Paysages sans paroles
Oui ! C'est ça l'important
Les paysages
Maintenant, si vous voulez commenter, ne vous en privez pas.
Mon mari n'a jamais fait valoir aucune objection à mon plaisir de conduire. Ni à s'assoir sagement à côté : moi au volant. La conduite automobile, et sportive autant qu'il nous est possible, est aussi une passion commune. Je devrais préciser : « était », car elle ne l'est plus vraiment aujourd'hui. Avant ; avant de voir devant mes yeux, Jean-Pierre et Sylvie se faire déchiqueter par un camion fou, j'adorai conduire. Et tous les matins, Sylvie à ma droite, je nous conduisais vers notre bureau. Et au retour je nous reconduisais à la maison. Nous empruntions la route des crêtes, lorsqu'elle n'était pas fermée, puis la Gineste : jamais l'autoroute. Pas parce qu'il allongeait considérablement notre trajet mais parce que la conduite sur route est plus ludique. Parfois... Du coin des yeux, je voyais Sylvie serrer les fesses et s'agripper fiévreusement à sa ceinture de sécurité... Quelquefois elle murmurait :
— Doucement, doucement ma chérie : je tiens à mes enfants. —
Jamais elle ne dit : — Je tiens à ma vie — , ou — Je tiens à mon mari. — Encore moins au mien de mari ou à moi. Non ! Juste, ses enfants. Je sais que je n'ai jamais pris de risque inconsidéré sur une route ouverte à tout le monde. Mais je sais aussi que sur ces routes, lorsqu'on est assis « à la place du mort », la préhension de la réalité est en décalage immense avec celle du chauffeur. Je sais aussi que de tes « prises de risque calculé » peuvent t'apparaître la vision d'un danger immanquable. Mais. J'aime conduire. Et j'aime encore plus les frissons que me procure la vitesse au volant. Avant ; lorsque nous vivions « en bas » au sommet de notre colline dominant la mer, nous avions le terrible privilège de pouvoir courir au Castellet. Et avec mon mari, nous nous faisions des courses épiques sur des bolides de plus de quatre-cents chevaux. Oui ! C'était un bonheur né d'une faveur amicale. Et sachant la chance que nous avions, nous ne boudions pas ce plaisir. Avant; avant de voir devant mes yeux, Jean-Pierre et Sylvie se faire déchiqueter par un camion fou. Depuis, je n'ai plus aucun plaisir à conduire, Depuis, lorsque je conduis, ce n'est que par la nécessité d'être contrainte de ne pouvoir joindre autrement un point à un autre ; depuis, comme l'on régente aveuglément au coeur d'une « morale chiée par un principe de précautions » en rien préventive, en rien éducatrice, en rien formatrice : en tous points ridicule, surtout dans sa répression aussi aveugle que stupide, totalement absurde pour une prise de conscience des dangers efficace ; ridicule et inepte parce qu'elle nie et dénie ma personne : comme si ma conscience du danger et mes compétences au pilotage, ne suffisaient pas ; depuis, je laisse volontiers ma place...
Ta gueule, censeur de pacotille ! Quand ai-je parlé de « vitesse autorisée » ? Tu ne comprends rien de ce que je dis. Et sûrement, toi et ton foutu « respect de la vitesse autorisée » es-tu plus en danger que moi lorsque tu t'insinues sur l'autoroute de mes vacances dans le « train des autos ». Surtout en veillant bien au « respect de la vitesse autorisée ». Et ce respect est si peu rationnel mon Coco, que t'es un mort en sursis. Oui ! Et ils peuvent hurler tout ce qu'ils veulent, les lobbystes du respect : leur intolérance est dénuée de toute vertu et possède nulle rigueur. Ils peuvent même m'insulter, me traiter de délinquant... Et je ne sais trop de quel autre titre de foutaises : ça ne fera pas d'eux des individus auxquels je concèderai le plus petit respect. Simplement, parce qu'ils sont ignorants et incultes. Subséquemment parce qu'ils sont vendus au « culte de la peur ». Et méchamment, parce qu'ils sont aussi « meurtriers » que ceux qu'ils jugent en être : meurtriers par la preuve faite par de nombreuses études sérieuses démontrant que le « culte de la peur » est un anti culte de la Sécurité. — C'est la douleur qui les anime — Arrondirons certains pour me calmer. Mais ça m'irritera :
Parce que moi, je ne l'ai pas connue cette douleur ? Voyons ! Faudrait suivre un peu !
