Contes

Samedi 7 février 6 07 /02 /Fév 11:12
 

A la terrasse…

Retrouvons, s'il vous plaît, nos deux comparses avachis devant leurs verres de gaz au cola bullant encore au sujet de Bernadette au moment précis où ma co-auteuse hautaine détournant votre attention se mêla à la conversation ... Moi, son mari, j'avouerai que je ne suis pas marri de son (interminable) intermède : j'y ai découvert (ô mérite des mots écrits sur les cris des maux), quelques intentions aux attentions touchantes, quelques réflexions aux accents troublants, quelques considérations philosophales... Et le souvenir de cet amour brûlant qui retourna mon coeur... Et toujours, ce qui m'amuse beaucoup, ses « coups de gueule » ironiques et décalés, ses tropismes photo-sensitifs, son utopique morale libertine, bref : son intransigeance.

* * * * *

... Fred toussota, manquant de s’étouffer, crachant presque dans son verre…

Comprenant dès lors qu’il lui serait préférable de ne pas s’épancher plus, Alfred reprit l’histoire à l’introduction de l’épilogue de ses séparations :

... Alors, j'avouai quelques débordements, et aussi les remords qui… Elle me répondit sans hésiter que je pouvais rentrer à Paris : « Pour moi, tout est réglé… On conclura chez le juge ! » Je n’avais jamais espéré pareil dénouement mais... Tout compte vite fait il me laissa indifférentJe pris le train suivant et, vers minuit j’étais de retour Gare du Nord. Au culot, je me rendis immédiatement, chez Marinette... Je sonnai… La porte s’entrouvrit bloquée par le loquet de sûreté : « J'ai réalisé que je t’aime. » Lui expliquais-je sur le palier. Je vis ses yeux, puis sa robe de chambre dont elle couvrit son « luxurieux » déshabillé mauve : je la sentis gênée. J'en déduisis qu'elle n'était pas seule. Alors, je la rassurai : « Réfléchis paisiblement. Si tu me crois sincère, tu sais où me trouver ». Puis, je repartis tranquillement. C'était un jeu de « quitte ou double » où je ne pouvais plus rien perdre : où je n’avais plus rien à perdre. — Termina Alfred.

Et alors ? — Répliqua Fred visiblement insatisfait de la chute.

Le samedi matin, je suis revenu avec mon appareil photo… —

Avec le téléobjectif ’’astronomique’’ ? Tu l'as toujours ! — S'informa Fred.

Oui. J'ai eu de la chance. On dit bien : « la chance qui sourit au audacieux... » — Jubila Alfred.

Moi, au sourire de Fred, je compris qu'il pensait plutôt comme moi : — « Une chance de cocu ! » —

Mais il est vrai que… Ce serait trop facile... Tant pis. Alfred fier comme un Don Quichotte reprit :

La lucarne ouvrant sur le toit d'en face n'était pas verrouillée et comme Marinette ne ferme pas ses volets et qu'elle n'a pas de rideau aux fenêtres ... —

Tout le monde peut se rincer l’œil ... — Ironisa Fred.

Non ! Il n’y a aucun vis-à-vis, à moins de monter sur le toit comme moi... — Indiqua Alfred.

D'où l'explication de la lucarne non verrouillée. Tu ne crois pas gros nigaud… —

La question n’est pas là, et je crois être le seul à avoir su en faire bon usage. — Coupa-t-il.

T'es comblé ! — Souffla Fred sourire en coin. Alfred ne se laissant pas distraire, poursuivit :

Lundi, je la vis. Elle m'évita. Je la laissai filer. Mardi, je la vis s'enfuir. Je la laissai s'essouffler. Mercredi, je ne vis rien. Jeudi non plus. Dans une enveloppe, je glissai quelques essais évocateurs annotés de cette mention : « Que fait-on maintenant ? », tapée à la machine sans signe distinctif d'auteur, que je déposai dans sa case à courrier. Vendredi… elle vint dans ma direction. Je fis comme si, la vue basse... Subrepticement posant une main sur mon épaule, sondant furtivement des yeux alentour, enrouée elle dit : « Faut que je te parle. Es-tu libre ce soir ? » Je répondis : — OK… —

S'il te plaît : vas droit au but — Fred s’impatienta de l’index sur sa toquante.

Mais comme, pour Alfred, les mises à l’index ne semblaient avoir d’usage qu’à ridiculiser les tocards, il n’accéléra pas : au contraire (si j’osais, je dirais qu’il refusait le trot (au pas dé-cadencé))...

Le soir au bar, (j'avais refusé d'aller ailleurs), à sa façon de me dévoiler les trois photos, camouflées sous le comptoir, je vis que, non seulement elle ne connaissait pas l’auteur, mais surtout qu'elle s'inquiétait sérieusement. Dès lors, je sus que je la manierai à ma guise... —

Fred regarda à nouveau sa montre et sembla hésiter entre… Mais…

Deux mois, que je l’ai laissée mijoter ! — Se déchaîna-t-il pensant tenir ainsi bandée la tension de Fred. Fred regarda de nouveau sa montre, hocha la tête, et prenant le parti d'allonger confortablement ses trois tiers sur et hors du rotin, il attendit la suite :

« Tant mieux » — Pensai-je — « J’extrapolerai à ma guise ! » —

Je l’ai laissée mijoter deux mois : deux mois ! — Répéta Alfred — Avant de lui faire admettre que, si j'avais souhaité rompre, c’était en raison de quelques rumeurs traînant à notre sujet ; mauvaises rumeurs qui auraient pu nuire aux intérêts de nos patrons, voire nous discréditer, ou pire, ruiner sa vertu, si l'on s'était fait piéger comme ça semblait être le cas avec son amant actuel : « Imagine ! Deux conseillers de sénateurs antagonistes frayant ensemble, c’est bien plus dangereux que pour nous car nos patrons collaborent à la même majorité. » — Lui ai-je dit sans qu’elle ait pu y discerner un subterfuge, ni du cynisme. Puis, j’enfonçai le pieu avec ce demi mensonge : « Si aujourd'hui j'ai divorcé c'est pour être libre. Et ça, c'est à toi que je le dois. Alors, si tu veux rompre avec lui, je t’aiderai. Seulement tu devras agir comme je dirai. » — Lui ai-je précisé. « Oui : je serais même ton esclave si tu veux ! » — jura-t-elle. Son amant passa devant nous en lui souriant. Je la vis blêmir, puis transpirer et ça m'engendra un plaisir certain. Mais comme elle ne parvenait pas à faire rompre le disciple de la dictature du prolétariat, je persévérai à la coucher sur pellicules, glissant quelques belles épreuves dans sa case à courrier.

Couchée sur photo, c’est ça ta vengeance ? — Railla Fred.

Attends ! Attends tu vas voir ! — Modéra Alfred —

D’accord ! Trente secondes ! — Réduisit Fred.

Convaincu qu'il fallait respecter ces exigences, Alfred conclut :

Quand je la sentis à bout de nerfs, je lui dis que j'avais découvert celui qui voulait la piéger ainsi que les raisons qui le motivaient… Et je poussai le suspens en lui faisant croire qu'il l'enregistrait aussi. Alors, quand j’ajoutai qu'elle pouvait craindre qu'il raconte à son patron quelques secrets d'alcôve, elle vacilla. Je la pris dans mes bras avec délectations... Aussitôt, qu'elle rouvrit les yeux, je jouai au grand seigneur jurant de venger l’honneur bafoué de sa maîtresse… Bien sûr, à la condition qu’elle soit réellement ma maîtresse. Alors seulement, je ferais mon affaire de ce salaud : car il faudrait bien interdire aux preuves de ses débordements de parvenir jusqu’aux yeux et aux oreilles CATHO REAC de son patron, sinon après ça elle ne trouverait une autre place, que sur le pavé. Elle finit par l’admettre, et aussi, par admettre que je serai son meilleur compromis… —

Comme ça elle est redevenue ta maîtresse. Difficile à croire — « Thomas-incrédulisa » Fred.

Eh oui ! Mais on vit chacun chez soi. — Jubila Alfred.

Tout de même… — Doutait Fred, encore plus incrédule que ''son'' Saint Thomas.

Je peux te le prouver… Et plus encore. Affublé de mon plus beau masque pervers, j’exige qu’elle assouvisse mes fantaisies sexuelles. Et elle, se lâche avec débauche en froufroutant dans ses spasmes de ravissements, qu'elle ne saura jamais assez me remercier… —

Et je ne sais plus si c'est à ce moment là qu'il a relâché :
        — ... En réclamant que je lui pète le trou du cul. —
Avant de conclure par cette sous-entendue proposition :  
       — Et, si tu veux … Aussi … –

Qu'importe ! Je ne laisserai filtrer, aucun vent.

C’est alors, qu’ils distribuèrent leurs cartes : devaient-elles permettre de… Je n’en sais rien : aucun vent n’ayant pu poussé les cartes jusqu’à moi, jamais je n’ai eu la chance d’avoir un bon jeu.

* * * * *

Telle une tentation… —

Ma femme s'était pointée, (Son sein gauche dans mon oeil droit) pour m'houspiller :

Qu'est-ce que c'est ça ! -

(Le manuscrit originel dans la main droite à piquer l'attention de mon oeil gauche).

Un conte pour les grands — Souris-je.

Mais ma souris ne rit pas :

Tu trouves ça drôle ? —

Certaines mœurs ne sont pas drôles parfois ? —

Je ne vais pas répondre « oui' », « non », stupidement :

Vaut mieux louvoyer. — Pensé-je.

Pourtant, elle m'a vu venir (elle me connaît tant, et si bien) ; comme si moi, de son con né, j’avais cherché à me défiler vers un autre con à enfiler.

C'est mince ! Sans suspense ! Et puis ! Qu'est-ce qui tu fistes là! Non, non, c'est pas au point. Aucun canard n'en voudra. — Affirma-t-elle.

Je sais : toi, tu voudrais bien le faire le coup du poing, hein ? — La Chatouillai-je

Chiche ! — Joua-t-elle de son sourire florentin en coin.

Alors là !

Elle tergiversa pour se jouer de moi

Elle roula des fesses jusqu'à l'émoi

Qui raide se dressa, lui ne ment pas

Il excita mes mains grimpant à petit pas

Lestes sur chair brûlant mes doigts

Qui s'égaraient sur chaîne à deux volcans

Et son ondulation vers l'extrême

Transporta de mon oeil à mes lèvres

Le sein gauche droit entre mes dents

Bouche pleine je soignai les maux

De ma langue mutine sans dire le mot

Qui trottinait en tête vers l'oreille

Toute bête prise à ouïr

Et deviner dans sa faiblesse

Quelques merveilles (j'ai du pot !)

Prises à jouir de l'extrême finesse

De son grain de peau,

Ce que ses lèvres disaient :

Ce n'est que sottises.

Ce n'est pas héroïque,

Même pas pornographique.

A peine ironique ?

A petite peine, alors.

Que je remisai à choisir le jumeau

Elle dansa de mes caresses

Elle dansa de ma langue

Qui glissait vers le joli con humide, là.

Elle dansa héroïne érotique,

Déesse impudique, maîtresse pornocrate :

Dominatrice de tous mes fantasmes

A ce conte-ci elle fit la nique sans histoire.

Et puis, c'est là qu'elle prit la plume pour faire le point.

Ah ! Ce n'est pas elle qui me laissera tranquillement couler dans des méandres indécis.

Et puis ...

Comme je suis « à point », je me persuade :

Le poing ? ça ne sert à rien du tout, fiston ! —

* * * * *




Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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Samedi 7 février 6 07 /02 /Fév 11:09
 
  • Une rencontre sans hasard…

Le lendemain matin tôt assise à une table de la buvette face à l'entrée, Claude savourait un thé citron... Comme chaque jour suivant leurs habitudes, Marinette y entra à son tour pour y consommer le sien. Claude la salua d'un petit signe amical qui pouvait signifier aussi :Viens t'asseoir !

En tout cas, Marinette toute sourire le comprenant ainsi vint s'installer sur la chaise en face de Claude. Presque aussitôt la garçonne de service déposa une théière fumante, une tasse, une assiette de biscottes, deux petits pots de confitures et une serviette de papier mauve roulée sur un jeu de couverts.

—  Merci Leïla ! Merci ! — Remercia gaiement Marinette. Puis s'adressant à Claude, elle lui demanda :  Comment vas-tu ?
Je vais très bien, merci. Et toi ? — Lui renvoya Claude, comme si... Comme si elle s'attendait à... En tout cas, Marinette en était persuadée :

Elle attend que je lui raconte ma soirée. Attends, attends ma petite... — Jouit-elle intérieurement en répondant par ce faux-fuyant ridicule ; totalement ridicule comme tu vas le voir :

Et Josy, elle n'est pas là ?

On n'est pas vendredi, aujourd'hui ? —

Si ! Pourquoi ? —

Et quel vendredi du mois ?

Le troisième ! Pourquoi ? —

T'as oublié que le troisième vendredi du mois elle accompagne son sénateur dans leur circonscription ? —

Heu... Oui. Non, je n'ai pas oublié mais... — Bafouilla-t-elle.

A mon avis, t'as oublié : tu as sûrement d'autre préoccupations en tête. — Plaisanta Claude.

Non, non ! Pas du tout — Se défendit Marinette.

Bois ton thé : il va refroidir. — Coupa Claude sur ce genre de ton ironique qui, lui, refroidit.

Marinette ouvrit le pot de mirabelle, plongea sa cuillère au coeur, déposa une noix sur une biscotte, l'étala avec le dos de cuillère. Puis, délicatement, elle mordit dans la biscotte qui se brisa en quatre morceaux. L'un d'eux parvint à rester pincé entre les lèvres tandis qu'un autre choisissant de plonger dans la tasse éclaboussa autour. Les autres tombèrent sur la table en figure confiture contact. Marinette poussa un petit cri lequel poussa le brin de biscotte des lèvres au bord de la tasse qui choisit de l'accepter dans son bain. En biscotte bien élevée, cette dernière n'omit pas de remercier le thé qui, ivre de bonheur, déborda de la tasse en se répandant à moitié sur la table. Marinette visiblement confuse s'excusa ainsi dans la langue de Shakespeare : — Whore of stupid one of fuck —

Pour les non bi – langues je traduirai dans la langue de Molière par : ...

Non ! Je ne traduirai pas : n'ont qu'à être bis comme moi. D'autant que, bis côte à côte ou pas bis côte du tout, là n'est pas la question... car la serveuse ayant compris le souci de Marinette, bissant l'obligeance de sa fonction, se précipitait déjà une éponge en main pour essuyer la merde de cette connasse. Pardon ? Non ! J'insulte personne... Puisque Marinette s'est chargée elle-même... Bref ! Nous n'allons pas y passer la nuit, n'est-ce pas ? Ceci dit... Nous sommes bien d'accords : un juron en anglais dans la bouche d'une attachée parlementaire d'un sénateur de langue française... — To be shocked !—

—  Qu'est-ce que ce serait si t'avais d'autres préoccupations en tête. — La brocarda Claude.

