Lundi 2 mars 1 02 /03 /Mars 17:23
 

Aberrations et bla-blas !

Un matin, avant l'aube l'interphone déchira un cauchemar. Il y tapa dessus. La voix de Gérard s’excusa : le chauffeur de Camille vient d'avoir un accident en venant la chercher. Jules si tu voulais le remplacer... (...)

Conduire Camille... et rester trois jours auprès de Camille. Euh ! Répondre aux questions de Camille sans paraître trop stupide : trouver des mots... [...] Parler à Camille pour ne rien dire à Camille ? Bon y'a pire. Y'a surtout : dissimuler son trouble et sa peur de Camille... Et pire : regarder Camille sans voir Camille ? Ah bah ! Ce job était une nouveauté qui le désemparait. Il trembla des genoux

[...]

Néanmoins, ils partirent un peu plus tard... pour arriver pîle-poil sur le parking où il apparût en bête curieuse aux yeux des chauffeurs officiels qui lui posèrent cent questions... Jules humorisa : — J’suis ici à titre accidentel ! — Mais comme les autres persévéraient à le regarder de travers, il remonta en voiture, alluma la radio, ferma les yeux et se rendormit.

On tapait à la vitre. L'un des chauffeurs mimait et gesticulait : « Réunion ! Terminée ! Eux, arriver ! » Jules vaguement agacé débita cette phrase sèche : — Ce n'est pas parce que je suis différent de vous que je suis un sauvage qui ne comprend pas le français ! — A faire pâlir l’autre... Bref !

Camille, seule lumière bleutée au centre d’une trentaine de sexagénaires gris, illuminait le porche. Jules pinça son sourire.

Le parterre discuta quelques instants. Cinq ou six cent flashes plus tard, le parterre éclata en particules d'individus qui se répandirent tels des gibbons à bosses s’enfouissant dans leurs carrosses…

Jules imita les autres ouvrant la portière de l’arrière droite, mais Camille disant : — non ! — s'installa à la place du mort. Jules claqua les portières et contourna le véhicule pour rejoindre son volant. Et Jules rit : de toutes ses dents blanches... Aussi des regards ahuris de « ses collègues »...

T'as l'air bien gai mon petit Jules : ça fait plaisir à voir. — Dit Camille.

Où conduis-je son excellence ? — Plaisanta-t-il, pompeux.

Au resto. Suis. — Trancha-t-elle. — Cette ballade te rend joyeux ?

...C'est les autres… Ils m'ont harcelé de questions et m'ont laissé entendre que je n'avais pas la classe du chauffeur. — Répondit-il.

Et c'est ça qui te fait rire, petit ? — S’étonna-t-elle.

J'ai expliqué pour ton chauffeur(…) En fait, je m’en fous… —

Bref ! Camille Sourit en affirmant : Ils ne sont pas à ta place. —

Non — Souffla-t-il terrifié par le fascinant sourire de Camille…

[...]

Je ne mangerai pas avec eux...  Marmonna-t-il.

Tu mangeras à table — Exigea Camille dans une intonation virile.

… ?? … !!! — Dit Jules d’un œil perdu.

Tu mangeras à côté de moi. — Répondit-elle à son ahuri silence.

ça va jazzer dans les chaumières...  — S’essoufla-t-il.

Qui sait ! Je m'en bats les couilles : je les encule tous ! 

De nouveau, il eut peur. Alors, du fond de sa déraison, il raisonna :

Moi, à la table d’élus de France ? C'est impossible !

— Petit ! T'es un homme ; un être humain comme les autres (…) Et tu serais même, plutôt du genre bel homme. —

Il se consumait. Heureusement, que ce calembour jaillit :

— (...) Je ne suis pas qu’un corbeau noir dans un beau corps noir ? —

Ah ... Qu’elle est bonne ! Rit Camille…

Camille rit si fort qu’il en resta chocolat, fondu : là, do mi né ad mi ré.

Sors-en quelques unes comme celle là, à table, et tu passeras pour le plus spirituels des conseillers. — Lui conseilla Camille.

Conseiller, moi ! Conseiller de quoi ? — Paniqua-t-il.

Mon conseiller pour l'Environnement. — Affirma-t-elle sérieuse.

Chauffeur, passe encore ! Conseiller ? Ça ne s’improvise pas...

Si ! La preuve ! Je te nomme solennellement Dit-elle en lui tapant affectueusement sur la nuqye en signe d'intronisation … Et puis, pour les restes, tu improvises. Les manques ? Tu passes : il n'y aura pas d'imper. — Affirma Camille en jouant sur les mots sans solennité aucune...

C'est gonflé, avec ma gueule : à l'Environnement ! — Toussa-t-il.

Justement ! Fais-les rire ainsi ils ne broieront pas du noir. — Conclut-elle. Et elle rit ; un fou rire tel que l’un des compagnons intrigué l'interrogea :

Qu'est-ce qui te fait rire de la sorte ? 

Mon conseiller : il m'a sorti une blague irrésistible. — Bégaya-t-elle.

Dévisageant Jules... il demanda confirmation : ça, conseiller ? —

... Tu ne le connais pas encore... Jules-César Montouvirin. Jules ! Etienne M. Maire d'A. président du Conseil Général du C.

Enchanté ! Dit Jules en tendant sa main.

Bouche bée, l’Etienne ! Après un retrait sensible il serra la main de Jules d'un geste furtif et distant : comme s'il avait craint de serrer des doigts noirs. [...]

C'est bien. — Finit par émietter l'Etienne. Et n'ayant, a-priori, rien d’autre à déclarer il entra dans l'auberge. Camille riait fort. Jules riait aussi bien. Elle suivit l'Etienne des yeux et dit : — T'en fais pas, petit. Entrons. — Ils entrèrent. Bref !

[...]

Plus tard, après l'intermède apérif, Camille annonça d'une voix forte et grave :

Chers confrères, je vous présente Jules-César Montouvirin, mon conseiller des questions d'Environnement. —

Il y eut quelques applaudissements... et, également quelques (...Passons...)

[...] A table, un ancien illumina toute l’assistance de sa connaissance :

Montouvirin, c'est Réunionnais ! D'origine Indoue, c'est ça ? 

Oui monsieur, c'est exact.  Confirma Jules.

— C'est bien l’un de vos ancêtres qui colonisa la canne à sucre sur l'île de la Réunion vers 1700 ? —

— Monsieur est d'une famille de colons ! — S'émerveilla quelqu'un.

— Bof ! L'histoire de la Réunion fut mouvementée [...] Un ancêtre, colon ? Aujourd'hui, ça n’est plus qu’une légende ! [...] Et, vous le savez aussi bien que mmoi, un nègre, ça restera toujours un nègre. Arrondit Jules

Passons, passons ! Passons la colonisation, l'esclavage et Bonaparte. Et passons l'abolition [...] Mais conservons la négritude : toujours et encore. Parce qu'enfin, qui d'autre que le nègre qu'il se revendiquait être pouvait se vanter de l'être ? [...]

Au milieu du repas quelqu'un l’interrogea : — L'intérêt pour l'Environnement, ça vient de quoi ? — J ules répondit du tac o tac, sans tact : — Des caprices ! —

Ah ! J’n’ comprends pas. — Avoua banalement le questionneur.

Ne cherchez pas. Madame votre député me paye très bien, pour que je lui réserve mes exclusivités. — Masqua-t-il son manque sans imper car Camille le flatta devant tous : — Et Jules n’est pas avare ! — En caressant son émoi [...]

Voilà comment l'on deviendrait conseiller ? Quand même ! Ne rêves pas ! D'autant que... Qu'il fut conseiller ou pas, ça servira peu à l'épilogue

[...]

L'après-midi fut consacrée à une « grande commission »... Sans intérêt.

[...]

Une fois seuls dans leur voiture, Jules dit à Camille :

Merci Camille, je me suis bien amusé.

Moi aussi. T'as été parfait. — Répondit-elle en caressant sa cuisse avec

douceur, s'attardant un peu, là, où ça fait frissonner de peur. Sans masquer son trouble, Jules, la voix tremblante, osa lui demander :

Pourquoi caresses-tu ma cuisse ? ça me gêne énormément.

Ta cuisse ? Ce n'est que de la tendresse, petit. — Enjôlisa-t-elle.

La tendresse ? Avait-elle eu un quelconque pouvoir de calmer sa peur ? Non : la tendresse avait amplifié sa peur. Demeurant impuissant face aux affres de sa peur, Jules chercha à l'embastiller. Mais il ne parvint qu'à banaliser :

Où je te conduis maintenant ?

