Mardi 30 juin 2 30 /06 /Juin 17:26

C'est sur l'un de nos sites libertins favori que nous avons trouvé le titre de cet article...
Ainsi que le point de vue du rédacteur répercuté ci-après suiv des questions qu'il pose à la communauté et les points de vue qu'il en attend :

J'entends souvent dire que si nous sommes jaloux nous ne sommes pas libertins.
Dans l'idée général je suis d'accord. Mais qu'en est il vraiment ?
 Je pense qu'il y existe de la Jalousie même au sein du libertinage,
mais qu'il s'agit alors simplement d'une histoire de limite fixée par le couple selon ses goûts..."

A la suite de cela, l'auteur de l'article expose son propre "point de vue" dans les limites fixées par son propre couple libertin dans l'exercice de l'admissible libertin de chacun de ses membres...
Et comme il s'agit de "son" point de vue, et que nous le respectons totalement, nous n'en dirons rien ici. 

Et notre ami conclut l'article en estimant ceci :

"
Chacun à ses propres limites de jalousie, l'important étant de les fixer ensemble en trouvant un juste milieu et de respecter l'autre."

Et en posant la question :
" Et vous, quelles sont vos limites ? "

Brutalement, nous répondrions que, de notre point de vue, la jalousie n'a pas droit de cité dans le libertinage.
Mais vous l'admettrez, ça ferait un peu court...
D'autant que rien n'est aussi banalement simple... Et que, un raccourci aussi sec, n'apporterait pas la moindre goutte d'eau à notre moulin...
D'autant que... Nous avons posté notre réponse sous la forme suivante ; sous une forme en points de suspension :

" Cet article ouvre sur deux questions : thèse, anti-thèse.
C'est donc un sujet de philosophie par excellence.
Plus aussi que le (pourtant primordial) respect et l'amour réciproque.
Mais si le respect est le propre de "l'honnête homme" : au sens donné à "honnête homme" par les libertins de conscience du XVIIIème siècle, et si l'amour (profond et sincère est-il besoin de l'ajouter) constitue le ciment du "couple libertin de moeurs", l'amour n'est pas forcément au répertoire de tout libertin : seul le désir et le plaisir peuvent compter pour celui-ci.
Ne pensez-vous pas que cela mérite plus qu'un "post"?
Merci ! "


 Enfin ! C'est ce que nous en avons pensé. Et ça jnous a fait réfléchir...

Et voilà en synthèse, le fruit de notre réflexion :

 

Nous disions que l'article ouvrait sur deux questions : thèse, anti-thèse.

Et que donc, c'était un sujet de philosophie par excellence.

Alors, on va y aller voir... Dans l'article ci-après.

Commençons par examiner sur un plan d'ordre technique ce qu'est une jalousie, car l'emploi que l'on fait aujourd'hui du nom "jalousie" : emploi aux sens des émotions et/ou des sentiments, nous vient tout droit de son origine de contrevent latin (le volet devant la fenêtre).

Le volet latin est construit en forme de treillis constitué de fines lamelles de bois assemblées et articulées de telle sorte qu'on y voit au travers (de cet assemblage en forme de treillis) sans être vu. (pour se figurer de son principe, disons que le store vénitien reprend ce même principe de base. La différence entre les deux tient au fait que le store s'ouvre de bas en haut au moyen de cordes, là où le contrevent s'ouvre en s'articulant comme une porte.

Ça y est : vous avez décroché ! Non sans toute fois grommeler, comme quoi, hein !

- Rien à foutre de ces conneries !

- Rien avoir avec la jalousie !

- Et avec le libertinage, je t'en parle pas !

- C'est vous qui voyez ! Vous pouvez même voir au travers de la jalousie, tiens... Bande de petits voyeurs délurés, va ! Mais après, venez pas vous plaindre, d'accord ?

Pour les gens normaux...

Disons plutôt. Pour tous les individus qui considèrent que :

- "Ce qui se passe dans la rue" relève du droit inaliénable de tout citoyen à jouir de ses libertés individuelles selon son "libre arbitre" tant que celui-ci n'impose aucune "contrainte contre volonté" aux autres citoyens,

- Ce qui se passe à l'intérieur de ma jalousie ne regarde en rien ceux qui passent dans la rue,

Alors, ma jalousie... N'a pas plus à voler chez les autres, que les autres ont à voler chez moi.

Ça va ? Vous suivez ? Non ! Parce qu'après, ne venez pas me voler dans les plumes, d'accord ?

Ainsi donc, pour tous ces "gens biens" (n'ayons pas peur des mots, s'il vous plaît), ma jalousie n'a d'intérêt qu'à atténuer les ardeurs du soleil et l'éclat de la lumière méditerranéens en me permettant, avec beaucoup d'attention (l'attention de la jalousie, s'entend) à suivre la course du jour en faisant jouer avec habileté et sensibilité les petites cordes qui inclinent selon mes désirs les lamelles de ma jalousie...

Etincellant, n'est-il pas ?

Etincellant dans la mesure où le "sentiment de jalousie" qui habite l'humain, n'est plus que le pâle reflet de sa tristesse ombrageuse (sinon de sa haine orageuse) née de l'envie de ne pas obtenir et/ou posséder ce que "son voisin possède".

Dès lors, nous sommes entrés dans le cas de l'analyse clinique de la jalousie. Et nous ne le quitterons que lorsque nous n'emploierons plus (au moins ici) le mot jalousie.

Tenez ! Par exemple : la Lamborghini qu'Amarina nous a exhibée ici. (*)
 

[petite note (*) : il s'agit d'une photo postée sur notre site libertin favori (nommé ici, dans la liste des blogs favoris) représentant un splendide "amiee" s'exhibant nue sur une non poins splendide Lamborghini jaune]

- Pardon ? Comment ?

C'est plutôt la Lamborghini qui nous a exhibé Amarina ? Heu !

Remarquez : faut dire qu'entre les lamelles de ma jalousie... J'ai pas tout "bien vu" !

Bref ! Posséder, ou ne pas posséder Amarina, là n'est pas la question. La question sera plutôt de savoir ce qu'Amarina voudra bien nous offrir librement... Et le corrolaire demeurera de savoir si ce que nous serons capables de lui offrir en retour, sera à la hauteur de son offrande.

Car, comme le faisait dire Cervantès à "Michelle" (Une nouvelle du recueil "Novelas de liberales") ; comme Cervantès le "faisait dire à une femme" en pleine inquisition, s'il vous plait :

- ... Mon libre arbitre de femme libre fait que je me refuse à qui me veut... Et ne me donne qu'à qui je veux. -

La Liberté n'est pas la possession et la possession n'est pas toujours ce que l'on croit.

Tut, tut, tut : j'en connais, moi, qui choisiront la Lamborghini...

Enfin ! Comme on dit : - A chacun ses culbuteurs ! -

La jalousie habite aussi l'humain qui "possède" la Lamborghini.

Il s'ensuit, chez celui qui possède ce bien (ou qui croit "posséder"), qu'il devient l'esclave de toutes ses émotions.

Chez lui, habite la crainte, l'angoisse, l'anxiété... La peur, qu'il s'efforce de "combattre avec soins". C'est-à-dire, avec suspicion, agressivité... Et en s'efforçant avec vigilance à protéger son bien de peur qu'on le lui dérobe ou qu'on le lui enlève...

Plus particulièrement, lorsque ce "bien" s'avère être un "humain", comme Michelle, ou comme Desdémone : un humain disposant librement de son libre arbitre, la jalousie de celui qui croira posséder, l'une ou l'autre (ou les deux, pour les "yeux plus gros que le ventre", qu'on appelle aussi : amants lamentables), amplifiera son anxiété. Et ses craintes et ses peurs, sa suspicion et son agressivité, tourneront à la névrose. Et cela deviendra plus pathologique encore s'il se laisse pendre en proie pas ses émotions. Par elles il croira tout. Et croira voir en tout que son sentiment d'amour envers "l'autre aimé" est bafoué. Il croira en toute circonstance et dans tous les cas que "l'être aimé" éprouve un "sentiment de préférence" ou simplement, une attirance (un regard suffit) envers un "inconnu". Plus "banalement" il croira irréfutable l'infidélité de "l'autre aimé." C'est-à-dire, qu'aucune preuve ne lui sera nécessaire pour être persuadé que ce qu'il croit est la vérité.

Ne croyons pas que d'être un jaloux névrosé soit récent : pas du tout !

Dans la tragédie de shakespeare : "Othello le maure de Venise", c'est au comble de cette névrose dans laquelle il s'enfonce qu'Othello deviendra le meurtrier de Desdémone, sa femme adorée.

Certes, dans la pièce, la jalousie d'Othello ne vient pas seule : Iago en est l'instigateur par jalousie envieuse qui lui faisant croire qu'Othello l'a trahit, décide de se venger de lui.

Au cœur même de cette tragédie shakespearienne se trouve tous les thèmes de la jalousie qui, dans cette pièce, constitue la raison amplificatrice et explicatrice des motifs récurrents des pièces de Shakespeare que sont la soif de pouvoir et de vengeance.

Othello en est la première victime. Et sous l'impulsion de Iago il va peu à peu muter en monstre. C’est pour se venger d’Othello qui a privilégié Cassio, alors que Iago était convaincu que c’était lui qu’il nommerait son second qu'il va tout mettre en œuvre pour alimenter et encourager la jalousie d’Othello qui conduira à la double issue fatale de l'assassinat puis du suicide.

Les oxymores et les oppositions, contradictoires en apparence, sont omniprésents, comme ils le sont aussi dans toute l’œuvre du dramaturge. Mais dans cette pièce, ils sont d’autant plus choquants qu’ils reposent également sur un élément visuel : la couleur de peau des personnages.

En effet, à l’époque élisabéthaine, un Maure (Moore en anglais) désignait aussi bien les Berbères que les « noirs » : c'est-à-dire, les personnes d’origine sub-saharienne.

Dans la pièce, il est plusieurs fois fait référence à la noirceur de la peau d'Othello. Cette couleur, traditionnellement associée au "mal" dans la tradition chrétienne, est ici, celle d’un personnage originellement positif : un « noble » et un chrétien. Tandis que Iago qui est un homme blanc est foncièrement négatif : empreint d'une "âme noire" par laquelle il va pervertir Othello par l'entremise du mensonge et de la tromperie.

Cette opposition primordiale entre signifiant et signifié se retrouve dans bien d’autres aspects de la pièce, ce qui en fait, outre une des tragédies shakespeariennes les plus prenantes par son thème central qu'est la jalousie, l’une des pièces les plus philosophiquement profondes écrites par le dramaturge...

Par ailleurs, Shakespeare, n'a pas pour autant négligé la psychologie des autres rôles. Notamment Desdémone qui représente la "tolérance". Mais dans la noiceur de cette pièce, la "tolérance" n'apparaît pas comme la "vertu" (peut-être ou peut-être pas) escomptée par l'auteur, mais comme une impuissance.

En fait, c'est Voltaire qui semble le mieux avoir décrypté ce facteur pré-supposé. Car, comme chacun le sait, le thème favori de la philosophie de Voltaire étant la tolérance, il ne pouvait pas manquer de relever la valeur prépondérante qu'aurait pu y jouer le personnage de Desdémone. Même au coeur d'une tragédie. Ainsi dans sa tragédie, ZAÏRE (sur laquelle nombre d'historiens de la Littérature s'accordent à dire qu'elle est librement inspirée de l'Othello de Shakespeare) Voltaire, lui, donne plus d'importance à cet "équivalent" de Desdémone et à son père qu'à la jalousie d'Orosmane, son prétendant et "seigneur musulman" (Un Syriaque, celui-là, donc pas "tout blanc", non plus), dont elle est l'esclave chrétienne, privilégiant donc davantage l'approche sur la tolérance.

La tolérance serait donc l'antonyme de la Jalousie ?

Assurément !

Comme la tolérance est bien (normalement), le "maître mot directeur" du libertinage.

Où la jalousie n'a donc pas d'autre intérêt que la fonction technique de contrevent, contre vents et marées, savoir :

Se protéger derrière les lamelles de nos désirs orientées et actionnées par les ficelles de nos plaisirs : se protéger des regards inquisiteurs comme des brûlures d'ignominies portées à notre "philosophie libertine".

Tout autre Jalousie n'apparaîtrait pas bienvenue dans les "mondes libertins" : au moins dans le monde des libertins de moeurs comme dans celui des libertins de conscience... Et de manière et de méthode plus prégnante encore, dans les mondes des libertins de moeurs et des libertins de conscience réunis.

C'est au moins ce que signifient les deux tragédies citées plus haut :

la jalousie est sourde et aveugle, bornée et égoïste, intempérante et intolérante, fourbe et scélérate... Et meurtrière.

Contre toutes ses abjections, la Vérité ne fait plus le poids. Et c'est à foutre la nausée de mal de mer à la marine toute entière. Et face à un amour qui se meurt, même toute la nausée de la Marine n'a aucun pouvoir à émouvoir.

 

...

Et vous donc, qu'en pensez-vous ?

Pateric.

Par Pateric - Publié dans : Réflexions - Communauté : Sujets d'Etudes et de Réflexions
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  • : 28/01/2009

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