—  OK, d'accord. —Consentit-elle dans ce pléonasme bilingue J'avoue, je suis perturbée .

Allez-va, ce n'est pas bien grave. — Appuya Claude.

C'est toi qui le dit ! — Renchérit Marinette.

Tu ne t'es même pas tachée. — Insista Claude.

Ah ça ! Bien sûr que non. Non, non, je pensais à autre chose — Laissa traîner Marinette.

Ah bon ? — Fit mine de s'étonner Claude — Que t'arrive-t-il donc de si préoccupant ? —

Je suis encore amoureuse !

Encore... — Releva Claude sans ponctuer d'aucune façon, mais pas sans en sourire.

Voui ! — Souffla Marinette — Tu ne m'as pas vue, hier, Avec Albert M. —

Si nous t'avons vue avec Alfred : c'est Alfred, pas Albert. Mais de là à penser...

Eh bien si ! —

Tu ne perds pas de temps ! — Pouffa Claude — Alors ça y est : vous avez baisé. —

Bien pas encore : je ne baise jamais le premier soir, voyons ! — Comme qui, de « bien » entendu...
C'est, qu'à vous voir hier au comptoir, nous avons cru vraiment, que la bête était déjà dans le sac. Mais nous n'avons nullement pensé que t'en étais sérieusement amoureuse. —
Ricana Claude.

Un rictus de surprise forma les lèvres de Marinette en cul de poule mais elle ne pondit rien, ni un son, ni quelque autre chose que ce soit. Il semblait même qu'on put craindre un ictus ; au moins craindre la syncope, ou, au mieux, craindre l'attaque... ou une apoplexie néfaste... Tant Marinette restée hébétée ; certainement hébétée de ne savoir rien décrypté de la réplique de Claude : plaisanterie, ironie, moquerie... Mystère ! Heureusement que Claude lui fit grâce de la réflexion en rompant le silence :

Allez va Marinette. Quand t'auras baisé six mois avec lui, tu lui trouveras tous les défauts du monde : comme pour tous les autres avant lui. Et puis... T'es libertine ou tu ne l'es pas ? —

Ah non, je ne crois pas... — Répondit Marinette sans réfléchir. Claude rit sans retenue.

Marinette fronçant le sourcil droit, se grattant la tempe gauche. Encore une fois, puis une autre, comprenant soudain le quiproquo, sinon le ridicule de sa réponse, se reprit en bafouillant :

Heu... Non ce n'est pas ça. Heu... Enfin quoi... Bien sûr que oui : je suis libertine. Mais là n'est pas la question...

Pourquoi ? Tu ne tombes pas amoureuse tous les six mois ?

Bah ! Mais non ! Enfin quoi... Ce n'est pas de ma faute... Les hommes sont inconsistants, voilà tout... —

Voui ?

Ah tu vois ! —

Quoi ! —

Quoi, quoi ? —

Tu trouves les hommes inconsistants ou inconstants ? —

C'est pareil ! —

Non ! — Affirma sèchement Claude — Et rare, sinon inexistant, est l'homme capable de cumuler les deux états.

Heu, bon, enfin, je ne vois pas la nuance. — Murmura Marinette, l'index droit sur l'aile du nez.

Eh bien dis donc ! T'appelles ça une nuance toi ! C'est du propre tiens ! — Pouffa Claude.

Sincèrement j'vois pas la différence.  — Bredouilla Marinette — 

Avala-t-elle le « e » de son « je » ; et à mon avis, cet « e » ci, elle ne l'as toujours pas digéré !

Ceci étant, ne nous attardons pas davantage sur ce dialogue-ci, ni sur cet « heu... » douteux, cassons ces « eux » là (j'aurais dû dire « cassons ces elles-ci » mais, sans doute auriez-vous eu à craindre l'une de ces envolées lyriques, voire débiles, dont je suis coutumière lorsque je joue sur les mots : c'est aussi l'une de mes facettes libertines) ; cassons donc ces « eux » là, non sans que je vous ai révélé qu'au fil des répliques, Claude sentait monter l'excitation sournoise de ses plaisirs les plus vifs qui, si elle avait eu l'outil adéquat sous la main, l'aurait sûrement conduite à les assouvir ; conduite à fouetter la croupe de Marinette jusqu'à... lui faire pisser le bon sens : bon sang qu'elle en aurait joui jusqu'à l'orgasme de l'essence Sadienne qui convient. Bref ! En apparté, je vous avouerai volontiers que depuis longtemps Claude fantasmait « chaud » de fouetter Marinette. Et qu'elle fantasmait encore plus de la fouetter aux ordres de sa Maîtresse Félicie. Ainsi, lorsque nos deux comparses quittèrent leur table, Claude ne pouvant réprimer tout son désir contenu, lâcha une tape sèche et sonore sur la fesse de Marinette, laquelle, muette réagit seulement en cambrant ses reins et en roulant des fesses devant le comptoir, vers la sortie... comme jamais avant ; démarche et attitude faisant retenir un sourire connaisseur à Leïla. Et à l'oeillade complice qu'elle lança à l'attention de Claude, nul doute qu'à l'occasion notre serveuse ne répugnait pas à jouer aussi le rôle de « servante ». Et certainement pas qu'à l'occasion...

Toutes suppositions susceptibles d'exciter les fantasmes étant, je vous laisse libres d'en abuser tout votre saoul avant de vous embarquer dans les méandres indécis de l'aventure de Marinette avec Alfred...

Enfin ! Nous voici parvenus ce fameux soir d'après film succédant à cette jolie scène de petit-déjeuner. Sûrement, Marinette piquée au vif, y pensa-t-elle toute la journée ; sûrement que son travail en pâtit quelque peu, car sur le quatrième coup des seize heures, c'est une Marinette fringante en tailleur rose chic et neuf, revêtue de sa plus belle parure de sophistication et de désirs tressés qui, de ce pas alerte et chaloupé qui sied tant aux femmes distinguées fièrement dressées sur des escarpins aux talons en clous de charpentiers, entreprit la descente du grand escalier du Palais : ridicule Marinette ! Ridicule, du moins au yeux de celles qui comme moi pensent que les apparences sont souvent, sinon toujours, trompeuses, voire douteuses. Visiblement, Marinette n'en était-elle pas consciente ; Marinette fidèle à Marie-Claire comme à tant d'autres torche-culs de salons d'apparences ; Marinette rime pauvre de rythmes de riches ; Marinette libertine des maux de l'arrogance ; Marinette ignorante de sa « liberté d'être »... Marinette prise de tête ! Décidément... Non ! Définitivement non ! En cet instant, Marinette, malgré sa « collection d'amants », malgré ses allégations, malgré ses revendications de libertine effrontée... rien en elle ne concourait aux attributs qui font la libertine. Déjà, « crier son libertinage sur les toits » ; crier tel un chantecler est du plus mauvais aloi. D'autant que le plus souvent un chantecler sur un toit n'est autre qu'une girouette, d'autant que le plus souvent la vraie libertine ne s'accomplit qu'en pénombre libertine, que dans la paix du nombre libertin infinitésimal. Certes, quelques-uns rétorqueront qu'il existe dans notre monde libertin des exhibitionnistes qui prennent plaisir à jouir sur les « bancs publics ». Et que d'autres jouissent en méli-mélos avec multi-pôtes. J'en conviens et j'en connais. Et je ne les exclue nullement du monde libertin. Et ne les juge pas davantage. Cependant, si j'en connais si peu qui osent s'avouer libertins, c'est bien que « pour vivre heureux, vivons cachés » relève du bon sens, au moins pour son bonheur et son droit à vivre sa différence et à sa marginalité. Et si, pour le moins, l'on admet comme étant une différence l'exercice du libertinage, Marinette n'est pas plus libertine que je suis reine d'Angleterre. C'est ça ! J'en entends deux, reverger là, sur les exhibitionnistes ! D'ici qu'ils se répandent avant mon texte... Pour s'exhiber en public nul n'est besoin de crier, ni d'être reconnu : souvent la montée d'adrénaline liée à l'interdit engendrant la peur d'être « reconnu » est plus forte que la jouissance issue de l'exhibition elle-même. C'est justement en raison des répressions dictées par nos lois aux ordres du bon ordre moral que l'exhibition ne saurait-être qu'une marginalité dans la marginalité. Et je ne parle pas ici des raisons de la loi à défendre l'ordre public dans l'exercice de ses libertés individuelles respectueuses des libertés publiques : j'approuve ces raisons là, principalement parce que je revendique mon droit citoyen au respect du droit citoyen de mon voisin à me respecter aussi. Et ce, jusqu'aux tréfonds de « l'immoralité normative » de ma personne. Bref ! Marinette qui le revendique, n'est pas libertine, tandis que Claude, qui ne le déclare pas alentour, est libertine de la plus abouties des espèces, tatouée bisexuelle, sodomite active et Sado-masochiste de surcroît. Et la grande Félicie si taciturne que le monde entier lui donnerait le bon dieu sans confession n'a rien à envier à Claude. Ni Josy qui à leur premier contact l'est devenue en un tour de main, si je peux m'exprimer ainsi

...

Voici enfin Marinette de son dernier talon touchant le pied de l'escalier : c'est qu'il est vraiment monumental ! Alfred, qui dans son costume ressemblait plus à un huissier assermenté (ne pas confondre avec un huissier du Palais) qu'à un soupirant aspirant à l'arrivée de sa belle, déambulait d'impatience entre le vestibule et la porte cochère. Marinette avança jusqu'au centre de la trajectoire elliptique tracée par un Alfred à l'allure frénétique

Je suis là ! — Chantonna Marinette.

Pardon ! Je pensais à un truc... Mon patron m'a demandé un truc, que... — S'excusa-t-il.

Ah bon ! S'étouffa Marinette comme quelqu'un qui craint que tout son beau scénario s'écroule.

  C'est rien : c'est pas urgent. Rassura-t-il aussitôt. Comme s'il avait perçu l'angoisse de Marinette.

Eh bien, allons voir cette toile. Conciergea-t-elle : le timbre d'une clochette à sonner les portiers !

...

Aujourd'hui, rares sont les cinémas indépendants : des cinémas qui n'appartiennent à aucun trust et qui ne font pas dans le complexe. Généralement, on peut les trouver près des Universités ou dans les quartiers bobo. Plus généralement encore, ils s'annoncent étroitement, dans des couleurs bistre, tristes, et des néons blafards. Souvent, ils s'affichent « d'Art et d'Essais », ce qui, ma foi... est une réalité en soi... Même si, dans mon « ordre des choses », je préfère les appeler : « d'Essais d'Art ». Car dans mon « ordre des choses » j'y ai vu, là, beaucoup plus d'essais ratés que d'oeuvres d'Art... Laissez tomber, c'est mon côté contestataire ! Et puis, ce n'est sûrement pas mes considérations qui ont décidé Alfred à accompagner Marinette, là, rue Cujas, au « cul de la Sorbonne » ; sûrement pas non plus le film en lui-même, essais ou chef-d'oeuvre, n'est-ce pas ? Bien ! Nous sommes enfin d'accords !

...

Le générique finissait, remerciant les Dassault pour leur mécénat averti (mais l'inverse était vrai aussi : le générique finissait d'assaut, remerciant les avertis pour leur mécénat) et la lumière arrosant les murs sales de deux traits crus accomplit « la fin du calvaire ». Alfred s'extirpa le premier de sa place, s'étira discrètement en pensant : — Putain ! Inconfortables ces fauteuils : j'ai le dos cassé ! — Tendit une main à Marinette ; une main qu'elle serra fort sans esquisser le moindre effort à vouloir se lever. La salle se vida vite de sa quinzaine d'étudiants, braillards débraillés, et d'un couple de septuagénaires enlacés par on n'aurait trop su dire quelle affection tant leurs pas s'avéraient malaisés, empruntés, empêtrés. Alfred se rassit à côté de Mari-mine-défaite sans rien comprendre de la situation ; Alfred s'était rassis sur une fesse, raide comme un pain rassit. Il la regardait, interloqué voire désabusé. Puis, sentant monter comme une irritation dans son dos, pensant tout d'un coup : — Mais elle est barge cette femme : j'vais l'envoyer se faire foutre ailleurs ! — Cependant, à cette idée il banda net. Et cette excitation présente remplaçant son irritation passée, il se ravisa :

  T'es pas bien, ça ne va pas tu veux quelque chose ? — Débita-t-il comme on coupe du bois.

Non ça va c'est ce film déprimant ce film... Hacha-t-elle.

Ah bon ! — S'étonna-t-il — Moi, j'aurais plutôt dit : Stupide ! —

Oui, oui, stupide. — Confirma-t-elle. Ajoutant, après au moins une minute de silence :

Stupide et déprimant : si déprimant que je n'ai plus envie de rien... —

Réalisant qu'elle venait à nouveau de se planter un couteau dans le pied. Surtout, voyant Alfred se dresser d'un bond, le sentant désireux de retirer sa main de la sienne, elle mesura les effets de sa tirade manquée. Aussitôt, elle se ressaisit. Esquissant un sourire se voulant charmeur elle ajouta :

  Je n'ai pas le courage de rentrer seule chez moi.

Tu voudrais que je te raccompagne ? — Lui demanda-t-il confirmation d'un ton neutre.

  Oui ! Si ça ne te dérange pas, j'aimerais beaucoup. — Coqueta-t-elle.

Attends ! J'appelle un taxi !

Pas la peine : j'habite pas très loin. Et puis, prendre l'air en marchant... —

Bien ! — Admit-il

Marinette se leva prenant aide et appui sur Alfred. Main dans la main, ils remontèrent quelques marches vers la sortie. Dans la rue, lâchant sa main elle s'agrippa à son bras. Il s'arrêta, l'enlaça, l'embrassa chastement. Marinette répondant à ce geste de tendresse l'embrassa fougueusement, voracement. La plaquant contre lui de mains fermes sur le haut des fesses, il lui roula une de ces pelles dont le souvenir remontait à l'Université. Derrière eux une troupe de jeunes passa en ricanant et en lançant quelques insanités de potaches... Arrivés devant chez Marinette, Alfred sans autre illusion que de bisser son baiser, l'enlaça de nouveau et l'embrassa goulûment ; baiser auquel Marinette répondit intensément : langue pour langue jusqu'à la crampe. Alfred, tout en reprenant son souffle, affirma :

  Te voilà rendue. Et... Très bon tes baisers... Suis heureux : ta déprime s'est évanouie...

  Je te remercie. Tu es très gentil... Et tu embrasses très bien aussi. —

Alfred déposa un baiser sur le front de Marinette, caressa ses joues, se recula d'un pas et dit :

 Je te souhaite une bonne soirée, fais de beau rêves... —

Puis, voyant Marinette immobile, les yeux aussi éteints que tout à l'heure au cinéma il osa lui demander :

Tu veux qu'on aille dîner ? —

Marinette se rallumant aussitôt répondit :

Non, non, merci ! Dis, tu ne veux pas plutôt monter chez moi ? J'ai tout ce qu'il faut. —

Alfred semblait hésiter. Feinte ou politesse... Ou autre chose ? Peu importe !

  Tu veux vraiment : ça te ferais plaisir qu'on dîne chez toi ? — Rusa-t-il

  Oh oui ! — Affirma-t-elle sans finasser.
...

Certainement que Marinette souhaitant aussi avoir à raconter autre chose qu'un fantasme voulait à tout prix conclure avec Alfred. Car, dans son fort intérieur, si Marinette aime embellir la réalité, elle ne sait pas mentir. De même, ce que personne ne retira jamais aux qualités de Marinette, surtout pas moi qui n'aime pas ça, c'est qu'elle est fin cordon bleu, dans la lignée des indémodables mamies que jadis l'on cantonnait aux foyers ; de ces indémodables coutumes dont on vante les mérites à garder son mari père de ses enfants, juste au coin du feu. Parfois au coin du lit... Et seulement pour les grandes occasions au creux du lit. Marinette libertine ! Marinette et le Paradoxe. Le complexe de Marinette. La névrose de Marinette...

Bof ! Ce que l'on sait, c'est que ce soir là, durant plus de deux heures, Alfred tourna en rond dans les vingt mètres carrés du « salon à coucher » de Marinette, un verre de Carlson à la main, s'arrêtant parfois, à la fenêtre pour chercher à voir dans la nuit le paratonnerre du Panthéon, ou à la table basse tournant une page de Marie-Claire ou de Cosmopolitan, ou de Gala. Ou encore, devant la bibliothèque, à relire les tranches rutilantes de La Pléiade : La Bruyère Boileau De La Fontaine... A s'étonner à chaque arrêt de n'y en voir aucune usée. Ni même d'y voir le moindre auteur contemporain. Il avait eu beau chercher à en voir : aucun pas même Beauvoir. Cependant, il n'eut pas à regretter son attente tant le repas fut délicieux, sinon capiteux. Mais ce ne fut qu'au milieu du repas qu'il se persuada que la soirée ne pourrait se terminer que longtemps après celui-ci ; se terminer par d'autres agapes et d'autres délices ; au milieu du repas, lorsque Marinette les joues rosies par le Saint Emilion, prétextant une chaleur insupportable, ôta tablier, chemisier, jupe, soutien-gorge, ne conservant que son string et ses bas, ne corsetant son buste que du bourgeron faisant saillir ses seins... En proie à cette insistante impression d'une excitante sensation conduisant à l'irrésistible ascension de cette chaleur fiévreuse qui enivre, lentement, ostensiblement, il stripteasa sous les yeux de la belle enflammée qui soupira, s'éventa, humecta ses lèvres en un tour de langue érotique, et suça son majeur... A onze heures, nus, ils s'allongèrent sur la peau d'ours synthétique couvrant le lit, bouillants de la fièvre des désirs, doigts brûlants de la frénésie des plaisirs... Ils se consommèrent à se consumer toute la nuit...
Et admettez avec moi que, dès lors, être ou ne pas être libertin n'a plus nulle importance.

Néanmoins...

J'ai beau ne pas apprécier certains modes de servilité aux apparences de coquettes de ce genre féminin auquel s'attache à appartenir Marinette, (je n'apprécie pas ce reflet transmis par le miroir des exigences de la « mode sexy » en ce qu'elle a de plus conventuel, y compris dans l'exacerbation du machisme, car je considère qu'un homme qui ne banderait que pour une apparence ne sera qu'un « très mauvais coup »), je n'apprécie pas davantage les in-mode des « metro-sexuels » : j'affirme que le désir comme le plaisir, et plus encore la jouissance, ne peuvent être liés aux apparences car ils sont inférences : excitation, induction, influx ; ils sont producteurs d'actions et de réactions...

Que l'on me considère comme intellectuelle, cérébrale... Si on le souhaite, ça ne me gêne pas : je le suis.

Que l'on me reproche ma rhétorique, ma sémantique, ma dialectique... Mes autres tics comme mes vues de l'esprit ! Ne vous en privez surtout pas : c'est une forme du libertinage qui me fait jouir aussi... Toutefois...

Je ne suis pas de bois.

J'aime jouir de ma chair. Et peut-être plus encore d'elle que de mon esprit. J'aime plus l'émoi de la chair que l'émerveillement de l'esprit... Cependant, je ne sais me priver d'aucuns. Et, sûrement pour certains ça semblera pire, je ne veux ni ne peux les dissocier : je ne veux pas détacher ma personne spirituelle de ma personne charnelle, je ne peux pas réfreiner la jouissance de mon corps aux plaisirs de mon esprit, ni interdire à mon esprit d'analyser les jouissances de mon corps que je ne cache en rien, du plus petit frisson jusqu'au spasme le plus violent. Et au plus mon esprit parvient à nommer la force de ma jouissance, au plus je me transcende dans l'essence du sens de mots jusqu'à l'extase : des mots doux, chauds, des mots parfois sophistiqués sinon compliqués, des mots froids, crus et acérés sinon orduriers, des mots nouveaux sinon fantasmagoriques : les mots mais aussi les images qu'ils en créent ; images de truculences, images d'indécences, images de perversions et de dissolutions, d'impudicité et de lubricité, de stupre et de luxure ; des images qui mettent à mal les sens de la morale collée à ces mots ; à la morale comme à la bienséance dont mon enfance fut gavée au point tel qu'aujourd'hui, après avoir connu et subi ses interdits, je jouis à vomir sur son plastron paré de ses légions d'honneur gagnées pour service rendus à l'obscurantisme. Certes, vous l'avez compris, j'aime trop la valeur et la force des mots pour être femme à hurler des onomatopées du type — Ahhhhh, Rohhhhh, Ouff, ouff ! — Quand ma jouissance monte, monte. Tout comme nul m'est besoin de... de poétiser ou d'insulter pour que mon partenaire la sente et la voit venir. De même que si j'écoute son corps, je sais ce qui le fait grimper aux rideaux. Oui ! Non ?
Oui et non !

Au cours d'un jeu à caractère sexuel, je ne me refuse pas de parler, d'inciter, d'exciter, de réclamer, d'exiger et d'offrir autant en mots qu'en actes ; de laisser s'exprimer les désirs et envies dans l'attente de certains plaisirs, disons, peu standards.
Oui ! Je sais aussi parler cru et avec autorité, par jeu et par respect à la règle du jeu. Ceci étant, ici, j'ai établi mon distinguo entre « amour sexuel » et « jeu à caractère sexuel » sans les classer dans l'ordre de mes préférences. Tout comme je n'en considère aucun comme domaine réservé à la pratique légitime ou au libertinage ; aucun comme réservé à l'usage hétérosexuel ou multi-sexuel.

Oui ! Je suis sûrement rigoureuse, mais je n'en suis pas moins libérale : c'est mon libertinage à moi.

C'est ainsi que par le passé nous avons eu, mon mari et moi, moins d'amants et maîtresses que de camarades de jeux sexuels. Non ! Nous appelons amants et maîtresses les couples devenus amis (ou inversement) avec lesquels nous avons eu des relations suivies, douces, chaudes, agréables, passionnantes, mais pas exclusivement ni forcément, sexuelles. Nous y avons même connu le bonheur et la douleur d'un amour véritable, dans une vie sociale et familiale commune ; le bonheur parce que notre entente avait été d'abord spirituelle et cérébrale avant de d'être sexuelle puis amoureuse. Je vous le concède, ce doit être exceptionnel. Et sûrement contraire au bon ordre de la Vie puisque cette salope nous a servi la douleur de les ravir à notre amour en les jetant dans la mort au fond d'un précipice de la Maurienne, nous laissant aussi morts que des pantins accomplissant seuls un vie de guignols. Mais jamais nous n'avons eu d'amant individuel.

Vous avez compris ce que sont nos nuances libertines ? Non ? Tant pis !

* * * * * * *

Alfred caressait les seins de Marinette. Persuadé qu'ils étaient « faux », il titilla leurs mamelons qui s'érigèrent sine dié. Surpris, puis rassuré, il les suça comme un enfant tête sa mère. Elle semblait aimer puisqu'elle caressait sa nuque tendrement. Rassasié des seins, il entreprit lentement et tendrement sa descente vers l'antre des délices, s'attardant sur le pubis, à l'intérieur des cuisses, aux portes du calice dont il retarda l'instant où ses lèvres y goûteraient... Marinette frémissait, roulait des fesses, arrondissait ses reins comme pour que ses lèvres secrètes s'unissent aux lèvres d'Alfred... Il l'avait compris. Sauf que voulant garder l'initiative, il releva la tête et vint lécher la fine toison rousse non sans laisser glisser sa pomme d'Adam sur le bouton d'or Marinettien. La trouvant confortable elle voulut le piquer de son dard. Mais il se releva à nouveau, la regarda et voyant ses yeux clos, il alla cueillir le clitoris entre ses lèvres qu'il pinça légèrement, de telle sorte que sa langue puisse le flatter sans qu'il s'échappât. Assez vite, Marinette sentit monter l'orgasme. Mais elle savait le retarder presque à sa guise. Et même l'interrompre. Pourtant, ce coup-ci, contre sa volonté, tout ses muscles se tétanisèrent, son corps eut trois amples spasmes avant de retomber, inerte, les bras en croix, le souffle saccadé...

Alfred en fut enchanté : J'ai pas perdu la main ! Se dit-il repensant à sa Bernadette qui, depuis quelques temps, ne réagissait que très peu à ce traitement... Alors que, normalement, après cinq à six jours d'abstinences... Il n'eut pas le temps de terminer son idée. Déjà Marinette s'étant relevée, lui disant : — A moi — plaquait ses épaules sur le lit, s'asseyait sur lui, son sexe à l'aplomb de la bouche d'Alfred et venait lui jouer la flute enchantée. Quelques instants, il contempla le clitoris tuméfié, les lèvres humides, retenant à peine une perle de suc du fruit des délices... et la fraise pourpre... pompant comme une aorte au rythme de son coeur offrant cette invitation accorte, il y dessina une jolie feuille de rose. Marinette gloussa, fit le dos rond offrant mieux son fruit interdit avala son sexe dans un couac mais reprit sa partition. La perle roula au bord des lèvres d'Alfred qui la lécha. Trouvant son arôme fort délicieux il décida que sa langue alternerait désormais d'une porte à l'autre... Il aimait beaucoup, il ne s'en privait pas quand se sentant à son tour perdre pied avec son corps, craignant de... trop tôt, trop vite, il... Mais Marinette aussi avait dû le sentir venir car elle se retira immédiatement en tenant le sexe d'Alfred fortement serré à sa racine. De fait l'éjaculation se traduisit en une goutte translucide roulant sur le gland.

Je suis désolée, je n'aime pas dans la bouche — s'excusa-t-elle à demi.

Je ne le souhaite pas non plus : ça ne me fait pas fantasmer. Dit-t-il sincèrement en la caressant. Ils s'allongèrent côte à côte, se faisant face. Elle lui caressait le torse, il lui caressait les lèvres... Elle demanda :

Tu veux bien embrasser mon sexe, juste mon sexe, comme la première fois, si je viens sur toi ? —

Très volontiers, très volontiers. Mais à une condition

  Ah bon ? Heu... —

C'est que tu ouvres bien tes lèvres : je veux te boire. —

En soixante neuf Marinette touchant l'antichambre du ciel déroba son sexe aux ardeurs de la langue d'Alfred. Elle se plaça face à lui dans cette position sans équivoque de l'Amazone. Un instant, Alfred craignant qu'elle vienne le chevaucher sans autre précaution, voulut l'avertir qu'avant il souhaitait... Mais, peine perdue, déjà entre ses dents, elle déchira l'enveloppe en fit rouler le préservatif sur la verge d'Alfred qui souffla d'aise... C'était l'instant qu'il avait le plus redouté : il avait craint d'être ridicule, maladroit. Et finalement, il était fort heureux qu'elle l'ait devancé... Marinette en cavalière, aucune monture ne résistait bien longtemps. Elle le savait, et lui, il le comprit tout de suite :

  Si tu veux aller loin, ménages ta monture . — Prévint-il en souriant.

  Non ! Tu m'as beaucoup faite jouir. A mon tour ! Je veux te sentir jouir vite. —

  Tu préfères avant ? — L'interrogea-t-il

Non ! J'ai pas de préférence, ça dépend... Et puis, on recommencera, non ? —

  Oui !Ahhhhhh Ouiiiiii Ouuiiiii Ouiiiiiiiii .... —

Ce coup-ci elle lui serra la bite avec ses lèvres intimes en même temps qu'elle lui serrait les tétons. Puis elle ondula de nouveau. Il planta ses ongles dans la couette, chercha sans trop d'illusion à sentir sa verge pour lui conserver une acceptable érection d'après coup. Or, à son grand étonnement, il se découvrit assez vaillant pour que Marinette accélère et accélère encore. Sur quoi, s'inquiétant pour la santé du préservatif il dit :

Vaudrait pas mieux changer de préservatif ? —

Non! Non Ohhhhhh Vouiiiiii Ahhhhh ! — Répondit-elle en s'écroulant sur lui.

Il y en eu quatre autres avant la douche sous laquelle, lui déclarant qu'il baisait bien, qu'elle souhaitait aussi le compter comme amant, qu'elle l'invita à se sentir chez elle comme chez lui et à la partager avec son actuel amant Jean-Joseph... Que sûrement bientôt il aura l'opportunité de connaître.

Disons-le tout net : Alfred, il s'en foutait, de Marinette comme de Jean-Joseph : tant qu'il pourrait baiser... Car faut préciser que pour tout timide qu'il ait été, Alfred n'en fut pas moins obsédé sexuel que vous !

N'est-ce pas mon amour ?

* * * * *

Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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Samedi 7 février 6 07 /02 /Fév 11:04
 
  • Aux hasards des croisements …

Un matin tôt, Claude assise à une table de lecture de la vaste bibliothèque du Palais étudiait un document constitutionnel... Comme chaque jour, venant y récupérer les «synthèses de la presse » montées par les attachés-de-presse à l'usage des attachés-parlementaires pour aider ces derniers à rédiger leur propre « revue-de-presse » à l'attention de leur parlementaire, afin de permettre à ceux-ci d'élaborer leur « abus de presse » relatif à un « sujet de presse brûlant » ( je sais cette paraphrase est un « rien »... perfide. ), Josy reconnaissant de loin le dos de Claude se détourna de son « ravitaillement de presse », pour aller à pas feutrés, la saluer d'un baiser chafouin au bord des lèvres ; d'un baiser inopiné et mutin...

Faut-il que j'explique ?

Il va l'exiger, j'en suis sûre ; il va exiger de savoir, pourquoi ou comment, l'ingénue Josy pouvait dispenser un baiser aussi familier à l'égard d'une collègue du double de son âge. C'est que, tout attaché qu'il est à relier l'histoire d'Alfred, il ne voit pas, lui, que dans son dos, il existe aussi d'autres vies, d'autres protagonistes, d'autres intrigues, d'autres relations, d'autres inter-pénétrations...

C'est ainsi qu'il aura oublié l'épisode « Thé » ; qu'il aura oublié qu'après avoir affirmé à Marinette :

Tu es jeune Marinette, tu es bien jeune !

En se contentant de sourire, Claude avait salué et quitté la table suivie de très près par Josy et Félicie. Il aura simplement pensé, que c'était une banale mise en scène figurative ; il n'aura pas imaginé que des affinités, sinon des intimités seraient possibles.

Or...

Nous autres libertines ne résistons jamais aux liaisons d'affinités intimes : elles sont le sel de nos fantasmes, de nos désirs, et davantage le piment de nos plaisirs. Et que l'ont soit hétéro-maniaque ou sapho-démoniaque, ou à la fois suceuse de dragées et de sucre-d'orges, n'y change rien. De même, que l'on soit libertine ou pas, pour nous autres femmes, c'est toujours la tendresse qui prévaut. Et le plus souvent d'elle naît le désir. Et de lui jaillit le plaisir. C'est ainsi que les femmes, sensitives et intuitives par essence, donnant au hasard une forme figurative, lui accordent un sens initiatique ; c'est ainsi que les femmes liant souvent hasard et destiné, les accouplant naturellement ensemble : un hasard et une destiné qu'elles ne pratiquent jamais par hasard, trouvent dans l'accomplissement de leurs passions, autant fortuites que construites, les raisons de leur destiné.

Donc, c'est ainsi que l'apprentie Josy frappée par l'affirmation d'expérience de Claude, emprunta ses pas, décidée à lui mendier quelques conseils utiles. Tout comme Félicie l'ayant compris ainsi emboîta leurs pas afin de saisir l'opportunité qui se présenterait... Halte ! Faudrait pas que je dérive « hors sujet ». Et puis... Tant pis : tiens ! Le voici l'alibi m'interrompant là : je dois raconter l'histoire à Minette menant Alfred par le bout de la queue.

Il ne pourra donc pas me reprocher de garder pour mes abus personnels des frasques se jouant en marges de notre Indécise et des ses amants décisifs. Et peut-être aussi que (tout conte fait) cette démarche-ci, créant des liaisons intimes entre amies de Marinette, aura pour mérite de l'isoler un peu de leurs influences pour mieux libérer ses débauches avec les hommes ses amants...

Cependant, histoire de faire saliver un peu mon co-adjuteur, je ne peux retenir mon plaisir de lui dévoiler que Claude, expliqua à Josy, de la voix et des mains, de la langue et des doigts, comment Marinette se perdant en conjectures de désirs, se perdait aussi en conjonctures de jouissances. Car ce qu'ignorera toujours Marinette est que Claude a un amant de coeur qui est à la fois l'ami de cul de son mari et l'époux de Félicie qui est leur maîtresse. Et que, Claude présentant ce joli amalgame à Josy, celle-ci se plut à devenir leur amante conjointe. Je dis bien l'amante : leur maîtresse à tous restant Félicie.

Ah, s'il n'y avait eu le carcan de son sujet pour bonder mon imagination, je suis sûre que j'en aurais bandé d'avance, de ce qui se tramera dans ce « joli enchevêtrement que voilà ». Parviendrai-je à retenir mes doigts sur les boutons du clavier ; d'abord faire courir mes doigts sur le clavier, et après... Qui sait ? Je ne m'exclamerai pas comme certaines : — Dieu seul le sait ! — Parce que la seule chose que je sais de Dieu ; la seule chose que je sais pour l'avoir expérimentée très souvent, c'est que Dieu hésite tout le temps ; il hésite même depuis toute éternité ; il hésite entre le paradis et le néant ; il hésite entre l'enfer et le chaos... Puis Dieu hésite encore : — Vais-je encore engrosser Gaïa la Terre, ou vais-je me taper une vierge ? — Mais... Indécis, il se tape les deux... Et de l'une naissent les Titans, les abîmes et les vents, la pluie et les volcans... Et de l'autre... Un crucifix ! Et le plus étonnant reste que tout se massacre ne lui a pas suffit à Dieu. Non ! Puisqu'il y a toujours plus de connards sur terre qui se disent « fils de Dieu » : Fils de Dieu pour mieux asservir l'Homme... et avilir la Femme ! Alors Dieu ! Dis donc, le vrai indécis, n'est-ce pas toi ? Allez Dieu ! Vas mendier ailleurs : tu n'auras pas plus mon bon coeur que mon petit cul. Oui mon amour ; mon diable d'amour dieu des culs ! Tu le vois bien toi que je ne suis jamais « hors sujet » !

...

Plus tard dans la journée, Marinette arpentait la grande galerie du palais (aujourd'hui désignée « annexe de la Bibliothèque ») comme quelqu'un qui fait les cent pas dans les pas perdus d'un hall de gare, ou comme une éperdue à la recherche d'un amant perdu, ou comme une ingénue en quête de sa vertu égarée... Mais l'on voyait bien que Marinette n'était là, ni par hasard, ni en quête d'inspiration mais plutôt d'aspirations. Qui donc attendait-elle ? Et attendait-elle vraiment quelqu'un en particulier ? Et cette attente était-elle si importante ? Non ! Marinette espérait simplement croiser là une oreille connue qui aurait la charité de l'écouter raconter ses mignardises avec Alfred ; d'aucun la connaissant parlera de minauderies et simagrées. Moi, je dis plutôt : singeries et chichis. Oui ! En cet instant, Marinette est loin de l'état libertin que nous connaissons ; Marinette, loin des libertés à jouir des autres pour elle-même, loin de jouer d'elle pour le plaisir des autres ; loin de tous les états libertins courants des libertins de conscience aux libertins de moeurs ; Marinette loin, perdue dans ses pensées aux complexions et contextures combinatoires ; ses pensées telles qu'héritées de son « école de la pragmatique libérale propre au macrocosme politico-économique d'aujourd'hui » ; Marinette déambulant cherchait la méthode ad-hoc susceptible de donner à son récit l'amorçage dynamique propre à produire de l'intérêt chez ses auditrices : au moins de l'intérêt, ou de la convoitise, sinon de la concupiscence... Marinette en était là, de sa perdition, quand une main se posant soudainement sur son épaule la fit sursauter.

Votre sujet doit-être d'importance, chère Marinette : à voir votre concentration ... —

Affirma d'un ton mi-badin, mi-solennel la main posée sur l'épaule. Surprise, Marinette lui reprocha :

Vous pourriez user d'autres manières pour aborder les gens, mon cher Albert ... —

— Suis désolé : je n'avais nulle intention de vous effrayer. Veuillez m'excuser je vous prie. —

Je vous... — S'interrompit-elle en se jetant dans ses bras et en l'embrassant au bord des lèvres ;

un baiser qui se voulait aussi ostensible que chaleureux... Car, comme par hasard, la grande bringue de Félicie entrant dans la galerie et se dirigeant vers eux, sûrement pour pénétrer dans la bibliothèque, ne manquant pas de remarquer cette scène torride, se ferait un plaisir, sinon un devoir, d'aller, dès que possible, se précipiter dans les bureaux de ses autres collègues la leur rapporter. Un frisson parcourut Marinette entière ; un frisson qu'Alfred ressentit si bien que, ses bras enserrant la taille de Marinette il répondit fougueusement au baiser. Marinette en était sûre : — Elle vont pas me lâcher ! — ; Marinette jubilait : — Je vais les faire baver ! — Toutefois, dès qu'elle vit Félicie sortie de la galerie, Marinette de ses deux mains sur les épaules d'Alfred le repoussa assez sèchement en disant sur un ton quasi offusqué : — Voyons Albert voyons je vous en prie ! —

Ce qui, le surprit tant qu'en la relâchant aussi sec il lui répondit : — C'est vous qui voyez ! —

Et, sans rien ajouter, surtout sans rectifier son prénom, il tourna les talons laissant Marinette figée comme une statue au milieu de l'allée. Elle leva un bras, sautilla deux fois dans le dos d'Alfred comme pour le héler mais sa bouche resta muette. Et Alfred disparut.

Ah ! Mais quelle conne je fais, putain ! — S'insulta-t-elle en se précipitant sur les pas d'Alfred.

Cependant, parvenue au bout de la galerie, elle dut se rendre à l'évidence : « son Albert » s'était volatilisé au hasard de l'immensité du palais du Luxembourg. Marinette, désabusée et renfrognée, décida d'aller par défaut s'envoyer un thé à la civette du palais...
Allez, mon amour, dis-moi qui y était, là comme par hasard ?

Alfred ? Oui, Alfred assit seul au comptoir à déguster son coca habituel... Mais aussi les quatre amies qui papotaient attablées. Et alors ? Ohlala, la tête à Marinette... Tout un orchestre de gros KA l'envahit faisant rouler ses yeux exorbités d'Alfred à la table ronde où elle vit les quatre têtes se rapprocher comme pour un conciliabule secret. Marinette n'arrivant plus à réfléchir sentait ses jambes trembler autant que sa raison chanceler. Un instant elle crut même vaciller là connement à deux pas, dans le dos d'Alfred... Rassemblant l'once de force et de lucidité mêlées elle parvint à agripper la barre du comptoir de sa main gauche à deux doigts de la main d'Alfred. Celui-ci, d'abord surpris, levant les yeux, voyant la pâleur du visage à sa droite éteint, craignant de le voir choir à ses pieds, saisi de compassion, il enserra vivement ses bras autour de la taille de Marinette qui s'y abandonna sans retenue ni aucune autre réaction.

Ça Va ? — S'inquiéta sobrement Alfred

— Oui ! Ça va mieux ! — Rassura Marinette. Ajoutant aussitôt : Je vous demande pardon ! —

Sans qu'il lui en coûtât. Et cette absence de regret de s'être ainsi offerte en pâture à Alfred comme à la raillerie des ses amies la remit immédiatement d'aplomb.

Je vous demande pardon ? — S'étonna Alfred

Pour tout à l'heure, dans la galerie, mon attirance soudaine pour vous m'a paniquée

Je l'ai parfaitement compris ! — Mentit par facilité Alfred : il ne pouvait sensément pas avouer qu'il n'avait rien compris de l'attitude de Marinette. Et pour cause, n'est-ce pas ?

Voyez-vous, là-bas, si l'on nous avait vu, ça aurait pu choquer certaines personnes qui... —

— Qui pourraient jaser... — L'interrompit-il. Complétant aussitôt en désignant du nez la table ronde : Surtout la grande bringue là bas : elle a la langue bien pendue !

Je sais, je sais... ! — Admit-elle

Remarquez, moi, je m'en fous : on pourrait me médire tout son saoul que ça n'aurait pas plus d'incidence sur ma professionnelle que sur vie privée. — Se découvrit-il sans pudeur ni vergogne :  Mais, peut-être... Que pour vous... — Chercha-t-il à discerner.

Vous savez, en dehors du Palais... Je me moque bien de ce qu'on peut dire à mon sujet : je suis une femme libre ! — Finauda-t-elle...

Marinette bras ballants était restée enlacée par Alfred, yeux dans les yeux. Réalisant soudain tout le parti de la preuve qu'elle avait à gagner sans même avoir plus besoin de rien raconter à ses collègues attablées, de ses bras elle enserra le cou d'Alfred et lui roula une pelle à laquelle il répondit sans coup férir. On entendit quelques gloussements et piaillements monter de la table ronde qui ne semblaient pas parvenir aux oreilles du couple tout accaparé à échanger leur salive en d'autre activité interdisant de parler. Bref !

Les filles se levèrent, passèrent à la caisse et quittèrent la buvette en jacassant à qui mieux-mieux.

Ah, Ah ! Ne t'y trompes pas mon cochon d'amour : je n'ai pas retourné mon zizi version machiste. Cette perception de l'image, c'est les « fricadoux » qui l'on perçue : pas moi. Car, en fait, les quatre complices n'avaient pas d'autre intérêt que de mettre au point le scénario de leurs prochaines folies culières.

Humm ! Délicieux... Il me pardonnera ! — Dit Marinette en reprenant son souffle

Qui ça ? — Demanda niaisement Alfred.

Jean-Joseph, mon ami — Sourit gaiement Marinette, toute fière de son effet produit sur Alfred.

Ah, vous avez un ami ? — Se démonta-t-il

Oui, un ami... Mais je suis une femme libre : totalement libre. Et je n'ai pas pour habitude de me reprocher mes élans de désirs, vous savez ! — Précisa-t-elle Joyeuse et véhémente.

Je vous crois volontiers et ça ne me gêne pas... — Sourit-il. Et elle aussi. Il embrassa son sourire... Et les voilà qu'ils repartaient à bisser leur langage baveux ?

Voyez-vous, je n'suis pas jaloux : pas du tout — Parodia-t-il sans fausse note dès qu'il eurent besoin, l'un et l'autre, de reprendre une bouffée du carbone ambiant...

Vous boirez bien quelque chose pour respirer un peu ? — Plaisanta-t-il.

Oh voui ! Je prendrais bien une petite coupe, tiens ! Pas toi ? —

Si, si ! Il faut bien ça pour désaltérer une si désirable passionaria !

Après cinq ou six coupes ; après que les bulles aient commencé à produire quelques effets pétillants libérant quelques doigts de gaité, Albert guilleret demanda à Marinette :

T'es libre ce soir, on dîne ?

Volontiers, très volontiers. Attends ! — Accepta-t-elle en sortant de son sac à main (non sans peine), son téléphone portable [Si je ne n'avais pas noté cette parenthèse ici tu te serais moqué de moi, n'est-ce pas mon amour vache], elle lança ce message clair : Oui ! C'est moi ! M'attends pas ce soir : je rentre tard. Bonne soirée mon amour, je t'expliquerai. Puis, jetant son portable au fond du puits à main, se tournant vers Alfred, lui enserrant de nouveau le cou de ses mains libres pour un nouveau cycle à mains, elle lui chuchota lèvres à lèvres : Voilà, mon amour : ce soir, je suis toute à toi.

       — ....
Que nenni mon tendre amour ! Je ne te ferai pas bander à te raconter leur folle soirée... D'autant qu'il ne s'y passa rien de torride ; rien de suffisant pour faire bander le moins satyre des hommes ; rien d'autres que quelques flirts entre deux bouchées. Eh oui, « ma chose », c'est bien toi qui m'a refilé ce foutu cahier des charges à respecter, non ? Alors, tu sais très bien qu'entre ton Alfred et ma Marinette, rien ne s'est réellement concrétisé avant ce premier soir de cinéma où, selon ce qu'Alfred raconta à son ami Fred, le film déprima tant Marinette qu'elle n'eut de soulagement qu'après avoir baisé avec Alfred, oui ?

Eh bien Voilà ! Ce soir, Marinette se plût à se raconter à Alfred ; elle se plût à raconter quelques aventures ; elle se plût à justifier son statut libertin : elle se plût à s'affirmer « incapable de refuser d'assouvir ses désirs » ; « avide de libérer ses plaisirs », avouant toutefois que jusqu'à présent elle n'avait pas encore eu le courage de conserver longtemps deux amants conjoints, ajoutant aussitôt :

C'est drôle, jusqu'à aujourd'hui, je ne sais pas dire pourquoi, c'est toujours mon dernier coup de foudre qui « gagne » ma préférence.

       — Rassures-toi ! Je ne suis pas du tout jaloux... Et puis, j'adore les femmes libres. Et davantage celles qui assument leur liberté ; celles qui avouent refuser de brimer leurs désirs et leurs plaisirs. — Crut utile de préciser Alfred ; Alfred qui croyait que cette précision de non jalousie ne pouvait être qu'un gage supplémentaire pour réussir la liaison qu'il espérait avec Marinette. Car, comme nous le savons tous, mais comme elle l'ignore (elle), aux propos tenus plus avant dans la soirée par Alfred, Marinette aura clairement compris qu'il est « libre comme le vent » ; qu'il n'est présentement tenu par aucun engagement sentimental. Encore moins lié maritalement. Somme toute (surtout côté addition, faute d'être encore parvenu à une quelconque addiction), ils passèrent une soirée fort agréable, à se raconter l'un à l'autre, à se confier leurs « plaisirs respectifs » et même à s'avouer quelques-un de leurs fantasmes (faute de vécus assez croustillants). Ainsi, lorsqu'ils se quittèrent, ils se promirent, l'un pour l'autre et inversement, de se procurer des « bons temps partagés, brûlants et raides. » que, peut-être vous narrerais-je lors d'un prochain épisode... Car je vous connais bien, vous tous : il n'y a que ce qui émoustille qui est capable de satisfaire votre sauvage lubricité de libertins amoraux. Remarquez, j'avoue : MOI AUSSI !

Je sais mon amour ! Et c'est volontaire ! Le quatrième épisode sera « de temps féminin » que tu le veuilles ou pas. Comment ? Tu me fais rire, tiens, avec ton empressement « masculin ». Pourtant, à ton âge, tu n'ignores pas que nous autres femmes jouissons plus à atteindre notre plaisir jusqu'à l'extrême supplice du temps retenu où explose notre orgasme, non ? Et toi, tu es déjà là, à vouloir éjaculer, selon votre maladive précocité masculine ; déjà là à vouloir éjaculer ton épilogue vengeur ! Voyons ! Retiens-toi un peu, tout de même ! Non ? Tant pis : branle-toi en attendant. Tiens ! Je te regarde même ; je te regarde avec grand plaisir et j'aspire même, à ce que ça m'inspire : Tu vois, combien je t'aime, mon amour !

* * * * *

Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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Samedi 7 février 6 07 /02 /Fév 11:00
 
  • Je me suis dit… —

Marinette et quatre collègues venaient de s'assembler autour d'une tasse de thé à la buvette de l'assemblée. Dès que la serveuse eut tourné les talons l'une d'elle demanda :

Alors ? Racontes ! T'en es où avec ton Alfred. —

A la fin de la matinée, après l'avoir épié trois heures, je me suis dit : « Marinette, celui-là, il sera parfait pour toi. Tu le frôles un peu, Tu lui fais ton plus beau sourire, au besoin tu fais tomber ton dossier et tu te précipites pour le ramasser, histoire qu'il est l'oeil sur ton pigeonnier et hop ! tu l'auras embobiné ». —

Ah bon ! Mais je croyais que tu l'avais déjà... —

Voyons Josy ! J'aime séduire et emballer, mais je vais quand même pas faire la folie de me jeter de suite sur lui sans avoir attiré un minimum son attention ! Ce serait du suicide ! —

C'est que... Mardi dernier, il m'avait semblé que... —

Un peu, peut-être... Nos regards se sont croisés, je lui ai souri, il a répondu à mon sourire... Mais vois-tu, son sourire n'était alors que pure politesse... —

Peut-être. Pourtant il m'avait semblé que tu avais pris la parole pour qu'il te regarde, non ? Elle était sans grande importance ta question, non ? —

En quelque sorte. Pour qu'il me regarde, oui, et qu'il est envie de me regarder encore. —

Comment ça ?T'as rien fait de spécial ! —

Ecoutes Josy ! T'as beaucoup de choses à apprendre sur les hommes... Et puis en fait, tu es trop timide : un peu coincée plutôt. Surtout, t'es fringuée comme une comptable du ministère des finances et tu ne sais rien faire de ce qui est bien pour qu'on te remarque. Je vais te prendre en main Josy. Tu verras qu'après, tu n'auras plus à me poser ce genre de question. D'abord, est-ce que tu baises ! —

C'est-à-dire que... Je connais personne ici : mon sénateur m'a déballée ici avec ses bagages, il m'a installée dans la chambre de bonne de son appart' et puis, c'est tout. —

Vraiment, c'est tout ?Jamais, il ne t'as fait d'autre proposition... —

Pourquoi ? Le tiens, oui... —

Non voyons : c'est un cathorigide. D'ailleurs, je crois qu'il ne vaudrait mieux pas qu'il apprenne que je suis libertine... —

Pourtant, ton sénateur, lui, il te laisse t'habiller sexy... Lui. —

Le tiens, non ? —

Non ! Il m'interdit même les pantalons moulants ou les jupes aux genoux —

Ecoutes ! J'ai expliqué à mon patron qu'il fallait vivre avec son temps. Et comme aujourd'hui, le temps est aux apparences ; aux apparences qui attirent les regards ; aux apparences qui rendent même les regards insistants, je lui ai montré que c'est parce qu'on me regarde qu'on m'écoute. —

Tu crois ? —

Absolument ! Et d'ailleurs... —

Oh les filles ! Vous parlerez boulot une autre fois. Revergeons sur l'Alfred — Interrompit Sophie.

Entre-nous, Sophie est le fruit d'un savant métissage. C'est une fille mince et assez grande. De dos, sa taille fine accentue le galbe de ses jolies fesses. De face, son ventre plat donne à ses seins une arrogance à faire chavirer. Tout comme sa voix chaude et grave, dont certains, usant d'un doux euphémisme, disent d'elle, qu'elle a : « un drôle de genre », parce qu'il n'osent pas dire : « c'est une trans ». Et que cette seule mais « abominable » idée les fait bander. Pourtant, je vous assure messieurs : Sophie est une vraie femme. Et, pour vous, mesdames, désolée, Sophie est une femme qui n'aime que la queue. Pour autant, Sophie ne joue jamais en concurrence avec Marinette. Et c'est mieux pour elle, car Marinette, malgré tous ses artifices, n'arrive pas à la malléole de Sophie, assistance d'un sénateur « rural mais noir » dont tout le monde sait qu'il est son amant. Et que, par conséquent, personne n'ose ici importuner. Ailleurs ? Elle calme vite ceux qui tentent de...

Je n'aime que de la bonne grosse queue de black ! — Mime-t-elle « la grosse »

...

Donc, Marinette toute heureuse de l'opportunité offerte de parler d'elle, reprit le cours de ses fantasmes :

Je me plantai près de la porte et ouvrai mon dossier. Jouant à celle qui voulait vérifier un détail, je le laissai tomber à ses pieds au moment précis où il arrivait devant moi. Et comme je l'avais imaginé plus tôt, je me précipitai pour ramasser aussi maladroitement que possible, les feuilles éparpillées, tendant les bras pour échancrer au mieux mon corsage. Puis levant les yeux vers lui, je jouai la grande scène du désarroi et de désolation du monde, vous savez... C'est bon ! On la connaît ! Et comme d'habitude, le charitable se sera accroupi face à toi. Et comme d'habitude, tu auras remonté ta jupe pour qu'il remarque ton entrechat. Comme d'habitude. C'est pas ça qui nous intéresse Marinette : ça y est, ta baisé avec lui ou pas encore ! — Ironisa Sophie : On a pas l'après-midi entier. Tiens, mon thé est déjà froid. — Ajouta-t-elle en reposant sa tasse.

Euh... Non, pas encore ! — Avoua-t-elle d'une petite voix — Mais c'est en bonne voie !

Alors à demain ! — Leva immédiatement Sophie. Et leur faisant un petit signe de la main elle s'éloigna lentement offrant à tous la vue de sa proue chaloupée.

Les quatre autres attachées restaient assises là, muettes et décontenancées, surtout Marinette qui, tout comme le hurdler fauché dans sa course par la troisième haie s'étale sur la piste voit son principal concurrent vaincre. Marinette considère Sophie : parfois comme exemple elle l'envie, parfois comme concurrente elle la jalouse. Parce que Marinette ne peut pas croire qu'une fille aussi belle qu'intelligente se contente d'un amant unique. Parce que Marinette croyant qu'être libertine c'est être volage, ne peut envisager d'autre relation qu'adultérine. Elle est de ces personnes qui se revendiquant « libres » se rendent esclaves de « lieux communs », sinon de « préjugés » ; de ces personnes qui trop souvent confondent les valeurs faute de vouloir les opposer aux valeurs « bien pensantes » de nos sociétés policées, par les valeurs judéo-chrétiennes notamment. Marinette est de ces « libertines » qui, revendiquant leur féminisme comme liberté absolue, rejettent le « plaisir » sous prétexte qu'il serait à partager avec les « bas instincts machistes ». Bref ! Faute d'avoir trop peu lu Simone de Beauvoir, Marinette n'aura retenu que : « la féministe disposant d'elle-même jouit des mêmes libertés à séduire et collectionner des amants que le machiste à dénombrer ses maîtresses » : pour elle, le libertinage ne peut être question de complicité, de partages. Encore moins d'amour. Ainsi elle ne peut comprendre Sophie ; Sophie, attachée du sénateur jusque dans leurs plaisirs partagés libertins en diable, assouvissant leurs désirs et fantasmes en couples, trios, quintettes, sextuor... Sinon orchestre de chambre. Au demeurant Sophie n'affiche rien de ces débordements « extra conventionnels ». Son sénateur encore moins. Et pourtant ! Leur entourage ne les en soupçonnant pas moins d'être (au moins) amants, ne se prive pas de « les montrer du doigts »... Mais c'est par jalousie principalement ; par cette jalousie qui tenaille tous les envieux qui n'ont pas les couilles d'assumer leurs désirs, de braver les « idées reçues »... De faire évoluer les Libertés. Mais « notre couple » attachée – sénateur, (Sophie - Jules-César M. (Tel est son prénom, au sénateur)) n'en a cure de tous ces tortillages de fions : il n'en a cure depuis qu'il a renoncé à se battre (quasi seul) à défendre les Libertés

...

Après que Sophie eut disparu au hasard d'une porte, Josy osa rompre le silence :

Dis-moi ! Qu'est-ce qu'il t'a dit !

Quoi ? — Se surprit Marinette.

Qu'est-ce qu'il t'a dit Alfred... Quand il t'a aidée à ramasser tes feuilles ? —

Des conneries, juste les conneries habituelles : « Permettez que je vous aide » —

Rien d'autre ? Mais comment peux-tu être certaine de l'avoir séduit alors ?

Ecoutes Josy ! Elle a raison Sylvie : vraiment, la seule chose qui compte est que je le mette dans mon lit ! —

Oui ! Mais... Dis-moi ! Et Jean-Joseph ?— Sembla s'inquiéter Josy.

Quoi, Jean-Joseph ? — S'irrita Marinette — Comme avec les autres : Jean-Joseph, je le jetterai aussi quand je serais sûre de bien tenir Alfred. Pourquoi m'embarrasser, eh ! —

Josy posant les coudes sur la table joignant ses mains devant sa bouche comme pour une prière, se tut...

Tu n'as jamais envisagé de garder deux amants en même temps.

Cette affirmation de Claude, quinquagénaire que l'on ne pouvait juger que «bien sous tous rapports » sembla surprendre Marinette : Claude ne l'avait jamais habituée à donner son avis sur pareil sujet.

Euh...  Non, jamais au-delà d'un mois. Juste histoire de les mettre un peu en concurrence, un peu sous pression. Et puis, comme le précédent n'insiste jamais pour rester... —

Alors tu ne sais peut-être pas de quoi tu te prives ! —

Visiblement, Marinette semblait médusée. C'est vrai qu'elle n'avait jamais envisagé de maintenir des relations conjointes avec deux amants... Bien moins encore de baiser avec ses deux amants ensembles. D'ailleurs, Marinette n'avait jamais pratiqué l'amour en trio, ni en couples. Même en clubs où elle allait s'afficher au bras de chaque nouvel amant, jamais elle ne s'était dévergondée dans les salons.

Comment sais-tu, toi, de quoi je me prives ! — Fanfaronna-t-elle à l'adresse de Claude

— J'affirme seulement, moi, que tant qu'on a pas tout goûté, on ne sait pas ce qu'on déteste : autrement dit, par défaut, l'être humain qui se revendique sans tabou est censé tout aimer. — Expliqua Claude.

Pourquoi ? Avec ton mari, et tes deux enfants... que tu dis adorer plus que tout, moi, je te vois pas avec deux amants : tu sais pas de quoi tu parles. —

Tu es jeune Marinette, tu es bien jeune ! — Se contenta de sourire Claude — Bon, allez va, j'y vais : à demain. —

Claude quitta la table, suivie de Josy. Et de Félicie aussi ; Félicie, grande brune émaciée au regard froid, ou vide, qu'un tailleur gris perle rendait encore plus sèche et sans âge. Cependant, Félicie était considérée par ses collègues, attachées et attachés, comme une « maîtresse femme »...

Marinette restait là, assise, ou plus sûrement « collée », tant elle avait du mal à avaler toutes les couleuvres que ses collègues lui avaient jeté dessus... Et alors qu'elle hésitait, à savoir si un second thé l'aiderait, Alfred s'approchant de sa table lui servit cette banalité coutumière :

Bonjour ! Vous êtes seule ? — Et prenant le dossier d'une chaise vide, il ajouta : — Vous permettez... que je vous offre un verre ? Et il s'assit sans attendre de réponse. Marinette manquant de désapprouver le sans-gêne d'Alfred, faillit le rembarrer. Mais se ressaisissant elle dit :

Je vous en prie, mon cher... Je reprendrais bien un thé... — Pensant que, tout compte fait, pour peu que la chance lui sourit, un peu... Elle trouverait vite l'opportunité de raconter à ces chattes pincées de quelle bite elle se chauffait.

Je vous fais livrer ça de suite ! — Sourit Alfred en levant la main en direction du bar. La serveuse dans sa livrée de soubrette de palais accourut sur la pointe des pieds, telle une gazelle.

Vous prendrez bien une petite coupe plutôt qu'un thé, non ? — Demanda Alfred.

Ah oui, tiens, une petite coupe : je ne dis pas non ! — Approuva Marinette sans dire « oui ».

Deux coupes, je vous prie ! — Confirma-t-il à la serveuse.

Quelle aura été la teneur de leurs discussions entre deux gorgées de bulles ?

Qu'importe n'est-ce pas ?

Je vous dirai simplement que deux autres coupes succédèrent aux premières. Puis, deux autres encore...

Et, qu'enfin, ensemble, ils décidèrent de dîner, là, sous les auspices de la République, sous les fresques, rosaces et lambris du restaurant parlementaire du palais du Luxembourg.

Tout ça est bien, en fait, car de cette faim en cette fin, nous trouverons certainement des enchaînements croustillants.

* * * * *




En mars, on a commencé… —

Reprit Alfred dès que le serveur eut déposé le verre et tourné les talons.

–  A coucher ? — Ré – introduisit Fred sans délai.
Non. — Modéra Alfred — On déjeunait... Elle posa sa main sur la mienne. Surpris, je frémis. Elle sourit. Au café elle dit : « Il fait beau, j'irais bien promener ! ». Je avec lesquels ça ne marcha pas. — Allégua-t-il avant d’ajouter, un rien badin :  Elle dis « oui ». Nous marchâmes un peu. Sur un banc dissimulé elle s'assit en disant : « On s'assied ? ». Et… —
— Vous avez flirté… —
Planta Fred.

— Elle parla de son mec. — Se déroba Alfred — Et puis, elle parla des sept ou huit, avant lui, Elle en avait dit qu'ils étaient égoïstes, ou toujours pressés ... ou pas assez tendre ou pas assez sensuels... De l'un deux elle précisa même qu'Il avait un très gros sexe mais qu'il n'était jamais vraiment dur. Et que ça lui faisait un drôle d'effet, comme s'il s’enroulait au lieu de s'enfiler. Que c'était désagréable. Et qu'il déchargeait vite. Et qu'elle l'avait jeté au bout de trois mois. Même si c'était dommage car il était très sympa et vraiment serviable. » —
— Et t'as écouté ça sans broncher ? – Enfonça Fred.
— Oui, pourquoi ? — Se crispa Alfred.
— Pour rien, pour rien, vas-y, continues. — Jouit Fred.
—Revenant à celui du moment, Jean-Joseph, qu'il s’appelait, Elle en traça un portrait affectueux qui faisait de lui le « type parfait ». Elle me raconta en frissonnant un peu qu'avec lui, elle découvrit le vrai plaisir ; qu'elle apprit à dominer ses tabous, à jouir de la sodomie, et aussi, à faire l'amour en club, et même qu'elle avait appris à aimer le doigté et la langue de certaines femmes. Et encore que de voir un autre couple et parfois plus, jouir à côté de soi, c'était géant... Elle en avait parlé avec émotions, joues roses, mains tremblantes… Et, à l'observer attentivement, ses frissons ne semblaient pas surfaits… —
— Ah, tu l'observais ! Je comprends. — Plaisanta Fred : ça se voyait.
— Quoi ? Quoi ! — S’étonna Alfred.
— Rien, rien, continues. — Sourit Fred : Ironique, ça se devinait. 
— Je me demandais pourquoi elle me parlait de ça puisque, ma foi... En fait, ce n’est que quelques semaines plus tard que j'ai compris. Quand elle a dit : « Tu vois, ce qui me chagrine, c'est qu'à cause de son nouveau boulot, il s'absente souvent deux ou trois jours pour aller en province. » —
— Oui, oui ; là, c'était limpide ! Et alors ? — S’impatienta Fred.
— Attends, attends ! — Temporisa Alfred en faisant claquer sa langue dans l’écume de son palais.
— S'il salive c'est que ça va croustiller. — Me persuadai-je… Il ne pouvait en être autrement.

Je me suis dit…

— je vais enfin pouvoir agrémenter la platitude de mes soirées. —

(En fait, ce qu’Alfred se disait, désacralisait son fantasme de toujours).
— Comment ? Jamais avant t'as trouvé à furer ? Ici ? Tu voudrais que j’avale ça, que la semaine entière, tu rêvais du Week-end à Bernadette ? — S’éberlua Fred : il ne parvenait pas à y croire !
— Oui ! Pourquoi toi… — Alfred voulut digresser mais Fred l'interrompit net :
— En dix ans, jamais ? —
— En dix ans ? — Fred décompta quelques... trois doigts : — Une… Deux… Trois... Trois. – Confirma-t-il : — Des Provinciales d'un soir ; des provinciales en goguette... —
— Ah oui, je vois ! — Là, il se moquait franchement l’ami Fred.
— Tu vois ? Quoi ! — Demanda Alfred. En fait, c’est lui qui voulait savoir... ce que son ami voyait !
— T'as avoué à Minette que seul toute la semaine… Si elle se sentait seule, tu pourrais meubler... Et elle t'a ouvert ses cuisses, ses soirs de solitude. — S’expliqua Fred.
— Tu raccourcis... Heu... Mais au final… C'est un peu ça. – Confirma Alfred.
— Et pour te montrer comme elle est libertine, elle t'a mené par le bout de la queue dans un de ces clubs libertins où, comme un novice, t'as raqué avec ta carte bleue. Et Bernadette, découvrant le relevé... — « Extra élucida » Fred.
— T'as un train à prendre à vouloir conclure si banalement ? — Ne contredit pas Alfred.
Ton aventure est tellement standard… — Hocha le « blasé » Fred.
— C'est faux : je me suis jamais laissé prendre aux pièges de la carte bleue ! — Jubila Alfred.
— Qu’importe la couleur des cartes pour un bleu ! – Subtil usa Fred.
— Bon ! D’accord ! Toi, tu n'aimes que le croustillant ! —
— Pas forcément ! Mais là, je me priverai volontiers des préliminaires ! — Admit nettement Fred.
— Comme tu veux ! Donc, la première fois s'est passé chez moi après le cinéma… Elle m’avait dit : « Ce film m'a déprimée. J'ai pas la frite à me retrouver seule chez moi ».  Et ça c'est accommodé aux petits oignons. Après, sous la douche, savonnant le porte-drapeaux au garde-à-vous, elle avait minaudé : « c'était bon ! Si tu aimes, on recommencera d'autres fois ». Et de quelquefois en maintes fois, c'est devenu presque toutes les fois. Surtout qu'un soir, après m'avoir présenté son Jean-Joseph, elle nous a fait grimper tous les deux... En double et en sandwich de Face et Pile... Quelques temps après, elle me proposait de laisser un nécessaire chez elle :  « T'es ici aussi chez toi », me dit-elle … — Racontait clairement Alfred…
— Tu dis bien que ce n'était pas chez le Jean-Jo… — Demanda perfidement Fred.
— Oui. — Accepta simplement Alfred.
— Donc comme toi, lui aussi ne faisait que passer... — Appuya Fred.
— Oui ! Mais je l'ai seulement compris six mois plus tard. — Compléta-t-il.
— Comment ça ? — S’étonna Fred comme quelqu’un qui a perdu un fil.
— Quand je n'ai plus vu les affaires dans la salle de bain. — « Recousut » Alfred.
— D’accord ! — Répliqua Fred, visiblement satisfait de l’opération.
— J’ai demandé de ses nouvelles, pensant à un déplacement plus long que d'habitude. Elle est restée dans le vague, avançant des généralités comme quoi, il l'a « collait » trop, ou qu'il était trop bordélique... Et encore, qu'elle n'avait plus envie de partouzer. Concluant : « Et puis,  je suis heureuse avec toi seul »… Me souvenant qu'ils furent nombreux avant nous, je m'interrogeai. Alors, au débotté je contactai Jean-Joseph discrètement... Il accepta une entrevue en me proposant de prendre un verre au bilboquet. Après le second wisky et entre deux silences jazzies, il me conta leur liaison... Je te le donne en mille. — Poursuivait Alfred.
— Elle l'a dragué, ils ont baisé, de plus en plus souvent jusqu'à ce qu'il chasse le précédent. — Ricana Fred.
— Mouche ! — Buzza Alfred, sûrement pour ne pas dire Tsé-tsé, Mais le pire ... — Voulut-il raconter… Mais Fred, pressentant les fruits de cette « expérience à jules », le cloua à la planche du naturaliste :
— Il a quitté sa meuf avec qui il était bien mais sans excès, pour elle s'affichant nympho ! —
— Toi alors ! — Se médusa l’Alfred ;

Plutôt venait-il d’être fasciné, irradié et mystifié, par l'extra lucidité de Fred ; Fred qui haussait les épaules de cet air blasé de celui qui se félicite en pensant : « On me l'a fait pas à moi », ou comme quelqu’un que l'histoire commence à gonfler. A moins que le gaz à coke le poussant à roter, cette attitude l’ait contenu... Mais Alfred ne s’en troubla nullement… Et même (je le croyais fermement), il semblait bien que, dès lors, plus rien ne pourrait freiner les envolées lyriques (ou fantasmatiques) d'Alfred, duquel j'entendis que :  Jean-Joseph m'apprit que…

C'est-à-dire que... Percevant aussi nettement que son ami Fred, les paroles d'Alfred rapportant le portrait acide de « Marinette selon J.J. ». Et constatant le vrai plaisir d'Alfred à le raconter, je décidai de savourer, ralentissant la dégustation de ma rousse pour me délecter de son récit. Où j'appris que, depuis six mois que Marinette et Jean-Joseph baisaient assidûment, il rentrait encore chez lui, après ; où j'appris que peu de temps après que le précédent eût disparu, il la trouva en larmes « prête à se flinguer. », lui aurait-elle dit. Il voulut la consoler, demanda s'il pouvait l'aider. Entre deux spasmes propres à émouvoir les plus inflexibles, elle lui dit que c'était trop tard, l'autre l'avait déjà foutue sur la paille…
« Mais, ce n’est rien : une bagatelle, je m’en remettrai… » Aurait-elle sangloté… Ainsi, elle l'apitoya tant que le « Jules Joseph » se sentit obligé de l'aider. Et imagines bien sa bagatelle : elle l'estimait à vingt mille balles. Une paille ! Or, il paraît, qu'à peine Jean-Joseph était-il parvenu à faire admettre à sa femme le trou de ce prêt comme une opportunité financière avec son associé... qu'un soir, Marinette appela chez lui. Mais s'il ne savait pas comment elle avait obtenu le numéro sur liste rouge de son appartement, il avait remarqué la grimace de sa femme. Il avait su biaiser, cinq ou six fois encore, avant que sa femme finisse par le faire surprendre en flagrant délire avec l'autre minette. Elle exigea alors qu'ils divorcent. Trois mois plus tard, Marinette lui annonçait leur rupture en lui montrant la porte et en lui conseillant de la quitter gentiment... Et, imagines mieux encore mon intérêt grandissant pour la rousse Marinette, lorsque j'entends dire par Alfred que Jean-Joseph lui jura que jamais cette dernière ne daigna lui reparler de sa dette…

          — T'as eu les chocottes ? — S’enquit Fred sur le ton de la curiosité. 
          —  Oui ! — Avoua Alfred en soulignant : — Je n’aurais même pas pu sortir cent balles ! —

Et d'ajouter que le soir même de leur entretien, il décida de rompre avec Marinette...
En guise de réponse, elle lui aurait servi une crise de larmes comme il n’en ai jamais vu. Mais il resta inflexible et partit.
Alors, Marinette appela Bernadette et lui avoua... Et lui prouva même, qu’elle était la maîtresse d'Alfred… Aujourd'hui, là, à l'instant où il racontait son aventure à Fred, il avouait ignorer encore comment elle réussit à obtenir le numéro de téléphone familial. Penses donc ! Jamais Alfred ne lui avait avoué qu'il était marié. Encore moins qu'il avait aussi une adresse en province. Mais ce qu'il comprit immédiatement, c’est que Bernadette avait préféré accepter tout ce que lui aurait raconté Marinette, y compris certainement quelques exagérations, plutôt que les repentirs d'Alfred.

Et, maintenant… — Dit Fred anticipant les conclusions de la seule issue qu’il estimait possible.
Je me suis vengé ! — Coupa placidement et fièrement Alfred.
Tiens donc ! — Dit Fred visiblement déconcerté.
Patience ! Je te raconterai — Répondit calmement Alfred.

Et comme quelqu’un qui a encore beaucoup à raconter et qui ne doute pas de l’effet qu’il produira, il reprit bruyamment sa respiration (un soufflet de forge) :

Patience ! Bissa-t-il. Inspirant un flux d'air comme dans un sifflement pyrotechnique il poursuivit :  Bernadette m'attendait à la gare, fringante... —

De fait, il avait été fort étonné de la voir là, elle qui ne conduisait pas ; elle qui aimait peu sortir ; elle qui, languissant la semaine entière aspirait au retour du conseiller... Là, il brodait l'Alfred : n'en doutons pas...

Dès qu'il eut posé un pied à quai elle lui tendit ses lèvres, et les lui déroba aussitôt en lui demandant :

T’as rien à dire ? —
Tu es splendide ! — Souffla-t-il

De fait, Alfred fut époustouflé par les charmes relevés de Bernadette. Et, comme si c'eût été la première fois qu'il la... Vit dressé de désir, yeux éperdus, sans voix, il la lorgna avec convoitise. Mais Bernadette, petit sourire de vermillon brillant aux lèvres charnelles acheva de le faire tomber sur son cul :

Alors, je t'écoute : tu n'as rien d'important à me dire ? —

Alfred ou « l'époux soufflé » visiblement ne comprenant pas la question de sa femme, resta figé... Du crâne jusqu'au cul. Et ses yeux virèrent vers l'absence.

—  Alors ? — Insista-t-elle.
—  Qu'est-ce qu'on fête ? Bourdonna-t-il niaisement
Notre divorce. Sourit-elle. Simplement déboutonnant son manteau dévoilant un corsage pigeonnant et flatteur, une robe fendue exhibant un porte-jarretelles carmin... Sans se départir de son sourire enjôleur, dont Alfred fut immédiatement certain qu'il sera destiné à un autre, Bernadette lui raconta, fidèlement et en détails, sa conversation téléphonique avec Marinette ; conversation dont nous ne serons rien. Et en l'espèce, considérons que ça n'a aucune importance pour « notre » suite.
—  C'était loin de ce que j'avais imaginé ! — S'exclama Alfred à l'attention de son ami Fred.
—  Et, peut-on savoir ce que t'avais imaginé ? — Appuya la curiosité de Fred.
—  J'avais cru qu'elle allait m'avouer un amant. —
Un amant ? Bon, et alors ? Un amant, c'est pas un drame : on divorce pas juste pour un amant... —
Un amant, un amant : une liaison, si tu préfères. —
—  Non voyons, j'ai pas de préférence... —

Je craignis un instant que le sournois dialogue de sourds tapant à la porte de leur discussion, fît capoter l'histoire à Minette. Heureusement, Fred consentit à préciser son opinion en matière de liaisons extras. Somme toute, pour tout libéral tel que moi, elle apparaissait aussi simple que cohérente. En deux mots : la fidélité du coeur prévaut sur la fidélité du con (ou du cul, si t'es sodomite) ; la jalousie est un vilain défaut qui rend les êtres libres esclaves d'eux-mêmes. Bref ! Ne philosophons pas sur la question, je vous prie...

Non Fred ! Ce n'est pas ça Fred ! Qu'elle ait eu un amant ne m'aurait pas gêné. J'aurais bien pu m'en accommoder, voire, m'en satisfaire. Parce que, vois-tu, avec Marinette, j'ai trouvé beaucoup d'intérêt à entretenir une liaison : au moins pour soigner mon stress et ma solitude. Remarques bien : je ne parle pas que de plaisirs. Ni d'affection... — Commençait-il à s'empêtrer, sinon à se méprendre, l'Alfred.
Ecoutes ! A chacun ses opinions. Pour moi, une liaison, c'est juste pour le cul. Et elle ne pourrait-être question de sentiments. Ensuite, je m'interdis de la cacher. Et j'admets la réciproque de mon amie : je l'encourage même ; je l'incite à ne pas réprimer ses envies et ses désirs ; je la prie de me faire partager ses émotions et ses jouissances : je l'invite à me les relater... —

Bon ! — Interrompit fermement Alfred : — C'est pas ça. Bref ! Si ce que j’avais pu imaginer avait été juste, j’en aurais presque été satisfait… Hélas pour moi, ce n’était rien de tel. —


Alfred scruta Fred : sûrement cherchait-il à lire dans les yeux de Fred, l’intérêt de son histoire, sinon la convoitise qu’elle lui prodiguait. Visiblement, Fred entre deux gorgées de coca, salivait. Mais salivait-il de l'histoire d'Alfred ? Alfred croyait-il Fred en « son pouvoir » ? Je veux bien le croire car il reprit son récit, toujours aussi sémillant et allègre :

—  Pourtant, ces derniers temps, les attitudes comme les tenues de Bernadette ayant changé, j’avais eu tendances à lui fantasmer un amant. Et j'attendais impatiemment qu'elle s'en justifie ; j'attendais qu'elle me dise que nos célibats contraints lui pesaient ; qu'elle me dise que son ennui l'étouffait ; qu'elle avoue son besoin de compagnie... Mais certainement était-ce pour me donner bonne conscience ! —

Et, Alfred dit s'être défendu en appuyant sur l'argument de l'amant. Mais il dut bien admettre aussitôt qu'elle le réfuta entier. Ainsi, en rapportant la question de Bernadette :

Ne crois-tu pas que si j’ai changé, c’est pour toi ? —

Alfred laissa cette réplique suspendue... Fred, verre au bord des lèvres, ne broncha pas. Alors Alfred poursuivit. Avouant qu'il doutait que la question de Bernadette reflétât la vérité il affirma qu'il l'avait tentée ainsi :

—  Je suis sûr que t'as un amant —
—  Évidemment ! Mais apportes en la preuve ! Pauvre chou, tu n’en as pas ? L'avait-elle nargué.  A la suite, elle avait ri à gorge déployée... A le faire baver. Puis, elle l'avait dévisagé en ajoutant :  —  Moi, j'ai des preuves ! —

Alfred n'avait sut répliquer que : — ??? ; !!!! — Comme s'il était soudain devenu muet. Bernadette en avait profité pour enfoncer le clou dans la charpente, comme on fait dans le « bâtiment » : 
       — Tu veux rire ? Ta maîtresse est mon témoin !  —
      — Ce n'est plus ma maîtresse — Dit avoir hurlé Alfred. Ajoutant aussitôt, comme pour valoriser la malchance qui s'était abattue sur lui : — Mais elle se remit à rire... —

Fred toussota...

Plus belle encore, ce qui valorisait mieux les atours de ses atouts… — Joua Alfred l'air nonchalant.

Fred toussota encore manquant de s’étouffer, crachant presque dans son verre…

Comprenant dès lors qu’il lui serait préférable de ne pas s’épancher plus, Alfred reprit l’histoire à l’introduction de l’épilogue de ses séparations...

Et moi, je repris un nouveau verre de ma rousse car comme on dit : jamais deux sans trois !

* * * * *

Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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Samedi 7 février 6 07 /02 /Fév 10:55
 

Mise en bouche …

Installé à la terrasse d'un café je savourai une bière rousse de malt moussant sur ma moustache qui sourit des voisins assoiffés vidangeant leurs godets d’eau noire au gaz de carbone caramélisé.

Et s'il y avait eu moins de cohue et de vacarme emplissant la rue de son flot envahissant, j'aurais entendu leurs pets. Néanmoins j'aurais eu peine à être chagrin car le vrai résultat de ce chahut produisant ses odeurs nauséabondes des carbones d'échappements offrit l'avantage de masquer les leurs. Assurément pour l'heure, je fus satisfait du leurre …

C'était l'été qui était chaud et qui faisait un beau soleil jeté sur l'azur voilé dans un joli ciel gris souris…

Mais si ! C'est comme je te le dis. Évidemment ! Si tu n'as jamais vu un soleil incandescent incendier l'azur scintillant au dessus des turquoises de méditerranée roulant sur le sable corse ou sarde sur fond d'oliveraies, Tu ne sais pas, Toi, qu'à Paris sans nuage sur les toits le ciel est toujours gris. Mais, si comme moi tu connais, alors c'est des babillages de la rue et des enfantillages de la vie que tu jouis et soutires les meilleures galéjades…

Et voici comment assis à jouir de la vue, mais pas de l'odeur je te rassure, j'ai glané cette histoire d'indécise qui m'a bien fait sourire…

Et tout compte fait, Je ne vais pas me la garder égoïste, je vais te la narrer dans un conte.

* * * * *

C'est à la suite …

J'étais encore là, à savourer la rousse :

  • Cet homme me semble bien exténué. Ou peut-être est-il seulement dépité – Songeai-je.

L'homme, la trentaine bien entamée, à moins qu'il l'ait déjà achevée, le cheveu court raz de cuir, et plus sûrement clairsemé, s'installe en terrasse sur le rotin en relax comme on s'abat sur un délinquant qu'on secoue et tabasse, ça grince, couine et craque : c'était plus qu'une menace !

L'homme épuisé ruisselle de suée et souffle comme un autocuiseur qui... « T'Pfuiiiiiii » avec le joli air de linotte de sa soupape.

L'accorte garçon accourant au sifflet (faudrait pas trop laisser bouillir) demande :

  • Et pour m'sieu quec ça s'ra ! —

  • Minut' siou plê !Suintent les mots de l'homme entre deux soupirs

Un — V'z en pri — Deviné dans le bruitP'Nez vot' anCompris dans le boucan et poliment servis par le serveur tablier en moustache et barbe de sapeur..

  • Ohn coca bain frais, siou plaî !Débité d'un trait pétillant.

ça requinque l'homme l'idée du pouss'gaz glacé : ça fait pas un pet.

Fermez les parenthèses

Car elle s'est épuisée, la rousse, à ne me laisser que son souvenir ! Trop longtemps sur le banc. Je sème au centre-ci sébile vinyle cinq rondelles à cinq balles de nickel plus-value de la mousse et de ses deux traînées qui ne vont pas me retenir.  Je vais attirer le garçon… — Pouce ! —

Soudain ! Déboule du coin de la rue un très grand type sec qui passe sur le pavé, devant nous, à pas pressés happant la poussière, et la brassant aussi sec : ça lyophilise mais ça bonifie le commerce du café.

Y'a de ces images parfois… — Me convainquis-je.

Net ! Les pieds s'immobilisèrent mais le corps s'entêta, profil angulaire comme une cale en sifflet emporta la tête qui s'inclina et l'instant avant de s'étaler on le vit en arc souple se courber élastique se redresser et retrouver ses origines d'aplomb : fil à plomb qui rembobinait quelques pas perdus qui s'arrêtèrent dans le trait de lumière rousse qui éteignait l'essoufflé. Puis, il appela, certainement pour ne pas siffler :

Eh Alfred ! Mais qu'aîss’ tu fais ? —

L'Alfred, pas frais, était là, époustouflé d'être de la sorte hélé.

  • Tu m'r'connais pas ? Fred ! — Hurla l'échalas

L'autre soupira (et réfléchit, vu ce qu'il transpirait) ; c'était fou ce que ça l'inspirait : une vision du pire !

  • Fred ? Fred ! Fred... — Fredonna-t-il d'un air mutant enrichi d'un claquement du revers de la main droite dans la paume gauche ponctuant :

  • Fréd'ric Personn' ! Dis-donc : moai ç'fait on bail ! T'pas chongé. Qu'aîss’ t'fais lò ? —

  • On bail : tro'zans d’jò. —

  • L'tomps pass' ... —

Ce dialogue risquant d'être saignant je ne voudrais pas te le cacher comme une femme et son tampax même si, intelligent comme « T », tu saurais le jouer gagnant ...

  • Alors Alfred. T’jours att'ché parl'montair' ? —

  • J'suis mêm' cons'yer. Et toi la compta ç'vau ? —

  • Pos maul. Et t'es cons'yer d'quoi ? —

  • Affair's sociol's — Se gonfla le pectoral Alfred (très doctoral).

  • Pos maul ! — Bouda Fred allumé à son ego social qui devait renchérir :

  • T'sê pos ? J'a'eu mon D.E.C.F. — Découpa-t-il son diplôme d'expert.

  • Ç'fos plaisir d't’voir. T'bois in coup ? — Dit Alfred coupant court…

  • Allez ! — Se replia Freddy en trois tiers envahissant la place à droite :

  • Et alors ! Dis-moi ! Bern'dett' ç'va toujours ? — Qu'il poursuivit.

  • Bein... D'vorcé. — S'excusa Alfred.

  • Oh ! Pas p'ssib' ! — S'éberlua Fred.

  • Eh si — Souffla Alfred. (Je vais plus le faire siffler, sinon tu vas persifler !)

  • Comm' ça's'fait ? — S'étonna Fred. En fait, il jouait l'indiscret.

  • Je m'suis mis dans un' galèr', putain ! — S’irrita Alfred…

  • Ah ! C'est toi... — L’interrompit Fred, sur le ton du déçu que son copain ne fut pas cocu.

  • Figur'-toi. J'vê roncontré un' rouss' au Sénat : un canon. —

  • Et alors ? — Piqué de curiosité le Fred : de rougeurs tacheté...

Et moi (parfait échanson), je me dis : — Une rousse ou un canon ? Faut voir ! —

Alfred s'allongea à raconter leur rencontre : psychophysique. Et l'argument principal qui me retint assis c'est quand il dit :

  • Entre attachés parlementaires ... On s'attache ! —

(Si, si ! Il avait osé la faire !). Comme quoi, parfois certains liens... Parfois très... Forcément...

Et moi, curieux comme un concierge des villas Paradis ; les résidences du sixième squattées par des nantis, avec belle vue sur la mer de Marseille, à l'arrière de la bonne mère qui leur tourne le dos, je tendis l'oreille, pardi : pour ne pas perdre une miette du ton, ni du verbe, de l'histoire à Minette. C'est ainsi qu'ils l'appelaient : Minette. Exactement, ils disaient : — Minêt — En phonétique. Alors moi, qui aime les histoires psycho-truc de la prose à « Machin » ; la prose pleine de tics en ose ou en ique dont sont remplis les traités Sociologiques…

Je n'allais me priver de me servir :

  • La même chose. S'il vous plaît ! — Demandai-je au chasseur qui apportait le verre de glace noire qui dégazait : on voyait la glace qui semblait fabriquer à sa surface des bulles de gaz…

  • La m’me choz ! — Fred, du nez, exigea du gars, le même jus de l'usine à gaz.

...

La terrasse des « AUX DEUX MAGOTS » ? Elle mérite son nom : un vrai trésor que j'avais là. Et les rebondissements de cette histoire, ça valait bien cinquante balles ! — Allez ! Accroche-toi ! — Me dis-je...

  • Et alors, Ma-ri-net-te ? — S'impatientait Fred marquant chaque syllabe de Minêt d'une tape sur la cuisse d'Alfred

... Dès lors, j'avais compris : faudra rester vigilant ! Avec leur accent… Et je ris seul faisant tourner le verre vide entre mes doigts. Sûrement pour les passants j'étais l'exemple type du parfait ahuri. Mais moi, je riais au souvenir de « Marie », un poème de Boris VIAN...

De mémoire, il dit à peu près ça :

Marie m'a ri - Marie m'a ri au nez -

- Marie m'a ri net - Marionnette -

* * * * *

Figures-toi ... —

Noya Alfred portant le bord du verre à ses lèvres…

  • Figures-toi ... — Imposa-t-il entre deux gorgées qui firent saliver Fred — Nos patrons sont à la même commission et tu sais comment ça se passe : c’est les attachés qui travaillent.

Cette « importance Egérique », ça lui faisait pousser les seins, à l’Alfred.

  • Bon ! Et vous vous êtes connus… — Accéléra Fred qui trépignait.

  • Oui ! Mais ce n'est pas si simple ! — Prévint Alfred.

  • Je m'en doute bien — Se réserva Fred — Ce pas seul ton beau sourire qui l'as mise au lit... —

Et l'intro finissant, comme soudain guérie du syndrome d'alalie, rebondit quasi directement dans l'antichambre, à quelques pas des pieds du lit :

  • ... Elle se disait libertine, gourmande sexuelle, avide de plaisirs, jouisseuse sans limite : goulue de débauches frénétiques. Elle disait en riant : « J'aime ma vie de partage cul volage et cœur fidèle : c'est mon équilibre. Ça m'épargne de criser de jalousie »… — Chantonna Alfred.

  • Comme ça ? Même un cureton n'aurait pas résisté. — Piqua Fred.

  • Elle parlait aussi de son ami avec une extrême tendresse. Elle disait l'aimer. Et aussi, jouir comme avec aucun autre avant ; elle disait qu'il avait excité et libéré tous ses sens... — Ponctua Alfred.

  • Et que donc, maintenant, elle n'était plus salope du cul... mais de la bouche : salope de mots... — Se tortillèrent deux des trois tiers de Fred.

  • Non, non ! Ce n'est pas ce qu'elle disait... — Voulut nettoyer Alfred.

  • T'es naïf ? Les femmes, c'est ce qu'elles taisent qui est important.

  • Ah ? Peut-être. Mais non, Pas Minêt'. Pas une féministe comme elle.

Fred sourit comme qui : — je les connais les femmes... Surtout les féministes ! — Mais qui jalousait farouchement son opinion pour ses abus personnels. D'ailleurs, il se contenta de dire : — Merci ! —

Un merci sec adressé au livreur de gaz en vrac dans le verre, ce qui lui évita de parfaire l'alibi qui différait, et en conserve garder son avis.

Et moi, je trempai ma moustache pour éviter qu'on vit que j'en riais.

Putain de style : Va !



Figures-toi... Toi aussi, que, —

Chercher à convaincre par ce que j'écris ? Je sais le faire !
Chercher à plaire par ce que je dis, en rapports succincts comme en discours concis ? Aussi !
Et quand tout ça est fini qui reste-t-il ? Un vulgaire incompris et un triste type, un type pour un con pris ! Mais comme c'est d'un salaire librement consenti (en principe) qu'on t'adresse ce mépris t'aurais tort de t'en faire : ce n'est que jugements d'abrutis...
Moi aujourd'hui, toujours, après avoir traité l'affaire qui m'avait été commandée, je me resserre : confortablement. Le dos moulé au dossier du siège, les deux index en flèche sous le nez, les autres doigts enlacés serrés, c'est à dire devant ma bouche, m'interdisant d'interjeter (ce qui serait jugé comme absurdités), voluptueusement, je caresse ma moustache, pensant : — Je l'ai terminée ma tâche ! Maintenant, c'est leurs affaires à tous ces …—
  • Trou du cul — Qu'il venait de péter Alfred. Que disait-il avant ? Parlait-il déjà de fesses ?

Là j'avais entendu : — Demande que je lui pète le trou du cul... —

  • Ouille ! Va falloir que tu prennes des notes, toi. Sinon, avec ta tête à litotes, t’auras l'histoire qui patauge : ce serait pas de cul. — Me secouais-je.

Aussi, sortis-je de ma gibecière de vieux cadre parvenu au bas de l'échelle de la hiérarchie supérieure, mon pense-bête qui ne porte que des notes de la comédie des rues.

Ainsi, pausais-je le bloc Conquérant avec tout le sérieux qui s'impose à la droite du « demi ».

Puis lentement, décapuchonnais-je ma plume Water-man qui, entrant en lutte sur le flot des lignes bleues, répandis son sang d'encre brune : comme une seiche marine de son sépia se défend.

Et, le Dupont cheminant dans la rue qui surprenait ma drôle de mine et la frénésie de ma main qui animait les mots, se dit certainement :

  • Quelle belle plume il a ! — ;

Comme qui dirait : Quel bel outil ! —

a va de soit).



Je la sodomise… —

  • Et elle aime ça ? S'écria Fred perplexe ;

Il s'écria si net, si fort, que Saint Germain qui pourtant ne désavoue pas l'art épique ébranla sa cloche.

Et ce ne pouvait-être sûrement que de mécontentement : à secouer les reliques à Saint Vincent.

  • Oui ! Et c'est pas tout, ça : ma bite ne suffit pas. — Précisa Alfred.

  • Comment ça ! Tu recours aux ustensiles ? — Savoura Fred.

  • Tandis que dans sa chatte je pine, elle exige que je fouine la rondelle enduite de salive seulement, jusqu'à ce que s'enfouissent mes cinq doigts. — En salivait encore Alfred.

C’est moi qui l’interprète ainsi car, ses mots à lui (et ses maux aussi), étaient très nettement plus… Comment dire … Plus « sales » ?

  • Ouahp's ! J’l crois pas. — Pépia Fred : Il salivait aussi, et ça se voyait.

  • Et l'extrême délice c'est, quand derrière la paroi des chairs d'anus tu sens ta queue au bout de tes doigts comme au travers de bas de soie. — Que mima Alfred :

Il mima « l’extrême délice » sans peine et sans gêne. Lequel « extrême délice » laissa Fred pantois : les yeux eXorbités, le reste, muet.

  • Mais y'a plus fort pour la faire chavirer, je crois — Souqua Alfred.

Fred se figea, son verre bloqué à deux doigts de sa bouche, bloqué comme si ses lèvres eusses redouté d'y toucher. Bloqué comme craignant que les mots évoquant des doigts emmerdés extraits d'un sphincter dilaté les souillassent. Comme redoutant que l'image d'hétérodoxie scato les fissent gerber. Extrapolation : — Touché. Chaviré. Coulé ! — Statufié Fred !

A quoi pouvait-il penser ? D'ailleurs, le pouvait-il encore.

En fait, c'est moi qui était retourné… Et ma rousse aussi : elle n'avait pas apprécié, et en remontrances avait choisi de répandre sa coulée dans le conduit à fumée. Je toussai à m'étouffer, ce qui ne dérangea nullement Alfred  persévérant à raconter fort, le « plaisir à chavirer ». Mais ce n'était pas un naufrage:

  • Elle est à la fête, de se faire fister : au poing entier... — Expliquait très précisément Alfred.

Cézique (Fred) et Mézigue (moi) étions sur le même faîte : nuages…

Je crois aux plaisirs de la fessée. Mais pour le poing... « Fister » ? Sûr ! C'est anglais ! Et comme pour les poings, ils sont pas mauvais tu dois t'en prendre  « plein la gueule ! »

  • Mais pas du tout... Tu n’es point aux poings… — M'expliqua un copain : points sur les « i »...

  • Ah « Fister », c'est ça ? Eh bain ! — Me suis-je noyé

... Avant que cette histoire se tasse, il faudra que j'empilace ses données…

(où apparaît un espèce d’imparfait instinctif né d’un subjonctif-parlé que j'ai engendré des verbes empiler et lacer, par grand défaut, lié à la menace de perdre les mots).

C'est mal ! Se faire du bien ou faire mal.

Se faire « fister » ou se fixer …

Se faire écarteler le cocon nacré…

Ou s'inspirer de coco sucrée…

Qu'importe le voyage ! Toujours, t'atterris sur le cul ! Forcé ! Indécis ou déterminé ?

Sûrement, un jour, il faudra bien (mal ou bien) se décider…

  • Voyons Coco ! Ce rythme-ci à cinq balles sur ce ton là te fait bander ! Tu perds ces vers ? Mouille plutôt tes lèvres sur les bords de ton verre de mousse, au lieu de faire de la Pauline erre sur la lune rousse. — Me jurai-je, fessé il est vrai, par mon diablotin agacé.

J'en restais tout émoussé : plume levée sur papier glacé

...

  • Bon. Ce n'est pas tout ça. J'ai rendez-vous là. — Dit Alfred.

Ils échangèrent leurs cartes de visites. Fred dit :

  • On s'appelle et on dîne un soir ? —

  • Ok, D'accord ! — Pléonasma Alfred...

Et comme Fred avait « rendez-vous là », Il se leva et il y alla, là...

* * * * *




Tel un tartarin… —

  • Vouloir écrire une histoire sur ordonnance ! Fiston, vouloir relever le défi à Tartarin en rejouant Fanfaron. Tu crois ça, toi ! Alors ? Maintenant, t’es pas marron, tiens !  —

Voilà ! Hésitant, on pose le sujet : la meuf qui craint la solitude.

Non ! Quand même pas !

Car, tu n'y crois pas, toi, à l'affliction des femmes seules ; toi, tu crois leur solitude de mûre réflexion ; quelquefois (assez rare cependant) tu admets qu'il soit un état d'indécision.

Toi, pour le bon libertin que tu te crois, tu vantes les libérales moeurs des femmes : « libres des désirs libres du choix de leurs plaisirs ». Mais ne serait-ce pas que le masque d'un couard ; un masque qui dissimule tes incapacités de séducteur, sinon d'amant ?

  • Non ! Hein mon « amour » : tu n'es pas aussi nul amant que ce que tu es piètre séducteur

Est-ce pour cela que tu préfères poser le sujet comme il t'arrange plus : une meuf qui secoue les mecs mûrs d'habitudes et qui a pour habitude de secouer leurs « branches » ? Tu crois ensuite que tu peux jouer à celui qui hésite ou penche vers l'autre genre de femme : la meuf espérant dénicher la perle rare... Alors, avec ton « humanisme de kiosque de gare » tu exposes ton grand coeur : la meuf qui, hélas, ne cueillerait que des poires : des poires trop mûres, des poires trop dures… Ainsi, ces « Insatisfaisants » ramenant illico notre libertine sur le marché du coeur libéral , le titre s'impose : l'Indécise !

Mais là, toi, que racontes-tu ? Tu nous refiles une Marinette rousse, vaguement adepte de « philosophie dans le boudoir » s'enfilant un Alfred Parlementaire qui se pique aux défis débauchés du Marquis se dévouant à madame de Saint Ange dans des fantasmagories de plaisirs : des fauves qui, de l'ardeur Sadienne ne retiennent que délires oniriques. T’as l'air, pas malin !

Imiter à demi est-ce jouir ? Mieux vaut se taire ! La volupté est une maîtresse aux pouvoirs redoutables exigeant des fleurs de fantaisies lubriques et d’extravagants sacrifices au désir.

  • Alors ! Dis-moi : qui c’est l'indécis ? — Hurlai-je à mon déficient écrivant sur « disk river » en lui expédiant sa « première partie » sur les burnes : parties perdues !

  • Attends ! Je nettoies tout ça : on va voir si tu ricanes encore. — Partagea-t-il avec ses lèvres qui vidèrent son verre de bourbon avant de me jouer la scène de l'envie d'un « bourre-bon ».

  • En mars, on a commencé… —

  • Avec Alfred, exactement, ce fut le 29 février, qu'on a commencé ! — S'en sur amusait Marinette.

Comme si d'avoir débuté une relation en ce jour précis d'une d'année bissextile eut pu être un gage de... D'on ne sait pas quoi en fait. Sauf que, les statistiques fixant aujourd'hui à sept ans la durée moyenne des couples, si la chance lui souriait elle ferait au moins l'économie de six anniversaires ; sauf que, Marinette s'encombrait généralement peu des anniversaires et autres commémorations. Ceci dit, si je ne vous avais rien dit, vous en connaîtriez presque autant de notre Marinette. Je dis bien : « presque ».

Personnellement, des Mari... J'en ai connu ! Et j'en connais encore, beaucoup.

Des Marie âge tendre.

Des Marie aux mariages.

Des Marie anges et des Marie démons.

Des Marie soft et des maris hards.

Des Marie nettes, des Marie bonnettes, des Marie Honnêtes et leurs maris sur le net.

Des marivaudages de maris louches et leurs Marie marries.

Des Maryvonnes très bonnes, des bonnes très Maria...

Les Marisol des Marinas des Marie stars, sur le sable ou sous le parasol où les maris tout bas disent :

  • Marie Tu dors ? ...

Mais, des girouettes comme notre Marinette : des Marie sachant jouer au marionnettes, aussi !

Bref, pour « attachée parlementaire » qu'elle est, rien n'avait su jusqu'ici entraver cette Marinette-ci... Et pourtant, sans déflorer ce sujet, assujettie que je suis aux carcans linguistiques du « au lit ! T'as ratée ! » de mon scribouillard d'amant (ou de Jean foutre. Et là, ça dépend : un peu de lui, beaucoup de moi !), notre Marinette finira bien livrée, pieds et mains liés, au poing fiché dans ses entrailles, à celui de ses amants qu'elle avait jugé en préalable de leur relation et par comparaison à la foultitude de ses précédents, comme le plus mièvre et le plus inoffensif d'entre-eux. J'ajouterai, par égards pour tous celles et ceux qui auront eu le toupet de me suivre jusqu'ici dans ma folie narrative, que, s'il connaissent l'efficacité et la solidité des « 5 points Fichet », d'avance, ils avaient pigés que Marinette ne pourra nullement s'échapper des serres d'Alfred, tant il l'a si bien « embastillée » et empalée à son fist. Et elle est comme « à la merci » d'un bourreau assoiffé de vengeances car Alfred a décidé, non seulement de se venger, mais aussi de venger tous ses autres amants. Et sa ferveur est telle qu'on pourrait croire qu'il en va du devenir de la Patrie, sinon de la Démocratie toute entière.

Je vous jure que ça m'emmerde, une fin pareille : une fin qui fait la part belle à un enfoiré de mâle qui se paye à loisirs les tréfonds d'anus d'une Marie. Et cela, sans bourses délier... Je vous jure : ça m'agace...

Quoique ! Inutile de m'emporter : je ne doute pas que je l'aurais, ma petite revanche. Je sais que j'aurais tout loisir de m'exciter, moi, sur le cul de cet auteur de pacotilles ; j'aurais plaisirs, d'abord à caresser ses jolies fesses bien rebondies et fermes, à jouer lentement à « trousse-gland », à étirer la coiffe, à saliver sur le méat, à faire croître son arrogante fierté, qu'il croit pieux mais qui n'est que voeux, tandis que mon autre main filant dans son sillon l'invitera à offrir sa croupe comme la plus excitée des chattes. Et comme d'habitude, il feulera aux caresses de mes doigts, aspirant à leur intromission, progressive et lente, interminablement lente. Il grognera d'impatience à en jouir. Et puis, il ronronnera lorsque deux de mes doigts le caresseront, là, dedans, à trois doigts de profondeur. Je verrais sa bite, perdre quelques instants un peu de cette fierté (que tout homme croit « démesurée »), pour enfler plus, à s'en faire péter les veines d'orgueil. Mais moi, je sais ce que cela signifie ; je sais que c'est le « signal ad-hoc » que toute attente supplémentaire « désespère » d'atteindre au « plaisir secret » ; je sais que cette attente n'a de cesse que d'être comblée d'un engodage parfait ; je sais que sous mes coups de reins il va jouir comme la dernière des gourgandines et je sais que, moi, jouissant de ma « puissance » comme de sa jouissance, je vais lui jouir dessus. Et tout comme ses jouissances hétéro sont sans équivalent à celle de cette pratique à rien d'autre pareille, c'est aussi quasiment la seule par laquelle j'éjacule puissamment...

Mais non ! Je vais affûter mes armes ; je vais entraîner mes poings, assouplir mes doigts...

Et lorsque je me jugerai au point, à mon tour, je lui fisterai l'anus. Et peut-être prendrai-je plaisir à caresser son colon. Lui, au garde-à-vous, aspirant la récompense de mon gode, se raidira au passage de mes doigts, épousera mon poignet, s'embarquera pour une chevauchée fantastique et jouira, j'en suis sûre, comme jamais encore, il n'aura joui... Et je ne doute même pas qu'il en redemande.

Tenez ! Je prends les paris !

* * * * *

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