Camille qui les avait parfaitement discernés, ne répondit pas immédiatement : elle préféra d'abord, le chahuter gentiment[...] Puis, ironiser sur ce qu'elle nomma ses « retranchements puérils ». Mais comme il voulait s'en défendre, elle l'admonesta vertement avant de lui expliquer, que à la place qui est désormais la sienne, il ne devra plus jamais se laisser dominer par des affects comme la peur. Ni par des sentiments dénués de raison politique ou cognitive... Ce jour là, ce que Camille expliqua à Jules était parfaitement clair. Cependant, ce ne sera que longtemps plus tard que Jules en saisira la quintessence. Là, Jules n'avait vraiment comprit que : — Dix kilomètres, à la maison où je suis née. — Entendu la voix veloutée de Camille et noté une pointe de plaisir non dissimulé.

Toutefois, il n'aurait pas juré en être sûr. La seule chose dont Jules était sûr est qu'il avait peur… Une peur qui le dominait… Une envahissante peur...

— Voilà ! Au marronnier, tu tourneras à droite. — L’avertit-elle.

Une longue allée, interminable, et à l’extrême infini de l'une de ces extrémités sans fin, s’avançait le halo d'une lampe tempête.

— Arrêtes-toi à la lumière ! — Dit Camille.

Un couple de petits vieux sortit en courant lentement. Camille bondit vers eux. Jules lâcha le volant, péniblement. A mi-chemin, Camille les serrait fort dans ses bras en disant : — Papa, Maman, — d'une voix inconnue : une voix douce et tendre, presque fragile.

— ça fait plaisir ! — Dit le papa. Et dès l’apparition de Jules la maman s’exclama : — Oôh ! Excusez-moi môssieur ! Gérard nous avait bien prévenus mais ça surprend ! —

Et Camille rit net : — T’as eu peur ? (...) Jules est un homme paisible !

[...]

Les parents de Camille parlaient sans cesse... Ensemble, ce soir, ils discutèrent longtemps, en dînant  lentement. Et Jules se sentit comme chez lui ; il se sentait comme chez lui quand sur le premier coup d'horloge de minuit, Camille, du souffle de ce sourire qui le faisait frémir, lui chuchota : Je suis fatiguée ! — Et ses yeux verts l’hypnotisèrent. Alors... Quand il l'entendit solliciter aussi : — On va se coucher ? — Et quand l’intervention charnelle des lèvres vermeilles de la bouche sensuelle de Camille bissant sa requête dans un effluve d’érotisme ravissant restaura la réalité de ces angoisses qui font tant trembler de froid son effroi, Jules resta, le cul givré... sur la chaise de paille...

— Alors, tu viens petit ? — Le secoua Camille.

[... ]

C’était comme s’il était entré dans un autre monde, irréel, intemporel

[...]

Camille, dévêtue... s'allongea... en ronronnant comme ta chatte perdue au milieu du grand lit et quémandant son câlin avant de vouloir dormir :

— Viens ! Viens t’étendre et te détendre près de moi. —

Jules restait planté, aimanté par les bas noir de Camille sur ses longues jambes ambrées ; aimanté par son triangle de soie ocre, par sa taille mince et musclée ; aimanté par sa poitrine nue aux seins peu volumineux mais parfaitement hémisphériques et des mamelons aux aréoles rigoureusement centrées ; une poitrine haut tendue sur son buste : un buste aussi large et fort que celui du gymnaste... Cette poitrine, c’est l'orgueil de Camille.

— Alors, qu'est-ce que t'attend, petit ? — Le fit sursauter Camille.

— Rien. Je ne peux pas venir m’allonger près de toi. — Se refusa-t-il. Se redressant prestement, Camille toisa Jules. Puis, elle ricana :

— Tu ne m'as jamais vue, dans cette tenue ? —

— Autour de la piscine... y’a Gérard aussi… Et, je ne te vois pas comme maintenant. — Dit-il.

— Allons petit ! [...] arrête de te faire des films et viens, là... —

Jules hésita... à obéir. Mais, demi nu, il s'assit sur le sofa... Camille posa sa tête sur les cuisses de Jules, le regarda de toute sa splendeur offerte à lui et se mit... A parler :

— ... Je t'aime beaucoup. Et Gérard t'apprécie comme son fils. [...] Si je voulais que tu deviennes mon amant, tu n'y pourrais rien... Gérard m'approuverait [...] ça te fait bander ? Ne t'en préoccupes pas. Ce soir, j'ai seulement besoin de parler avec toi. —

Parler ? [...] Normalement, ça le faisait bander, mais pas du même endroit.

— […] Toi, t’es une envoûteuse. — Avoua-t-il. Camille sourit :

— Jules, [...] Et je ne comprends pas pourquoi tu es toujours seul. Ton traumatisme est si douloureux ? —

— Non ! — Affirma-t-il sur le ton de la sincérité non feinte : — Je ne souffre plus de ma douleur : je ne m'en rappelle même plus. —

— Pourquoi ne sors-tu jamais, alors... —

S'en suivit un dialogue à bâton rompu où Jules ne niait pas qu'il aime la chair et les femmes mais qu'il s'en méfiait [...] Et surtout, que Camille, elle, lui fait peur. Ici, je ne t'en reporte que l'essentiel.

— T'es amoureux de moi ? — Lui demanda Camille sans détour.

— Camille! J'ai l'âge d'être ton fils… Et puis, je suis noir… — S’étouffa-t-il.

— Qu'elle âge crois-tu que j'ai ? — Le chahuta-t-elle.

— Camille ! Tu es une belle femme mais pour donner ton âge c'est encore plus difficile que chez la plupart des femmes… —

Camille en rit de bon coeur. Et la main de Camille glissa et s'égara à nouveau. Et Jules banda… Et Camille rit plus brillamment encore en affirmant :

— Alors, t'es amoureux. —

— Non Camille Tu me fais fantasmer, je te désire parfois, mais… —

Jules palpitait frémissait fondait... Camille déposa un baiser humide sur les lèvres de Jules. Puis elle posa tendrement, sa tête sur ses pectoraux frissonnants en chantonnant : — Petit trognon : je ferais ce que je veux de toi. —

[...] Jules ne se souvenait pas d'avoir déjà autant bander. Camille le devina : elle vérifia (...) Et puis elle en finit, entre cinq doigts et dix mouvements, d'une purée de six mois giclant de sa main sur son ventre et ses seins. Elle sembla s'étonner : — Humm, c'est chaud, C'est doux... Et, [...]

Et… Jules rebanda.

Et Camille flatta à nouveau... Et sa tête glissa lentement sur le ventre de Jules […]

Camille s'endormit sur sa queue. Jules restait pétrifié. Il aurait voulu la caresser entière. Mais il s'endormit aussi.

Au septième coup de la comtoise... Camille dormait. Jules bandait dans sa main comme un vrai sauvage… Et le grelot du téléphone brisa son rêve. Jules étendit péniblement ma main et répondit :

— Oui ? —

— Salut, ça va ? — Le surprit la voix de Gérard.

— B'jour Gé - gé – rard.... Oui. Camille dort — Chuchota Jules.

— Non, je dors plus — Bondit Camille en ôtant vivement le téléphone de la main de Jules. [...] ça va très bien. — Répondit-elle au combiné... en rejouant avec le sexe de Jules qui se crispa : Pas jouir maintenant ! Se retenait-il.

— Il est aux anges ! — Répondit Camille au combiné noir ; Camille répondait de la voix au téléphone noir, et de la main à la bite noire. Elle s'éloigna pour chuchoter à l'autre noir... Jules pâlit [...]

— Gérard... — S’esclaffa-t-elle en secouant l'entremetteur noir devant Jules..

— Ah ? Ahh ! — Se dégonfla-t-il. Jules paniquait tant que... Camille éclata d'un rire tonitruant à la Méphisto, [...] Gérard riait aussi [...] :

— Alors petit, on a dormi avec Camille ? —

Jules prépara sa défense et débita une phrase de silence. Et Gérard prodigua des conseils à Jules pour soigner l'humeur de Camille. Jules tremblant de peur,  répondit béatement : — Ahh ! Oui ! — Et la main de Camille dans son caleçon fit que Jules se répandit entre les seins de Camille et contre ses volontés.

— J’adore ça : ton sperme... — Susurra Camille.