Dans le cas de Jean-Pierre et Sylvie, la vitesse ne fut en aucun cas le facteur initial. Surtout pas un quelconque dépassement de la vitesse autorisée. Et le mouchard du camion fou qui les tua montra que sa vitesse n'excédait pas les 40 Km/h. Je ne vais pas te refaire le rapport d'accidentologie, non ! Seulement, crois-moi, depuis, notamment pour soigner ma douleur, parmi toutes mes spécialités, je me suis fait une spécialité à analyser nombre de facteurs circonstanciels « tueurs de la route ». Crois-moi, je te dis : le facteur « tueur de la route » majeur, c'est l'incapacité chronique de la majorité des conducteurs à estimer les paramètres de risques potentiels dans une contrainte donnée. Plus grave : ce n'est pas de leur faute. Oui ! C'est une faute majeure d'Education Nationale. Par voie de conséquences, c'est une « faute inexcusable » de l'Etat dans son management à l'utilisation de « machines dangereuses »... Je sais : c'est une accusation lourde à l'encontre de l'Autorité de l'Etat. Mais c'est une accusation vraie. Rationnellement justifiable, calculable, démontrable. Alors baste ! Si tu souhaites en savoir plus, cherches ! Et je te souhaite plus encore, d'apprendre à connaître et à reconnaître les vrais risques qui t'environnent, à savoir les maîtriser intelligemment et dominer sur les inhibitions de ta peur.
Voilà !
Entre temps, nous étions rendus à notre domicile du parisien quotidien.
J'avais conduit seule, juste accompagnée de musiques de jazz. J'avais conduit seule, sans parler, ni entendre parler quiconque. J'avais conduit sur une autoroute quasi déserte : même après Orléans le trafic était resté fluide. Serge fixait l'asphalte de ses yeux perdus dans le vague. Dans le rétro, je voyais Manon dormir lovée dans les bras de mon mari. Lorsque nos yeux se croisaient, il me souriait. Et je lui souriais aussi. Parfois, je posais ma main droite sur la cuisse de Serge. Il posait alors sa main sur la mienne et la caressait tendrement. Deux fois, je pris sa main et la conduisis entre mes cuisses. A chaque fois, je la sentis se crisper : mal à l'aise. Je n'insistai pas, ne cherchant pas davantage à comprendre la raison de son malaise. Ça ne me chagrinait nullement.
Nous nous quittâmes au pied de notre immeuble par des embrassades savoureuses et chaleureuses. Et Manon ne lâcha mon mari qu'à contre-coeur. Nous nous quittâmes sans autre promesse que :
— Bonne nuit. A très très bientôt, Promis ? Promis !—
Et je suis sûre qu'à cet instant il n'y eu que moi pour savoir que le « très bientôt » était très proche. Ainsi je savais déjà que le Week-End suivant, je n'accompagnerai pas mon mari à son colloque. Et je ne doutais pas que ce sera Manon qui l'accompagnera, parce que moi je voulais rester avec Serge. Comme je vous l'ai dit : mon scénario était écrit, et mon stratagème prêt. Et comme je vous ai laissé l'imaginer avant de choisir plutôt de vous raconter ce Week-End à La Rochelle, ma pièce débuta jeudi soir à l'heure de l'apéritif pour s'achever le dimanche, à l'heure du thé où je rentrais chez nous fourbue, émerveillée, légère et corps flottant dans une bulle de délices impudiques.
Le jeudi en fin d'après-midi je retrouvais Manon chez elle sous le couvert d'un alibi éhonté :
— Peux-tu organiser une entrevue avec Josiane pour jeudi, disons dix-sept heures chez toi ?—
— Tu peux venir, bien sûr ! — Accepta-elle gaiement : — Il était prévu qu'on se voit jeudi soir, Josiane et moi : tu n'as pas oublié, c'est bien ! Vous vous entendrez bien toutes les deux. —
— Non, non : je ne l'ai pas oublié. Justement, j'en profite pour te demander cette faveur... Parce que j'aimerai avoir son avis de Philosophe à une question qui me turlupine ! — Vendis-je mon alibi.
Que dis-je un alibi : un mensonge ferait plus vrai. Car ayant remarqué les penchants plutôt lesbiens de Josiane, mon idée consistait, d'abord à la séduire devant Manon. Puis d'intégrer Manon à notre duo. Parce que la question qui me turlupinait est liée aux comportements de Manon avec mon mari. Et par-dessus tout, j'avais besoin d'une réponse claire. De préférence confirmant ce que je croyais. Je vous dirai simplement qu'à l'instant du dialogue ci-dessus, je ne savais pas si mon scénario y trouverait son compte. Mais, si la réponse espérée n'était pas venue, ou si elle m'avait démentie, j'aurais rangé ma pièce et n'aurais forcé personne à la jouer. Or ? Vous savez qu'elle s'est jouée. Puisque je vous ai déjà avoué être partie en voyage vers l'océan interstellaire des plaisirs vénériens ; voyage délicieux où j'ai, plongé dans l'apesanteur de mes orgasmes lubriques, excité les électrons de mes corpuscules luxurieux enchâssant hardiment quelques atomes crochus, et fouillé au coeur de délicieux trous noirs de matière licencieuse... d'où je rentre, pour entreprendre d'en écrire mes souvenirs merveilleux en attendant le retour de mon mari et de Manon que Serge attend à l'aéroport.
...
Ensemble, nous avons diner chez nous en ne discutant que de choses banales et en riant gaiement. Sauf Manon, dont les yeux brillants ne quittaient pas Patrice ; Manon au visage fatigué et au sourire béat figeant ses lèvres. Mais elle était très belle Manon, dans cet abandon lascif...
Mais je vous parlerai de ce Week-end plus tard. Et je vous jure que je n'en omettrai aucun détail.
Et plus tard, j'exigerai de mon mari qu'il me raconte son Week-End avec Manon : j'exigerai qu'il me le raconte jusque dans les plus menus détails
Et, dans cette attente, dans ma mémoire je perpétue les souvenirs de mes plaisirs vécus.
Erica
pateric©
Avec dérision, je m'étais interrompue sur cette question de Serge :
— Te souviens-tu de la semaine du colloque international d'octobre 1994 ? —
— Vaguement... — Mentis-je. Car je n'en
avais pas souvenir.
Serge le comprit mais il n'en laissa rien paraître, choisissant d'en développer chaque moindre détail. Heureusement, vous avouerais-je :
— Alors tu te souviens que... — Passons
car la suite n'est, justement, que détails.
Certes, ils m'étaient utiles pour reconstituer mon puzzle. Et ils le restent encore. Mais ils n'ont aucun intérêt pour vous. L'important est contenu dans la synthèse que je m'efforcerai de
vous faire partager ci-après :
— Eh bien, c'est dans cette chambre blafarde et sans âme qu'eût lieu le miracle ! J'emploie sciemment le mot « miracle » ; je l'emploie alors que je suis aussi agnostique que Patrice ; je l'emploie parce que ce qui se passa en ces instants, comme ce qui en découla à la suite n'est pas rationnellement explicable : c'est même, totalement irrationnel. —
— Je comprends ce que tu dis. Des instants où tu as le sentiment étrange qu'un ange est là. Soudain, tu ressens une singulière sérénité t'envelopper. Et vraiment, tes angoisses, tes craintes et tes doutes, s'évacuer... Un peu à la manière de l'eau coulant d'un robinet qu'on vient d'ouvrir. Oui ! Ça demeure irrationnel : ça le demeure aussi pour ceux qui ont assisté à ses instants. Rassures-toi : pour Patrice aussi, ça demeure un mystère. Alors, poursuit : je suis impatiente... —
— Oui, c'est ça ! — Certifia-t-il. Ajoutant aussitôt : — Sauf que, si
c'est un vrai mystère pour tous, pour Patrice, ça ne l'est pas ! — Précision que, sincèrement, il croyait des plus importantes.
Précision que, personnellement, j'ai toujours considéré comme une évidence. Mais, par pudeur, jamais je n'ai osé l'exprimer hors de notre couple.
Mon mari est un « scientifique rationnel », doublé d'un humaniste attribuant quelques qualités à l'irrationnel, sinon quelques « pouvoirs bienfaisants ». Il y croit comme, je
le cite : « capacité de l'être humain à être autre chose qu'une pendule » : une dotation « biologique », « génétique », une « force psychologique motrice »
propre de l'être humain.
Et, si le principe physique animant les émotions demeure du domaine du mystère, c'est qu'il doit le rester pour
affirmer son efficacité et permettre ainsi à l'Humain de l'assurer : l'irrationnel reste supérieur aux rationalités mécanistes animant l'intelligence artificielle propre à la machine ;
l'irrationnel reste supérieur à tous les avatars quand bien même seraient-ils tous dotés de savantes singeries des émotions ; l'irrationnel, comme « poumon de l'Homme » déconnecté du
fascisme des croyances et de leurs poncifs moralistes et lorsque le « coeur de l'Homme » demeure ce qu'il est « physiologiquement ».
Tout cela est rationnellement acceptable.
Voilà ! Nous en étions là
... Manon avait entraîné mon mari dans leur salle de bain. Et sous le
sifflement du jet de douche , je l'entendais rire joyeusement, rire comme une enfant. Et c'était charmant. Et Serge, allongé sous moi branlant sa bite dans mon cocon de toute ma vigueur vaginale,
m'expliquait le « miracle » survenu dans cette chambre au flux blafard et « sans âme » de la clinique psychiatrique où Manon perdait aussi bien sa raison que son désir de
vivre.
Patrice y avait pris Manon dans ses bras et avait chuchoté à son oreille des mots que Serge, resté adossé au montant de la porte, n'avait su entendre. Manon avait beaucoup pleuré. Et Patrice n'avait eu de cesse de la réconforter. Et... Comment donc ! De sécher ses larmes de sa langue ? J'eus un frisson que je ne sus m'expliquer vraiment. Je connais le « pouvoir » de sa langue à soigner les angoisses qui me font pleurer. J'avais toujours cru que... Je ne sais pas. Exactement, je ne m'étais jamais posé la question du « pouvoir ». Et je crois que si je lui attribuais un « pouvoir » quelconque, il relevait du domaine du symbole. Je sais juste que ses étreintes me réconfortent et me soulagent. Et que sa langue séchant mes larmes fait partir du cadre de cérémonie de ses étreintes... Je n'eus jamais à songer ou à penser un instant en être l'exclusive bénéficiaire, ni que d'autres y aient goûté. Inversement, jamais je n'aurais laissé un autre homme soigner mes tourments ainsi. Et, ne venais-je pas de l'interdire à Serge ? Assez sèchement d'ailleurs... Parce que... Somme toute, si je n'attribuais aucun « pouvoir » de cette attention de mon mari sur moi : aucune volonté de sa part à vouloir gagner sur ma personne un ascendant quelconque, je pensais tout de même que de l'autoriser à un autre homme que lui, traduirait de ma part un « acte de faiblesse ». Et par extension, j'aurais eu le sentiment de me « livrer à son bon vouloir ». Donc, à m'abandonner à son « pouvoir ». ça, jamais !Ne me dites surtout pas que vous êtes étonnés par mon raisonnement : vous me connaissez assez ! Et savez aussi jusque vers quelles extrémités revendicatives il peut me conduire. Sauf que là, chevauchant Serge, des contractions de mon con branlant toujours sa bite reprenant une vigueur honorable, échafaudant ma « théorie du pouvoir », me réjouissant de la clameur délicieuse du rire de Manon. Là...
Comme Serge m'avouait comment Manon reprit goût à la vie moins de quarante-huit après leur étreinte « miraculeuse » ; comment moins de huit jours après elle quittait la clinique avec la bénédiction médusée du chef de Service ; comment elle reprit son activité d'enseignante dès la rentrée des vacances d'hiver ( ce qui, en soi, est un exploit) ; comment elle s'enivra avec son mari de leurs jouissances spirituelles et sexuelles en lui avouant le « culte d'amour » qu'elle nous vouait. Et en lui jurant qu'elle n'aura pas de repos avant de nous avoir rendu le bonheur que Patrice lui avait offert ; comment elle ne rêva plus qu'à nous « aimer » : comment elle fantasma, jusqu'à l'autre soir d'accomplir charnellement avec Patrice son étreinte de délivrance. Et pourquoi, ce fantasme sur le point de s'accomplir la tétanisa Et surtout, redoutant un désaveu de ma part, lorsque je lui offris ma bénédiction à baiser avec mon mari ; bénédiction en laquelle elle rêvait tant, l'y incitant même assez trivialement, loin de la libérer la paralysa entière. Là...
Là, sous l'aveu délicieux de Serge bandant fort en moi, je m'excitai de nouveau et de joie, à aduler l'ardeur
d'amour de mon amant. Et en en jouir à nouveau violemment. Et à en pleurer abondamment de toutes les larmes de mon corps : depuis mes yeux jusqu'à mon sexe. Et offrir à la langue de Serge
d'assécher celles roulant sur mes joues.
J'étais joyeuse. Et heureuse...
Et les langues avides léchant mon sexe, et mes seins, et mon
ventre, et mes pieds.
La langue souple, douce et brulante de Manon courant frénétiquement de mes lèvres charnelles à mon ventre, revenant laper mes sucs de jouissance, les répandant sur mon ventre, sa langue...
Et la langue dure, grenue et brulante de mon mari excitant mes tétons, se mêlant à la langue de Manon sur mon nombril, se délectant à lécher mes orteils et de sa bouche les sucer, les mordiller,
leurs langues me ravissaient et la langue de Serge sur mes yeux et ma bouche transcendait mon bonheur...
Un peu plus tard dans la soirée, tous les quatre allongés lovés entre-mêlés, nous signâmes un pacte de fidélité réciproque.
Non ! Tu te trompes !
Ce pacte n'inclue en rien une quelconque fidélité d'ordre sexuel : c'eut été de la plus extraordinaire stupidité. Et, sérieusement, en aurions-nous eu besoin ? Sincèrement ! Nos attirances physiques et les émotions de plaisirs qu'elles agitent sont si fortes et intenses qu'elles n'ont besoin d'aucune autre « entente ». Encore moins besoin d'un pacte.
Oui ! Notre pacte de fidélité réciproque nous lie intellectuellement et spirituellement. Un peu à l'image de celui qui nous lia durant huit superbes années à Jean-Pierre et Sylvie. Je précise qu'il ne pourra jamais n'être « qu'un peu » à cette image. D'abord, pour des raisons aussi « personnelles » que « pratiques ». Et contentez-vous de cela. Pour le reste, pour ce qui concerne nos « petits arrangements sexuels », à l'instant de la signature de notre pacte, tout compte fait, nous n'en étions pas arrivés très loin. Juste le résultat d'une chouette partouze impromptue et d'un WE d'échangisme. Rien de moins banal dans le giron des coutumes libertines. Rien qui présage d'autres possibilités, même si nos attirances réciproques sont aussi fortes qu'agréables, elles ne pourraient avoir que la valeur du désir excité par l'inconnu et l'envie de découvertes ; à l'image d'un incendie s'embrassant sous l'effet conjoint du carburant des désirs et du comburant des plaisirs excités par l'énergie d'activation du milieu propice à la flamme. Que soudain vienne à disparaître l'un de ces élément et aussitôt la flamme mourra aussi bien qu'elle s'est enflammée. Certes, compte tenu de l'intensité de l'attachement, aux orientations quasi amoureuses de Manon pour mon Mari, aux plaisirs suaves que je prenais avec Serge, à nos débordements aussi fougueux et impudiques que tendres et affectueux, ça partait bien pour pouvoir durer un certain temps... En tout cas, là, je savais que ce ne serait pas avant que j'aie obtenu entre Manon et mon mari l'exacte union qui me trottait dans la tête. J'avais déjà mon petit scénario clairement écrit. J'avais aussi la date à laquelle se jouera la pièce. Et je connaissais le stratagème dont j'userai pour leur faire admettre, à tous les trois, ma décision, surtout à mon mari : décision irrévocable et inaliénable...
Le dimanche soir, lorsque sonna l'heure incontournable à laquelle nous devions rentrer sur Paris, jouant sur le sentiment désabusé sué par chacun d'eux à quitter ce havre de plaisirs et de bonheurs, par contraintes concédée au « quotidien », je décidai de conduire pour le retour. Et comme je l'avais présumé, personne ne me contredit, même pas mon mari...
Ça y est ! Je vous entends venir, avec vos grands sabots.
Oui ! C'est normal avec les sabots, avant de les voir, on les entends.
Comme quoi, parfois, une formule réputée de « bon sens » peut rationnellement n'avoir aucun sens.
Erica
pateric©
Avril 2025 | ||||||||||
L | M | M | J | V | S | D | ||||
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | |||||
7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | ||||
14 | 15 | 16 | 17 | 18 | 19 | 20 | ||||
21 | 22 | 23 | 24 | 25 | 26 | 27 | ||||
28 | 29 | 30 | ||||||||
|
Derniers Commentaires