dents

Bouche pleine je soignai les maux

De ma langue mutine sans dire le mot

Qui trottinait en tête vers l'oreille

Toute bête prise à ouïr

Et deviner dans sa faiblesse

Quelques merveilles (j'ai du pot !)

Prises à jouir de l'extrême finesse

De son grain de peau,

Ce que ses lèvres disaient :

Ce n'est que sottises.

Ce n'est pas héroïque,

Même pas pornographique.

A peine ironique ?

A petite peine, alors.

Que je remisai à choisir le jumeau

Elle dansa de mes caresses

Elle dansa de ma langue

Qui glissait vers le joli con humide, là.

Elle dansa héroïne érotique,

Déesse impudique, maîtresse pornocrate :

Dominatrice de tous mes fantasmes

A ce conte-ci elle fit la nique sans histoire.

Et puis, c'est là qu'elle prit la plume pour faire le point.

Ah ! Ce n'est pas elle qui me laissera tranquillement couler dans des méandres indécis.

Et puis ...

Comme je suis « à point », je me persuade :

Le poing ? ça ne sert à rien du tout, fiston ! —

* * * * *




Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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  • : 28/01/2009

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