[…]

Jules massait Camille. Et Jules se consumait, à masser sa poitrine […]

Et à chaque fois qu'elle jouait de son Jules, Camille susurrait :

— J'aime ça : ton sperme si blanc jaillir de ton sexe si noir —

Et elle s’autorisait à en jouer aussi souvent que... [...]

Jules massait Camille [...]

Jules massait par monts et par vaux de Camille [...]

Et il se consumait, pas seulement à masser [...]

Mais Jules n’est pas l'amant de Camille.

Pourtant les sillons des jours des mois de sa vie s'écoulent paisibles et heureux.

* * * * *

A suivre
pateric ©
Par Pateric - Publié dans : micro roman - Communauté : Fantasmagorie pure
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Dimanche 1 mars 7 01 /03 /Mars 08:54
 

Va en peine !

Bonjou' m’dames m’ssieurs, jm'appell’ Jules... J’m'scuz d’vous d’ranger pendant vot’ voyag’... etc.

Il s'expliquait en terminant ainsi :

— ...J’assept’ aussi d’tvawailler : j’suis électwouicien. Mais sais wôssi ja'diner, peind’, tapissé... —

« Mais ! Rassurez-vous : je ne rêve pas. » Qu’il se disait au fond de lui...

Au fond ? Il avait tellement touché le fond du néant que le fond de lui n'était plus rien : Putain de galère ! —

... Chaque jour, dans le rames urbaines rabâchant son excuse avant d'aller planquer sa honte dans les galeries noires, à hanter la nuit ; hanter la nuit par la chance qu’il avait eu de dénicher un abri secret au fond des galeries : il était parvenu roi des clochards [...]

Bon voyag’ m'sieurdam et que Dieu vous bénis’ ! — Il sursauta.

Dieu vous bénisse ? — Mais il n'y croyait pas !

Car s'il existait, il voulait le voir... Pour le crucifier de tous ses tourments […]

— Crevez en paix ! –

... Marre de ramer debout sans jamais atteindre le rivage de sa mare à boue…

Il prendra le train suivant... en marche, de face, bras en croix pour rejoindre sans remords le crucifié... à la dernière heure de mort qui le saisit à l'épaule d'une main ferme : un homme blanc svelte veste de cuir cheveux gris et barbe rabbinique... Mon dieu ! Ce qu’il eût peur !

J'ai un travail pour toi. Appelles-moi à quatre heures. Tiens ! —

Dit l’homme en déposant une enveloppe dans sa main [...]

L'enveloppe contenait une carte de publiphone, un ticket Paris-Chevreuse, et cette carte de visite :

Gérard MIM


Psychiatre – Psychanalyste


Chef du service d’



Hôpital Sainte Anne


Tél : 01.45.54.XY.YZ


 — C'ça son toiwail: il che’ch’ un cobay’ ? Pou' quoi fai’ ? —

[...] Il regardait devant (...) Le soleil perçait (...) Le soleil persista, Jules larmoya. Le soleil insista, Jules pleura... de sa brûlure et... de joie...

Y'a longtemps que t'attends ? — Demanda barbe blanche.

J'sais pas. — Répondit Jules d'une voix blanche.

— Viens. —

[...] La voiture se présenta devant un portail de fer forgé... qui broutait.

...Deux coups sur trois, il fait ça [...] — Dit le psy contrarié.

[...] ... Si t’y réussis, je te fais un CDI. D’accord ? — Conclut-il.

Jules ne répondit pas : évaluer les difficultés (...) MIM tenta de le rassurer (...) Jules le regarda… muet... Le psy l'observa, sourit et ajouta :

— Je ne suis pas un négrier. —

Le portail... s'étant décidé (...) La voiture arriva devant une remise et s'immobilisa (...) Pour Jules, ça ressemblait à un « Palais Royal ».

Ils parlèrent longuement. Et... Monsieur Gérard confirma à Jules que, s’il est sérieux, rien n'interdira qu’il puisse... devenir son homme de confiance.

« Rassurez-vous : je ne rêve pas. » Se persuada Jules au fond de lui. Mais son fond de moi, n'était plus aussi profond que tout à l'heure...

Et ça, c'était déjà quelque chose.

Ris, Jules !

Jules avait réussi. Exemple : Dès le lendemain il répara l'automatisme du portail qui ne brouta jamais plus le bitume !

... Bref. Monsieur Gérard Satisfait tint sa promesse en offrant à Jules un contrat à durée indéterminée de travail (cet ordre-ci est volontaire) sur la base d'un salaire et d'avantages inespérés...

Monsieur avait des idées... Jules dirigeait les travaux avec intransigeance…

Et virait illico tout coupable de négligence... sans remord...

Neuf mois bétonnés depuis son arrivée chez les MIM [...]

Il tondait la pelouse... Madame Camille MIM, venait vers lui en oscillant sur la pointe des pieds : souple déhanchement (et autres séductions ...)

Voulant éviter qu'elle... Il sauta du tracteur et courut à sa rencontre... Jusqu'alors, quand il croisait Madame, c'était toujours en présence de Monsieur : Madame lui faisait peur et il la fuyait.

[...]

— M'dam’ suis à vot’ servis'... fallait sonner, pas v'salir, M'dam’... —

Il saisit la main de Camille dans un geste machinal de contenance soumise. Vois-tu ? Buste incliné tête baissée genoux mous... ses doigts sous les siens. Camille les serra fort, pesa de son poids, tira Jules vers elle et dit :

Regarde-moi ! Ce que tu fais est très bien. Je te félicite, petit. 

Voix de baryton jouant le registre d'une contralto, ou d’un haute-contre.

Troublé, il la regarda, deux secondes, d’un clin d’œil furtif puis pénible...

Il trembla… Il ne comprenait pas. Etait-ce un anachronisme métabolique ces traits d'un visage mâle teinté de séductions féminines ? [...]

— M'dam’. Vn'avez pus b’soin d’moi, je'tou’n’ twavayer. — 

Attends petit ! — L'ordre de Camille, résonnant, le statue figea

... Jules craignait tout... Pourquoi ? Il ne savait pas ! Sauf que [...] Le banal entretien nécessitait-il un salaire perpétuel ? [...]

Personne te rend visite (...) Juste à travailler... — S’inquiéta-t-elle.

Abasourdi, Jules leva ses yeux... la regarda d’un œil oblique... Camille, oeil vert persan, cheveu d'ébène (...); dents de carnassier (...); épaules de baroudeur... mais seins de pin-up, taille de nymphe, hanches étroites mais cul de déesse... Il la contemplait… Et il s'enterra...

Tu viens dîner ce soir : ce soir vingt heures ! — Ordonna-t-elle.

Et Camille s'en retourna (...) fesse alternative, croupe induline ; Esthétisme, hermaphrodisme, angélisme : Esotérisme ? Sans réponse ! Il rougit. Heureusement, chez lui, ça ne se remarque pas : c'est génétique !

Déjà dix-huit mois.

Jules est intime du couple MIM. Il les tutoie et il a du crédit : Jules est homme de confiance. Cependant, (...) il n'envie pas la place des rois...

Dix-huit mois déjà.

Il tirait tout son plaisir d’ici, ne le partageant avec personne... du matin au soir à servir Camille et Gérard. Et du soir au matin, il prenait son plaisir seul. Parfois il se tripotait... et cauchemardait le corps de Camille. Mais dès qu’il la voyait sourire, il débandait de peur car Camille lui faisait encore plus peur aujourd’hui…

* * * * *

 

Par Pateric - Publié dans : micro roman - Communauté : Fantasmagorie pure
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Dimanche 1 mars 7 01 /03 /Mars 08:46
 

Tout ce qui suit pour introduire un essai scientifique sur l'Environnement ?

Absolument : une commande publique que les représentants de l'utilité publique ont trouvé si intéressante qu'il l'ont classée aux archives de l'oubli, eunuques qu'ils sont. C'est ainsi que j'appelle les énarques : eunuques. C'est-à-dire : ceux qui font tout avec les couilles des autres. Mais je n'en revendique pas la paternité qui en revient aux Pharaons. Si ! Les ministres des Pharaons n'étaient-ils pas tous des eunuques. A mourir de rire, n'est-il pas ?

Tout ce qui suit dans cette nouvelle est extrait d'un roman écrit pour nous-même (mon épouse et moi) afin de me permettre de moins souffrir dans la rédaction de cette commande que je devais honorer dans le cadre de l'un de mes attributs : celui du chercheur (parfois faut justifier son salaire !). Sauf que, quand tu sais ce que l'on va en faire, de ton essai... Juste parce que ce que tu démontres n'est pas « politiquement correct », ou plutôt, dérange les lobbyes, surtout les lobbyes écologistes qui sont aussi sectaires que tous les intégristes, quelle que soit leur classe ethnique, religieuse ou sociale... surtout les écologistes soldés des Clans « Générale Lyonnaise » qui n'ont rien d'écho – logique, tu... Baste !

Nous nous sommes donc écris le roman de l'Ecologie. Et mieux encore, celui de sa Sécurité, comme « raisons » à la Préservation de la Vie et de la Sauvegarde des êtres vivants dans l'Environnement de sujétion de leurs activités. Bref !

Souvent, il faut des « histoires fantasmagoriques » (ou, romans), pour « donner de l'intérêt aux vraies choses de la Vie » ou « aux choses de la vraie Vie » comme pour « donner de l'intérêt à la vie des vraies Choses »...

Mais, pour toi, ici, nous n'en dirons rien ; sauf que, en tant qu'individus vivants, Gérard, Camille, Jules, sont des personnes réelles ; des personnes qui existent réellement même s'ils elles n'existent pas tels que nous l'agençons dans l'histoire romancée ici...

C'est en juin 2006, en cherchant « d'autres » infos relatives à « CE » sectarisme écologique qui pollue la perception logique de l'Homme et contamine ses comportements, notamment celui voulant les rendre « consommateurs » de l'anti-consommation productiviste en le conduisant à des comportements bien plus consuméristes ; des comportements de consommations à l'économie spéculative fondée sur « la peur du manque », donc sur l'inflation de la demande ; c'est en cherchant ces infos et des illustrations sur le net, que nous sommes tombés un peu  par hasard » sur le blog de Camille MM qui nous aura subjugué. Et c'est en lisant une de ses réponses, ambiguë quant à sa réelle personne, à son genre vrai, que nous avons alors décidé de lui dédier cette nouvelle adaptée du roman ; nouvelle où l'héroïne qui s'appelait déjà « Camille » est une femme politique qui devient (fortuitement) la « maîtresse » d'un ex clochard, « Jules » qui deviendra (fortuitement aussi) son conseillé spécial pour les questions d'Environnement...

En outre, le mari Gérard et sa femme Camille, sont des abbérations génétiques ... Il sont de ce genre d'abbérations qui font TOUT de l'Ecologie : de la Biologique et de la Physique, donc de la VIE ; de ce genre d'états marginaux qui rendent « fous de joie » les libertins libertaires que nous sommes.


Si donc, les abbérations vous intéressent, "Variable complexe", ce n'est que ça : "cette improbable vérité" et néanmoins "vérité".

Par Pateric - Publié dans : micro roman - Communauté : Fantasmagorie pure
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mercredi 25 février 3 25 /02 /Fév 18:34
 

...

Dominique m'entrainait vers la table que j'avais délaissée plus tôt pour venir pleurer dans son dos. Je m'apprêtai à y grimper, mais me brûlant la politesse elle s'assit en réclamant doucement :

— Je voudrais encore que tu me suces ; que tu suces encore mes lèvres purpurines... —

Tiens, tu ne veux plus me fister ? — Plaisantai-je en m'installant en prière sur son tabernacle et... Je glissai ma langue entre ses lèvres, remontant jusqu'au bouton « START » sur lequel j'appuyai de toute ma science des démarrages de fusée. Elle me répondit simplement : en grognant et bientôt en s'envolant dans un rugissement fauve écartant ses jambes comme dans une brasse folle à désespérer atteindre une rive. Et sa bouche d'amour s'ouvrit comme baille une carpe d'une grosse bulle d'extase que ma langue lapa net... Je la léchai, et la suçai encore, prenant un malin plaisir à m'interrompre dès que son vagin voulait chanter toute gorge déployée, ou que son bouton tintait : gling-glang, ou que sa rosette s'épanouissait. Mais dès qu'ils se relâchaient, je replongeai les agacer. Et j'aimais ça.

Un moment, remarquant à portée de bras, une boîte de gants de latex, j'en pris un et l'enfilai tandis que ma bouche suçait son clitoris. Puis, j'avançai un doigt vers l'antre et sa bouche le mordit presto. J'aventurai le second. Elle n'en fit qu'une bouchée. Le troisième connut le même sort. Ils massaient la face interne de son pubis, exactement là où ça me fait hurler de plaisir. Elle hurla. Mon petit doigt me dit, qu'il aimerait bien ne pas rester orphelin. J'exauçai son voeu en le joignant aux autres pour masser aussi. Elle hurla plus fort encore. Et, ne sachant pas ce qui la faisait le plus hurler, ma bouche avalant son bouton, ou mes doigts, je m'évertuai à les soigner aussi bien l'une que les autres. Elle hurla de nouveau, ajoutant une contraction digne d'un vers qui se tort. Je savais, là, que l'orgasme était atteint. Et qu'il fallait que je passe le bouton à « STOP », si je ne voulais pas transformer sa jouissance en douleur. Je retirai mes doigts pour recueillir sa cyprine sur ma langue. Mais à mon grand étonnement, elle était sèche comme une pierre : sèche et brûlante. Alors, je la rafraichis avec ma salive que ma langue étendit sur ses lèvres. Et ma seconde lapée se répandit à l'intérieur de sa grotte incendiée... Lentement, je caressai l'intérieur de ses cuisses. Mes doigts griffonnaient sur sa peau des mots secrets, des mots jusqu'aux portes des plis sacrés... Je les arrêtaient là, délaissant exprès les lèvres de son sexe comme le bouton à impulsions. Ou bien mes ongles frisaient la toison duveteuse de son mont de vénus... Peu à peu Dominique reprit respiration descente, sans pour autant ôter sa peau chair de poule que j'aimais tant. Et j'admirai sa poitrine comme « flotter » au dessus des vagues. Et là, ses seins imposants offraient tous leurs avantages...

Dominique se redressa et dit : — Génial ma petite salope, vraiment génial ! — Sur quoi je dis :

— J'ai bien gagné mon tour ? —

— Oui ! Tu l'as très bien gagné. Et je te promets de te faire prendre un pied comme jamais. —

— Bon ! Le pied... Je préfère que tu prennes ma chatte – Jouai-je. Pas au chat ni à la souris...

Et comme je prenais sa taille pour l'inciter à me laisser sa place, elle me dit en me tendant un tube :

— Attends ! T'as pas encore fini. Je veux d'abord que toi tu me fistes : j'adore tes mains. —

— Vraiment ? — Répondis-je en prenant le tube. Elle s'allongea, s'ouvrit entière et frémit d'avance.

— Tu me guides hein ? — Lui demandai-je tout en étalant une bonne noix de sa mixture sur mon gant. — Tu me guides ! — Répétai-je en lubrifiant ses lèvres. L'odeur du produit, difficile à définir précisément exhalait un mélange d'eucalyptus, de menthe, d'anis, de gingembre, pour ce que je savais reconnaître. Ce mélange commençant à chatouiller agréablement mes narines, m'excitait.

Lentement j'écartais les lèvres, et avançai ma main dans son sexe quatre doigts en flèche, le pouce lové dans la paume, tournant alternativement de gauche à droite pour explorer calmement la voie. Ne sentant aucune contraction revêche j'enfonçai mes doigts doucement. Arrivé aux jointures de la paume j'hésitai. D'un coup de reins soudain Dominique avala ma main jusqu'au poignet. Je me pétrifiai en sentant en cinq ou six contractions ses muscles vaginaux me serrer de toute leur force. Un instant, je voulus retirer ma main mais elle se contracta plus fort pour la retenir prisonnière :

— Branle-moi ! Je sens que c'est bon ! — M'invita-t-elle de sa main sur mon avant-bras.

— T'es sûre ? — Hésitai-je encore. Elle emprisonna mon avant-bras et l'anima avec frénésie.

— Tu me dis si ça va pas, hein ? — Dis-je, continuant son geste en masquant mon inquiétude.

— Hummmm ! — Désarticula-t-elle en allant à la rencontre des « va et vient » de ma main.

Au fur et à mesure, je la sentais s'épanouir plus entre chacune de ses contractions. Je fermai le poing qui la remplit entière. Et en même temps mon poignet sut pénétrer plus profond. Et je l'enfonçais et le reprenais en le tournant, d'une moitié à droite, d'une moitié à gauche. Et progressivement j'accélérais la cadence masturbatrice. Et sur le dos de mes doigts et de ma main, je lisais tous les secrets de sa grotte vaginale... Et je dois avouer que je les préfère aux secrets d'une caverne anale. Je sais qu'un rectum est plus vaste et plus profond qu'un vagin. Mais le vagin est bien plus doux. Sauf que celui-ci me paraissait vouloir s'épanouir sans limites, tant je ne sentais plus mon poing buter nulle part lorsque Dominique relâchait ses muscles. Toutefois, lorsqu'elle les contractait de nouveau, elle le serrait plus fort chaque fois... Et ses contractions devenant de plus en plus rapprochées, bientôt je ne pus plus la masturber. Jusqu'au moment où une contraction violente et puissante la fit se cambrer, cul levé reins creusés. Elle Hurla : — Wouah ! — Et se tétanisa entière puis s'avachit sur la table. Je voulus retirer ma main mais elle refusa en disant la voix tremblante : — Non ! Pas encore ! —

Je me dis : — Jamais elle est rassasiée. Je croyais être nymphomane, j'ai trouvé ma maîtresse. —

Cependant, j'aimais bien cette image devant mes yeux à ne plus voir ma main enfouie dans un sexe féminin : je trouvais ça divin. Et puis, je le vis, lui aussi, rouge gorgé de plaisirs, énorme, brillant. Et je ne pus résister à l'envie de l'embrasser, puis de l'avaler et de le dorloter de ma langue... Aussitôt Dominique reprit sa danse, tirant sur son clitoris prisonnier de ma bouche, s'enfonçant sur mon poing... Et en moins de temps qu'il te faut pour regarder l'heure à ta montre, elle jouit de nouveau en grinçant : Hiiiiye ! Et en me pissant à la figure.

Slurp ! Bafouillai-je de surprise.

Ça, je ne m'y attendais pas. Et dans les replis les plus enfouis de mon inconscient naquit un haut le coeur qu'avec peine je contenais au bord de ma bouche. Toujours, je m'étais dit que jamais uro et scato seront les mamelles de mes plaisirs. Même les plus fous. Je confirme par le test grandeur nature : la pisse n'est pas ma tasse de thé. Si ça avait été de son foutre qu'elle m'est aspergée, j'aurais été satisfaite. Et je m'en serais délectée mon saoul : j'aime ça ! Néanmoins là, pisse ou pas et pour gênée que je sois, je ne pouvais m'éloigner du dégoût plus loin que mon bras tendu retenu au poing.

— Excuses-moi ! Je n'ai pas pu me retenir ... Et puis, toi, tu l'as bien cherché non ? —

S'excusa-t-elle à demi : Sucer mon bourgeon après que j'ai jouis comme une folle, c'est risqué.

— Un prêté pour un rendu — Répliquai-je me souvenant qu'elle m'avait faite pisser de plaisirs : — Mais en pleine poire, ça surprend. Et, je trouve ça déguelasse. — Affirmai-je mon désaveu.

— Penses-toi ! C'est bien moins sale que des mains propres. — Rigola-t-elle.

J'en restai sans voix bouche ouverte visage encore dégoulinant, le hoquet prêt à bondir.

— L'urine, c'est totalement stérile. — Pouffa-t-elle encore plus rigolarde.

— Eh bien, tu me feras pas avaler ça ! — Toussai-je.

Elle éclata de rire. Et son rire, cette fois encore me charmant, je l'embrassai sur la bouche, oubliant la pisse sur mon visage. Elle ôta promptement sa bouche de la mienne. Et je me souvins net, de l'état de... Sauf, que sa bouche s'ouvrit sur ma joue et que sa langue me lécha le visage :

— Tu vois, mon urine, y'en a plus ! —

— Ti cresis : je pues autant la pisse que les égouts de l'Estaque. - Dis-je de mon plus bel accent.

— C'est quoi ça ? — Demanda-t-elle.

— L'Estaque, c'est un petit port à l'extrémité ouest de Marseille ; un petit port de pécheurs ancré au débouché du tunnel du Rove. — La soulageai-je.

— Je me disais bien, aussi, ce petit accent... —

— A chacun le sien. — Et oubliant mon odeur pour reprendre mon poing dans son vagin, je dis : — Bon ! Rends-moi ma main. C'est maintenant mon tour. Je l'ai bien gagné là, non ? —

Je me serais bien laissée tentée par deux poings, moi ! Lâcha-t-elle presque mélancolique.

Lâche d'abord le mien en points de suspension ! Appuyai-je en point d'exclamation.

Un dans la chatte et un dans le cul... Je m'y verrais bien... Dit-elle : comme si je n'avais rien dit.

— Coucou chérie ! Tu me le rends mon poing ou je te l'arrache à la sauvage ? —

— Houillouillouille, non ! Ouvres-le d'abord ton poing, si tu veux revoir ta main. —

Zut ! T'as raison. Lentement j'ouvris mon poing et sèchement elle expulsa ma main : trempée. Et je n'aurais su dire si c'était les molécules d'eau du lubrifiant qui s'étaient démultipliées, ou si elles s'étaient mêlée à son foutre. Et les effluves chaudement parfumées qu'exhala son sexe dès que j'eus libéré sa porte embaumèrent le laboratoire. Et leur fragrance était enivrante.

— Viens, que je lave ton visage. Ce sera quand même plus agréable, après. — Dit-elle.

Un lavage ? Tu parles ! Certes elle savonna mon visage d'un doux savon moussant. Sauf qu'elle ne s'arrêta pas au visage et couvrit mon corps entier de mousse... D'une mousse parfumée à l'avocat dont elle me frictionna jusqu'à ce que ma peau ait absorbé la dernière bulle de mousse. Et pour aussi étonnant que cela te paraisse, jamais je ne m'étais sentie aussi fraîche, légère et détendue...

— Encore une merveille DUREX. — Lançais-je. Surtout pour ne pas avouer que j'étais bien.

— Oui ! Un test DUREX relaxant d'après jouissance. —

— Veux-tu que je te frictionne à mon tour ? — Lui proposai-je.

— Plus tard, plus tard ! Viens maintenant. Tu n'as pas changé d'avis ? —

— Jamais de la vie ! — Confirmai-je. Et toute régénérée comme après un bon sommeil, je courus me jeter sur la table, poser mes pieds sur les étriers et attendre, impatiente.

Tu me diras ce que ça te fais : moi ça m'endort. Dit-elle en malaxant dans ses mains un espèce d'onguent blond.

Encore un test ? Fis-je Jouisseuse certes, mais professionnelle jusqu'aux bouts des doigts, notre Dominique, hein ? Et comment tu fais, si ta mousse m'endort aussi ?

— Elle t'endormira pas : ta peau n'est pas la mienne. Et tes réactions seront différentes aussi. —

— Et si ça m'excite autant que ça t'endors... —

Eh bien ça me ferait le plus grand des plaisirs. Dit-elle en venant se placer entre mes cuisses : Et puis, tu me diras des nouvelles de ça. Ajouta-t-elle en me montrant sa main recouverte de cet onguent qui l'enveloppait comme un moufle.

 

* * * * *


A suivre !

Pateric ©

Par Pateric - Publié dans : Le feuilleton DUREX - Communauté : Fantasmagorie pure
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mercredi 25 février 3 25 /02 /Fév 18:27
 

J'étais là, mi allongée sur la table à examens, jambes ouvertes et pieds bloqués dans les étriers bien relevés sentant de l'air frais chatouiller délicieusement mes antres sûrement béantes ; j'étais là, sagement immobile, à admirer les courbes graciles et délicieuses de Dominique ; des courbes, et aussi des reliefs qui me séduisaient d'autant mieux que sa blouse ouverte les exacerbaient...

Tandis que munie d'appareils sophistiqués, bippants, sonnants et vibrants d'autres timbres nasillants elle me palpait entière, des lèvres buccales aux lèvres vaginales, de mes seins à mes flancs pinçant mes lèvres de ses doigts, et me manipulant aussi par d'autres gestes assez ésotériques, j'admirai devant mes yeux ses seins à la symétrie et à la tenue étonnantes ; des seins au maintien surprenant, qui ne dansaient quasiment pas malgré l'activité incessante animant Dominique sur mon corps... Elle me manipulait, me regardant continûment de ses yeux émeraude aux pupilles dilatées, lèvres entrouvertes que sa langue humectait fréquemment dans un mouvement lent, voluptueux... Excitant. Ah ! Si je n'avais eu mes bras empêchés par ces anneaux argentés reliés à leurs multiples surgeons électriques, sûr, je l'aurais enlacée, embrassée, caressée, dévorée... Mais là, j'étais liée. Oh bien sûr, je savais ne pas être attachée par ces liens si indescriptibles du traditionnel bondage à la japonaise ; je savais qu'il eût suffi d'un seul geste pour que je m'en libérasse et m'envolasse sur les ailes du libre cours de mes désirs salaces : lascifs, impudiques lubriques, libidineux luxurieux, voluptueux langoureux et peut-être un tantinet amoureux...

