Dimanche 22 février 7 22 /02 /Fév 10:09
 
C'était une fois…

Une autre fois encore, un autre soir, quelques semaines après… Il sortait de son bureau pressé par une envie de toilettes... Donc, si cette fois, il courut dans le couloir, ce n'était pas pour la forme, mais par urgence. C'était même assez urgent pour qu’il y fonçât en se jetant sur la porte et en se précipitant vers les waters Gentleman Closed... Et qu’il bousculât sèchement la personne qui Exit from Ladies reserved : madame Maurel. Alors, il se répandit, là, devant elle… En excuses seulement, mais qui suffirent pour couper net à ses besoins. Ça aussi c'est ainsi : quand il sait qu'il y a quelqu'un dans le chiotte d'à côté, il a le sifflet coupé… Et la chique également …

Et sa femme qui voulait qu’il se laissât aller ; sa femme qui exigeait qu’il livrât le fond de son cœur jusqu'aux plus secrets de ses entrailles ! Ça n’était pas gagné !

C'était une autre fois, un soir, plus tard encore, où madame Maurel attendant le retour de son mari égaré quelque part dans quelque bureau, sûrement éperdu entre deux cuisses éphémères, notre directeur l'invitait à venir patienter dans son bureau plutôt que de jouer la grue dans le couloir jusqu'à user la moquette … Enfin quoi, il avait élaboré une jolie phrase, compatissante et polie, sur le fait que son mari devait certainement finir un dossier avec un collègue et qu'elle serait mieux assise là... Et puis, par la porte ouverte, elle pourrait le voir revenir...

C'était cette fois, ce soir là, où son sourire le fit frissonner. Heureusement qu'elle avait pouffé :

— Finir « une » dossier ! Vous croyez ? — Sinon, il aurait rougi.

C'était cette fois, où notre directeur comprit que madame Maurel doutait ; qu’elle doutait quant à la vraie nature des heures supplémentaires de son mari… Mais se doutait-elle qu’il se commettait en frasques, son Julien ? Cette insidieuse question résonnant dans la tête de notre directeur, amplifia son frisson qui glissa depuis le sommet du crâne… Jusqu’au cul.

C'était (encore) une autre fois…

C’était (aussi et encore) un autre soir, où madame Maurel arpentait le couloir de notre direction technique. Elle avait dépassé la porte du bureau directeur de dix pas au moment où ce dernier le quittait pour rentrer chez sa femme… Il s’immobilisa, net, et la regarda s'éloigner lentement, en direction des ateliers ; il regardait admiratif… Ses hanches ondoyant au rythme chaloupé de son pas souple entraînant sa longue silhouette élégante dans une danse envoûtante ou excitante… Admiratif, seulement ? Lui, il avait entendu résonner la voix et les mots aigres de sa mère :

— Mon pauvre enfant. Ton regard pour cette fille est rempli de convoitises. Et le sien pour toi est aussi sale : vous abritez l'adultère dans vos seins. Mon fils, n'oublie pas la leçon de nos pères : la fille pure ne se cache pas sous la poudre et les fards, elle ne livre pas les attraits de sa chair aux yeux des hommes et garde son corps pour sauver l'âme de ses enfants. C'est l'Eternel qui l'a créée, lui seul la connaît dans sa nudité ... —

C'est de sa maladie à espionner la rue à l'abri des persiennes que sa mère surprit leurs sourires et leurs baisers. D'emblée, son flirt lui déplut. Immédiatement ! Dès l'entrebâillement de la porte, avant qu’il ait pu poser un pied dans l'entrée, sa mère avait grogné en montrant les dents à la manière du dogue allemand défendant son carré (carré d'agneau car le cochon est impur). Et il l'avait entendue crier avec exécration : Une Moabite n'est pas digne d'un fils d'Israël. —

Sans préalable, elle refusa à Esther qu'il aimait, l'infime honneur de l'aimer en retour. S'établissant juge es-qualité, elle défendit l'héritage des pères, et réfuta le témoignage de Ruth, ou celui de la reine de Sabah... De plus, il est vrai que si sa mère maîtrisait l'art de dissimuler ses attraits, au point que tous doutaient qu'elle en eût, elle ne dissimulait nullement son intolérance ni sa dureté morale, et rejetait la plus infime permissivité envers la rigidité de leur Loi sacrée. Tout comme lui, l'aîné des huit enfants, n’a jamais pu, ni su, lui témoigner l'affection d'un fils... Encore moins, fantasmer une passion ou un complexe quelconque. Que ceci aille contre toutes Lois, sacrée ou non, ne la gênait pas davantage que d'être raillée par tout le voisinage pour son apparence. Sauf que, ces moqueries fertilisant le terreau de « l’arbre aux fruits de l’amour » (de son prochain) ne produira jamais d’autres fruits que ceux de l’intolérance et de la haine. Sa mère ? Notre directeur ne se la représentait obstinément (il ne la verra jamais autrement) que sous ce qu'elle affichait :

Mère prolifique et épouse soumise… Par sa volonté d’obéissance unique à notre Loi divine. —

Ceci constituant l'unique subtilité de son éducation familiale, il outrepassera (il enjambera et il violera) cette caricature en épousant Esther. Malgré tout ; malgré l'Interdit et la malédiction proférée par le juge sur sa tête, sur celle de sa femme et sur celle de leur postérité. Mais comme ils n'avaient pas d'enfants... Ils n'avaient pas à craindre qu'ils fussent maudits, hein ? Toutefois, la famille (frères, sœurs, cousins, oncles ou tantes) croyant voir en cela les fruits de la malédiction, tout d’abord les fuira petit à petit, puis les abandonnera définitivement. Cependant, notre directeur ne se réprouvera nullement d'aimer sa femme. Et jamais il ne regrettera son choix, ni ne s’en repentira aucunement... C'était là, ses pensées et les sombres souvenirs défilant dans sa mémoire, tandis que madame Maurel aboutissant aux limites de l’interminable couloir s’immobilisait face aux portes closes. Après s'être admirée dans le vaste miroir son altière silhouette, seins gonflés reins creusés croupe cambrée ; après avoir ajusté sa jupe courte et fait demi-tour madame Maurel vit sa présence dans la pénombre du couloir. Alors, lui offrant son sourire éblouissant et courant vers lui dans un élan de gazelle, elle le salua chaleureusement. Et ses yeux noirs le brûlèrent. Il s'en rappelle aujourd'hui. Il avait frissonné comme le jour où sa femme se dévoila nue devant ses yeux pour la première fois. Il l'avait tant désirée, caché à l’épier, du coin de la rue au pied des escaliers du parc, ou derrière les piliers et étagères de la bibliothèque… que, découvrant son corps, exposé nu aux rayons du soleil inondant la plage naturiste des Salins d’Hyères, il n'avait pas pu se retenir de bander, parvenant juste à se jeter à plat ventre sur le sable, avant que le résultat expansif de son émotion ne soit, par trop, « remarquable ». Mais, sa femme, pour qui il n'était encore rien, avait souri. Et ses copines aussi : surtout la blonde à la peau de lait cramoisie sur ses grasses rondeurs fessières et la proéminence de ses seins lourds et le galbe de ses cuisses molles, qu'elle n’avait pas cessé d'enduire de crème, ses yeux bleu pâles rivés sur lui…

Environ deux ans après leur mariage, alors qu’ils revenaient tous les deux sur cette plage, sa femme, rappelant cet épisode, lui avait dit :

— Toutes, nous avions cru qu'elle était l'excitatrice de ton érection. Et elle, elle en était persuadée. Et tu la faisais tant fantasmer que tu aurais pu... —

Refusant jusqu’au souvenir de ce dégoût, il l'avait interrompue en disant :

Je n'aime pas les blondes ! Et je déteste les gros seins, et les gros culs. En tout cas, de la voir, elle, se tripoter de la sorte, ça m'avait fait débander. —

En fait, nous savons, nous, aujourd’hui, que son canon de beauté féminine penche pour la femme mince (plutôt sportive que mannequin, le pectoral ferme sous le sein rond et haut à l’aréole rigoureusement centrée…) et brune, à la peau ambrée ou mate, au regard de braise et au tempérament de feu…

Mais ça, avant ici, il ne l'a jamais avoué à personne : même pas à Esther ; Esther, le prototype de son canon de beauté, aux yeux d'or près...

Encore moins à madame Maurel et à l'inquisition de ses yeux noirs.



* * * * *

C'était une fois…

C'était une sixième fois, à la pénombre du soir dans le couloir.

Madame Maurel...

Dans son souffle d'émotions noyées dans le souffle de la bouche de Madame Maurel ; dans le souffle chaud comme un vent de désert desséchant qui incite à goûter à ses lèvres roses et pulpeuses comme la chair d'un pomelo de Judée invitant à la gourmandise, que tu convoites car il ne t'appartient pas mais que tu irais jusqu'à voler pour te désaltérer : rien ne pourrait t'arrêter, même pas ta peur d'être châtié... Dans son souffle au sourire éblouissant comme un collier de nacre scintillant tel les radiations au travers du prisme à réflexion convergente du spectre du Brocken recréant des couleurs d'arc en ciel… Et ses yeux noirs le brûlant comme pour le consumer...

Prenant sa main dans ses mains, elle dit d'une voix fine et suave : — Bonsoir ! — Et son long frisson d'émoi, né plus d'un trouble incontrôlé que d'un désir inavoué, ne l'inclinait pas à bander mais à se raidir d'effroi. Nonobstant (comme on dit parfois de bon gré pour décrisper ses mâchoires ou pour s'éviter de chevroter « mais »), il pensait se dominer ; dissimuler ses peurs, sortir de la rigueur de sa caste, offrir l'apparence propre à son rang, esquisser un sourire poli... Il construisit une très belle phrase digne de l’homme d'expérience qu’il est, c'est à dire :

— Bonsoir madame. Julien n'est pas là ? Il y a longtemps que vous attendez ? —

Une phrase type, d'un vieux sénile, mais qui ferait tout pour le cacher :

— Entrez, Il ne va plus tarder. Asseyez-vous. Sûrement un dossier... —

— Vous dérangez pas : j'ai l'habitude. — Et elle en riait gaiement…

Notre directeur n'en comprenait pas la raison ou la cause : elle avait l'habitude d'attendre son mari et ça n'avait pas d'importance, ou que la vraie raison pouvait aussi bien être un dossier qu’une frivolité ? Ou bien… Etait-il la cause de son rire ? Pour quelle raison… Et de raisons en causes, voilà qu’il se mettait à échafauder sans raison une théorie complexe démontrant la cause qui, pour peu que les atomes soient crochus ou qu'ils oscillent en harmonie, il pourrait « vibrer illégitime »… D’ailleurs, il percevait déjà des pulsations morcelant son esprit mais excitant ses pulsions « chat-fouine » ; des pulsions édifiant (et déifiant) Madame Maurel allongée sur un bureau, merveilleusement nue, la tête renversée et la sienne entre ses longues cuisses, sa bouche sur ses lèvres sacrées, et sa langue roulant, de la faille jusqu’au bouton secret... Comme dans l'extrapolation où les postures de Julien l’entraînaient ; juste les postures ; seulement les postures… Car, au fond, Julien donnait peu à voir dans son jeu sexuel. Néanmoins, notre directeur ne les situais pas ici mais plutôt dans l'espace virtuel d'un fantasme ; pas ici, environnement professionnel ou autre ; pas ça, le désir assouvi et le plaisir accompli ou encore, un gage de virilité et d’identité d'homme, gage de normalité ou de sauvegarde de l'espèce dominante…

Elle riait gaiement...

Il ne parla pas mais elle comprit l’offre : s'asseyant dans le fauteuil, elle s'installa confortablement appuyant son dos cambrant ses reins pour épouser le dossier ... Elle prit ses aises, comme le fait l'homme pantalonné ; comme le fait l'homme qui connaissant l'ergonomie ne croise pas ses jambes : pieds à plat sur le sol, genoux éloignés, sans se soucier de sa jupe courte, laissant découvrir la frise de ses bas couleur chair et apercevoir la dentelle rouge de son slip... Lequel ne l’excita nullement car ce fut ses « jambes parfaites » qui le troublèrent… Il rejoignit le fauteuil derrière son bureau et s'avachit entre ses bras. Il força le dossier à s'incliner dans sa position relax, persuadé que la perfection cachée son trouble cesserait. Mais alors, il sentit qu’il bandait. Et surtout, il vit que ça déformait le tissu du pantalon... Terreur ! Et comme la fois où il s’était jeté à plat ventre sur le sable de la plage, il exécuta une parfaite figure de parade : déclenchant le roulement nerveux du fauteuil et projetant son ventre sur la tranche du bureau, il dissimula sa honte sous le plateau, abattant sèchement ses avant-bras sur le cuir du sous-mains…

Madame Maurel riait gaiement...

Il croyait qu'elle voyait toujours la bosse. Et, son éducation exigeant qu’il regarde son interlocuteur dans les yeux, il paniquait face à l'éclat de ses cornalines noires offertes dans leurs écrins de soie immaculée... Et même s’il savait que sa peau rougit peu, il sentit ses joues brûler...

Madame Maurel riait gaiement…

Malgré l'hallucinant supplice mental qu’il s'infligeait ce visage aimantait son regard et son esprit ne pouvait le fuir... Ses idées s'embrouillèrent… Et un Cantique de Salomon résonna :

Tu es belle, ô mon amie ! Oui, tu es belle ! ...

Tes lèvres ressemblent à un ruban écarlate,

Et ta bouche respire le charme ...

Les contours de tes reins sont comme des colliers

Ouvrés par une main d'artiste.

Ta gorge est une coupe arrondie, pleine de vin parfumé

Ton corps est comme une meule de froment, couronnée de lis.

Tes deux seins sont comme les faons jumeaux d'une gazelle.

Ton cou est comme une tour d'ébène.

(C'est tour d'ivoire dans le texte)

Tes yeux sont pareils aux piscines d'Hesbon...

Ta tête est altière comme le Carmel ;

Tes cheveux flottent comme un manteau de pourpre :

Un roi même se laisse enchaîner par leurs boucles.

... Martelant sa tête où il entendait redire à Madame Maurel :

— Ne vous dérangez pas... J'ai l'habitude d'attendre. —

Puis, aux portes de sa déraison, il vacilla en l'entendant préciser :

Je sais ce que fait Julien quand il n'est pas dans son bureau. J'en ai pris l'habitude. Il en a besoin pour vivre. Et je l'accepte. Vous savez, je suis noire et... —

Vous êtes noire, oui et alors ! Vous êtes noire, certes, mais, au demeurant vous êtes une très belle femme : vous êtes bien plus belle que toutes les autres qu'il... —

— Oui, parait-il : c'est ce que Julien dit toujours après. Et il me dit aussi, sans cesse, qu'il n'aime que moi.

Pourtant ! On n'a pas le droit de, quand on a...

(Il s'énervait et il en bafouillait, autant à miner sa réserve qu’à ruiner ses mots)

Le bonheur d'une femme comme vous belle, on l'encense, on l'adore, on la cajole, on ... —

— Ne me flattez pas : nous ne nous connaissons pas encore. Surtout, vous ne savez toujours rien de moi. —

Mesurant tout ce que « encore » et « toujours » pouvaient laisser sous-entendre, un frisson s'empara de son corps. Né à la base de sa nuque, il le secouait dans un tremblement désordonné et l'agitait entier : il ne pouvait le cacher. Alors apparut, sur la vaste feuille blanche du sous-main comme sur un écran magique, le visage réprobateur du patriarche, barbe broussailleuse (un maquis retourné par des sangliers), cheveux hérissés autour de la calotte sacrée (comme dans une induction électrostatique rayonnant au-delà de son dôme de confinement), papillotes défrisées (comme étirées par des poids démesurés pendant sur le cou), affirmant sa réprobation orthodoxe de rabbin extrémiste par un geste nerveux et ostentatoire se dissimulant sous son châle de prière, son père ! A cette vision, il éclata de rire

Et Madame Maurel riait gaiement …

Et il riait, et elle riait, encore, et ils riaient ensemble, comme si ça n'avait été, et ne resterait, toujours, qu'une blague de mauvaise farce… Et Julien rit niaisement de les surprendre à rire stupidement. Mais, ne comprenant sûrement pas de quoi ils riaient, son visage se transforma porte de prison : inviolablement clos. Alors, riant encore, et toujours joyeusement, madame Maurel dit, entre deux hoquets : T'as un poil, là… Et t’en as un autre… qui t’est resté coincé en travers de la gorge ! –

Puis elle rit plus gaiement encore faisant rouler ses yeux noirs, grands et malicieux, de Julien à son directeur. Et quand ces yeux croisaient ceux du directeur, le cœur du directeur palpitait arythmique et il manquait d'air… Et Julien les regardait, avec des yeux aussi éteints que des lampes de coursives après l'extinction des feux. Le directeur pensa :

— Il ne va pas me reprocher l'exaltation de sa femme ! Et, s'il nous avait surpris dans une étreinte adultère ? Peut-être aurait-il préféré ! Va savoir ! —

Ça le fit tousser. Et il manqua de s'asphyxier...

Deux soirs plus tard...

Il venait d’ôter son manteau de la patère vissée sur la porte… Dix-neuf heures s'enfilait dans la manche du manteau quand un toc-toc discret, sourd, effleura sa porte ; un toc-toc si insignifiant que s’il avait été assis à son bureau, il ne l'aurait pas perçu. Sans réfléchir ni prendre le soin de revêtir correctement son manteau qui traînait, il ouvrit sèchement la porte alors que le bois finissait d'avaler le second toc, et Madame Maurel lui apparut, surprise et terne.

Tu lui as fait peur ! — Pensa-t-il.

Puis il sourit en se décomposant une contenance dans l'offrande d'un éclair de sa stupidité :

Toujours en mission le Julien?

Cette fois-ci Madame Maurel innova : son regard de braises aussi éteint que de la cendre, elle esquissa un sourire triste éclipsant sa couronne d'émail derrière ses lèvres boudeuses qui péniblement bafouillèrent : S’cusez, Vous pouvez’entrez dans l’bureau de Julien ? —

Elle veut un flagrant délit et souhaite que j’en sois témoin ? — Se paniqua-t-il : il frémit. Elle l'avait remarqué car elle s’expliqua péniblement, d'abord sa tête, hochement lent et latéral, puis le corps balancement glissant des épaules aux hanches comme dans la danse de la mangouste hypnotisant le cobra, avant de marmonner : Mes Médicaments d’le bureau d’Julien… — Péniblement audible.

— Des médicaments qui se trouvent dans le bureau de Julien ! —

Oui ! — Mima-t-elle.

Installez-vous. Je fais vite ! — La rassura-t-il en se rassurant aussi.

Il se précipita vers le bureau priant les cieux de ne pas surprendre Julien soignant d'autres maux… Espérant plutôt que. Il ne savait pas quoi. Sauf que sachant pertinemment qu’aucun ciel ne viendra à son aide, il ne doutait nullement qu’il lui faudra bien se passer de tout secours. Ce dont il s’acquitta parfaitement car Personne ne hantait les lieux. Il saisit petit sachet plastique vert pomme vantant les mérites du préservatif Lubrix trônant au centre du bureau et sortit en courant... Il retrouva madame Maurel avachie dans le fauteuil, mordant ses lèvres, la jupe de son uniforme d'hôtesse retroussée, ses mains dans le slip, sur son sexe... Il déglutit péniblement et demanda :

— Vous avez mal au ventre ? — Il n'aurait pas pu demander : « Vous avez mal au sexe ? » … Mais comme ce fut elle qui le lui dit : — J'ai mal à la chatte. — Il se raidit de honte et, hypnotisé pas son regard de tigresse brûlant la savane de ses yeux, il se raidit de peur… Heureusement qu’elle s’expliqua : — Toujours, deux jours après mes règles, j'ai mal à la chatte. – Alors, ça le statufia... Et, le sachet médicamental, entre pouce et index à bras tendu, pendait, généreusement gonflé... Et la publicité sautant à ses yeux il crut sur le coup que ce préservatif était souillé : souillé par lui. Le vertige ! Le paquet chuta entre le slip blanc et le haut des bas sur la peau noire de Madame Maurel. Saisi de délire il s'enfuit de son bureau ; il s’enfuit, s'enfuit pire qu'un voleur pris en flagrant délit. Il se réfugia dans la nuit, enfermé dans les toilettes désertées et malodorantes de l'atelier « maquettes » qu'on appelle aussi « dernier recours » depuis que l'entreprise réalise la quasi totalité de ses prototypes en technologie virtuelle…

Là, il avait vomi, malgré lui...


* * * * *

A suivre !

Pateric ©

Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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  • : 28/01/2009

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