Lundi 9 février 1 09 /02 /Fév 17:39
 

Sans particule…

Les années préparatoires conclues rapidement et brillamment, il apparut tout aussi rapidement logique à tous que Gabriel était prêt pour l'ENSAM. Alors, le Marquis de Savignac, hypothéquant le mas Roux, offrit au Marquis de Castries, un appartement au pied du Panthéon

Gabriel Thomas sont ainsi fait : une seule occupation ne leur suffit pas. Surtout, il ont besoin de Musique, de Culture, d'Art et de frivolités. Comme les études ne les fatiguent pas et qu'il sont naturellement petit dormeurs, très vite, ils dévoreront les musées, puis ils hanteront, les salons culturels (qui les ennuieront), les sociétés savantes (qui les agaceront), les cabarets (qui les étonneront puis les décevront rapidement et majoritairement), et les lieux branchés de la « Snobinerie parisienne » avec laquelle ils joueront effrontément pour finir par jeter leur intérêt sur une boîte cabaret théâtre bouffe dirigée tant mal que bien par le père d'un voisin de Rue et d'Ecole réunies. Je sais. Si, si, je sais ! « Tant mal que bien » sert à marquer, vaille que vaille, qu'on jouait là les épopées libertines d'une oeuvre Gomorrhique pour faire du bien à la névrose citadine. Je sais que cette locution t’es inconnue mais j'affirme qu'elle ne signifie pas « tant bien que mal ». La preuve : en découvrant Carmen en ce lieu, Gabriel Thomas se débaucheront dans les affres délicieuses de l'amour fou. Ce n'est pas une preuve ? Comment ça ! Pourquoi le « couple » Gabriel Thomas ? Parce que lui et toi, ça fait trois !

Allez ! Puisque nous sommes, enfin, « parvenus familiers » de notre « illustre » conte de la Tour de Castries, parlons de Carmen et de Gabriel Thomas ; parlons de la relève du nom de la Tour, de la sauvegarde de la caste des Castries ; parlons de leur descendance ; parlons du comte Jorge Albert De la Tour de Castries, Comte de Savignac, devenu aussi le Marquis de Sauveterre vingt quatre jours après sa naissance. Quoique...

D'abord à Paris, personne ne connut jamais la vraie carte de visite de Gabriel. Ceux qu'il fréquenta, comme ceux auxquels il offrit un peu de son intimité, l'appelaient Gabriel ; Gabriel, prénom angélique qu'il portait bien. Ses voisins l'appelaient monsieur Thomas, nom qui, aussi, lui ressemblait tout à fait. Et ce couple énigmatique collait parfaitement avec l'image qu'il donnait de lui. Ceux à qui on aurait dit qu’il est Marquis, seraient restés incrédules même s’ils avaient touché du doigt pour y croire (même Carmen)... Aucun d'eux ne connut que Gabriel Thomas, tel qu'on le lisait sur sa porte (sauf Carmen qui l’apprit tôt de la bouche même d’Albert de Savignac)... Certes, son appartement ne ressemblait pas à une garçonnière. Et si son confort, sinon son luxe, laissait à penser qu'il était au moins fils de bourge personne n'aurait pu y découvrir ni les armes ni le moindre signe de son aristocratie. Et comme, de toute façon ce n'était plus celle-ci qui assurait l'aisance, voire la fortune des de Savignac de Sauveterre de La Tour de Castries, mais la réussite Industrielle des Savignac et La Tour associés puis unis, conduite à l’apogée par le travail et la compétence de Monsieur Albert ; lequel Monsieur Albert avait, de surcroît, parfaitement su choisir des placements boursiers lucratifs...

— Pourtant, il a hypothéqué le mas. — S'étonna ma femme.

— Est-ce incompatible avec une stratégie de gestion financière, que d'emprunter ? Et si l'intérêt du gage est inférieur aux profits ? —

— Ton intérêt supérieur est de tirer toujours profit du dernier mot. — S'en tira ma femme en maugréant : — Qu'elle mauvaise foi ! —

— Moi, de mauvaise foi ? Caisses à dire ! —

Foie de morue ! Huiler pour ne pas laisser gripper ? Qu'importe !

— Accepter pareille satyre de l'autre aimé, faut avoir le cœur bien accroché — Soliloquai-je solitaire sur le quai essoufflé...

Heu… Essoufflé solitaire. Mal à quai. Qu’ai-je ?

Bof !

* * * * *

Danser pour lire…

Dans le lycée de son Andalousie natale Carmen apprit Voltaire, Rousseau, dans la langue de Diderot (tout le programme).

Dans son dortoir monacal (tribut à Isabel l'inquisitrice) Carmen, découvrant les délices à braver les interdits, frémit autant de peur que de désirs, à savourer Radiguet, Baudelaire, Aragon, à succomber à l'essence de Camus, à l'alambic de Sartre, dans la langue de Simone. Puis saisie par le surréalisme de Queneau, les parfums de Breton, l'ivresse de Vian, l'ester de Cardinal, Carmen décida de venir à Paris parfaire son éducation littéraire, pimenter sa langue française, et goûter enfin aux délices des rêves de ses auteurs fétiches. Mais par dessus tout, Carmen aimait danser : danser était le sel de sa vie. Heureusement pourra-t-on dire car Carmen à Paris devait bien vivre.

Vivre pour danser ? Vivre pour lire ! Danser pour lire c'est vivre ! Alors, Carmen sautera d'auditions en essais. Elle sautera de la moquette d'une productrice exclusive, au chandelier d'un régisseur allumé de promesses baveuses, avant qu'elle s'aventure (sans illusion aucune) à esquisser quelques pas sur les planches de la tour des délices où sans supplément vert ou raide lui fut posée cette vulgaire question :

— Tu n'as aucune retenue à danser nue : tu n'as aucune inhibition ? —

— Danser habillée ou danser nue ? Où serait la différence… Si vivre c'est jouir. — Répondit Carmen.

* * * * *

La Tour des Délices…

De La Tour de Castries débuta à la tour des délices par des tours de cartes servant d'enchaînement aux sketches comiques (plutôt graveleux) et aux Girl's Shows. Puis, il étoffa ses tours d'atours musicaux (plutôt effets sonores) et d'éclairages bleus et froids (plutôt des traits lumineux) semblant se faire désintégrer ses cartes (plutôt faire muter les reines mères de son jeu en nymphes lubriques)... Ces entractes devenus attractions incontournables du spectacle, le maître des lieux considéra opportun de renouveler son programme ; d'en rehausser le niveau technique, d'en développer l'esprit artistique tout en conservant l'âme qui faisait la fortune de la tour des délices, la chair : ses nudités et ses inflexions, ses lascivités et ses impudicités, ses fantasmes et ses désirs

...

Gabriel aimait déambuler dans le dédale des cintres, des fosses, des coulisses de la tour des délices ; il aimait respirer la moiteur des loges, jouer avec les régies, architecturer la mobilité des décors, faire danser la lumière, éclater les musiques ; il aimait animer tout ces éléments matériels comme s'ils étaient des partenaires vivants qui rêvent de pénétrer, de se mêler, de se fondre aux artistes charnelles. Il leur donnait la vie pour la faire exploser en bulles multicolores qui s'éclataient au contact de la chair, qui coulaient sur les monts sacrés et qui glissaient dans les vallées secrètes, tels des artifices attisant un feu dévorant. Ainsi, Carmen magnifiant cette chair, deviendra la déesse Égérie

A la tour des délices se préparait une nouvelle revue aux antiques accents théogoniques des amours olympiques. Cependant, je ne vous raconterai pas son scénario sans importance dans la genèse du duo Carmen Gabriel. Certes, Carmen en nymphe Égérie sera une danseuse titre du show. Et Gabriel en monsieur « touche à tout » sera un collaborateur y contribuant du petit plus à la grosse différence. Néanmoins, et mis à part que l'un et l'autre s'amuseront dans leurs rôles, rien de tout ceci ne présageait ce big-bang créateur où fusionnèrent Carmen et Gabriel. Non ! D'abord, de ses précédents et aventureux castings Carmen avait hérité un style junkie assez prononcé. Et plus visiblement accentué sur sa chair. C’était pareil pour ses mœurs, alors que Gabriel gardait une allure aristocratique très marquée même quand il portait des jeans, ou quand il avait les mains sales de travail. De plus, il était aussi vierge que Carmen était ’’experte’’ ; Carmen avait vendu son corps si abondamment (pour survivre, puis pour oublier ce qui la faisait vivre : a blending club house at home to mix multisex) qu'elle demeurait incapable de dénombrer la multitude comme la diversité de ses expériences. Ensuite, Gabriel, préférant ce qui faisait le spectacle, assistait à ses représentations perché sur un cintre ou caché dans une fosse ou accroupi près d'une commande à peaufiner le réglage de dernière minute et traînait dans les coulisses pour s'imprégner de son effervescence. Alors, il, se pose cette quadra-tu-râles question :

— Comment ont-ils pu s'aimer ? —

— Se sont-ils aimés seulement ? —

— Se sont-ils aimés comme on déclare s'aimer ? —

— Se sont-ils aimés comme il est convenable de… —

Convenable chez qui ? Chez les plus communes communautés des  « honnêtes gens » ? Ah si vous saviez ! Si vous saviez combien je me moque de ce qu'on pense communément. Faudrait-il aussi que je chiffre les idées reçues via les formules nettes, telles face@pros.com, donnant à l'info son archétype commun : « first in-fast net » ? Ou pile, son côté pire : « face lisse-last Out » ! Car tout compte fait, et d'un éphémère à l'autre, je préfère le conte Carmen Gabriel qui persifle en tourbillons irrationnels. Me fera-t-il oublier le « bien pensant » ? Dieu m'en préserve ! Et pourtant… Le Créateur du chaos irradiant, dans un éclair étincelant Gabriel et Carmen vacillèrent éblouis, puis en écho d'un double bang mutant en neuf vibrations harmoniques oscillant sur rythme à cinq sens en une transe, ils fusèrent, apothéose dans la nuit du firmament, pour briller comme la fusion engendrée d'une collision de deux astres : ce fut « the big splash ».

Tiens, j'ai déjà dû lire un truc de ce genre : néant moins, cette bizarrerie et son résultat ne procèdent-ils pas de la même invraisemblance ?

Voyons d’abord l’énoncé et ses données...

Pour la dixième répétition, le pianiste est absent : un peu souffrant. On appelle Gabriel… Il peut dépanner, bien sûr : il sait lire une partition. Et la mélodie, il l'a dans la tête depuis qu'il l'entend. Qu'on lui laisse une demi heure d'acclimatation et il conduira toutes les danses, en doubles croches sans anicroche ; toutes les danses du monde, même celles des hippopotames... Ce n'est pas la première fois que Gabriel voyait Carmen danser nue, mais encore, il ne la remarquait pas davantage que tous les autres culs ou tous les autres seins qui martelaient la scène...

C'est la douzième… C'est la treizième… C’est la… Ainsi de suite…

Jusqu’à la vingtième : le pianiste ne va toujours pas mieux...

Puis, c’est la Générale qui s’approche à grands pas, petits sauts et entrechats…

Bientôt, elle sera là, mais le pianiste qui va si mal qu’il faut le remplacer :

— Tout de suite ! Maintenant ! Il ne nous reste que quinze jours ! —

Exige le metteur en scène.

— On trouve pas un bon pianiste capable de tenir en direct immédiatement et une partition comme celle-ci aussi facilement que ça : trois-quatre, un–deux–trois-quatre, un–deux ! —

Rétorque le chef en une mesure et deux demies.

— Voilà ce qu’on perd à s'entêter à vouloir un orchestre en direct ! Je l’avais pas dit, hé ? Qu’est-ce que j’avais dit ? Mais qu’est-ce que j’avais dit ? Font comment les autres, hé ? Avec une bande d'orchestre, qu’ils font ! J’avais pas dit : ça marche aussi bien et on n’a pas à craindre les maladies de ces branleurs de musicos !

Pleurniche en pied noir le producteur.

— Branleurs ou pas, j’peux plus risquer à changer maintenant. Et puis, si j’ai décidé de doter ce spectacle d’un orchestre vivant, c’est qu’il y a une énorme différence avec un enregistrement : on peut improviser, ré-exposer un thème, sur-exposer un tableau, retenir un soupir, étendre un souffle, désordonner les frissons ; jouer avec l'ambiance, avec ses excitations ; on peut jouer à faire perdre haleine… — Explique le metteur en scène.

— Et Gabriel sera assez bon pour ça. — Affirme le chef.

— Oui, il peut le faire ! — Confirme le metteur en scène.

Gabriel jouera en attendant qu’on déniche une autre perle rare comme doublure ou comme relève…

Et Gabriel joua longtemps sans qu’aucune autre perle ait été trouvée

...

* * * * *


Il était une fois un soir de gala où la salle était bondée…

 

Gabriel dans la fosse à un demi mètre du plateau de scène, assis au clavier, sérieux et attentif au rythme des baguettes du batteur (c'est le chef), conduit l'harmonie du spectateur.

Le regard glissant,

D'une jambe à l'autre,

D'une lune à l'autre,

Par monts et par failles,

De Vénus à Aphrodite,

Et d'Egérie à Écho,

Toucher délicat mais précis, Gabriel laisse courir ses doigts...

Voyons ! Juste sur son instrument !

Au milieu du spectacle

Ses yeux s'aimantent au tour de hanches de Carmen ;

De Carmen qui danse envoûtante

Volutes et arabesques, spirales et colimaçons,

Figures torsades, desseins polissons

Vrai sorcellerie de la séduction

Vrai tour de magie de la tentation…

Carmen est divine …

Lorsque son drapé glisse des épaules jusqu'aux reins,

Lorsque chacun des reliefs le retient un peu,

Lorsqu'il choisit de paresser un instant du mont de vénus à la faille vermeille avant de se répandre en une longue caresse juste au pied de la nymphe...

Quand juste vêtue d’une fine ceinture de cuir clouté d’or qui enserrant sa taille magnifie son extrême finesse

Quand sa gorge ardente darde ses seins de déesse, toniques, quasi sphériques, marqués d'aréoles pigmentées ; une poitrine haute aux tétons fiers dressés ornés d'anneaux dorés plantés juste au dessus du centre du galbe des seins accentuant leur beauté avec arrogance, Carmen s’abandonne sans frein, son tatouage de Diane équipée sur l'épaule droite, et son tatouage de totem très coloré qui envahit sa chair imberbe, un anneau pierçant ses deux grandes lèvres (totem aux ailes déployées autour du nombril, tête oblongue léchant l'insertion du bouton) juste au dessous du clitoris lui donnant l'apparence d'une verge (miniature certes mais d'une bite quand même),

Quand chacune de ces grandes lèvres au cœur de leur chair piercée d'un anneau se déploient ; se déploient comme les ailes d'un papillon qui voudrait voler mais qui reste cloué à la planche du naturaliste, un frisson brûlant couvre son corps...

Et un spasme brûlant envahissant son corps, Gabriel s'extrait du monde concret ;

Gabriel s'envole sans lien. Et des démangeaisons nerveuses saisissant ses doigts,

Gabriel s'extrapole, virtuose, appogiature... Ses mains virevoltantes dansant sur le clavier, Gabriel fait un triomphe : les applaudissements crépitent…

Et Carmen se déhanche lubrique…

Et plus ça crépite, plus Carmen ondule, défesse, anuse, déconne et transe...

Et Gabriel cavalcade jusqu'au bout de ses cent doigts...

Et les yeux de Gabriel roulent au rythme sinusoïdal des courbes de chair de Carmen ;

Roulent au rythme accentué du tintement des fers qui l'habillent…

Et, pour ne rien gâcher, Carmen jouit ;

Carmen jouit physiquement jusqu’à l’orgasme pour la première fois de sa vie...

Du moins, c'est ce qu'elle avouera à Gabriel, un peu plus tard ce soir…

Carmen joue la jouissance à ravir le public présent ;

Carmen joue comme si chaque trait de lumière était une caresse et chaque éclat lumineux une pénétration, et chacune des notes son introduction profonde et sa vibration longue... Plaisir fulgurant mais plaisir incessant... Plaisir d’un orgasme violent.

Et le public applaudit et hurle. Et le public s'approche, s'agglutine, transpire ; frappé d'une extasie annihilante, il communie comme le chœur des anges : il communie sans se conformer plus à ses sexes qu'à celui des anges...

Et Carmen porte sa main gauche sous ses seins et sa main droite sur son sexe, corolles déployées, extrumence verrouillée, par l'index et l'annulaire travaillées : le majeur butinant le pistil nacré…

Gabriel, souffle court, cherche son air : ses yeux sont comme deux ions antagonistes convoitant la même orbite, comme si quittant ce réceptacle ci, ils puissent puiser dans cet orifice là, l'inspiration)

Puis, portant jusqu'à sa bouche ce doigt brillant que ses lèvres avaient avalé, chancelante ; jambes fléchies, épaules rivées au plancher tentateur, fesses soulevées sexe offert (à vingt mètres des anges, à moins d’un mètre de Gabriel), animée d’une nonchalante langueur, Carmen succombe en suçant son majeur.

En plaquant son accord final Gabriel crie : — «Vvouuaais» — ;

Gabriel a éjaculé dans son slip…

Le spectacle est terminé.

Le rideau est tombé…

Mais, tel un anesthésié qui retarderait sa réintégration à la vie, le public debout, muet, demeurera longtemps prostré face au lourd rideau carmin ; comme si le velours rediffusait encore les transes de Carmen.

A moins que Croyait-il retarder ainsi la mélancolie qu’engendrera sa réintégration à la foule du désert de sa vie ?

La lumière décrut et son angle obscur absorba doucement le rideau dans ses abîmes. Et le public finit par s’extirper hors salle en se glissant dans les trous noirs désignés par les veilleuses de secours

Maintenant, la salle était vide et noire. Et maintenant Gabriel errait dans les coulisses [ces coulisses qui sont « son autre monde »] lorsque soudain au recoin d'une porte, deux mains brûlantes le saisirent au visage, et deux bras l'entraînèrent vivement dans les retranchements d’une alcôve aux murs blancs et à l'éclairage vif et cru. Et cette alcôve, c’est la loge de Carmen, et ces mains, ce sont les mains de Carmen... Ce sont les bras de Carmen qui l’étreignaient. Et puis, ce sont les lèvres vermeilles de Carmen qui lui susurraient :

— Merci Gabriel, t'es un ange. Tu m'as faite jouir comme seuls font jouir les anges. Gabriel. —

Splendide merveille dévoilée dans un léger prétexte de soie pourpre à dentelles de petite tenue glissant jusqu’au bord des épaules ; glissant sans autre retenue que ces bras tendus à l’extrémité des mains caressant ses joues ; déshabillé vaporeux et transparent aux pans largement béants accentuant le feu cuivré de son corps nu : Carmen… Mais Gabriel, cramoisi entier, ne voyait ni n'entendait rien. Et il ne comprit pas davantage ce qui se passait quand son pantalon glissa jusqu’à ses pieds, ni quand il fut nu et que son sexe se dressa aux caresses, ni quand il fut allongé et que Carmen ne dansa que pour lui, et ni quand Carmen échangea son majeur par son inquisiteur... Et à peine comprit-il que Carmen dansait sur lui : lui en elle… Gabriel éjacula dans Carmen. Carmen l'embrassait en répétant : — Mon ange, mon ange… —

Gabriel ne comprenait rien mais il dit bien : — Carmen, Carmen, je t'aime. —

— ... —

Et si cette déclaration était sincère ? Et si Carmen ne jouissait qu'ainsi ?

… ! —

—  Pourquoi ne pas y croire, hein ?

—  Serait-ce suffisant pour sceller une union ? —

— Pourquoi pas ! —

—  Mais était-il utile qu’ils se marient pour donner naissance à un comte ? —

—  Qu'importe ! —

La seule vérité qu'il m'ait été donné de vérifier, est que Jorge Albert est autant leur héritier qu'il est celui des De La Tour De Castries De Savignac de Sauveterre y de Corral Naranjal de Córdoba de Andalusia.

— Donc ? —

—  Dans cette histoire ? —

… Donc ! —

Tout comte fait n'est plus un compte à faire mais un conte de faits où l'on ne dira pas :

—  Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. —

Mais plutôt :

— Durant un an, chaque soir après le spectacle de cette même jouissance, elle le prenait et se l'introduisait en elle et ils jouissaient de nouveau. Et en coulisses, leurs partenaires se réjouissaient d'entendre leurs cris —

—  Non, non. Bon, ce sont de belles descriptions, quoique un peu farfelues. Non, non, c’est assez hardi... Non, non, c'est bien foutu et c'est un fantasme assez hot... Mais dis-moi, ce n'est rien d'autre qu'un fantasme, hein ! Dis-moi... —

Demande ma femme.

— Non ! —

C’est à vous que je dis : — «NON ! »… Et j’y ajoute ceci :

—  Je ne vous dévoilerai rien de la question de ma femme. —

...

Des fantasmes, moi ? Jamais de la vie !

Quoique...

* * * * *

Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Retour à l'accueil

Présentation

  • : Le blog de Pateric
  • Le blog de Pateric
  • : libertinage Fantasmes naturisme dialogue Histoires érotiques
  • : Le principal objectif de ce blog est la publication de textes "érotiques" écrits à "quatre mains" : Elle et Lui. Notre philosophie littéraire n'a d'autre vocation que d'exciter nos propres plaisirs ; nos plaisirs qui sont libertins et libertaires englobent la Langue : ils ne se limitent ni à la chair ni aux "nécessités". De fait, nos textes se moquent des "conventions éditoriales", du "prêt à penser". Et plus encore du "consensuel", sauf... S'il s'agit du con sensuel qu'on s'en sus...
  • Partager ce blog
  • Retour à la page d'accueil
  • : 28/01/2009

Profil

  • Pateric
  • Le blog de Pateric
  • Homme
  • 24/10/1953
  • sexualité fantasmes plaisir gratuit expériences
  • Couple libertin et libertaire, Scientifiques gourmets philosophes gourmands, passionnés d'arts et de "belles lettres" nous offrons ici nos textes fantasmatiques, nos pensées... non sans laisser libre cours à nos sautes d'humour, voire d'ironie.

Derniers Commentaires

Calendrier

Mai 2024
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>

Syndication

  • Flux RSS des articles

Créer un Blog

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés