Dimanche 8 février 7 08 /02 /Fév 17:24

 

Entre d’eux…

Gabriel Thomas connut quelques difficultés à survivre de sa naissance car il souffrait d'une forte jaunisse et d'insuffisances digestives graves le contraignant à rester hospitalisé jusqu'en novembre. Albert désespérait mais lorsque l'hôpital déclara qu'il pouvait récupérer l'enfant, il paniqua :

  • Ici, on ne peut plus rien pour lui — Expliqua-t-on laconiquement :

Ce qui laissait sous-entendre qu'il était mort, bientôt. Jules Mialet, voyant le désarroi et connaissant la tristesse de son ami, fit cette offre :

  • Si tu veux, Je viens chez toi : entre veufs on se soutiendra. —

Offre que le Marquis accepta vraiment. Ainsi, Mialet descendit de Quissac vers Montpellier (comme le bon samaritain de Jérusalem à Jéricho) pour s'occuper de l'enfant sans autre espoir charitable que celui de retarder l'échéance fatale qui anéantirait les Marquis. Il choisit la nourrice infirmière qui veillera avec lui aux besoins de l'enfant ; il choisit la sage-femme qui l'avait toujours assisté, même aux pires moments ; une quinquagénaire qui avait raccroché ses bassines faute de candidates à l'accouchement à l'ancienne et refusait d'aller exercer en maternité pour y faire pousser des ensuquées ; une demoiselle que plus rien ne retenait au désert ; un grand cœur ne refusant rien à Mialet, même pas son cul car depuis qu'il était veuf elle se rattrapait d'avoir vieilli d'amour pour lui. Mais c'est aussi une histoire, n’ayant rien à voir avec Gabriel... Même si, selon Dé, Albert aussi aurait goûté au soin de Justine.

Je diverge encore là ! Oui mais…

Chaque fois que Dé se jette et dévoile l’une de ces faces cachées de l'histoire, je note, je re-note, et je m'embrouille, puis ça dénote et ça détone et de choses et d'autres, je suis incapable de me souvenir s'il avait dit : « goûté au soin » ou « goûté au sein ». Je me souviens seulement qu’elle se prénommait Justine ; Justine, prénom féminin somme toute assez convenu dans l’entourage d’un Marquis, non ?

... La mort roda six longs mois encore avant de décider de s'en prendre au désespoir et de disparaître en l'emportant avec elle dans le Désarroi.

Le Désarroi ? Le Désarroi est l’univers d'où on revient rarement et jamais très équilibré. Si ! Je sais ce que je dis : j'en reviens, cela se voit. Non ?

Gabriel renaissait… Et avec lui renaissait une intense vivacité et de farouches appétits. Et l’été suivant, au mas Roux, alors qu’il faisait ses premiers pas, le docteur Mialet pronostiqua : « ce sera un grand bavard ».

Je n'y ai trouvé aucun rapport mais c'est dit tel qu'on me l’a témoigné. Je crois même qu'on a ajouté que, plus rien ne permettait de distinguer Gabriel d'un autre enfant d'un an, à part que lui (s'il appelait clairement « Papa ; Jules ; Julien ; Gaspard ; Thérèse et Justine ») n'a jamais su dire : Maman... —

Mialet mourut d'une belle mort.

La mort était arrivée déguisée en pochette surprise dans le Noël des cinq ans de Gabriel Thomas. Impatient de l'autorisation du père Gabriel Thomas s'était précipité à son seul geste désignant le sapin. Il avait ouvert ses cadeaux… Et puis, tous les cadeaux...

Un grand camion de pompiers qu'il fit rouler dédaigneusement et buter contre la margelle de la cheminée. Au contact, un filet d'eau pissa de la lance et s'évapora dans le foyer dans un pschuifft bref. Une boîte de cubes et autres prismes et parallélépipèdes d'un jeu de construction qu'il dispersa sur le parquet... Deux livres :

Le petit berger qui rêvait de devenir astronaute

Le voyage de Séraphin

Qu'il serra sur son cœur avant d'en ouvrir un et de lire :

  • Il était une fois un petit garçon qui s'appelait Séraphin... Un beau matin d'été Séraphin voit le soleil qui lui cligne de l’œil. Séraphin comprend vite que le soleil l'appelle. Séraphin ouvre la fenêtre et saute dans le jardin. — « Ce n'est pas prudent ce que tu as fait Séraphin » — lui dit Pinoisette le petit écureuil — « Tu aurais pu te blesser » — « Mais non », lui répond Séraphin, — « Regarde ce joli tapis de pâquerettes, regarde comme elle sont gentilles, elles se sont ouvertes pour m'accueillir. »  — Et de conclure : — Bon ! Je continuerai ça un autre jour… Des pâquerettes... —

En hochant la tête.

Il posa délicatement les livres sur le coin de la table et poursuivit son déballage sous le regard attentif des sourires des grands… Un petit paquet de papier bleu, une boîte de carton noir, une pipe :

  • ça, c'est pour Jules. — Dit-il.

Jules remercia comme un Papi bien élevé :
  • Oh ! Elle est bien jolie ma pipe ! —

Il sortit une tabatière en cuir brodé de son gilet, bourra la pipe, alluma le tabac, toussa, toussa, toussa encore... Et bascula pipe en terre.

  • Oh non ! Il a cassé sa pipe toute neuve — S'exclama l'innocent...

Et vous trouvez ça drôle en plus ? Ingrats ! Vous ne croyez pas plutôt, qu'un enfant sachant aussi bien lire à cinq ans, ça n'est pas banal ?

Vous n'imaginez pas que ça suppose des lendemains prometteurs ? Remarquez...

Chez les de Savignac comme dans son entourage immédiat ou chez les de Castries, on ne s'étonna pas non plus ; à croire que la précocité était, chez ces nobles cévenols, un don héréditaire ! Tout compte fait, est-ce une exception de savoir lire à cinq ans ? Julien D m'a affirmé qu'il savait lire aussi bien à cinq ans. D'ailleurs, moi aussi. Et mes fils aussi. En fait, ce qui m'étonne, c'est qu'on n'apprenne pas à savoir lire du tout dans le ’’giron maternel’’. Et ce qui m'étonne encore plus, c'est qu'on s'évertue à défendre l'éveil par la méthode des consignes, vous savez, du type de panneau avec le petit homme blanc dans le carré vert qui court dans le sens de la flèche au dessus de la porte sur laquelle on écrit, comme ça, en blanc sur fond rouge :

 

Issue de Secours

à maintenir fermée


 

 




L'apprentissage par la méthode globale qui fait se marier un signe à un son, c'est ça ? Eh bien, au bout du son, on sait lire ! Et au son du cor ?

Au son du corps je lis des signes, mais au bout du signe, je n’ai pas le son.

Un jour, un saxe de jazz très réputé m’a dit : « toute la qualité du son dépend du col de cygne »

Moi, si je touche le col, c’est simplement que j’ai dépassé le con.

C’est pas un signe, ça ! Pourquoi ? Le Lac des Cygnes et Casse noisette ne sont-ils pas du même compositeur ? Ils ont bien été, tous deux, écrits par Tchaikovsky ! Quoi ? Tu cherches un rapport entre, col et noisettes ? Moi, pas : moi, j’ai appris à lire ! Et aussi, à entendre ce que je lis... Enfin ! Vais pas condamner les institutions : au cas où ça puisse servir !

Donc, Gabriel Thomas n'est pas sot. Pourtant, dès ses six ans, au cours préparatoire de la vie des grands, péremptoire son instit-tutrice déclara :

  • ... Fera jamais rien de bon cet enfant. Il rêve, et ne participe pas à la classe... —

Sans chercher à voir si, par hasard, « b et a, ba » ne font pas « gnangnan », dans cette petite tête. Sans chercher, la femme de savoir persévéra :

  • t et o, to ; ou t et a, ta ; t et on, ton ; ba et to, bato ; ba et ton, baton, — En hurlant aussitôt : — Attention ! ba - to ne vont pas sur l'eau. Qu'est-ce qui flotte sur l'eau ? On lève le doigt. —

Gabriel qui sait lève le doigt. La maîtresse dit : — Alors ? —

  • Le bateau qui flotte sur l'eau a un « o » comme « l'eau ». — Répond Gabriel. La maîtresse étonnée se ressaisit en hurlant à nouveau :

  • Tais-toi idiot, c'est le b et a, ba et le t et on, ton, le baton qui flotte.

Et l’idiot de Gabriel, la tête sur ses bras en oreiller, la corrigea sur ce ton :

  • le bâton qui flotte a un chapeau sur le bâ. —

Mais l'instit - tentatrice insista : — Il ne fera jamais rien cet enfant ! —

  • Sûrement conasse ! Un enfant de six ans qui voyage de la terre à la lune dans le texte et connaît la structure des nombres décimaux et sexagésimaux, où b et a ; ba, sans chapeau, ne présente aucun intérêt pour un enseignant verrouillé à son programme comme le christ à la croix des cathos, y'a pas de miracle ! —

Julien m'a rapporté l'anecdote d'une soirée… Gabriel avait huit ans :

  • J'aurais bien aimé voir sa réaction (à la tutrice publique). Si elle avait accepté d'assister à la réception donnée par mon père en l'honneur du dernier ouvrage de Michel. —

Michel était alors prof à l'Université de Montpellier. Michel c’était déjà un maître, à la fois philosophe, anthropologue, sociologue et historien des Sciences. Aujourd’hui, (sur le tard de sa vie), il jouit en plus d’une réputation reconnue jusqu’aux Amériques.

Dans la soirée, au cœur d’un sujet animé, Gabriel demanda à Michel :

  • Au cours d'un débat l'emploi d'une polyptote sarcastique est-ce poli, ou bien, de se limiter à une polyptote anachronique est-ce aussi efficace ? —

  • Dans une figure de passion, la politesse n'est pas à sa place. —

  • Alors, je peux être ironique aussi. — Jubila l’enfant Thomas.

  • Heu, Oui ! — Admit le maître.

  • Mais, si je suis sardonique en plus, là c'est impoli ? — Demanda-t-il.

  • Je dirais plutôt que, c'est blessant. — Arrondit le Sociologue.

  • Vexant ou offensant ? — Voulut savoir l’enfant.

  • Offensant et vexant. — Accommoda le philosophe.

  • Beaucoup de gens font de la rhétorique sardonique sans le savoir. — Répliqua gaiement l’enfant laissant les « grands » à leurs…

A leurs foutaises ? Sûrement était-ce ce à quoi Thomas Gabriel pensa.

Et l’anthropologue Michel, sourit, paraissant moins étonné qu’intéressé…

Moi, j'ai eu quelques peines à le croire : beaucoup de déraison, même si de nombreux éléments concrets me prouvent, aujourd'hui encore, que Gabriel est très nettement plus doué que la moyenne. Bref ! Admettons.

Admettons le postulat par lequel Gabriel Thomas était déjà un surdoué hyper intelligent. Et comme la plupart des surdoués, Gabriel ne s'intéressait à quelque chose que jusqu'à son évidence qui reste, d'ailleurs et souvent, invisible au commun mortel. Ainsi, on le jugeait désintéressé de tout. Sauf que ceci est fausse critique car (hier encore) il se passionnait pour cent fois plus de sujets que Toi (cinquante fois plus que moi : je l'avoue), sauf que lui avait besoin de dix mille fois moins de temps que Toi pour les épuiser... Mais je ne voudrais pas t’offenser ni te vexer plus, avec mon ironique stupidité. Surtout qu'Albert n'insistant pas avec l'Ecole, publique et privées, décida alors de dénicher une « perle rare », capable de torcher Gabriel de toutes ses démangeaisons. Sur les conseils de Michel (et sous les « contours » de Dé), il choisit une jeune fille surdouée, bachelière à quinze ans, auteur à dix sept d’un traité philosophique sulfureux titré : « Sade à l'usage des honnêtes gens »... A vingt et un ans, elle devenait la nourrice de Gabriel, et aussi sa préceptrice pour ce qui touche aux lettres et aux sciences humaines, sans se soucier de ce que ça cacherait ou imposerait, compte tenu de ses « états de service » et d'un prénom, Erika, érotiquement sous-jacent, servi par un physique remarquable. Quant aux sciences exactes, Albert décida que ce serait à Julien de dispenser ses connaissances ; Julien qui, refusant de vivre au crochet de son Marquis de père, préparait un doctorat en alternance avec une activité professionnelle. On pensera alors que d'accepter lui aurait fait supporter de nouvelles contraintes, surtout dans sa vie sentimentale ? Pas du tout. Parce qu'ainsi parfois se dérange la vie : Julien était l'amant d'Erika depuis quatre ans déjà...

  • Oui ! Quatre ans. Tu comptes bien ! Ça t’étonne ? Faut pas ! Et ne me demande pas de t'expliciter : pourquoi, comment... C'est un fait... Ou un privilège d'auteur. — Jetté-je à ma first lectrice.

  • Non. T'es bien sorti du piège Marquis orphelin de mère trésor du père adoré du frère joyau de nourrice ». Non, c'est très bien.

Dit ma femme : — non ! — Parce qu'elle n'a jamais su me dire — oui. —

  • Je m'en fous ! — Riposté-je sèchement

Parce que ce n'est pas un piège : je la maîtrise cette histoire et si tu veux saisir l'essentiel, accroches-toi...

- … Ne fais pas cette tête ! Écoutes plutôt la nourrice et son amant – Adoucis-je en fuyant les yeux noirs de ma femme : noirs comme les 2 trous noirs d’un canon scié prêt à tirer.

Gabriel était insaisissable, non maîtrisable —

Parfois, au milieu d'une de nos explications, il bondissait en criant : « Je sais ! Si c'est comme ceci et si c'est comme cela, alors, c'est ça » —

Et c'était juste, toujours. —

On aurait dit qu'il s'était greffé à nos cerveaux, et ... —

Tu veux dire, plutôt, qu'il s'était connecté au savoir universel. —

Et D, roulant un sourire en six faces, dit : ça faisait rire mon père —

Pas seulement : ton père lui cédait sur tout. —

Ainsi, nous sommes venus habiter le mas à l'année. —

  • Ce fut plutôt agréable, non ? — Avais-je demandé.

Je n'ai jamais regretté, même quand il fuguait. — Avait répondu Julien.

Parfois il s'enfuyait à travers bois, escaladait la colline ou descendait dans un aven et rentrait après la nuit tombée... — Relatait Erika.

Combien de fois je l'ai sorti d'une grotte ! — Eclaircit D.

C'était le roi ! « Soyez vigilants ! » disait ton père… — Souligna Erika.

« C'est pour ça que je paye, non ? » Ajoutait-il toujours. — Pointa D.

Ne dis pas ça à un étranger, même pour plaisanter. — Cassa-t-elle.

Oui, tu as raison. Néanmoins… Souvent j'ai eu très peur. Tu parles d'une responsabilité ! — Se rejeta D...

Eh bien, je vais te dire : ton Gabriel Thomas de la Tour de Castries et de Savignac réunis, c'est une espèce d'autiste. Tout bêtement ! —

Cria ma femme, comme qui tirerait en une salve : « autiste toi-même ! »

  • Tout de même ! Je connais des parents qui auraient signé n'importe quel pacte pour que leur enfant ne soit que de cette espèce. —

(C’est un vœux ; pas de l'ironie, ni de la méchanceté gratuite)…

Notre mission éducative s'est terminée tôt — Avait noté Erika.

Le jour de son treizième anniversaire — Avait confirmé Julien ;

Il demanda alors à mon père : « Quand puis-je présenter le bac ? » —

« En juin, si tu es prêt ». Lui répondit-il — Avait complété Erika.

Tu te rappelles de son : « Ah, bon ! » sans aucune trace d'émotion — S’était souvenu Julien…

De l'index gauche en se grattant la tempe droite… (Ou bien, la tempe droite grattée de l'index gauche ranimait le souvenir de Julien ; ou autrement : avec les mises à l'index, j'éprouve toujours quelques difficultés d'adaptations)…

A compter de ce jour, durant dix mois, il ne fit plus rien. Pourtant, il réussit son Bac. Et avec des notes ... — S’était émerveillée Erika.

Avec des notes… qui firent se pâmer le père. Alors quand Gabriel déclara : « Maintenant, je ne veux plus faire que de la peinture, de la musique et des explorations, au moins jusqu'à dix-huit ans. Quand j’en serais fatigué, je déciderai de ce qui me plaira. » Que penses-tu qu'il se passa ? — M’avait demandé Julien.

Il en savait plus que nous depuis longtemps. — Avait répondu Erika.

Sauf qu’il fallait le surveiller...— Avait ajouté Julien Débonnaire

Le protéger de lui-même ; de son absence de conscience du danger ; de sa témérité, de sa curiosité, de ses ... — Avait détaillé Erika.

De tout, tu peux dire. Un jour, il nous ramena un renard en disant : « c'est mon compagnon ». Le plus étonnant est que ça paraissait vrai ; l'animal semblait lui obéir aussi bien que le chien le mieux éduqué... Toute une histoire pas possible car Gabriel refusant qu'on les sépare, le Marquis fit vacciner le renard et le déclara comme animal de compagnie. Mais tous les quinze jours il fallait l'amener chez le vétérinaire. —

  • Quand décida-t-il de faire Arts & Métiers ? — Raccourcis-je.

  • Le jour de ses dix-huit ans. – Répondit Dé.

  • « Attention ! Les caprices c'est terminé ! Si tu n'agis qu'à ta guise et que tu ne travailles pas comme on te le demande, je te coupe les vivres. » Dit le Marquis De Savignac. Et ce fut l’unique fois où je l'entendis parler aussi durement à Gabriel. Et cette fois, dans le regard d’acier de ses yeux bleu je sus qu’il ne mentait pas. —

Précisa l’ex nourrice.

  • Chaque fois que mon père aura promis quelque chose que ce soit, récompense comme réprimande, il ne se repentira jamais de l’avoir accomplie : notre père est le « jusqu’auboutiste » type ! —

Sourit Dé.

  • « Je travaillerai père ». Avait promis solennellement Thomas à son père. Et il tiendra sa promesse avec noblesse. —

Conclut Erika, Baronne de Lalande…

C’est bien avant de devenir la « maîtresse particulière » de Thomas ; bien avant qu’elle ait connu leur noblesse, que la maîtresse de Julien avait promis que, « le moment opportun », elle l’épouserait.

Erika aussi n’avait « qu’une parole » : une parole noble.

* * * * *


Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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Dimanche 8 février 7 08 /02 /Fév 13:45
 

Tout compte fait…

Entre l'appel aux secours de Gaspard depuis le téléphone de la bonneterie et l'atterrissage dans l'allée du mas Roux de l'alouette de la Gendarmerie détournée de sa pitance dans les Gorges du Tarn, il aura coulé beaucoup d'eau dans le ruisseau...

Sachant que le débit moyen annuel du ruisseau est égal (ou approximativement égal) à un quart de mètre cube par seconde (ou encore : Δ = ~ 1/4 m3/S) ;

Sachant qu’à l'automne ce débit augmente de 5/7ème de la moyenne annuelle (soit, une augmentation en mots équivalente au cinq–septième de la valeur) et que presque toujours au printemps, l’augmentation de cette équivalence existe aussi ;

Sachant qu’en période de sécheresse son débit peut décroître du 9/5ème du débit nominal qui, entre sècheresse et sécheresse et demi, ne varie pas plus d’1/1000ème de nème ;

Sachant que 68 est une année moyenne ; calculez l'âge de Gaspard.

Alors, vous trouverez sans erreur à qu'elle heure l'hélico déposa Marie-Cécile et le docteur Mialet à l'hôpital de la faculté de Médecine de Montpellier. Résultat qui aura au moins le mérite de n’engendrer aucune incidence sur la déflation du prix du cochon.

—  C’est ridicule : ça n’a aucun sens — Ricane ma ’’7 tique’’.

Comment ça ? Dans quelle proportion ? — Perpétué-je.

A cent pour cent — Renchérit-elle, comme le plein d’un jerricane.

ça renverse toute mes ès sens — Fuis-je vers ma suite :

Car la mère ayant décidé de décéder sans prévenir, d'une intervention chirurgicale sur un cadavre en devenir sortit un grand prématuré pesant mille cent grammes, rangé précipitamment dans la machine à finir le travail qui hésita du sort à réserver à ce Comte fait Marquis par héritage dès l'acte de décès de Marie-Cécile…

Gabriel Thomas naquît dix huit ans après son frère aîné Julien D, le Baron de Lalande ; Baron à jamais pour n'avoir été (à sa naissance) que le fils naturel du Comte de Sauveterre et d'une vulgaire, d'une roturière, d’une intrigante, d'une traînée... ou d'une pute, suivant que l'humeur animant les grands-parents, les poussait à parler charretier... Ce qui, n'influençant pas mieux le cours du cochon et ne les chagrinant d’aucune sorte, faisait beaucoup rire Marie-Cécile, Albert et Julien. Sauf que Marie-Cécile aimant Julien comme le fils qu'elle n'avait pas su donner à Albert, s'impatientait des vacances où il venait chez eux. Désirant garder Julien pour elle ; influer sur son avenir, souvent elle priait la mort d'infléchir la Louise. Mais la vie restait inflexible aux incantations. Et Louise, noyée dans l'ivresse d'un culte d'adoration béate, ôtée du monde, préservée du mal, vivait ronde de santé insouciante des malédictions, vivait, vivait, vivait...

Peut-être est-ce pipé car c'est Dé qui l'a dit ; Dé qui maudit sa mère comme il est interdit à un fils, surtout de cette caste. Croyez-nous : nous avons eu loisir de le vérifier…

C'est Marie-Cécile qui est morte ; morte dans la beauté de l'âge ; morte pour donner la vie ; morte à trente-cinq ans, laissant à Albert de Savignac qui lui, en avait quarante-huit, la charge d'élever Gabriel Thomas seul... Nombreux parièrent qu'il se remarierait :

Pour donner une mère au fils. — Disaient-ils

Ils perdirent tous car Albert préféra engager une nourrice…

Ainsi débuta la vie de Gabriel Thomas, Marquis orphelin de mère trésor du père adoré du frère joyau de nourrice…

Comment ça, joyau de nourrice ? —

Eh oui ! Albert ne rechignait sur rien ; rien étant trop peu pour l'éducation de son fils, il y consacrera un budget royal qui n'épargnera pas la nourrice.

C'est tout ? —

Désireuse de garder son traitement de premier ministre pour tout un empire, la nourrice soignera farouchement les traitements qu'elle réservera à Gabriel Thomas : elle y veillera comme un grand argentier veille sur un prince. —

Bon, trésor du père ? Je peux comprendre. Joyau de la nourrice, ça fait un peu « collier monté » mais ça passe encore. Par contre,... Adoré du frère... Non, non ! Je ne peux l'admettre... Ce n'est pas admissible ! —

T'es jalouse Charlotte ? — Reprochai-je à ma first lectrice.

Elle m'adresse toujours sa fracture la plus chère, ne rechignant jamais à trop s'épancher dans ses critiques… comme si je la payais pour qu'elle accepte de me concéder un tout petit peu de sa personne. Qu'est-ce que ça me coûte ! Et faudra-t-il, encore, que je me trifouille le bulbe, que je me trémousse du fion, que je me masselotte la cloche pour trouver une raison plausible, romanesque, documentaire... Pour expliciter « adoré du frère » ? Faudra sûrement que j'y passe, sans quoi, telle que je la connais, elle va me bousculer à m'envoyer boulet-rouler sur le dos cul en terre.  En fait, c'est que la connaissant toute, l'histoire de Gabriel Thomas, elle me laisse aussi ébahie qu'une neuvième altérée de quarte mineure : une espèce d'accord enharmonique dans un trait de lumière acoustique. Alors ? Quand je bâille ma synthèse creuse comme un fond de jarre, Charlotte rend plein de syllogismes catégoriques dont les prémisses, majeures et majeures accentuées, n'offrent que cette conclusion tonique : donc, c'est nul ! — C'est invariable immanquable immuable invivable ... En faisant celle qui ne sait pas ce que signifie muette comme une carpe elle bulle ses « nuls, c'est nul » à me fendre la calebasse. ça fait mal ! Bien ! J'ai besoin d'un bon remède. Je vais aller chez le pharmacologue. Je vais réclamer un remède efficace jusqu'à l'épilogue, de cette histoire ; un remède aux cris, un remède aux tiques, un remède aux critiques... Un remède à lectrices ; à toutes les lectrices : la connue, la con nu, l'inconnue, la vêtue, l'incongrue, la m'as tu vue que je n'ai jamais eues… Celles des plages, celles des docks, celles des docteurs…. Et celles de lady Theur aux droits d'auteurs... ça y est j'ai trouvé ! Le bon remède, c'est cela même : des bouchons ! Des bouchons anti-fuites ; des bouchons pour éviter autant de laisser fuir le fil de ma pensée, que pour éconduire toute pénétration des trompes ; des bouchons à feuilles de chou ! Parce que si je veux tenir ma promesse d'aller lui tenir compagnie, à Monsieur le Marquis, faut pas que j'échoue de Charrydbe en Scylla à écouter le chant de ma Calypso :

Tu sais ce que j'en dis... Fais comme tu veux... mais si tu ne fais pas ce que je dis... —

Ni les conseils à la concierge

A la cire trop de tâches, pas de mousse la mousse tâche et puis quand c’est luisant, c'est usant et aussi épuisant —

... Car il a déjà pris pas mal d'avance le Marquis...

* * * * *

Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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Dimanche 8 février 7 08 /02 /Fév 11:52
 

Naissance d’un conte

Voici l'héritier de monsieur le Marquis aussi propre que l'exige son rang !

Jeta la puéricultrice à l'enfant emmailloté blotti dans ses bras...

!!! Attention !!! Ce ne fut que ce trait d'humour ci, qu'elle jeta : le nouveau né, elle le posa délicatement dans les bras de son père : ça va de soi. ça va de soi ? Oui et non ! Alors, précisons illico que dans cette histoire, souvent, l'on sera tenté de comprendre les situations à contre sens de ce qu'elles sont réellement, ou de ce qu'elles devraient être... Donc, assez fortement incohérentes au sens de la Logique... Car, si cette fable n’est pas ce genre de conte de fée fait pour endormir les enfants, elle est quand même un conte ; un conte de faits où les passions des protagonistes seraient moins anthropomorphiques que schizophréniques ; un conte de fées aux visages humains mais animés de passions fantasmagoriques ; de passions de la folie peu ordinaire ou du rêve chimérique. Et, immédiatement précisons aussi, et dès avant d’entrer dans l’Histoire, que l'on sera tenté souvent de comprendre les situations à contre sens du sens commun, ou suivant l'interprétation qu’on pourra déduire de ce qui, en l'absence d'identification claire au sens commun, paraîtrait logique : comme dans ces éléments qui n'ont ni queue ni tête ou dont l'une et l'autre peuvent se confondre ; de ceux qui entraînent l'analyste des « cours d'actions » à se déterminer sur un résultat obtenu à partir de « variables forcées comme paramètres vrais » ; des paramètres vrais mais sans lien implicite aux représentations mentales du point de vue de nos capacités neuronales à élaborer un niveau d'abstraction des paramètres induits de la normativité ; de cette normativité qui s'arroge le droit d'assujettir par toxonomie de contraintes le traitement d'un problème spécifique en ignorant les facteurs d'affectivité : des paramètres assez incohérents au sens des règles de la Logique...

N'est-ce pas d’une clarté élémentaire ?

Elémentairement simple : comme l’argile et l’eau mêlées ; de ce mélange avec lequel on fabrique ces jolies cruches...

Et aussi sûrement, toutes ces potiches, « servantes faire-valoir », qui s’exposent au cœur de ces étranges mondes perdus de la « galaxie media ».

Ainsi, est-il conseillé au lecteur aboutissant au résultat de ce conte, de ne pas y chercher un drame humain ni une vérité cachée : c'est inutile pour se rendre compte des extrémités où le Comte aura conduit le Marquis.

* * * * *

 

Naissance du comte

Pour revenir à son origine (induite de ses origines), l'enfant qui vient de naître est, tout Comte fait, fils du Marquis qui d'emblée fait de cet héritier son Roi, non qu'il le destine à régner sur un quelconque royaume, mais plutôt qu'il lui réserve d'occuper le trône en sa maison... Enfin ! Comprenez-vous ? Monsieur le Marquis est aussi fier d'être papa que le dernier des humbles valets, qu'il soit du Bourbon né ou du Perche halé, ou bien né de Navarre comme de Franche comté (mais pas né Avare) en charentaise échouant (et chouan aussi) à cette grande noblesse de perpétuer la vie...

Et, même si le « petit » Comte est aussi l'héritier d'une roturière, la joie de Monsieur le Marquis fait sincèrement plaisir à voir... Mais avant tout (pour défendre le Marquis), ne serait-il pas bon de rappeler qu'en République, trimballer un titre de Duc ou de Marquis ne devrait pas compter plus que d’avouer, a-priori, au moins à sa boulangère et entre deux miches, être balayeur plutôt qu’ingénieur ? Ou inversement ?

Remarquez, ça dépend ; ça dépend de l'âge ou des mœurs de la boulangère. A moins que … A moins que bien manipulée par son rouleur de pâte, elle ne laisse gonfler ses miches qu'au levain intime. Mais ceci, c'est un tout autre conte procédant d'un tout autre calcul.

De toute façon et sans aucune manière ni aucune raison procédant d'un calcul d’intérêts, de cela comme d'autres choses, le Marquis n'en perd pas la tête, ni ses bijoux de famille légués depuis longtemps déjà, au patrimoine culturel de la société libérale...

* * * * *

Monsieur le Marquis

Gabriel Thomas DE LA TOUR, Marquis de CASTRIES, a longtemps vécu comme un grand duc, avant de se laisser ensorceler par les charmes de Carmen...

Il interpelle le lecteur, le sens de cette phrase ? D'accord ! Ne le laissons pas trop longtemps livré à lui-même. Sinon, gageons qu'il ne perdra pas son temps à chercher à quoi peut ressembler la vie de grand duc : il balancera plutôt le bouquin aux rats et courra s'acheter le dernier cancan où lui sont contés le compte des débordements de la reine des culs. D'autant que rien n'est plus simple : comme un grand duc, le Marquis vivait la nuit. Remarquez ! Ne Voici pas notre lecteur, qui, de ce Gars là à Paris Ici, aurait pu découvrir la sorcellerie des charmes de Carmen. Mais est-ce bien parce que monsieur le Marquis hantait toutes les nuits jet-set, chaudes, festives, frivoles, qu'il s'est épris de cette cabareteuse de feu chevelure noire et regard fauve ou chevelure fauve et regard noir (sincèrement ? On ne saurait choisir) superbe danseuse nue (splendeur magnifique, reliefs admirables, grâce somptueuse ou autres tautologies et synonymes faibles pour révéler sa beauté) piercing en tous genres et tatouages osés, tempérament pur-sang, gènes andalous, sans pudeur et sans-gêne, Carmen. Carmen qu’on pouvait reluquer, charnelle sur pages glacées, dans ces revues converties en torchons de café.

Soit dit en passant : ne faudrait-il pas considérer la dévotion portée à la noblesse (aussi à la snob laisse (laisse de petit chien) par le petit peuple d’aujourd’hui comme une insulte à nos convictions républicaines. Remarquez…

Remarquer ? Jugez plutôt ! Nous croyons bien à une Europe Unie ! Pourtant, celle qui nous régente aujourd’hui est aussi éloignée de nos convictions républicaines que le sont les royalismes démocratiques et les libéralismes hypocrites qui la dirigent, non ? Passons !

* * * * *

L’héritage du grand Duc

Monsieur et Madame se marièrent en 1956 à MONTPELLIER.

En cet honneur, le Duc de SAVIGNAC léguait à Monsieur, le titre de Marquis de SAUVETERRE qui…

Comme tout le monde s'en moque...

La famille de LA TOUR apportait en dot de Marie-Cécile les ruines du Marquis de CASTRIES dont plus personne ne voulait relever la charge car tout le monde s'en moque aussi... Sauf, peut-être, les héritiers de Charles DE LA CROIX...

Charles de la Croix, Marquis de Castries, né à Montpellier en 1727, Maréchal de France sous Louis XV, ministre de la Marine de Louis XVI, Émigré sous la Révolution et Commandant d'une division de l'armée des princes en Champagne en 1792, est mort en 1801. —

Selon notre encyclopédie qui ne se mouille pas. Et si elle ajoute :

En 1873, la famille de Castries aurait été réhabilitée par la France, grâce au zèle et au patriotisme que montra Henri de la Croix à servir la IIIème République… —

C'est avec précautions et en usant d'un conditionnel passé très composé.

Donc, les DE LA CROIX DE CASTRIES n'ont pas à nous tenir rigueur d'attribuer le titre de Marquis de CASTRIES à un De la Tour ; dans le besoin, ils peuvent se défendre, et laver leur honneur en plantant La Croix au sommet de LA TOUR.

Nous en sommes où ? Faut dire, avec toutes nos révérences ! Ah oui !

Tout le monde s'en moque… —

— Oui ! —
Car au bout du conte, ça changera quoi ? —
Rien ! Surtout au cal en bourre ! —

? —

Le cal, qu'il soit en bourre ou en cor, qui interdit à une paresse de tout poil de pousser dans la main, était la grande noblesse du travailleur manuel —

? ? ? —

Camarades ! —

? ? ? ? ? ? —

—  !!!! (Eh oui ! Silences : il en reste si peu !) —

Et tout compte fait, ça ne vaut rien.

Surtout pour l’Histoire ...

* * * * *

L’héritage ’’Marquisant’’

Monsieur Gabriel Thomas est né à Montpellier, début août 1968 : né de Marie-Cécile DE LA TOUR, Marquise de CASTRIES, et d'Albert DE SAVIGNAC, Marquis DE SAUVETERRE. Gabriel est le second fils que Marie-Cécile donne au Marquis, sur le tard, et dans un dernier souffle de vie. Ainsi, (et à sa manière qui restera toute sa vie très insolite et particulière) Gabriel Thomas en naissant, engendre une révolution dans la vie du noble couple.

D'abord, sa naissance tient de l'exploit...

C'est le petit matin… Le premier trait doré du soleil glisse lentement par-dessus la châtaigneraie là-haut sur la crête du Clairan, lèche les toits de Bragassargues, se faufile par la fente médiane des contrevents disjoints et darde sur la paupière droite d'Albert qui sursaute, renifle, ronfle, souffle, grogne, tout comme fait le toro poussé dans l'arène par l'aiguillon… Et Marie-Cécile crie : — Hola ! Oulala, lahlaah ! Ouille ! — Juste avant que le trait perfide ne rejaillisse sur le bronze de la cloche de Quissac… C’est le petit matin qui achève ainsi la dernière nuit du noble couple dans sa chambre du mas Roux… Mais, nous ne le jurerons pas. Parce que celui qui nous a rapporté cet événement, c’est le fils aîné du Marquis : Julien Débonnaire. Lui aussi est très, « particulier », mais, Marie-Cécile n'y est pour rien du tout. Chez Julien Débonnaire, le « caractère particulier » est encore plus insolite que chez Gabriel Thomas car en brillant comédien, il vous surprendra dix fois avant que vous vidiez votre Périer citron (si, entre-temps, et si, d’ici à là, vous n'avez pas coincé une bulle entre deux gorgées)...

L'histoire de Julien Débonnaire est une autre histoire : une histoire certes intéressante mais qui a peu à voir avec celle de Gabriel Thomas dont la naissance tient de l'exploit. Et un exploit, c'est souvent surprenant, mais c'est rarement intéressant.

(Là, on ne sait pas vraiment où l'on va... Mais on y va !)

Ce matin où Marie-Cécile crie,

Comme une femme saisie par une de ces contractions précédant la délivrance :  Hola ! Oulala, lahlaah ! Ouille ! — Albert surpris demanda :

Votre rejeton vous a botté au ventre ? —

Point du tout mon bon ami, ma tête est lourde et tout flotte autour de nous. — « Vasouille hasarda Marie-Cécile peu hardie. » Selon ce qu'a rapporté Julien Débonnaire

[Débonnaire ? ça ne va pas : c'est long et ça ne lui ressemble pas... Tenez : désormais si nous devons le citer, ou encore parler de lui, nous l'appellerons Julien ou Julien D, ou Dé, tout simplement]…

Vous avez sûrement faim. Prenez Une tranche de parme et de pain de seigle, cela vous fera du bien. Voulez-vous votre thé avec ? — Dit Monsieur Albert.

Merci mon tendre ami. Je n'ai pas faim. Si vous avez un peu de bonté pour moi, de l'aspirine, et une serviette : j'ai très chaud. — S'essouffla Marie-Cécile.

Un peu plus tard, après s'être rafraîchie, après avoir avalé l'aspirine remède de famille, Marie-Cécile se laissa glisser sur la soie et les plumes d'oie de son oreiller en disant à son noble époux :

Mon bon ami, ne vous souciez point davantage pour moi, sonnez Thérèse et vaquez aux obligations. Je vais me remettre, bientôt je serais mieux. —

Croyez-vous très chère ? Ne serait-il pas heureux d'envoyer chercher MIALET ? Voyez-vous, dans votre condition, on ne badine pas. — S’inquiéta le Marquis.

N'ayez point d'inquiétude. Vous n'aurez pas fini de distribuer vos gages que je serais rétablie. Sonnez Thérèse ! — Insista-t-elle.

C'est une aporie mais nous n'y pouvons rien : la noblesse, vous savez...

Marie-Cécile croyait ce vertige aussi éphémère que ceux des jours précédents et n'étant qu'au début de son septième mois, elle ne s'inquiétait nullement. Souvent au cours des premiers jours passés au mas, elle était un peu dérangée : estomac barbouillé, intestins encombrés, elle ressentait des vertiges semblables... Le médecin avait expliqué :

C'est l'eau. Ta source est riche en minéraux. ça change de celle de MONTPELLIER lavée à la javel. Ici, ton organisme réclame quelques temps pour se réadapter : ce n'est rien. —

Et le docteur savait ce qu'il disait : il connaissait bien Marie-Cécile : il l'avait fait naître, soignée de la scarlatine, et des intestins... Certes, depuis cinq ans, MIALET avait passé la main, mais chez les DE LA TOUR, depuis cinquante ans, on n'a confiance qu'en lui :

« Rendez-vous compte : Son remplaçant sort de TOULOUSE »

« Ah ! S'il avait fait sa médecine à MONTPELLIER, alors, peut-être... »

De SAVIGNAC estimait ça, comme un entêtement stupide, comme... Cependant, il garda toujours son avis enfoui comme un secret d'Etat. Et, quand Marie-Cécile n'allait pas bien, il envoyait son chauffeur à QUISSAC quérir le retraité docteur MIALET, qu'ils logeassent à la villa de MONTPELLIER, ou ici, au mas Roux. Le docteur se prêtait volontiers à ce jeu. Et, à jouer pour jouer, il préférait descendre à MONTPELLIER. Pas pour le « petit voyage » mais pour la compagnie d'Albert et de son cercle d'amis qu'il appréciait. Et sûrement plus, pour la bonne rousse de la Comédie... Non ! La rousse n’était qu’une bière écossaise au malt de whisky, qu'à l’époque et à deux cent kilomètres à la ronde, on ne trouvait qu'ici, dans cette brasserie (place de la Comédie, juste avant l’allée Paul Boulet de Platanes plantés), tenue par un ancien officier des forces libres, compagnon de MIALET et d'Albert. C'est ensemble, dans un camp d'Ecosse, qu'ils avaient découvert, puis aimé, cette rousse inconnue...

Tout le monde s'en moque ? Comment ! Se moquer d'une rousse pareille !

Le vieux MIALET n'était pas abruti... Dès le début, son remplaçant connut le dossier des « tares » des DE LA TOUR et DE SAVIGNAC unis. Tout comme le professeur Bernis de la faculté de MONTPELLIER et, à la ville, voisin des DE SAVIGNAC... Au cas où : le docteur MIALET n'était pas immortel.

Pourtant, aujourd'hui, Marie-Cécile allait mourir.

Marie-Cécile se croyait prise d'un banal étourdissement ?

Albert n'y voyait aucune alarme ?

Et Thérèse...

Oh, Thérèse ! Depuis plus de cinquante ans au service DE LA TOUR, Thérèse était vieille, un peu sourde, mireaude, bancale... Et pire : elle refusait de l'admettre. Et comme c'était la dernière domestique (la seule que le couple n'a pas su remercier comme les autres et que le chauffeur n'est pas un domestique mais un salarié de la Fabrique que dirige Albert), il semblait n'y avoir personne dans la maison pour juger utile de faire appeler le docteur.

Et Marie-Cécile mourait...

Madame, voici votre thé au lait. — Hurla Thérèse.

Madame ne répondit pas, ne bougea pas. Respirait-elle encore ?

Madame ! — Hurla Thérèse.

Thérèse lâcha le plateau qui rejoignit le plancher. Thérèse hurlante se précipita hors de la chambre, dévala les escaliers, déboucha sur le perron, sauta trois marches et courut dans l'allée en criant :

Au secours ! Madame est morte ! Mon Dieu ! Madame est morte !

Thérèse se précipita… Enfin quoi, elle se précipita sans faire d'excès de vitesse :  vitesse limitée par l'arthrose des genoux de jambes de soixante dix ans. Cependant, elle en était absolument sûre, Thérèse :
      —
Madame est morte !

D’ailleurs, Elle s'expliqua ; elle s'expliqua gestes à l'appui, s'il vous plaît ! Elle s’expliqua autour d'elle :

Cinq minutes. Prendre l'eau, beurrer biscottes, c'est comme je dis, tout juste cinq minutes... Vous comprenez ? — 

Personne ne put comprendre car il n'y avait personne. Alors, elle parla à la nature, tout autour immobile : les arbres demeuraient, de la cime à la racine, figés. Les fougères gardaient le cap au nord, les oeillets restaient clos, les tournesols cherchaient les rayons du soleil… Même le ruisseau d'ordinaire si attentif au moindre frémissement n'écoutait que son cours d'eau continue. Thérèse éperdue poursuivit sa course vers la haie de buis au pied de la colline. Elle s'expliqua de nouveau mais seul l'écho de sa voix s'apitoya car la nature de ce côté-ci n'était pas encore réveillée. C'est dire si Thérèse était désespérée ! Heureusement que choisissant d'ignorer toute cette indifférence, elle s'en retourna vers la maison, sinon elle aurait perdu sa raison. Surtout, elle n'aurait pas vu cette voiture remonter le chemin, elle n'aurait pas pu l'appeler ni courir au devant d'elle et lui demander de l'aide. Heureusement ! Et la voiture comprit vite. Elle s'immobilisa net à côté d'elle et demanda de deux voix à l'unisson :

Marie Cécile ne va pas bien ? —

Madame est plus malade que tantôt ? —

Madame est morte ! — Hurla Thérèse sans entendre la question de la voiture.

Ce n'était pas grave car il sembla qu’elle avait compris, puisqu'elle démarra aussi sec que la terre du chemin et s'engouffra dans l'allée du mas, laissant Thérèse sur le bord du fossé, finir de hurler :

Madame est morte ! —

...
Dans la noble chambre le docteur
MIALET s'affaira autour de Marie-Cécile : réanimation cardiaque. Pronostic réservé, diagnostique indécis :

Le cœur bat à nouveau faiblement mais il bat. Combien de temps ? Je ne sais pas... Mais les séquelles seront irréversibles et ... — Se désola le Docteur.

Sauve l'enfant, Jules ! Sauve l'enfant. — Supplia le Marquis.

Gaspard, comprit qu'il devait solliciter les secours illico. Il quitta vivement la chambre, dévala les escaliers, surgit sur le perron, avala les trois marches, courut dans l'allée, bondit en voiture et fonça vers Quissac pour téléphoner...

Comment ? C'est ça, comme Thérèse tantôt. Sauf qu'il fut bien plus rapide qu'elle : dans la même période nécessaire à Thérèse pour atteindre le bas de l'escalier il avait avalé le kilomètre (ou durant le même laps de temps... Ou encore : une même durée d'action, ou de mouvement... Parfois, les Mesures Physiques s’avèrent utiles pour parler dynamique).

Comment ? Ah, pourquoi Gaspard devait-il aller à Quissac pour téléphoner ? Oh, Oh ! Qu’ils sont drôles !

Gavés tout sous la main le cul dans le fauteuil l’œil noyé dans la mare luminophorique ils l’ont oubliée, l'Epoque Marie-Cécile ! L'Epoque Marie-Cécile était très loin d’être aussi euphorique que notre « Fast Epoque » de mare soporifique…

A l'Epoque Marie-Cécile ? Quand ça décidait un peu, de fonctionner, c'était plutôt sombre, et en noir et blanc. Tu voulais que ça change ? Tu faisais, ni une ni deux : tu levais ton cul. Tu allais mettre ton doigt là, tu l’y enfonçais et tu faisais se dresser le bouton : clac ou clac. Tu n'avais pas d’autre choix.

Le téléphone ? Comment ça, le téléphone ? Le « 22 à Asnières ! », t'as oublié ? Pardon ? Le cellulaire ? C'est le « 22 » aussi. Oui ! Nous savons : pour le 22, on compose le 17 !

Mais vous savez aussi qu’on ne dit plus « 22 v’là les flics » mais « 69 v’la la rousse » ! Pardon ? Ah oui, le cellulaire à puces ! Voyons ! Mais, ce n'était (à peine mais tout juste) qu'une utopie lancée par deux ingénieurs farfelus qu'ON raillait sans retenue...

Et les P&T, n’allaient pas planter 160 poteaux et tirer huit kilomètres de câbles, depuis Quissac jusqu’au Mas Roux aux frais du contribuable pour brancher le Marquis de campagne au service public, même en récompense des mérites du capitaine de guerre, compagnon de la libération pour sauver la France…

A cette époque, à Quissac, ils n'étaient que sept abonnés : la mairie, la coopérative, la bonneterie, les deux cabines de la poste et la gendarmerie

Les pompiers ? Pas besoin : ils avaient le tocsin, car, avant tout, ils étaient bergers…

Heureusement que Gaspard était jeune et sportif, qu'il savait à qui s'adresser et qu'il était persuasif, donc efficace...

Et les secours arrivèrent en hélico.

* * * * *

Irrévérence…

Elle commence à m'agacer, ma co-auteure, mon alter-égale... Mon haltère de mas-critique, mon altière moi-même, ma face dévoilée :

Tu peux pas faire mourir la mère et sauver l'enfant aussi bêtement : pas en 68, pas en plein Causse. —

Comme qui dirait « en plein désert » (même si c'est le nom donné à l'endroit. Mais c'était à l'époque de Louis XIV, du temps des camisards)... Alors, j'ai planté l'image du téléphone. Et j’ai lancé Gaspard. Et puis, pleins Gaz ! Mais elle est restée… sceptique. Et alors ? Alors ! Quand elle a vu arriver l'hélico ! Non ! Elle commence à m'agacer !

Non mais ! C'est qui l'écrivain ? —

C'est toi ! T'es l'écrit vain ! —

Tiré d'un trait : ça m'a saoulé...

Moi, j'ai voulu écrire pour elle qui dévore les livres.

J'ai voulu écrire pour elle car même lorsque je la caresse, elle ne jouit en continu que de ce qu'elle a lu.

J'ai voulu écrire de jalousie.

J'ai voulu écrire pour reconquérir ma belle, pour reprendre du poil à la bête, pour regagner sur le flan du Cocteau...

Mais non.

Elle rigole et se moque ; elle se moque de moi, de mes histoires, de mes héros…

De mes mots comme de mes maux.

Non !

Je ne suis pas son Jardin ou son Prévert.

Je ne suis pas son Camus, même pas son Malraux…

Mais je crains d'avoir la peste !

Je ne suis pas un Dard du San Antonio.

Et je ne suis même pas le moustique Aghata du Nil…

Mais je suis piqué ; je suis piqué et marqué au rouge. 

Je suis rouge, saigné à vif.

Et tout le monde s'en fout.

Tant pis.

J'irais tenir compagnie au Marquis Gabriel.

Mais pour ça, il faut que je le sauve à tout prix.

Et comme Marie-Cécile est morte (ou tout comme), j'utiliserai la méthode qui me plaît.

Ne t'en déplaise, mon « amour vache » !

* * * * *

Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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Samedi 7 février 6 07 /02 /Fév 11:12
 

A la terrasse…

Retrouvons, s'il vous plaît, nos deux comparses avachis devant leurs verres de gaz au cola bullant encore au sujet de Bernadette au moment précis où ma co-auteuse hautaine détournant votre attention se mêla à la conversation ... Moi, son mari, j'avouerai que je ne suis pas marri de son (interminable) intermède : j'y ai découvert (ô mérite des mots écrits sur les cris des maux), quelques intentions aux attentions touchantes, quelques réflexions aux accents troublants, quelques considérations philosophales... Et le souvenir de cet amour brûlant qui retourna mon coeur... Et toujours, ce qui m'amuse beaucoup, ses « coups de gueule » ironiques et décalés, ses tropismes photo-sensitifs, son utopique morale libertine, bref : son intransigeance.

* * * * *

... Fred toussota, manquant de s’étouffer, crachant presque dans son verre…

Comprenant dès lors qu’il lui serait préférable de ne pas s’épancher plus, Alfred reprit l’histoire à l’introduction de l’épilogue de ses séparations :

... Alors, j'avouai quelques débordements, et aussi les remords qui… Elle me répondit sans hésiter que je pouvais rentrer à Paris : « Pour moi, tout est réglé… On conclura chez le juge ! » Je n’avais jamais espéré pareil dénouement mais... Tout compte vite fait il me laissa indifférentJe pris le train suivant et, vers minuit j’étais de retour Gare du Nord. Au culot, je me rendis immédiatement, chez Marinette... Je sonnai… La porte s’entrouvrit bloquée par le loquet de sûreté : « J'ai réalisé que je t’aime. » Lui expliquais-je sur le palier. Je vis ses yeux, puis sa robe de chambre dont elle couvrit son « luxurieux » déshabillé mauve : je la sentis gênée. J'en déduisis qu'elle n'était pas seule. Alors, je la rassurai : « Réfléchis paisiblement. Si tu me crois sincère, tu sais où me trouver ». Puis, je repartis tranquillement. C'était un jeu de « quitte ou double » où je ne pouvais plus rien perdre : où je n’avais plus rien à perdre. — Termina Alfred.

Et alors ? — Répliqua Fred visiblement insatisfait de la chute.

Le samedi matin, je suis revenu avec mon appareil photo… —

Avec le téléobjectif ’’astronomique’’ ? Tu l'as toujours ! — S'informa Fred.

Oui. J'ai eu de la chance. On dit bien : « la chance qui sourit au audacieux... » — Jubila Alfred.

Moi, au sourire de Fred, je compris qu'il pensait plutôt comme moi : — « Une chance de cocu ! » —

Mais il est vrai que… Ce serait trop facile... Tant pis. Alfred fier comme un Don Quichotte reprit :

La lucarne ouvrant sur le toit d'en face n'était pas verrouillée et comme Marinette ne ferme pas ses volets et qu'elle n'a pas de rideau aux fenêtres ... —

Tout le monde peut se rincer l’œil ... — Ironisa Fred.

Non ! Il n’y a aucun vis-à-vis, à moins de monter sur le toit comme moi... — Indiqua Alfred.

D'où l'explication de la lucarne non verrouillée. Tu ne crois pas gros nigaud… —

La question n’est pas là, et je crois être le seul à avoir su en faire bon usage. — Coupa-t-il.

T'es comblé ! — Souffla Fred sourire en coin. Alfred ne se laissant pas distraire, poursuivit :

Lundi, je la vis. Elle m'évita. Je la laissai filer. Mardi, je la vis s'enfuir. Je la laissai s'essouffler. Mercredi, je ne vis rien. Jeudi non plus. Dans une enveloppe, je glissai quelques essais évocateurs annotés de cette mention : « Que fait-on maintenant ? », tapée à la machine sans signe distinctif d'auteur, que je déposai dans sa case à courrier. Vendredi… elle vint dans ma direction. Je fis comme si, la vue basse... Subrepticement posant une main sur mon épaule, sondant furtivement des yeux alentour, enrouée elle dit : « Faut que je te parle. Es-tu libre ce soir ? » Je répondis : — OK… —

S'il te plaît : vas droit au but — Fred s’impatienta de l’index sur sa toquante.

Mais comme, pour Alfred, les mises à l’index ne semblaient avoir d’usage qu’à ridiculiser les tocards, il n’accéléra pas : au contraire (si j’osais, je dirais qu’il refusait le trot (au pas dé-cadencé))...

Le soir au bar, (j'avais refusé d'aller ailleurs), à sa façon de me dévoiler les trois photos, camouflées sous le comptoir, je vis que, non seulement elle ne connaissait pas l’auteur, mais surtout qu'elle s'inquiétait sérieusement. Dès lors, je sus que je la manierai à ma guise... —

Fred regarda à nouveau sa montre et sembla hésiter entre… Mais…

Deux mois, que je l’ai laissée mijoter ! — Se déchaîna-t-il pensant tenir ainsi bandée la tension de Fred. Fred regarda de nouveau sa montre, hocha la tête, et prenant le parti d'allonger confortablement ses trois tiers sur et hors du rotin, il attendit la suite :

« Tant mieux » — Pensai-je — « J’extrapolerai à ma guise ! » —

Je l’ai laissée mijoter deux mois : deux mois ! — Répéta Alfred — Avant de lui faire admettre que, si j'avais souhaité rompre, c’était en raison de quelques rumeurs traînant à notre sujet ; mauvaises rumeurs qui auraient pu nuire aux intérêts de nos patrons, voire nous discréditer, ou pire, ruiner sa vertu, si l'on s'était fait piéger comme ça semblait être le cas avec son amant actuel : « Imagine ! Deux conseillers de sénateurs antagonistes frayant ensemble, c’est bien plus dangereux que pour nous car nos patrons collaborent à la même majorité. » — Lui ai-je dit sans qu’elle ait pu y discerner un subterfuge, ni du cynisme. Puis, j’enfonçai le pieu avec ce demi mensonge : « Si aujourd'hui j'ai divorcé c'est pour être libre. Et ça, c'est à toi que je le dois. Alors, si tu veux rompre avec lui, je t’aiderai. Seulement tu devras agir comme je dirai. » — Lui ai-je précisé. « Oui : je serais même ton esclave si tu veux ! » — jura-t-elle. Son amant passa devant nous en lui souriant. Je la vis blêmir, puis transpirer et ça m'engendra un plaisir certain. Mais comme elle ne parvenait pas à faire rompre le disciple de la dictature du prolétariat, je persévérai à la coucher sur pellicules, glissant quelques belles épreuves dans sa case à courrier.

Couchée sur photo, c’est ça ta vengeance ? — Railla Fred.

Attends ! Attends tu vas voir ! — Modéra Alfred —

D’accord ! Trente secondes ! — Réduisit Fred.

Convaincu qu'il fallait respecter ces exigences, Alfred conclut :

Quand je la sentis à bout de nerfs, je lui dis que j'avais découvert celui qui voulait la piéger ainsi que les raisons qui le motivaient… Et je poussai le suspens en lui faisant croire qu'il l'enregistrait aussi. Alors, quand j’ajoutai qu'elle pouvait craindre qu'il raconte à son patron quelques secrets d'alcôve, elle vacilla. Je la pris dans mes bras avec délectations... Aussitôt, qu'elle rouvrit les yeux, je jouai au grand seigneur jurant de venger l’honneur bafoué de sa maîtresse… Bien sûr, à la condition qu’elle soit réellement ma maîtresse. Alors seulement, je ferais mon affaire de ce salaud : car il faudrait bien interdire aux preuves de ses débordements de parvenir jusqu’aux yeux et aux oreilles CATHO REAC de son patron, sinon après ça elle ne trouverait une autre place, que sur le pavé. Elle finit par l’admettre, et aussi, par admettre que je serai son meilleur compromis… —

Comme ça elle est redevenue ta maîtresse. Difficile à croire — « Thomas-incrédulisa » Fred.

Eh oui ! Mais on vit chacun chez soi. — Jubila Alfred.

Tout de même… — Doutait Fred, encore plus incrédule que ''son'' Saint Thomas.

Je peux te le prouver… Et plus encore. Affublé de mon plus beau masque pervers, j’exige qu’elle assouvisse mes fantaisies sexuelles. Et elle, se lâche avec débauche en froufroutant dans ses spasmes de ravissements, qu'elle ne saura jamais assez me remercier… —

Et je ne sais plus si c'est à ce moment là qu'il a relâché :
        — ... En réclamant que je lui pète le trou du cul. —
Avant de conclure par cette sous-entendue proposition :  
       — Et, si tu veux … Aussi … –

Qu'importe ! Je ne laisserai filtrer, aucun vent.

C’est alors, qu’ils distribuèrent leurs cartes : devaient-elles permettre de… Je n’en sais rien : aucun vent n’ayant pu poussé les cartes jusqu’à moi, jamais je n’ai eu la chance d’avoir un bon jeu.

* * * * *

Telle une tentation… —

Ma femme s'était pointée, (Son sein gauche dans mon oeil droit) pour m'houspiller :

Qu'est-ce que c'est ça ! -

(Le manuscrit originel dans la main droite à piquer l'attention de mon oeil gauche).

Un conte pour les grands — Souris-je.

Mais ma souris ne rit pas :

Tu trouves ça drôle ? —

Certaines mœurs ne sont pas drôles parfois ? —

Je ne vais pas répondre « oui' », « non », stupidement :

Vaut mieux louvoyer. — Pensé-je.

Pourtant, elle m'a vu venir (elle me connaît tant, et si bien) ; comme si moi, de son con né, j’avais cherché à me défiler vers un autre con à enfiler.

C'est mince ! Sans suspense ! Et puis ! Qu'est-ce qui tu fistes là! Non, non, c'est pas au point. Aucun canard n'en voudra. — Affirma-t-elle.

Je sais : toi, tu voudrais bien le faire le coup du poing, hein ? — La Chatouillai-je

Chiche ! — Joua-t-elle de son sourire florentin en coin.

Alors là !

Elle tergiversa pour se jouer de moi

Elle roula des fesses jusqu'à l'émoi

Qui raide se dressa, lui ne ment pas

Il excita mes mains grimpant à petit pas

Lestes sur chair brûlant mes doigts

Qui s'égaraient sur chaîne à deux volcans

Et son ondulation vers l'extrême

Transporta de mon oeil à mes lèvres

Le sein gauche droit entre mes dents

Bouche pleine je soignai les maux

De ma langue mutine sans dire le mot

Qui trottinait en tête vers l'oreille

Toute bête prise à ouïr

Et deviner dans sa faiblesse

Quelques merveilles (j'ai du pot !)

Prises à jouir de l'extrême finesse

De son grain de peau,

Ce que ses lèvres disaient :

Ce n'est que sottises.

Ce n'est pas héroïque,

Même pas pornographique.

A peine ironique ?

A petite peine, alors.

Que je remisai à choisir le jumeau

Elle dansa de mes caresses

Elle dansa de ma langue

Qui glissait vers le joli con humide, là.

Elle dansa héroïne érotique,

Déesse impudique, maîtresse pornocrate :

Dominatrice de tous mes fantasmes

A ce conte-ci elle fit la nique sans histoire.

Et puis, c'est là qu'elle prit la plume pour faire le point.

Ah ! Ce n'est pas elle qui me laissera tranquillement couler dans des méandres indécis.

Et puis ...

Comme je suis « à point », je me persuade :

Le poing ? ça ne sert à rien du tout, fiston ! —

* * * * *




Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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Samedi 7 février 6 07 /02 /Fév 11:09
 
  • Une rencontre sans hasard…

Le lendemain matin tôt assise à une table de la buvette face à l'entrée, Claude savourait un thé citron... Comme chaque jour suivant leurs habitudes, Marinette y entra à son tour pour y consommer le sien. Claude la salua d'un petit signe amical qui pouvait signifier aussi :Viens t'asseoir !

En tout cas, Marinette toute sourire le comprenant ainsi vint s'installer sur la chaise en face de Claude. Presque aussitôt la garçonne de service déposa une théière fumante, une tasse, une assiette de biscottes, deux petits pots de confitures et une serviette de papier mauve roulée sur un jeu de couverts.

—  Merci Leïla ! Merci ! — Remercia gaiement Marinette. Puis s'adressant à Claude, elle lui demanda :  Comment vas-tu ?
Je vais très bien, merci. Et toi ? — Lui renvoya Claude, comme si... Comme si elle s'attendait à... En tout cas, Marinette en était persuadée :

Elle attend que je lui raconte ma soirée. Attends, attends ma petite... — Jouit-elle intérieurement en répondant par ce faux-fuyant ridicule ; totalement ridicule comme tu vas le voir :

Et Josy, elle n'est pas là ?

On n'est pas vendredi, aujourd'hui ? —

Si ! Pourquoi ? —

Et quel vendredi du mois ?

Le troisième ! Pourquoi ? —

T'as oublié que le troisième vendredi du mois elle accompagne son sénateur dans leur circonscription ? —

Heu... Oui. Non, je n'ai pas oublié mais... — Bafouilla-t-elle.

A mon avis, t'as oublié : tu as sûrement d'autre préoccupations en tête. — Plaisanta Claude.

Non, non ! Pas du tout — Se défendit Marinette.

Bois ton thé : il va refroidir. — Coupa Claude sur ce genre de ton ironique qui, lui, refroidit.

Marinette ouvrit le pot de mirabelle, plongea sa cuillère au coeur, déposa une noix sur une biscotte, l'étala avec le dos de cuillère. Puis, délicatement, elle mordit dans la biscotte qui se brisa en quatre morceaux. L'un d'eux parvint à rester pincé entre les lèvres tandis qu'un autre choisissant de plonger dans la tasse éclaboussa autour. Les autres tombèrent sur la table en figure confiture contact. Marinette poussa un petit cri lequel poussa le brin de biscotte des lèvres au bord de la tasse qui choisit de l'accepter dans son bain. En biscotte bien élevée, cette dernière n'omit pas de remercier le thé qui, ivre de bonheur, déborda de la tasse en se répandant à moitié sur la table. Marinette visiblement confuse s'excusa ainsi dans la langue de Shakespeare : — Whore of stupid one of fuck —

Pour les non bi – langues je traduirai dans la langue de Molière par : ...

Non ! Je ne traduirai pas : n'ont qu'à être bis comme moi. D'autant que, bis côte à côte ou pas bis côte du tout, là n'est pas la question... car la serveuse ayant compris le souci de Marinette, bissant l'obligeance de sa fonction, se précipitait déjà une éponge en main pour essuyer la merde de cette connasse. Pardon ? Non ! J'insulte personne... Puisque Marinette s'est chargée elle-même... Bref ! Nous n'allons pas y passer la nuit, n'est-ce pas ? Ceci dit... Nous sommes bien d'accords : un juron en anglais dans la bouche d'une attachée parlementaire d'un sénateur de langue française... — To be shocked !—

—  Qu'est-ce que ce serait si t'avais d'autres préoccupations en tête. — La brocarda Claude.

—  OK, d'accord. —Consentit-elle dans ce pléonasme bilingue J'avoue, je suis perturbée .

Allez-va, ce n'est pas bien grave. — Appuya Claude.

C'est toi qui le dit ! — Renchérit Marinette.

Tu ne t'es même pas tachée. — Insista Claude.

Ah ça ! Bien sûr que non. Non, non, je pensais à autre chose — Laissa traîner Marinette.

Ah bon ? — Fit mine de s'étonner Claude — Que t'arrive-t-il donc de si préoccupant ? —

Je suis encore amoureuse !

Encore... — Releva Claude sans ponctuer d'aucune façon, mais pas sans en sourire.

Voui ! — Souffla Marinette — Tu ne m'as pas vue, hier, Avec Albert M. —

Si nous t'avons vue avec Alfred : c'est Alfred, pas Albert. Mais de là à penser...

Eh bien si ! —

Tu ne perds pas de temps ! — Pouffa Claude — Alors ça y est : vous avez baisé. —

Bien pas encore : je ne baise jamais le premier soir, voyons ! — Comme qui, de « bien » entendu...
C'est, qu'à vous voir hier au comptoir, nous avons cru vraiment, que la bête était déjà dans le sac. Mais nous n'avons nullement pensé que t'en étais sérieusement amoureuse. —
Ricana Claude.

Un rictus de surprise forma les lèvres de Marinette en cul de poule mais elle ne pondit rien, ni un son, ni quelque autre chose que ce soit. Il semblait même qu'on put craindre un ictus ; au moins craindre la syncope, ou, au mieux, craindre l'attaque... ou une apoplexie néfaste... Tant Marinette restée hébétée ; certainement hébétée de ne savoir rien décrypté de la réplique de Claude : plaisanterie, ironie, moquerie... Mystère ! Heureusement que Claude lui fit grâce de la réflexion en rompant le silence :

Allez va Marinette. Quand t'auras baisé six mois avec lui, tu lui trouveras tous les défauts du monde : comme pour tous les autres avant lui. Et puis... T'es libertine ou tu ne l'es pas ? —

Ah non, je ne crois pas... — Répondit Marinette sans réfléchir. Claude rit sans retenue.

Marinette fronçant le sourcil droit, se grattant la tempe gauche. Encore une fois, puis une autre, comprenant soudain le quiproquo, sinon le ridicule de sa réponse, se reprit en bafouillant :

Heu... Non ce n'est pas ça. Heu... Enfin quoi... Bien sûr que oui : je suis libertine. Mais là n'est pas la question...

Pourquoi ? Tu ne tombes pas amoureuse tous les six mois ?

Bah ! Mais non ! Enfin quoi... Ce n'est pas de ma faute... Les hommes sont inconsistants, voilà tout... —

Voui ?

Ah tu vois ! —

Quoi ! —

Quoi, quoi ? —

Tu trouves les hommes inconsistants ou inconstants ? —

C'est pareil ! —

Non ! — Affirma sèchement Claude — Et rare, sinon inexistant, est l'homme capable de cumuler les deux états.

Heu, bon, enfin, je ne vois pas la nuance. — Murmura Marinette, l'index droit sur l'aile du nez.

Eh bien dis donc ! T'appelles ça une nuance toi ! C'est du propre tiens ! — Pouffa Claude.

Sincèrement j'vois pas la différence.  — Bredouilla Marinette — 

Avala-t-elle le « e » de son « je » ; et à mon avis, cet « e » ci, elle ne l'as toujours pas digéré !

Ceci étant, ne nous attardons pas davantage sur ce dialogue-ci, ni sur cet « heu... » douteux, cassons ces « eux » là (j'aurais dû dire « cassons ces elles-ci » mais, sans doute auriez-vous eu à craindre l'une de ces envolées lyriques, voire débiles, dont je suis coutumière lorsque je joue sur les mots : c'est aussi l'une de mes facettes libertines) ; cassons donc ces « eux » là, non sans que je vous ai révélé qu'au fil des répliques, Claude sentait monter l'excitation sournoise de ses plaisirs les plus vifs qui, si elle avait eu l'outil adéquat sous la main, l'aurait sûrement conduite à les assouvir ; conduite à fouetter la croupe de Marinette jusqu'à... lui faire pisser le bon sens : bon sang qu'elle en aurait joui jusqu'à l'orgasme de l'essence Sadienne qui convient. Bref ! En apparté, je vous avouerai volontiers que depuis longtemps Claude fantasmait « chaud » de fouetter Marinette. Et qu'elle fantasmait encore plus de la fouetter aux ordres de sa Maîtresse Félicie. Ainsi, lorsque nos deux comparses quittèrent leur table, Claude ne pouvant réprimer tout son désir contenu, lâcha une tape sèche et sonore sur la fesse de Marinette, laquelle, muette réagit seulement en cambrant ses reins et en roulant des fesses devant le comptoir, vers la sortie... comme jamais avant ; démarche et attitude faisant retenir un sourire connaisseur à Leïla. Et à l'oeillade complice qu'elle lança à l'attention de Claude, nul doute qu'à l'occasion notre serveuse ne répugnait pas à jouer aussi le rôle de « servante ». Et certainement pas qu'à l'occasion...

Toutes suppositions susceptibles d'exciter les fantasmes étant, je vous laisse libres d'en abuser tout votre saoul avant de vous embarquer dans les méandres indécis de l'aventure de Marinette avec Alfred...

Enfin ! Nous voici parvenus ce fameux soir d'après film succédant à cette jolie scène de petit-déjeuner. Sûrement, Marinette piquée au vif, y pensa-t-elle toute la journée ; sûrement que son travail en pâtit quelque peu, car sur le quatrième coup des seize heures, c'est une Marinette fringante en tailleur rose chic et neuf, revêtue de sa plus belle parure de sophistication et de désirs tressés qui, de ce pas alerte et chaloupé qui sied tant aux femmes distinguées fièrement dressées sur des escarpins aux talons en clous de charpentiers, entreprit la descente du grand escalier du Palais : ridicule Marinette ! Ridicule, du moins au yeux de celles qui comme moi pensent que les apparences sont souvent, sinon toujours, trompeuses, voire douteuses. Visiblement, Marinette n'en était-elle pas consciente ; Marinette fidèle à Marie-Claire comme à tant d'autres torche-culs de salons d'apparences ; Marinette rime pauvre de rythmes de riches ; Marinette libertine des maux de l'arrogance ; Marinette ignorante de sa « liberté d'être »... Marinette prise de tête ! Décidément... Non ! Définitivement non ! En cet instant, Marinette, malgré sa « collection d'amants », malgré ses allégations, malgré ses revendications de libertine effrontée... rien en elle ne concourait aux attributs qui font la libertine. Déjà, « crier son libertinage sur les toits » ; crier tel un chantecler est du plus mauvais aloi. D'autant que le plus souvent un chantecler sur un toit n'est autre qu'une girouette, d'autant que le plus souvent la vraie libertine ne s'accomplit qu'en pénombre libertine, que dans la paix du nombre libertin infinitésimal. Certes, quelques-uns rétorqueront qu'il existe dans notre monde libertin des exhibitionnistes qui prennent plaisir à jouir sur les « bancs publics ». Et que d'autres jouissent en méli-mélos avec multi-pôtes. J'en conviens et j'en connais. Et je ne les exclue nullement du monde libertin. Et ne les juge pas davantage. Cependant, si j'en connais si peu qui osent s'avouer libertins, c'est bien que « pour vivre heureux, vivons cachés » relève du bon sens, au moins pour son bonheur et son droit à vivre sa différence et à sa marginalité. Et si, pour le moins, l'on admet comme étant une différence l'exercice du libertinage, Marinette n'est pas plus libertine que je suis reine d'Angleterre. C'est ça ! J'en entends deux, reverger là, sur les exhibitionnistes ! D'ici qu'ils se répandent avant mon texte... Pour s'exhiber en public nul n'est besoin de crier, ni d'être reconnu : souvent la montée d'adrénaline liée à l'interdit engendrant la peur d'être « reconnu » est plus forte que la jouissance issue de l'exhibition elle-même. C'est justement en raison des répressions dictées par nos lois aux ordres du bon ordre moral que l'exhibition ne saurait-être qu'une marginalité dans la marginalité. Et je ne parle pas ici des raisons de la loi à défendre l'ordre public dans l'exercice de ses libertés individuelles respectueuses des libertés publiques : j'approuve ces raisons là, principalement parce que je revendique mon droit citoyen au respect du droit citoyen de mon voisin à me respecter aussi. Et ce, jusqu'aux tréfonds de « l'immoralité normative » de ma personne. Bref ! Marinette qui le revendique, n'est pas libertine, tandis que Claude, qui ne le déclare pas alentour, est libertine de la plus abouties des espèces, tatouée bisexuelle, sodomite active et Sado-masochiste de surcroît. Et la grande Félicie si taciturne que le monde entier lui donnerait le bon dieu sans confession n'a rien à envier à Claude. Ni Josy qui à leur premier contact l'est devenue en un tour de main, si je peux m'exprimer ainsi

...

Voici enfin Marinette de son dernier talon touchant le pied de l'escalier : c'est qu'il est vraiment monumental ! Alfred, qui dans son costume ressemblait plus à un huissier assermenté (ne pas confondre avec un huissier du Palais) qu'à un soupirant aspirant à l'arrivée de sa belle, déambulait d'impatience entre le vestibule et la porte cochère. Marinette avança jusqu'au centre de la trajectoire elliptique tracée par un Alfred à l'allure frénétique

Je suis là ! — Chantonna Marinette.

Pardon ! Je pensais à un truc... Mon patron m'a demandé un truc, que... — S'excusa-t-il.

Ah bon ! S'étouffa Marinette comme quelqu'un qui craint que tout son beau scénario s'écroule.

  C'est rien : c'est pas urgent. Rassura-t-il aussitôt. Comme s'il avait perçu l'angoisse de Marinette.

Eh bien, allons voir cette toile. Conciergea-t-elle : le timbre d'une clochette à sonner les portiers !

...

Aujourd'hui, rares sont les cinémas indépendants : des cinémas qui n'appartiennent à aucun trust et qui ne font pas dans le complexe. Généralement, on peut les trouver près des Universités ou dans les quartiers bobo. Plus généralement encore, ils s'annoncent étroitement, dans des couleurs bistre, tristes, et des néons blafards. Souvent, ils s'affichent « d'Art et d'Essais », ce qui, ma foi... est une réalité en soi... Même si, dans mon « ordre des choses », je préfère les appeler : « d'Essais d'Art ». Car dans mon « ordre des choses » j'y ai vu, là, beaucoup plus d'essais ratés que d'oeuvres d'Art... Laissez tomber, c'est mon côté contestataire ! Et puis, ce n'est sûrement pas mes considérations qui ont décidé Alfred à accompagner Marinette, là, rue Cujas, au « cul de la Sorbonne » ; sûrement pas non plus le film en lui-même, essais ou chef-d'oeuvre, n'est-ce pas ? Bien ! Nous sommes enfin d'accords !

...

Le générique finissait, remerciant les Dassault pour leur mécénat averti (mais l'inverse était vrai aussi : le générique finissait d'assaut, remerciant les avertis pour leur mécénat) et la lumière arrosant les murs sales de deux traits crus accomplit « la fin du calvaire ». Alfred s'extirpa le premier de sa place, s'étira discrètement en pensant : — Putain ! Inconfortables ces fauteuils : j'ai le dos cassé ! — Tendit une main à Marinette ; une main qu'elle serra fort sans esquisser le moindre effort à vouloir se lever. La salle se vida vite de sa quinzaine d'étudiants, braillards débraillés, et d'un couple de septuagénaires enlacés par on n'aurait trop su dire quelle affection tant leurs pas s'avéraient malaisés, empruntés, empêtrés. Alfred se rassit à côté de Mari-mine-défaite sans rien comprendre de la situation ; Alfred s'était rassis sur une fesse, raide comme un pain rassit. Il la regardait, interloqué voire désabusé. Puis, sentant monter comme une irritation dans son dos, pensant tout d'un coup : — Mais elle est barge cette femme : j'vais l'envoyer se faire foutre ailleurs ! — Cependant, à cette idée il banda net. Et cette excitation présente remplaçant son irritation passée, il se ravisa :

  T'es pas bien, ça ne va pas tu veux quelque chose ? — Débita-t-il comme on coupe du bois.

Non ça va c'est ce film déprimant ce film... Hacha-t-elle.

Ah bon ! — S'étonna-t-il — Moi, j'aurais plutôt dit : Stupide ! —

Oui, oui, stupide. — Confirma-t-elle. Ajoutant, après au moins une minute de silence :

Stupide et déprimant : si déprimant que je n'ai plus envie de rien... —

Réalisant qu'elle venait à nouveau de se planter un couteau dans le pied. Surtout, voyant Alfred se dresser d'un bond, le sentant désireux de retirer sa main de la sienne, elle mesura les effets de sa tirade manquée. Aussitôt, elle se ressaisit. Esquissant un sourire se voulant charmeur elle ajouta :

  Je n'ai pas le courage de rentrer seule chez moi.

Tu voudrais que je te raccompagne ? — Lui demanda-t-il confirmation d'un ton neutre.

  Oui ! Si ça ne te dérange pas, j'aimerais beaucoup. — Coqueta-t-elle.

Attends ! J'appelle un taxi !

Pas la peine : j'habite pas très loin. Et puis, prendre l'air en marchant... —

Bien ! — Admit-il

Marinette se leva prenant aide et appui sur Alfred. Main dans la main, ils remontèrent quelques marches vers la sortie. Dans la rue, lâchant sa main elle s'agrippa à son bras. Il s'arrêta, l'enlaça, l'embrassa chastement. Marinette répondant à ce geste de tendresse l'embrassa fougueusement, voracement. La plaquant contre lui de mains fermes sur le haut des fesses, il lui roula une de ces pelles dont le souvenir remontait à l'Université. Derrière eux une troupe de jeunes passa en ricanant et en lançant quelques insanités de potaches... Arrivés devant chez Marinette, Alfred sans autre illusion que de bisser son baiser, l'enlaça de nouveau et l'embrassa goulûment ; baiser auquel Marinette répondit intensément : langue pour langue jusqu'à la crampe. Alfred, tout en reprenant son souffle, affirma :

  Te voilà rendue. Et... Très bon tes baisers... Suis heureux : ta déprime s'est évanouie...

  Je te remercie. Tu es très gentil... Et tu embrasses très bien aussi. —

Alfred déposa un baiser sur le front de Marinette, caressa ses joues, se recula d'un pas et dit :

 Je te souhaite une bonne soirée, fais de beau rêves... —

Puis, voyant Marinette immobile, les yeux aussi éteints que tout à l'heure au cinéma il osa lui demander :

Tu veux qu'on aille dîner ? —

Marinette se rallumant aussitôt répondit :

Non, non, merci ! Dis, tu ne veux pas plutôt monter chez moi ? J'ai tout ce qu'il faut. —

Alfred semblait hésiter. Feinte ou politesse... Ou autre chose ? Peu importe !

  Tu veux vraiment : ça te ferais plaisir qu'on dîne chez toi ? — Rusa-t-il

  Oh oui ! — Affirma-t-elle sans finasser.
...

Certainement que Marinette souhaitant aussi avoir à raconter autre chose qu'un fantasme voulait à tout prix conclure avec Alfred. Car, dans son fort intérieur, si Marinette aime embellir la réalité, elle ne sait pas mentir. De même, ce que personne ne retira jamais aux qualités de Marinette, surtout pas moi qui n'aime pas ça, c'est qu'elle est fin cordon bleu, dans la lignée des indémodables mamies que jadis l'on cantonnait aux foyers ; de ces indémodables coutumes dont on vante les mérites à garder son mari père de ses enfants, juste au coin du feu. Parfois au coin du lit... Et seulement pour les grandes occasions au creux du lit. Marinette libertine ! Marinette et le Paradoxe. Le complexe de Marinette. La névrose de Marinette...

Bof ! Ce que l'on sait, c'est que ce soir là, durant plus de deux heures, Alfred tourna en rond dans les vingt mètres carrés du « salon à coucher » de Marinette, un verre de Carlson à la main, s'arrêtant parfois, à la fenêtre pour chercher à voir dans la nuit le paratonnerre du Panthéon, ou à la table basse tournant une page de Marie-Claire ou de Cosmopolitan, ou de Gala. Ou encore, devant la bibliothèque, à relire les tranches rutilantes de La Pléiade : La Bruyère Boileau De La Fontaine... A s'étonner à chaque arrêt de n'y en voir aucune usée. Ni même d'y voir le moindre auteur contemporain. Il avait eu beau chercher à en voir : aucun pas même Beauvoir. Cependant, il n'eut pas à regretter son attente tant le repas fut délicieux, sinon capiteux. Mais ce ne fut qu'au milieu du repas qu'il se persuada que la soirée ne pourrait se terminer que longtemps après celui-ci ; se terminer par d'autres agapes et d'autres délices ; au milieu du repas, lorsque Marinette les joues rosies par le Saint Emilion, prétextant une chaleur insupportable, ôta tablier, chemisier, jupe, soutien-gorge, ne conservant que son string et ses bas, ne corsetant son buste que du bourgeron faisant saillir ses seins... En proie à cette insistante impression d'une excitante sensation conduisant à l'irrésistible ascension de cette chaleur fiévreuse qui enivre, lentement, ostensiblement, il stripteasa sous les yeux de la belle enflammée qui soupira, s'éventa, humecta ses lèvres en un tour de langue érotique, et suça son majeur... A onze heures, nus, ils s'allongèrent sur la peau d'ours synthétique couvrant le lit, bouillants de la fièvre des désirs, doigts brûlants de la frénésie des plaisirs... Ils se consommèrent à se consumer toute la nuit...
Et admettez avec moi que, dès lors, être ou ne pas être libertin n'a plus nulle importance.

Néanmoins...

J'ai beau ne pas apprécier certains modes de servilité aux apparences de coquettes de ce genre féminin auquel s'attache à appartenir Marinette, (je n'apprécie pas ce reflet transmis par le miroir des exigences de la « mode sexy » en ce qu'elle a de plus conventuel, y compris dans l'exacerbation du machisme, car je considère qu'un homme qui ne banderait que pour une apparence ne sera qu'un « très mauvais coup »), je n'apprécie pas davantage les in-mode des « metro-sexuels » : j'affirme que le désir comme le plaisir, et plus encore la jouissance, ne peuvent être liés aux apparences car ils sont inférences : excitation, induction, influx ; ils sont producteurs d'actions et de réactions...

Que l'on me considère comme intellectuelle, cérébrale... Si on le souhaite, ça ne me gêne pas : je le suis.

Que l'on me reproche ma rhétorique, ma sémantique, ma dialectique... Mes autres tics comme mes vues de l'esprit ! Ne vous en privez surtout pas : c'est une forme du libertinage qui me fait jouir aussi... Toutefois...

Je ne suis pas de bois.

J'aime jouir de ma chair. Et peut-être plus encore d'elle que de mon esprit. J'aime plus l'émoi de la chair que l'émerveillement de l'esprit... Cependant, je ne sais me priver d'aucuns. Et, sûrement pour certains ça semblera pire, je ne veux ni ne peux les dissocier : je ne veux pas détacher ma personne spirituelle de ma personne charnelle, je ne peux pas réfreiner la jouissance de mon corps aux plaisirs de mon esprit, ni interdire à mon esprit d'analyser les jouissances de mon corps que je ne cache en rien, du plus petit frisson jusqu'au spasme le plus violent. Et au plus mon esprit parvient à nommer la force de ma jouissance, au plus je me transcende dans l'essence du sens de mots jusqu'à l'extase : des mots doux, chauds, des mots parfois sophistiqués sinon compliqués, des mots froids, crus et acérés sinon orduriers, des mots nouveaux sinon fantasmagoriques : les mots mais aussi les images qu'ils en créent ; images de truculences, images d'indécences, images de perversions et de dissolutions, d'impudicité et de lubricité, de stupre et de luxure ; des images qui mettent à mal les sens de la morale collée à ces mots ; à la morale comme à la bienséance dont mon enfance fut gavée au point tel qu'aujourd'hui, après avoir connu et subi ses interdits, je jouis à vomir sur son plastron paré de ses légions d'honneur gagnées pour service rendus à l'obscurantisme. Certes, vous l'avez compris, j'aime trop la valeur et la force des mots pour être femme à hurler des onomatopées du type — Ahhhhh, Rohhhhh, Ouff, ouff ! — Quand ma jouissance monte, monte. Tout comme nul m'est besoin de... de poétiser ou d'insulter pour que mon partenaire la sente et la voit venir. De même que si j'écoute son corps, je sais ce qui le fait grimper aux rideaux. Oui ! Non ?
Oui et non !

Au cours d'un jeu à caractère sexuel, je ne me refuse pas de parler, d'inciter, d'exciter, de réclamer, d'exiger et d'offrir autant en mots qu'en actes ; de laisser s'exprimer les désirs et envies dans l'attente de certains plaisirs, disons, peu standards.
Oui ! Je sais aussi parler cru et avec autorité, par jeu et par respect à la règle du jeu. Ceci étant, ici, j'ai établi mon distinguo entre « amour sexuel » et « jeu à caractère sexuel » sans les classer dans l'ordre de mes préférences. Tout comme je n'en considère aucun comme domaine réservé à la pratique légitime ou au libertinage ; aucun comme réservé à l'usage hétérosexuel ou multi-sexuel.

Oui ! Je suis sûrement rigoureuse, mais je n'en suis pas moins libérale : c'est mon libertinage à moi.

C'est ainsi que par le passé nous avons eu, mon mari et moi, moins d'amants et maîtresses que de camarades de jeux sexuels. Non ! Nous appelons amants et maîtresses les couples devenus amis (ou inversement) avec lesquels nous avons eu des relations suivies, douces, chaudes, agréables, passionnantes, mais pas exclusivement ni forcément, sexuelles. Nous y avons même connu le bonheur et la douleur d'un amour véritable, dans une vie sociale et familiale commune ; le bonheur parce que notre entente avait été d'abord spirituelle et cérébrale avant de d'être sexuelle puis amoureuse. Je vous le concède, ce doit être exceptionnel. Et sûrement contraire au bon ordre de la Vie puisque cette salope nous a servi la douleur de les ravir à notre amour en les jetant dans la mort au fond d'un précipice de la Maurienne, nous laissant aussi morts que des pantins accomplissant seuls un vie de guignols. Mais jamais nous n'avons eu d'amant individuel.

Vous avez compris ce que sont nos nuances libertines ? Non ? Tant pis !

* * * * * * *

Alfred caressait les seins de Marinette. Persuadé qu'ils étaient « faux », il titilla leurs mamelons qui s'érigèrent sine dié. Surpris, puis rassuré, il les suça comme un enfant tête sa mère. Elle semblait aimer puisqu'elle caressait sa nuque tendrement. Rassasié des seins, il entreprit lentement et tendrement sa descente vers l'antre des délices, s'attardant sur le pubis, à l'intérieur des cuisses, aux portes du calice dont il retarda l'instant où ses lèvres y goûteraient... Marinette frémissait, roulait des fesses, arrondissait ses reins comme pour que ses lèvres secrètes s'unissent aux lèvres d'Alfred... Il l'avait compris. Sauf que voulant garder l'initiative, il releva la tête et vint lécher la fine toison rousse non sans laisser glisser sa pomme d'Adam sur le bouton d'or Marinettien. La trouvant confortable elle voulut le piquer de son dard. Mais il se releva à nouveau, la regarda et voyant ses yeux clos, il alla cueillir le clitoris entre ses lèvres qu'il pinça légèrement, de telle sorte que sa langue puisse le flatter sans qu'il s'échappât. Assez vite, Marinette sentit monter l'orgasme. Mais elle savait le retarder presque à sa guise. Et même l'interrompre. Pourtant, ce coup-ci, contre sa volonté, tout ses muscles se tétanisèrent, son corps eut trois amples spasmes avant de retomber, inerte, les bras en croix, le souffle saccadé...

Alfred en fut enchanté : J'ai pas perdu la main ! Se dit-il repensant à sa Bernadette qui, depuis quelques temps, ne réagissait que très peu à ce traitement... Alors que, normalement, après cinq à six jours d'abstinences... Il n'eut pas le temps de terminer son idée. Déjà Marinette s'étant relevée, lui disant : — A moi — plaquait ses épaules sur le lit, s'asseyait sur lui, son sexe à l'aplomb de la bouche d'Alfred et venait lui jouer la flute enchantée. Quelques instants, il contempla le clitoris tuméfié, les lèvres humides, retenant à peine une perle de suc du fruit des délices... et la fraise pourpre... pompant comme une aorte au rythme de son coeur offrant cette invitation accorte, il y dessina une jolie feuille de rose. Marinette gloussa, fit le dos rond offrant mieux son fruit interdit avala son sexe dans un couac mais reprit sa partition. La perle roula au bord des lèvres d'Alfred qui la lécha. Trouvant son arôme fort délicieux il décida que sa langue alternerait désormais d'une porte à l'autre... Il aimait beaucoup, il ne s'en privait pas quand se sentant à son tour perdre pied avec son corps, craignant de... trop tôt, trop vite, il... Mais Marinette aussi avait dû le sentir venir car elle se retira immédiatement en tenant le sexe d'Alfred fortement serré à sa racine. De fait l'éjaculation se traduisit en une goutte translucide roulant sur le gland.

Je suis désolée, je n'aime pas dans la bouche — s'excusa-t-elle à demi.

Je ne le souhaite pas non plus : ça ne me fait pas fantasmer. Dit-t-il sincèrement en la caressant. Ils s'allongèrent côte à côte, se faisant face. Elle lui caressait le torse, il lui caressait les lèvres... Elle demanda :

Tu veux bien embrasser mon sexe, juste mon sexe, comme la première fois, si je viens sur toi ? —

Très volontiers, très volontiers. Mais à une condition

  Ah bon ? Heu... —

C'est que tu ouvres bien tes lèvres : je veux te boire. —

En soixante neuf Marinette touchant l'antichambre du ciel déroba son sexe aux ardeurs de la langue d'Alfred. Elle se plaça face à lui dans cette position sans équivoque de l'Amazone. Un instant, Alfred craignant qu'elle vienne le chevaucher sans autre précaution, voulut l'avertir qu'avant il souhaitait... Mais, peine perdue, déjà entre ses dents, elle déchira l'enveloppe en fit rouler le préservatif sur la verge d'Alfred qui souffla d'aise... C'était l'instant qu'il avait le plus redouté : il avait craint d'être ridicule, maladroit. Et finalement, il était fort heureux qu'elle l'ait devancé... Marinette en cavalière, aucune monture ne résistait bien longtemps. Elle le savait, et lui, il le comprit tout de suite :

  Si tu veux aller loin, ménages ta monture . — Prévint-il en souriant.

  Non ! Tu m'as beaucoup faite jouir. A mon tour ! Je veux te sentir jouir vite. —

  Tu préfères avant ? — L'interrogea-t-il

Non ! J'ai pas de préférence, ça dépend... Et puis, on recommencera, non ? —

  Oui !Ahhhhhh Ouiiiiii Ouuiiiii Ouiiiiiiiii .... —

Ce coup-ci elle lui serra la bite avec ses lèvres intimes en même temps qu'elle lui serrait les tétons. Puis elle ondula de nouveau. Il planta ses ongles dans la couette, chercha sans trop d'illusion à sentir sa verge pour lui conserver une acceptable érection d'après coup. Or, à son grand étonnement, il se découvrit assez vaillant pour que Marinette accélère et accélère encore. Sur quoi, s'inquiétant pour la santé du préservatif il dit :

Vaudrait pas mieux changer de préservatif ? —

Non! Non Ohhhhhh Vouiiiiii Ahhhhh ! — Répondit-elle en s'écroulant sur lui.

Il y en eu quatre autres avant la douche sous laquelle, lui déclarant qu'il baisait bien, qu'elle souhaitait aussi le compter comme amant, qu'elle l'invita à se sentir chez elle comme chez lui et à la partager avec son actuel amant Jean-Joseph... Que sûrement bientôt il aura l'opportunité de connaître.

Disons-le tout net : Alfred, il s'en foutait, de Marinette comme de Jean-Joseph : tant qu'il pourrait baiser... Car faut préciser que pour tout timide qu'il ait été, Alfred n'en fut pas moins obsédé sexuel que vous !

N'est-ce pas mon amour ?

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Par Pateric - Publié dans : Contes - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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  • : Le blog de Pateric
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  • : libertinage Fantasmes naturisme dialogue Histoires érotiques
  • : Le principal objectif de ce blog est la publication de textes "érotiques" écrits à "quatre mains" : Elle et Lui. Notre philosophie littéraire n'a d'autre vocation que d'exciter nos propres plaisirs ; nos plaisirs qui sont libertins et libertaires englobent la Langue : ils ne se limitent ni à la chair ni aux "nécessités". De fait, nos textes se moquent des "conventions éditoriales", du "prêt à penser". Et plus encore du "consensuel", sauf... S'il s'agit du con sensuel qu'on s'en sus...
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  • : 28/01/2009

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  • Homme
  • 24/10/1953
  • sexualité fantasmes plaisir gratuit expériences
  • Couple libertin et libertaire, Scientifiques gourmets philosophes gourmands, passionnés d'arts et de "belles lettres" nous offrons ici nos textes fantasmatiques, nos pensées... non sans laisser libre cours à nos sautes d'humour, voire d'ironie.

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