Quoi ?

Non ! Amoureux, non !

Je ne veux plus tomber amoureuse d'une autre femme, non ! Mon coeur est déjà pris. Et même si ce n'est plus que par des souvenirs, ils sont trop doux pour partager un amour impérissable avec une chimère périssable.

Oui ! Malgré tout son charme, malgré toute sa beauté, en toute blondeur et blancheur, finesse et douceur, ressemblant à ma Sylvie... aux seins près, Dominique, ravivant le souvenir ancien de mon amour pour Sylvie, ne saura être rien d'autre qu'une fantaisie.

Oui ! Je n'ai (et ne veux avoir jamais) dans mon coeur que les trois amours de ma vie : Sylvie et son mari mon amant et l'amant de mon enfance mon mari d'hier et d'aujourd'hui mon amant pour toujours l'amant de Sylvie à jamais. Mon mari qui n'a jamais trop apprécié la beauté des blondes ; mon mari qui s'emballe illico aux charmes des latines et des exotiques ; mon mari empreint d'une tendresse et d'une douceur sans pareilles, comme si la peau de lait de Sylvie eût été son voile de fragilité ; mon mari amant de Sylvie si différent de mon mari mon amant avait le don de l'expédier dans des galaxies où jamais personne ne sut la conduire : ni moi, ni mon amant son mari dont je jouissais vibrante de sa fougue et de ses ardeurs, ni de la vigueur renversante de mon amant de mari dont je raffole. Moi, dont le corps éternellement adolescent adore s'ébattre aux forces viriles pesantes et prenantes comme par défi lancé aux forces de la nature ; Moi, frêle esquif émergeant victorieux de la tempête, roseau fragile ne rompant jamais, j'ai d'abord besoin de me sentir envahie pour prendre la main sur le plaisir, pour engloutir le sésame de la voie lactée chevauchant pégase en dansant la samba du bambou : la danse éternelle des coïts syncopés, affirmés, appuyés... pour jouir au-delà de moi, par dessus la ouate des étoiles où je me transporte séparée de mon animal conscient jusqu'au paradis de mes orgasmes où siègent mes chants d'allégresse. Moi, de la tendresse je n'attends que caresses apéritives. Et de l'affection, chaleurs digestives. Et, entre ces deux instants je veux m'empiffrer et m'enivrer de l'opulence gargantuesque des plaisirs vénériens : je ne suis pas gourmet, je suis ogre. Et tel un ogre, je suis difficile à rassasier. Et je déteste le commun, comme le banal et le vulgaire, l'empressé ou l'indécis : en leurs présences, je préfère mieux partir à jeun que de me laisser intoxiquer par une poisse saumâtre. Parce qu'après, il m'est toujours nécessaire de m'apaiser à l'ineffable chaleur contemplative des attentions câlines de mon amant avant de retourner me blottir et me reposer entière, corps et esprit, dans les bras de l'amour et de la douce affection de mon mari... C'est aussi pour ces raisons là que j'aimais mes abandons saphiques à ma toute douce Sylvie en préliminaires de nos libations diaboliques. Et, je suis heureuse aujourd'hui aussi qu'il en est ainsi : depuis que nos amants ont déserté notre nid pour s'aimer dans l'éternité dont je rêve à les retrouver pour à nouveau les aimer pour l'éternité (c'est la seule concession que j'accorde à la vie éternelle : la jouissance et l'orgasme éternels), mon mari de son amour m'idolâtre tandis que mon amant de son amour me cajole, comme jadis il cajolait Sylvie, et que de sa fièvre charnelle il m'enveloppe encore de sa force luxurieuse

...

Je restais là sagement liée, plus sagement vaincue par mes pensées que par tous ces foutus appareils. Ni même par le regard insistant et pénétrant de Dominique. Et bien moins par ses seins dont, tout compte fait, l'arrogante tenue commençait à m'irriter. Non ! Rien à faire ! Je ne pouvais me défaire du souvenir des seins de Sylvie en harmonie avec son corps entier... Ceux-ci ? Leur volume m'interpellait :

— Tu rêves Erica ? — Me demanda Dominique en me débranchant lentement ses appareils.

— Non Sylvie, je ne rêve pas ?— Répondis-je.

— Pardon ? — Suivi d'un long silence interloqué — Ah ben si, tu rêves ! —

— Effectivement, pour rester tranquille, j'ai pensé à autre chose. — Admis-je.

— A Sylvie ! C'est qui ? — Demanda-t-elle curieuse.

— Personne ! — Répliquai-je sèchement.

— Je te crois pas : j'ai bien vu, va... —

— T'as rien vu : je suis aussi très cérébrale. —

— J'en suis sûre : aussi sûre que Sylvie n'y est pas pour rien. — Affirma-t-elle, taquine.

— Non ! Prise dans mes pensées, j'ai oublié jusqu'à ton prénom. Mentis-je.

— C'est vrai, que ça ne me regarde pas... — Sourit-elle en finissant son « démontage ».

— Tu veux savoir vraiment pourquoi j'ai laissé vagabonder mon esprit, loin ? —

— Heu ... Si ça ne te gênes pas... Oui ! En fait... Ça m'intéresse... — Hésita-t-elle à oser.

— C'est tes seins. — Interjetai-je comme on dit : — Merde : il pleut ! —

— Qu'est-ce qu'ils ont mes seins ? — Me demanda-t-elle visiblement décontenancée.

— Tes seins, comme ça, devant mes yeux pendant ton examen, ça me perturbait. —

— Comment ça, ça te perturbait ? — S'étonna-t-elle vraiment.

— C'est pas des vrais ! — Lançai-je froidement.

— Comment ça ! C'est drôle, t'es la première à dire ça. Tu les aimes pas ? — S'affola-t-elle.

Réellement, je sentis la panique la saisir alors qu'elle les prenait dans ses mains pour les regarder.

— C'est pas ça ! Tu sais, c'est comme on dit : trop beaux pour être vrais...— La secourus-je.

— Ah ! Tu penses que j'ai des prothèses ? — Me demanda-t-elle confirmation en souriant.

— Ah ! Le vilain mot que voilà ! — Lui répondis-je pour ne pas affirmer ce que je croyais.

— Je ne porte pas de prothèse : ce sont de vrais seins. — Dit-elle en les manipulant fièrement.

— Néanmoins, je les trouve étonnants... Surtout pour des vrais. — Précisai-je.

— Ah bon ! Et peux-tu m'expliquer pourquoi ? — M'invita-t-elle à expliquer.

— Je ne suis pas médecin mais je ne suis pas ignare de nos anatomies chérie. — Répliquai-je : — Et comme tu es médecin, eh bien tiens ! Je te soupçonne d'avoir quelques secrets ! —

— Ah Ah ! — Pouffa-t-elle : — T'es mignonne ! Tu peux pas savoir comme tu me plais... —

— Si je sais ! — L'interrompis-je : - Et je crois bien que ça n'est pas juste pour mon cul ! — Ajoutai-je.

— T'as raison. — Avoua-t-elle simplement... Caressant mes seins délicieusement elle dit :

— J'adore tes petits seins. Ils te vont à ravir... Ce serait dommage qu'ils soient plus gros. —

— Figures-toi que je pensais : T'as des seins de Walkyrie sur un corps de déesse grecque. —

Elle éclata d'un rire tonitruant et gai. Et je ris de même. Et nous rîmes de concert et en rimes.

— Figures-toi, que j'ai testé une nouvelle molécule normalement destinée à absorber les graisses en rétention dans l'eau des tissus et à raffermir les dits tissus : une molécule premièrement destinée à lutter contre la cellulite et l'obésité. Et... —

— Et je dois donc te croire si tu me dis qu'elle s'est transportée sur tes seins, faute d'avoir pu débusquer la plus petite once de cellulite sur ton cul. — Me pliai-je de rire.

— Ne ris pas ! — M'interdit-elle en riant plus fort que moi.

— C'est pas risible ! — Compléta-t-elle en riant plus fort encore, m'obligeant à surenchérir de rire. Et le fou-rire gagnant, ne sachant trop comme l'endiguer, nous nous pelotâmes les seins, nous tripotâmes nos sexes... Et embrassâmes nos éclats de rire qui, sûrement dégoûtés, s'enfuirent...

— Que tu me plais, que tu me plais, que tu me plais... — Chanta Dominique

— Je sais, je sais, je sais... Je sais que tu me plais aussi... — Lui chantai-je à mon tour...

— Tu peux garder un secret ? — Me demanda-t-elle à mi-voix.

— Je te le jure : racontes ! — L'incitai-je.

Et Dominique me raconta comment cette molécule injectable par voie intra-musculaire, à l'inverse de ses concurrentes utilisées en drainage, verrait très prochainement DUREX sortir du cercle étroit de sa spécialisation préservatrice pour hisser DUREX au rang des laboratoires pharmaceutiques.

DUREX, bien sûr ! J'avais oublié DUREX, me souvenant soudain que :

— Merde ! J'ai oublié : je t'ai fistée sans gants ! —

— J 'ai un préservatif dans le cul : le même que celui que j'ai testé sur ton mari. —

— Comment ? Mais j'ai rien senti ! — M'étonnai-je.

— C'est donc qu'ils sont parfaits. — Sourit-elle en ôtant ses gants pour se laver les mains.

— Dis-moi, tu l'avais mis avant de nous recevoir ? Crois-tu qu'ils résistent longtemps ? —

Lui demandai-je sur un ton très affirmé marquant mon intérêt réel pour la chose.

— Oui ! Aux tests, ils tiennent au moins deux heures avant l'emploi. Mais il faudra faire beaucoup mieux pour l'usage en préservatif féminin ou en préservatif anal car ils ne se placeront jamais de manière aussi ludique que les préservatifs péniens. Sauf à l'inclure intentionnellement dans le jeu sexuel des partenaires, ce que ne sauront pas faire ou n'auront pas le courage ou la patience de faire plus de 90% des partenaires sexuels, qu'ils soient homo, hétéros ou bisexuels... A mon avis, il faudrait qu'ils puissent tenir jusqu'à cinq heures. — M'expliqua-t-elle.

— Cinq heures ? Faut vouloir... Se retenir ! — M'exclamai-je sceptique.

— Oh, ce n'est pas là qu'est le vrai problème, à mon sens. — Dit-elle vaguement désabusée.

— C'est quoi alors ? — Lui demandai-je en m'asseyant au bord de la table, les pieds pendants.

Elle me tournait le dos s'affairant à je ne sais quoi sur la paillasse dans un tintement de flacons.

— T'as encore vraiment besoin de ta blouse ? J'aimerai bien admirer ton cul ! —

Aussitôt dit, elle s'interrompit leva les bras, laissa les manches glisser et au sol tomber la blouse :

— Alors, mon cul, il te plaît ? —

— Admirable : vraiment admirable. — Affirmai-je sincèrement.

Sur quoi, sans aucun doute très intentionnellement, elle creusa ses reins ouvrant sa fente culière me laissant à voir son petit trou entrouvert et se dessiner le moule oblong de son sexe. Ouf ! Ma petite bite ne sut pas mieux résister à mon désir que si j'avais été un mâle sevré de cul depuis des lustres. Je sautai donc de mon perchoir et m'approchai de sa tentation où je glissai mes mains avides.

— Juste mon dos et mon cul, d'accord ? Ne mets pas tes mains devant, je ne dois pas rater ce que je fais, ce pourrait être embêtant. — M'autorisa-t-elle en dandinant des fesses lentement.

— C'est toujours ça de pris... Avant de repasser sur la table, non ? — Dis-je en faisant glisser un majeur sur sa colonne vertébrale depuis sa nuque jusqu'à son anus qui la fit frissonner entière.

J'adore voir les corps frissonner. Mieux, je les aime couverts de frissons. Et il me semblait qu'avec Dominique j'étais gâtée, car la moindre caresse devenait une chair de poule du plus bel effet. Et une fois encore, je ne pus m'empêcher de revoir Sylvie... De penser à Sylvie et m'empêcher de pleurer. Je me blottis entière contre le dos de Dominique comme une enfant se blottit de chagrin. Et sentant les frissons de sa chair sur ma chair, je frissonnai aussi et pleurait vraiment...

— Voilà ! J'ai terminé. La machine fera le reste — Dit-elle dans son dos en posant les flacons sur le plateau de la centrifugeuse.

— Voilà maintenant, on a tout le temps de penser à nous... Parce que, là bas, avec tout ce qu'ils ont à faire comme tests, ton mari n'est pas prêt d'être disponible. — Ajouta-t-elle gaiement, en fermant le capot de la centrifugeuse, en la mettant en fonction, puis en se tournant vers moi.

— Mais tu pleures, dis-moi ! — Constata-t-elle.

— Ce n'est rien, juste un coup de spleen, comme ça, qui passe : ça arrive à tout le monde. —

— Non ! C'est pas du tout banal : je sais, crois-moi... — Affirma-telle comme quelqu'un qui sait. Je ne répondis rien : je ne pouvais rien dire. J'essuyais mes yeux, coinçait un sourire et :

— Tu n'es pas obligée de me parler, tu sais. Mais si t'as envie de parler... de Sylvie, je suis là aussi pour t'écouter... Parce que... Je te désires trop... Pour ne pas désirer partager ton chagrin. —

Sa sollicitude m'étonna beaucoup. Sa perspicacité aussi. Et plus encore son accent de sincérité dans la voix. Je la remerciai en l'embrassant tendrement sur la joue.

— Sylvie, c'est un chagrin d'amour... Un chagrin d'abandon ? — Demanda-t-elle doucement en serrant ses bras tendrement autour de mes épaules. Je la serrai à la taille en répondant :

— En quelque sorte, le chagrin d'une perte aussi soudaine qu'injuste. Mais pas du tout un chagrin d'amour : j'aimerai Sylvie tant que je vivrais. —

— J'ai peur de ce que je vais entendre. Dis-moi : Sylvie est morte, c'est ça ? — Affirma-t-elle en me serrant à m'étouffer. J'inspirai profondément ; j'inspirai de soulagement aussi bizarrement que cela puisse te paraître ; soulagée par cette attention et cette clairvoyance si rares chez le commun mortel ; soulagée par la capacité intuitive de Dominique à si vite et bien discerner l'indicible. Qui plus est, en toute humilité, simplicité et discrétion. Ainsi soulagée, je retrouvai une vraie sérénité ; une quiétude énergisante excitant tous mes désirs envers elle et libérant les angoisses qui liaient toute liberté à verbaliser :

— Sylvie est dans mon coeur pour l'éternité au-delà des plaisirs ou des peines de la chair. —

— C'est vrai que c'est ce qu'on ressent, là... Mais, peux-tu me dire pourquoi cette mélancolie est venue envahir tes pensées jusqu'aux yeux alors que je t'auscultais ? —

— Ah ! C'était ça, ton regard insistant, pénétrant ? — Venais-je de comprendre.

— Oui ! J'avoue que j'étais inquiète car il me semblait que mes manipulations te gênaient. —

— Comme si je les avais crainte ; comme si elles avaient pu annoncer une issue funèbre ? —

— En quelque sorte ! Peux-tu dire pourquoi ? — Insista-t-elle. Mais non, je ne pouvais pas :

— A cause de tes seins... — Plaisantai-je. Mais ça ne lui convint pas et l'amusa encore moins :

— Dis pas de conneries mes seins n'y sont pour rien. — Coupa-t-elle sèchement en me lâchant.

Là, me sentant nue, vidée, incapable de me retrancher derrière aucun faux-fuyant, je lui dis :

— Si, ce sont tes seins qui m'ont fait penser à Sylvie. Mais pas pour ce que tu crois. —

— Hein ? — Trembla-t-elle : — Sylvie est morte d'un cancer aux seins ? — Dit-elle inquiète.

— Non pas du tout. Et je te dis que si je ne t'explique pas, tu ne pourras jamais imaginer pourquoi ce sont tes seins qui m'ont fait penser à Sylvie. —

— J'avoue ! C'est un mystère. — Dit-elle en venant caresser mes seins. Je bloquai ses mains et la regardais. Et, pénétrant au fond des ses yeux vert émeraude aux pupilles aussi dilatées qu'après un examen chez l'ophtalmo, je trouvai la force de lui avouer le trouble qui m'avait saisie :

— Tu ressembles beaucoup à Sylvie : au seins près. —

Dominique éclata de rire ; d'un rire qui aussi me rappela les rires joyeux de ma Sylvie :

— Je t'adore ! T'es trop charmante. — Dit-elle en léchant mes lèvres... Comme Sylvie aimait les lécher. Je commençais à me troubler. Et sentais de nouveau l'angoisse saisir ma gorge, quand :

— Peut-être ai-je des points de ressemblance avec ta Sylvie. Mais là, tu extrapoles ! Hein ? D'ailleurs, déjà mes seins, tu les aimes pas, quand bien même je voudrais te rassurer qu'ils ne sont pas tout à fait à moi... Allez, allez ! Tu me plais, mais je ne pourrais jamais t'aimer comme il semble que tu aimes Sylvie et qu'il me paraît qu'elle t'aimait... Mais, ceci dit, y'a un truc... —

— Y'a pas de truc: Je ne veux pas plus que tu m'aimes que je ne veux pas t'aimer. Et, figures-toi que depuis Sylvie je n'ai plus baisé avec une femme : depuis quinze ans déjà. — Coupai-je sec.

— N'empêche ! — Insista-t-elle : — Un amour pareil, c'était pas difficile à partager ? Tu vas pas me faire avaler qu'avec ton mari c'était un amour à trois librement consenti et partagé, oui ? —

— Ce n'était pas un amour à trois. — Laissai-je trainer et la réponse attendue ne tarda pas :

— Ton mari, il était d'accord... Ou il ne le savait pas ? — Chercha-t-elle à savoir.

— Il savait et il aimait beaucoup... — Dis-je en la regardant bien : au-delà de ses yeux. Et elle me sembla demeurer très incrédule :

— Il aimait Sylvie, et réciproquement, mais ce n'était pas un amour à trois. — Enfonçai-je.

— Tu te fous de moi. — Lâcha-t-elle : — C'est impossible. — Dit-elle en Cartésienne.

— Ce n'était pas un amour à trois, mais à quatre : un véritable couple à quatre. — Souris-je.

— Deux hommes et deux femmes, c'est ça. Et totalement bisexuels en prime. Et les hommes, ils s'enculaient pendant que vous vous gnougnoutiez, tant qu'on y est, hein ? — Ironisa-t-elle.

— Pourtant, c'est banalement simple. Aussi vais-je faire primaire et simpliste. Mais je ne doute pas que tu comprendras. Lorsque j'ai sympathisé avec Sylvie, c'est d'abord parce que nos maris étaient devenus amis : parce qu'ils partageaient une communion intellectuelle forte. A l'époque, nous fréquentions quelques libertins. Nous nous privions d'aucun délire et aimions ça. Un jour, parlant avec Sylvie, je m'avouai libertine et fière de l'être et la taquinais. Légèrement troublée, elle m'avoua aussi... Qu'elle aimait aussi, mais qu'elle en avait un peu honte. Pensant que c'était son mari qui était plutôt prude, à l'apparence studieuse qu'il donnait de lui, je la taquinais encore. Mais elle me détrompa en disant que : « Non ! Jean Pierre, pourvu qu'il s'envoie en l'air... ». Sur quoi, j'avais ri revoyant mon mari en tous points : sérieux pour la physique des atomes, furieux pour les atomes physiques... —

Dominique éclata de rire en comprenant le sens de ma métaphore. Et elle n'arrivait pas à se calmer.

Jusqu'à ce qu'entre deux éclats de rire elle dit : C'est exactement comme ça que je l'ai vu.

— Tant mieux. Donc tu ne pourras que comprendre. — Précisai-je avant de poursuivre :

— Un dimanche, alors qu'ils travaillaient tous les deux à exciter je ne sais trop quels atomes, nous étions allongées, nues, sur la plage de la piscine à profiter des premiers rayons de soleil de printemps ; allongées à parler de banalités quand me redressant, son éclatante blancheur jaillissant à mes yeux, et plus sûrement les lèvres purpurines et imberbes de son sexe que sa fine toison d'un blond roux et soyeux ne parvenait à couvrir me sautèrent aux yeux. Et, les désirant, je décidai sans réfléchir de les dévorer. Elle sursauta un peu mais néanmoins ouvrit ses cuisses... Et là, ce fut un flot de délices. Un peu plus tard, nos maris arrivèrent... Et ils applaudirent. Dès lors, nous ne nous privâmes plus de nos jouissances. Et lorsqu'ils nous admiraient béats et raides, nous finissions toujours par aller nous empaler sur eux. Et surtout pas sur le légitime. Et nous aimions ça et ils étaient heureux. Puis, au fil du temps, nous avons partagé d'autres choses, à la fois plus intimes et moins sexuelles. Et puis, nous avons découvert que nous nous aimions bien au-delà du sexe comme bien au-delà de nos communions intellectuelles. Et ce fut aussi beau que c'est simple. Quelquefois, j'ai pu voir que Jean-Pierre aurait voulu... avec Pat... Mais mon mari n'aimait pas et le repoussait, tendrement certes, mais toujours : ce n'est que beaucoup plus tard qu'il fantasmera de baiser avec un homme, comme s'il avait le sentiment de ne pas avoir accompli son amour pour Jean-Pierre ; comme si leur amour intellectuel avait un goût d'inachevé. Comprends-tu... —

— Pfiou ! J'en suis abasourdie. C'est pas aussi banal que ce que tu dis. — Dit-elle en me caressant bien plus tendrement et langoureusement qu'avant : — Ceci dit, je ne suis pas peu fière de réveiller ces doux souvenirs en toi. Et je fantasme de pouvoir t'en faire oublier la douleur. —

Ces caresses redoublèrent de tendresse, confirmant l'honnêteté et la grandeur d'âme du fantasme... Et je me sentis soulagée qu'elle tût sa vraisemblable envie à connaître l'horrible fin de notre amour. Horrible fin, oui, dont aujourd'hui j'ai réussi à faire le deuil même si le souvenir de cet amour demeure jour après jour plus vivace que jamais. Même si, en l'instant, je n'avais plus d'autre envie que jouir. Jouir de Dominique, non pas pour sa ressemblance avec Sylvie, mais pour son désir à jouir elle aussi de moi. Pour notre désir commun à jouer des plaisirs charnels sans nous embarrasser de morale, ni de conscience : juste les sentir monter du fond de nos entrailles jusqu'à venir chatouiller nos neurones ; monter ce désir ineffable à ne vouloir que jouir jusqu'à l'inconscience. Car : «  Jouir en conscience jusqu'à perdre son âme est la science du corps. » C'est ainsi que moi je vis la maxime rabelaisienne : « science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». Et que cet amalgame te choque, m'amuse... Parce que c'est que tu n'as rien compris à Rabelais. Et puis, je jure que rien ne saura jamais faire taire mes amours...

A suivre !

Pateric ©

Par Pateric - Publié dans : Le feuilleton DUREX - Communauté : Fantasmagorie pure
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires

Présentation

  • : Le blog de Pateric
  • Le blog de Pateric
  • : libertinage Fantasmes naturisme dialogue Histoires érotiques
  • : Le principal objectif de ce blog est la publication de textes "érotiques" écrits à "quatre mains" : Elle et Lui. Notre philosophie littéraire n'a d'autre vocation que d'exciter nos propres plaisirs ; nos plaisirs qui sont libertins et libertaires englobent la Langue : ils ne se limitent ni à la chair ni aux "nécessités". De fait, nos textes se moquent des "conventions éditoriales", du "prêt à penser". Et plus encore du "consensuel", sauf... S'il s'agit du con sensuel qu'on s'en sus...
  • Partager ce blog
  • Retour à la page d'accueil
  • : 28/01/2009

Profil

  • Pateric
  • Le blog de Pateric
  • Homme
  • 24/10/1953
  • sexualité fantasmes plaisir gratuit expériences
  • Couple libertin et libertaire, Scientifiques gourmets philosophes gourmands, passionnés d'arts et de "belles lettres" nous offrons ici nos textes fantasmatiques, nos pensées... non sans laisser libre cours à nos sautes d'humour, voire d'ironie.

Derniers Commentaires

Calendrier

Mai 2024
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>

Syndication

  • Flux RSS des articles

Créer un Blog

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés