Dimanche 8 février 7 08 /02 /Fév 11:52
 

Naissance d’un conte

Voici l'héritier de monsieur le Marquis aussi propre que l'exige son rang !

Jeta la puéricultrice à l'enfant emmailloté blotti dans ses bras...

!!! Attention !!! Ce ne fut que ce trait d'humour ci, qu'elle jeta : le nouveau né, elle le posa délicatement dans les bras de son père : ça va de soi. ça va de soi ? Oui et non ! Alors, précisons illico que dans cette histoire, souvent, l'on sera tenté de comprendre les situations à contre sens de ce qu'elles sont réellement, ou de ce qu'elles devraient être... Donc, assez fortement incohérentes au sens de la Logique... Car, si cette fable n’est pas ce genre de conte de fée fait pour endormir les enfants, elle est quand même un conte ; un conte de faits où les passions des protagonistes seraient moins anthropomorphiques que schizophréniques ; un conte de fées aux visages humains mais animés de passions fantasmagoriques ; de passions de la folie peu ordinaire ou du rêve chimérique. Et, immédiatement précisons aussi, et dès avant d’entrer dans l’Histoire, que l'on sera tenté souvent de comprendre les situations à contre sens du sens commun, ou suivant l'interprétation qu’on pourra déduire de ce qui, en l'absence d'identification claire au sens commun, paraîtrait logique : comme dans ces éléments qui n'ont ni queue ni tête ou dont l'une et l'autre peuvent se confondre ; de ceux qui entraînent l'analyste des « cours d'actions » à se déterminer sur un résultat obtenu à partir de « variables forcées comme paramètres vrais » ; des paramètres vrais mais sans lien implicite aux représentations mentales du point de vue de nos capacités neuronales à élaborer un niveau d'abstraction des paramètres induits de la normativité ; de cette normativité qui s'arroge le droit d'assujettir par toxonomie de contraintes le traitement d'un problème spécifique en ignorant les facteurs d'affectivité : des paramètres assez incohérents au sens des règles de la Logique...

N'est-ce pas d’une clarté élémentaire ?

Elémentairement simple : comme l’argile et l’eau mêlées ; de ce mélange avec lequel on fabrique ces jolies cruches...

Et aussi sûrement, toutes ces potiches, « servantes faire-valoir », qui s’exposent au cœur de ces étranges mondes perdus de la « galaxie media ».

Ainsi, est-il conseillé au lecteur aboutissant au résultat de ce conte, de ne pas y chercher un drame humain ni une vérité cachée : c'est inutile pour se rendre compte des extrémités où le Comte aura conduit le Marquis.

* * * * *

 

Naissance du comte

Pour revenir à son origine (induite de ses origines), l'enfant qui vient de naître est, tout Comte fait, fils du Marquis qui d'emblée fait de cet héritier son Roi, non qu'il le destine à régner sur un quelconque royaume, mais plutôt qu'il lui réserve d'occuper le trône en sa maison... Enfin ! Comprenez-vous ? Monsieur le Marquis est aussi fier d'être papa que le dernier des humbles valets, qu'il soit du Bourbon né ou du Perche halé, ou bien né de Navarre comme de Franche comté (mais pas né Avare) en charentaise échouant (et chouan aussi) à cette grande noblesse de perpétuer la vie...

Et, même si le « petit » Comte est aussi l'héritier d'une roturière, la joie de Monsieur le Marquis fait sincèrement plaisir à voir... Mais avant tout (pour défendre le Marquis), ne serait-il pas bon de rappeler qu'en République, trimballer un titre de Duc ou de Marquis ne devrait pas compter plus que d’avouer, a-priori, au moins à sa boulangère et entre deux miches, être balayeur plutôt qu’ingénieur ? Ou inversement ?

Remarquez, ça dépend ; ça dépend de l'âge ou des mœurs de la boulangère. A moins que … A moins que bien manipulée par son rouleur de pâte, elle ne laisse gonfler ses miches qu'au levain intime. Mais ceci, c'est un tout autre conte procédant d'un tout autre calcul.

De toute façon et sans aucune manière ni aucune raison procédant d'un calcul d’intérêts, de cela comme d'autres choses, le Marquis n'en perd pas la tête, ni ses bijoux de famille légués depuis longtemps déjà, au patrimoine culturel de la société libérale...

* * * * *

Monsieur le Marquis

Gabriel Thomas DE LA TOUR, Marquis de CASTRIES, a longtemps vécu comme un grand duc, avant de se laisser ensorceler par les charmes de Carmen...

Il interpelle le lecteur, le sens de cette phrase ? D'accord ! Ne le laissons pas trop longtemps livré à lui-même. Sinon, gageons qu'il ne perdra pas son temps à chercher à quoi peut ressembler la vie de grand duc : il balancera plutôt le bouquin aux rats et courra s'acheter le dernier cancan où lui sont contés le compte des débordements de la reine des culs. D'autant que rien n'est plus simple : comme un grand duc, le Marquis vivait la nuit. Remarquez ! Ne Voici pas notre lecteur, qui, de ce Gars là à Paris Ici, aurait pu découvrir la sorcellerie des charmes de Carmen. Mais est-ce bien parce que monsieur le Marquis hantait toutes les nuits jet-set, chaudes, festives, frivoles, qu'il s'est épris de cette cabareteuse de feu chevelure noire et regard fauve ou chevelure fauve et regard noir (sincèrement ? On ne saurait choisir) superbe danseuse nue (splendeur magnifique, reliefs admirables, grâce somptueuse ou autres tautologies et synonymes faibles pour révéler sa beauté) piercing en tous genres et tatouages osés, tempérament pur-sang, gènes andalous, sans pudeur et sans-gêne, Carmen. Carmen qu’on pouvait reluquer, charnelle sur pages glacées, dans ces revues converties en torchons de café.

Soit dit en passant : ne faudrait-il pas considérer la dévotion portée à la noblesse (aussi à la snob laisse (laisse de petit chien) par le petit peuple d’aujourd’hui comme une insulte à nos convictions républicaines. Remarquez…

Remarquer ? Jugez plutôt ! Nous croyons bien à une Europe Unie ! Pourtant, celle qui nous régente aujourd’hui est aussi éloignée de nos convictions républicaines que le sont les royalismes démocratiques et les libéralismes hypocrites qui la dirigent, non ? Passons !

* * * * *

L’héritage du grand Duc

Monsieur et Madame se marièrent en 1956 à MONTPELLIER.

En cet honneur, le Duc de SAVIGNAC léguait à Monsieur, le titre de Marquis de SAUVETERRE qui…

Comme tout le monde s'en moque...

La famille de LA TOUR apportait en dot de Marie-Cécile les ruines du Marquis de CASTRIES dont plus personne ne voulait relever la charge car tout le monde s'en moque aussi... Sauf, peut-être, les héritiers de Charles DE LA CROIX...

Charles de la Croix, Marquis de Castries, né à Montpellier en 1727, Maréchal de France sous Louis XV, ministre de la Marine de Louis XVI, Émigré sous la Révolution et Commandant d'une division de l'armée des princes en Champagne en 1792, est mort en 1801. —

Selon notre encyclopédie qui ne se mouille pas. Et si elle ajoute :

En 1873, la famille de Castries aurait été réhabilitée par la France, grâce au zèle et au patriotisme que montra Henri de la Croix à servir la IIIème République… —

C'est avec précautions et en usant d'un conditionnel passé très composé.

Donc, les DE LA CROIX DE CASTRIES n'ont pas à nous tenir rigueur d'attribuer le titre de Marquis de CASTRIES à un De la Tour ; dans le besoin, ils peuvent se défendre, et laver leur honneur en plantant La Croix au sommet de LA TOUR.

Nous en sommes où ? Faut dire, avec toutes nos révérences ! Ah oui !

Tout le monde s'en moque… —

— Oui ! —
Car au bout du conte, ça changera quoi ? —
Rien ! Surtout au cal en bourre ! —

? —

Le cal, qu'il soit en bourre ou en cor, qui interdit à une paresse de tout poil de pousser dans la main, était la grande noblesse du travailleur manuel —

? ? ? —

Camarades ! —

? ? ? ? ? ? —

—  !!!! (Eh oui ! Silences : il en reste si peu !) —

Et tout compte fait, ça ne vaut rien.

Surtout pour l’Histoire ...

* * * * *

L’héritage ’’Marquisant’’

Monsieur Gabriel Thomas est né à Montpellier, début août 1968 : né de Marie-Cécile DE LA TOUR, Marquise de CASTRIES, et d'Albert DE SAVIGNAC, Marquis DE SAUVETERRE. Gabriel est le second fils que Marie-Cécile donne au Marquis, sur le tard, et dans un dernier souffle de vie. Ainsi, (et à sa manière qui restera toute sa vie très insolite et particulière) Gabriel Thomas en naissant, engendre une révolution dans la vie du noble couple.

D'abord, sa naissance tient de l'exploit...

C'est le petit matin… Le premier trait doré du soleil glisse lentement par-dessus la châtaigneraie là-haut sur la crête du Clairan, lèche les toits de Bragassargues, se faufile par la fente médiane des contrevents disjoints et darde sur la paupière droite d'Albert qui sursaute, renifle, ronfle, souffle, grogne, tout comme fait le toro poussé dans l'arène par l'aiguillon… Et Marie-Cécile crie : — Hola ! Oulala, lahlaah ! Ouille ! — Juste avant que le trait perfide ne rejaillisse sur le bronze de la cloche de Quissac… C’est le petit matin qui achève ainsi la dernière nuit du noble couple dans sa chambre du mas Roux… Mais, nous ne le jurerons pas. Parce que celui qui nous a rapporté cet événement, c’est le fils aîné du Marquis : Julien Débonnaire. Lui aussi est très, « particulier », mais, Marie-Cécile n'y est pour rien du tout. Chez Julien Débonnaire, le « caractère particulier » est encore plus insolite que chez Gabriel Thomas car en brillant comédien, il vous surprendra dix fois avant que vous vidiez votre Périer citron (si, entre-temps, et si, d’ici à là, vous n'avez pas coincé une bulle entre deux gorgées)...

L'histoire de Julien Débonnaire est une autre histoire : une histoire certes intéressante mais qui a peu à voir avec celle de Gabriel Thomas dont la naissance tient de l'exploit. Et un exploit, c'est souvent surprenant, mais c'est rarement intéressant.

(Là, on ne sait pas vraiment où l'on va... Mais on y va !)

Ce matin où Marie-Cécile crie,

Comme une femme saisie par une de ces contractions précédant la délivrance :  Hola ! Oulala, lahlaah ! Ouille ! — Albert surpris demanda :

Votre rejeton vous a botté au ventre ? —

Point du tout mon bon ami, ma tête est lourde et tout flotte autour de nous. — « Vasouille hasarda Marie-Cécile peu hardie. » Selon ce qu'a rapporté Julien Débonnaire

[Débonnaire ? ça ne va pas : c'est long et ça ne lui ressemble pas... Tenez : désormais si nous devons le citer, ou encore parler de lui, nous l'appellerons Julien ou Julien D, ou Dé, tout simplement]…

Vous avez sûrement faim. Prenez Une tranche de parme et de pain de seigle, cela vous fera du bien. Voulez-vous votre thé avec ? — Dit Monsieur Albert.

Merci mon tendre ami. Je n'ai pas faim. Si vous avez un peu de bonté pour moi, de l'aspirine, et une serviette : j'ai très chaud. — S'essouffla Marie-Cécile.

Un peu plus tard, après s'être rafraîchie, après avoir avalé l'aspirine remède de famille, Marie-Cécile se laissa glisser sur la soie et les plumes d'oie de son oreiller en disant à son noble époux :

Mon bon ami, ne vous souciez point davantage pour moi, sonnez Thérèse et vaquez aux obligations. Je vais me remettre, bientôt je serais mieux. —

Croyez-vous très chère ? Ne serait-il pas heureux d'envoyer chercher MIALET ? Voyez-vous, dans votre condition, on ne badine pas. — S’inquiéta le Marquis.

N'ayez point d'inquiétude. Vous n'aurez pas fini de distribuer vos gages que je serais rétablie. Sonnez Thérèse ! — Insista-t-elle.

C'est une aporie mais nous n'y pouvons rien : la noblesse, vous savez...

Marie-Cécile croyait ce vertige aussi éphémère que ceux des jours précédents et n'étant qu'au début de son septième mois, elle ne s'inquiétait nullement. Souvent au cours des premiers jours passés au mas, elle était un peu dérangée : estomac barbouillé, intestins encombrés, elle ressentait des vertiges semblables... Le médecin avait expliqué :

C'est l'eau. Ta source est riche en minéraux. ça change de celle de MONTPELLIER lavée à la javel. Ici, ton organisme réclame quelques temps pour se réadapter : ce n'est rien. —

Et le docteur savait ce qu'il disait : il connaissait bien Marie-Cécile : il l'avait fait naître, soignée de la scarlatine, et des intestins... Certes, depuis cinq ans, MIALET avait passé la main, mais chez les DE LA TOUR, depuis cinquante ans, on n'a confiance qu'en lui :

« Rendez-vous compte : Son remplaçant sort de TOULOUSE »

« Ah ! S'il avait fait sa médecine à MONTPELLIER, alors, peut-être... »

De SAVIGNAC estimait ça, comme un entêtement stupide, comme... Cependant, il garda toujours son avis enfoui comme un secret d'Etat. Et, quand Marie-Cécile n'allait pas bien, il envoyait son chauffeur à QUISSAC quérir le retraité docteur MIALET, qu'ils logeassent à la villa de MONTPELLIER, ou ici, au mas Roux. Le docteur se prêtait volontiers à ce jeu. Et, à jouer pour jouer, il préférait descendre à MONTPELLIER. Pas pour le « petit voyage » mais pour la compagnie d'Albert et de son cercle d'amis qu'il appréciait. Et sûrement plus, pour la bonne rousse de la Comédie... Non ! La rousse n’était qu’une bière écossaise au malt de whisky, qu'à l’époque et à deux cent kilomètres à la ronde, on ne trouvait qu'ici, dans cette brasserie (place de la Comédie, juste avant l’allée Paul Boulet de Platanes plantés), tenue par un ancien officier des forces libres, compagnon de MIALET et d'Albert. C'est ensemble, dans un camp d'Ecosse, qu'ils avaient découvert, puis aimé, cette rousse inconnue...

Tout le monde s'en moque ? Comment ! Se moquer d'une rousse pareille !

Le vieux MIALET n'était pas abruti... Dès le début, son remplaçant connut le dossier des « tares » des DE LA TOUR et DE SAVIGNAC unis. Tout comme le professeur Bernis de la faculté de MONTPELLIER et, à la ville, voisin des DE SAVIGNAC... Au cas où : le docteur MIALET n'était pas immortel.

Pourtant, aujourd'hui, Marie-Cécile allait mourir.

Marie-Cécile se croyait prise d'un banal étourdissement ?

Albert n'y voyait aucune alarme ?

Et Thérèse...

Oh, Thérèse ! Depuis plus de cinquante ans au service DE LA TOUR, Thérèse était vieille, un peu sourde, mireaude, bancale... Et pire : elle refusait de l'admettre. Et comme c'était la dernière domestique (la seule que le couple n'a pas su remercier comme les autres et que le chauffeur n'est pas un domestique mais un salarié de la Fabrique que dirige Albert), il semblait n'y avoir personne dans la maison pour juger utile de faire appeler le docteur.

Et Marie-Cécile mourait...

Madame, voici votre thé au lait. — Hurla Thérèse.

Madame ne répondit pas, ne bougea pas. Respirait-elle encore ?

Madame ! — Hurla Thérèse.

Thérèse lâcha le plateau qui rejoignit le plancher. Thérèse hurlante se précipita hors de la chambre, dévala les escaliers, déboucha sur le perron, sauta trois marches et courut dans l'allée en criant :

Au secours ! Madame est morte ! Mon Dieu ! Madame est morte !

Thérèse se précipita… Enfin quoi, elle se précipita sans faire d'excès de vitesse :  vitesse limitée par l'arthrose des genoux de jambes de soixante dix ans. Cependant, elle en était absolument sûre, Thérèse :
      —
Madame est morte !

D’ailleurs, Elle s'expliqua ; elle s'expliqua gestes à l'appui, s'il vous plaît ! Elle s’expliqua autour d'elle :

Cinq minutes. Prendre l'eau, beurrer biscottes, c'est comme je dis, tout juste cinq minutes... Vous comprenez ? — 

Personne ne put comprendre car il n'y avait personne. Alors, elle parla à la nature, tout autour immobile : les arbres demeuraient, de la cime à la racine, figés. Les fougères gardaient le cap au nord, les oeillets restaient clos, les tournesols cherchaient les rayons du soleil… Même le ruisseau d'ordinaire si attentif au moindre frémissement n'écoutait que son cours d'eau continue. Thérèse éperdue poursuivit sa course vers la haie de buis au pied de la colline. Elle s'expliqua de nouveau mais seul l'écho de sa voix s'apitoya car la nature de ce côté-ci n'était pas encore réveillée. C'est dire si Thérèse était désespérée ! Heureusement que choisissant d'ignorer toute cette indifférence, elle s'en retourna vers la maison, sinon elle aurait perdu sa raison. Surtout, elle n'aurait pas vu cette voiture remonter le chemin, elle n'aurait pas pu l'appeler ni courir au devant d'elle et lui demander de l'aide. Heureusement ! Et la voiture comprit vite. Elle s'immobilisa net à côté d'elle et demanda de deux voix à l'unisson :

Marie Cécile ne va pas bien ? —

Madame est plus malade que tantôt ? —

Madame est morte ! — Hurla Thérèse sans entendre la question de la voiture.

Ce n'était pas grave car il sembla qu’elle avait compris, puisqu'elle démarra aussi sec que la terre du chemin et s'engouffra dans l'allée du mas, laissant Thérèse sur le bord du fossé, finir de hurler :

Madame est morte ! —

...
Dans la noble chambre le docteur
MIALET s'affaira autour de Marie-Cécile : réanimation cardiaque. Pronostic réservé, diagnostique indécis :

Le cœur bat à nouveau faiblement mais il bat. Combien de temps ? Je ne sais pas... Mais les séquelles seront irréversibles et ... — Se désola le Docteur.

Sauve l'enfant, Jules ! Sauve l'enfant. — Supplia le Marquis.

Gaspard, comprit qu'il devait solliciter les secours illico. Il quitta vivement la chambre, dévala les escaliers, surgit sur le perron, avala les trois marches, courut dans l'allée, bondit en voiture et fonça vers Quissac pour téléphoner...

Comment ? C'est ça, comme Thérèse tantôt. Sauf qu'il fut bien plus rapide qu'elle : dans la même période nécessaire à Thérèse pour atteindre le bas de l'escalier il avait avalé le kilomètre (ou durant le même laps de temps... Ou encore : une même durée d'action, ou de mouvement... Parfois, les Mesures Physiques s’avèrent utiles pour parler dynamique).

Comment ? Ah, pourquoi Gaspard devait-il aller à Quissac pour téléphoner ? Oh, Oh ! Qu’ils sont drôles !

Gavés tout sous la main le cul dans le fauteuil l’œil noyé dans la mare luminophorique ils l’ont oubliée, l'Epoque Marie-Cécile ! L'Epoque Marie-Cécile était très loin d’être aussi euphorique que notre « Fast Epoque » de mare soporifique…

A l'Epoque Marie-Cécile ? Quand ça décidait un peu, de fonctionner, c'était plutôt sombre, et en noir et blanc. Tu voulais que ça change ? Tu faisais, ni une ni deux : tu levais ton cul. Tu allais mettre ton doigt là, tu l’y enfonçais et tu faisais se dresser le bouton : clac ou clac. Tu n'avais pas d’autre choix.

Le téléphone ? Comment ça, le téléphone ? Le « 22 à Asnières ! », t'as oublié ? Pardon ? Le cellulaire ? C'est le « 22 » aussi. Oui ! Nous savons : pour le 22, on compose le 17 !

Mais vous savez aussi qu’on ne dit plus « 22 v’là les flics » mais « 69 v’la la rousse » ! Pardon ? Ah oui, le cellulaire à puces ! Voyons ! Mais, ce n'était (à peine mais tout juste) qu'une utopie lancée par deux ingénieurs farfelus qu'ON raillait sans retenue...

Et les P&T, n’allaient pas planter 160 poteaux et tirer huit kilomètres de câbles, depuis Quissac jusqu’au Mas Roux aux frais du contribuable pour brancher le Marquis de campagne au service public, même en récompense des mérites du capitaine de guerre, compagnon de la libération pour sauver la France…

A cette époque, à Quissac, ils n'étaient que sept abonnés : la mairie, la coopérative, la bonneterie, les deux cabines de la poste et la gendarmerie

Les pompiers ? Pas besoin : ils avaient le tocsin, car, avant tout, ils étaient bergers…

Heureusement que Gaspard était jeune et sportif, qu'il savait à qui s'adresser et qu'il était persuasif, donc efficace...

Et les secours arrivèrent en hélico.

* * * * *

Irrévérence…

Elle commence à m'agacer, ma co-auteure, mon alter-égale... Mon haltère de mas-critique, mon altière moi-même, ma face dévoilée :

Tu peux pas faire mourir la mère et sauver l'enfant aussi bêtement : pas en 68, pas en plein Causse. —

Comme qui dirait « en plein désert » (même si c'est le nom donné à l'endroit. Mais c'était à l'époque de Louis XIV, du temps des camisards)... Alors, j'ai planté l'image du téléphone. Et j’ai lancé Gaspard. Et puis, pleins Gaz ! Mais elle est restée… sceptique. Et alors ? Alors ! Quand elle a vu arriver l'hélico ! Non ! Elle commence à m'agacer !

Non mais ! C'est qui l'écrivain ? —

C'est toi ! T'es l'écrit vain ! —

Tiré d'un trait : ça m'a saoulé...

Moi, j'ai voulu écrire pour elle qui dévore les livres.

J'ai voulu écrire pour elle car même lorsque je la caresse, elle ne jouit en continu que de ce qu'elle a lu.

J'ai voulu écrire de jalousie.

J'ai voulu écrire pour reconquérir ma belle, pour reprendre du poil à la bête, pour regagner sur le flan du Cocteau...

Mais non.

Elle rigole et se moque ; elle se moque de moi, de mes histoires, de mes héros…

De mes mots comme de mes maux.

Non !

Je ne suis pas son Jardin ou son Prévert.

Je ne suis pas son Camus, même pas son Malraux…

Mais je crains d'avoir la peste !

Je ne suis pas un Dard du San Antonio.

Et je ne suis même pas le moustique Aghata du Nil…

Mais je suis piqué ; je suis piqué et marqué au rouge. 

Je suis rouge, saigné à vif.

Et tout le monde s'en fout.

Tant pis.

J'irais tenir compagnie au Marquis Gabriel.

Mais pour ça, il faut que je le sauve à tout prix.

Et comme Marie-Cécile est morte (ou tout comme), j'utiliserai la méthode qui me plaît.

Ne t'en déplaise, mon « amour vache » !

* * * * *

Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Retour à l'accueil

Présentation

  • : Le blog de Pateric
  • Le blog de Pateric
  • : libertinage Fantasmes naturisme dialogue Histoires érotiques
  • : Le principal objectif de ce blog est la publication de textes "érotiques" écrits à "quatre mains" : Elle et Lui. Notre philosophie littéraire n'a d'autre vocation que d'exciter nos propres plaisirs ; nos plaisirs qui sont libertins et libertaires englobent la Langue : ils ne se limitent ni à la chair ni aux "nécessités". De fait, nos textes se moquent des "conventions éditoriales", du "prêt à penser". Et plus encore du "consensuel", sauf... S'il s'agit du con sensuel qu'on s'en sus...
  • Partager ce blog
  • Retour à la page d'accueil
  • : 28/01/2009

Profil

  • Pateric
  • Le blog de Pateric
  • Homme
  • 24/10/1953
  • sexualité fantasmes plaisir gratuit expériences
  • Couple libertin et libertaire, Scientifiques gourmets philosophes gourmands, passionnés d'arts et de "belles lettres" nous offrons ici nos textes fantasmatiques, nos pensées... non sans laisser libre cours à nos sautes d'humour, voire d'ironie.

Derniers Commentaires

Calendrier

Mai 2024
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>

Syndication

  • Flux RSS des articles

Créer un Blog

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés