Dimanche 18 octobre 7 18 /10 /Oct 11:10
 

SALOME

Au début du mois d'octobre, mon mari a « récupéré » une assistante Bolivienne envoyée par son gouvernement pour valider sa thèse de recherche en coopération avec la « recherche française » : c'est, ce qu'on appelle, un « post-doctorant ».
Jusque là, me direz-vous : — Aucun intérêt.
Rassurez-vous : c'est exactement ce que je me suis dit lorsqu'il me l'a annoncé ; il me l'a annoncé avec d'immenses précautions et autres enrobages diplomatiques ; il me l'a annoncé en me rappelant que, même s'il aime guère s'embarrasser à tutorer, il existe des circonstances où il n'a pas le choix. Et dans le cas précis de cette Salomé-ci, il n'avait eu aucune porte pour slalomer. Ou quelque chose de ce genre là, comme une espèce de faux-fuyant, ou d'euphémisme à me laisser entendre que :
... Si la pente s'avère glissante, je n'y serais pour rien... 

Attendez ! Je me dois d'être totalement honnête : mon mari m'avait donné l'information « franco ». Et, c'est moi qui, aujourd'hui sachant ce que je sais, m'amuse à vouloir en travestir l'aspect initial. D'autant que, comme à l'accoutumé où mon mari hérite d'une « assistante étrangère » il ne manque pas de nous présenter l'une à l'autre. Et je dois avouer que, parfois, certaines m'ont bien plu. Bref !

Il arrive aussi à mon mari de tutorer des « assistants étrangers ». Et j'ajouterai qu'ils sont plus nombreux que les filles. Mais pour eux, il ne trouve pas utile de me les présenter systématiquement.
Pourquoi ce détail, hein ? Et pourquoi pas : j'aurais pu en trouver quelques-uns à mon goût, non ?
Non ! Mon mari ne « pense » pas à ça.
Non pas que mon mari éprouve une quelconque crainte à ce que l'un d'eux me plaise, ni que je puisse en croquer quelques-autres. Non, il m'aurait laissée libre de choisir, et d'agir à ma guise.
Et (aujourd'hui plus qu'hier) je sais qu'il aurait eu plaisir à me savoir en jouir.
Non ! Là n'est pas la question, des présentations ou de leur absences, car j'ai « accès libre » à son Unité, tout comme lui aussi, l'a dans la mienne où je reçois des « assistantes et assistants de recherche » que je ne lui « présente » jamais. Cependant, il les a toutes et tous, croisés et vus... Et même, il a souvent beaucoup « communiqué » avec elles et eux. Certes, ce fut toujours, juste que de la « communication verbale ». Mais ça lui procure toujours beaucoup de plaisir : mon mari aime bien les « échanges » en général. Et surtout lorsque l'opportunité lui est donnée d'échanger dans la langue de Cervantès ou dans celle de Dante. Oui ! Celle de Don Juan, aussi. Mais pas là. Bref !

J'espère que vous avez tout bien compris, entre les lignes et les mots de mon préambule ?

Je peux donc passer directement au vif du sujet de Salomé ?
Merci. Mais, allons-y à ma manière.

Vous l'avez aisément saisi, si Salomé est Bolivienne, alors Salomé parle la langue de Cervantès. Oui !
Nonobstant le fait que c'est une indienne Aymara, sa langue officielle reste celle du conquistador ;
nonobstant, mon mari ne parle pas cette langue pour cette raison : protestant plutôt sur le fait que...
Et nonobstant encore le fait que mon mari en libertaire forcené défend farouchement les orientations politico-socio-économiques prisent par Evo Moralès et s'en réjouit, à l'inverse de nombre des « observateurs » du gouvernement français, plus généralement mon mari aime parler Castillan, Catalan, Occitan...
Salomé est venue chez nous (En France) avec l'aval de nos ministères de l'Intérieur, de l'Equipement et de l'Industrie ; aval très certainement accordé, avec une « forte arrière pensée » : certainement celle de « redorer » le blason de TOTAL... Parce que, l'Unité de mon mari s'est retrouvée étonnamment dotée d'une bourse exceptionnelle « d'études et de Recherches » généreusement dispensée par notre mécène du brut.
Peut-être le savez-vous : une bourse d'étude de post-doctorant culmine autour des 500,00 € mensuels. Grâce à TOTAL, et aussi à GDF-SUEZ, la bourse personnelle de Salomé s'élèvera à quelques 1 700,00€ mensuels. Et ce n'est nullement ses charmes féminins (qui sont très redoutables) qui en sont la cause, ou la raison, Non ! Je ne trouve pas ça anormal, bien au contraire : c'est la méthode employée ici qui me désole...
Néanmoins, en cette période de crises multiples, tout ce qui est pris... n'est pas à vomir.
Et puis, comme les spécialités de mon mari n'ont rien à voir avec le « déploiement économique de l'industrie française et son rayonnement dans le monde » (rayonnement peu brillant s'il en est), je suis persuadée qu'il n'ira pas se noircir dans des compromis sournois. D'autant que, dans l'exercice de ses spécialités de cindynique, mon mari n'est pas un homme de compromis, surtout quand il s'agit de « préservation de l'intégrité Physique » dans son ensemble. C'est ainsi que si, en bord de marge de sa discipline, mon mari se doit d'être « écologue », ses thèses en matière d'Ecologie sont en luttes perpétuelles avec les écologistes. Et pire : en révolte constante contre les faux-écologistes qui exacerbent le « culte de la peur ». D'autant que, hormis le culte voué aux seins honorés et aux culs encensés, mon mari est un agnostique forcené ; d'autant que le « culte de la peur » est une forfaiture conduisant à la « mise en danger de l'intégrité Physique ». Et que, le comble de ce culte, ne serait-ce qu'au strict sens des Lois en vigueur dans la « modernité du monde occidental », c'est d'être un délit pénal. 

Je le sens venir ! Vous allez finir par m'insulter :

Et Salomé dans tout ça ! Tu fais chier Erica avec tous tes discours... On ne se contentera pas que tu dises, entre parenthèses d'ailleurs, que les atouts féminins de Salomé sont redoutables...

Stop ! Ils sont redoutables. Et je vais vous les montrer. Certes, il faudra que vous fassiez vrombir votre bulbe rachidien pour les apprécier car pour l'heure vous devraient vous satisfaire avec mes descriptions verbales.

Donc. Mon mari me présenta Salomé deux jours après son entrée. Ce jour là, elle était vêtue d'une banale blouse blanche, et sa tête couverte d'une charlotte. Néanmoins, la pureté des traits de son visage me sautant au yeux, la main de la concupiscence cogna deux fois à la porte de mon coeur :

Entrez, entrez ! — La saluai-je en bafouillant : — Enchantée, enchantée. —

E yo tanbièn ! — Me rendit-elle la politesse en me tendant sa main au longs doigts, fins et parfaitement manucurés... Et à la peau d'une extrême douceur. Je crois que je n'ai jamais eu sous la main une texture de peau aussi douce. Et cette sensation associée à ma pensée me firent frissonner.

Presento mi mujer. Se llama Erica. — Dit-il à Salomé entre autres verbiages incompréhensibles.
De toute manière, je crois que si j'avais pu comprendre, je n'aurais rien entendu tant son visage me fascinait... Et ses yeux noirs, fichtre ! Et ce regard incendiaire, mazette : une défit à toute retenue... Holala ! Et cette bouche au carmin brûlant... Et ces lèvres mesdames ! Comment les décrire sans vous faire bander d'envie : des lèvres à pécher, à l'aspect soyeux du fruit du pêcher et à la chair sûrement aussi pulpeuse et fruité qu'une pêche de vigne qui excitent mon désir d'y goûter puis à goûter les lèvres qu'Eve dissimula sous sa feuille de vigne.
Je vous jure, qu'en cet instant, mon désir de plonger ma bouche entre ses cuisses, m'était quasi insupportable. Et cette « Joconde » qui ne quittait pas mon regard. Avait-elle saisis la fureur de mon désir, Jouait-elle la malice, jouait-elle la séduction ? Vibrait-elle autant que moi. Putain, je me serais jetée volontiers dans ses bras ! Si, dans la phrase de mon mari je n'avais saisis ceci, que je compris sans savoir lui attribuer de sens :

... Erica es mi chiquita Aymara adorada... — Expression qu'il m'a souvent offert dans le souffle de ses orgasmes pris en moi :
... Ma petite indienne adorée.... — ; — ... Ma petite Aymara des hauts plateaux... —
Et autres mots doux en référence aux indiennes d'Amérique latine. Bien avant que ma
curiosité s'éveille au point que j'aie besoin d'aller chercher les attributs ethnologiques de cette tribu... Je sais que c'est la mandorle de mes yeux qui, à ses yeux et pour ses sens, érotise tant mon image. Sauf que, redoutant soudain que mon érotisme indien palisse face à celui d'une vraie indienne, une indienne Aymara qui plus est, je ressentis un pincement sec et brutal au coeur, bien que je sache depuis longtemps que mon mari n'est pas un concurrent pour moi. Bien au contraire. Mais, en cet instant je ne pus dominer sur mon angoisse, ni sur un frisson de jalousie : moi qui ne savais plus, depuis fort longtemps aussi ce qu'est la jalousie, je me sentais jalouse de l'attention que Salomé portait à mon mari.
Mon mari est un excitant : c'est l'aiguillon de mes désirs... Et plus mes désirs sont fous, plus ils sont indécents, plus ils sont hors des conventions, plus son aiguillon est piquant. Et plus il m'interdit de m'interdire : plus il me pousse vers l'avant. Et plus, je m'en veux... Je m'en veux d'avoir un temps réfréné mes pulsions et mes désirs ; d'avoir valorisé le souvenir de plaisirs incommensurables en réponses aux chienneries de la vie qui m'en avait frustrée. Comme si la vie, par procuration du souvenir des grandeurs d'une passion indéfinissable et d'un amour fécond, pouvait sublimer et transcender les plaisirs vécus... Je m'en veux parfois d'avoir fait la sourde oreille à certaines tentations ; je m'en veux d'avoir trop longtemps refusé certaines invitations lubriques ; je m'en veux depuis que j'ai retrouvé la force de m'abandonner sans retenue ni ambages à mes penchants
libidineux ; depuis que j'ai succombé à nouveau et avec bonheur aux plaisirs licencieux, je m'en veux.

Ce n'est pas vieux : c'est revenu juste au début de l'été ; revenu par un défi lancé par mon mari ; revenu de manière fortuite, dans une tournure inattendue mais dans des débordements intenses, généreux et délicieux. C'est pas vieux mais c'est vite redevenu assez fréquent. Et assez différent mais, toujours, très intense. Et vous ne savez pas ce qui me procure le plus de plaisirs ? C'est la nature de nos nouvelles expériences. Oui ! Nos « nouvelles » expériences sont nouvellemment délicieuses parce qu'avant nous avions refusé de les explorer...

Mais nous y reviendrons sûrement : nous y reviendrons car j'ai décidé de terminer le récit de notre aventure omnisexuelle débutée le jour de la visite de M. OBAMA à PARIS... Comme quoi...

Je suis encore assez comme ça : lorsque qu'elle chose m'intrigue... Ou me secoue et m'excite, je pense à autre chose, espérant que « la pression induite » s'enfuira. Parfois, ça marche, parfois pas... Aujourd'hui, face à Salomé, ça ne marchait pas. Et lorsque mes yeux recroisèrent ses yeux, je fondis. J'étais persuadée que le soir même je ne pourrais m'interdire de questionner mon mari au sujet de Salomé et vouloir tout connaître d'elle... Et surtout, si, selon lui, elle ne fut pas moins insensible à mon charme que je fus secouée par les siens. Et je savais que je lui avouerai que je mourrais d'envie de baiser avec elle. Et je savais que je lui jetterai à la figure que je ferais tout pour la séduire, avec son aide ou sans... Avec sa présence et sa participation et peut-être davantage sans...

Le soir même, lorsqu'il rentra un peu après moi, j'étais sous la douche. Il tapa à la porte et me dit :

Laisse-moi en un peu ! — .Surprise dans mon rêve, j'arrêtai net de me masturber avec l'éponge :

J'ai bientôt fini — Soufflai-je — T'auras assez d'eau chaude.!

Rien à foutre de ton eau chaude ! Voudrais surtout pas avoir besoin d'eau froide pour oublier que t'as trop joui à te masturber en fantasmant Salomé.. — Ricana-t-il derrière la porte.

Connard ! — Hurlai-je en ouvrant la porte — Viens sucer ma dragée au lieu de divaguer —

C'est ça, c'est ça  ! — Bissa-t-il en me saisissant sous les fesses et me soulevant jusqu'à sa bouche. Puis, m'installant à califourchon sur ses épaules, bloquant les miennes à la faïence, mes lèvres sexuelles à l'aplomb de ses lèvres gourmandes disant ironiquement juste avant de m'emboucher :

Dis-donc ! Toi, si t'étais pas en train de te masturber, moi, je ne connais plus rien aux clitoris. Putain ! Je vais te bouffer jusqu'à ce que tu fondes... Et si tu veux fondre plus vite, dis-toi bien que tu as plus de chance que Salomé, qui elle, je le sais, devra se finir seule, en fantasmant peut-être à toi. —

Dites donc, vous ? Vous avez entendu comme moi ? Qu'est-ce à dire ? Pour l'instant ? Rien !

Pour l'instant, j'étais incapable de réfléchir. Et même, incapable de fantasmer. Mon salaud de mari !

Il me fit jouir en un clin d'œil, et trois tours de langue. Le salaud ! Et nonchalamment, il m'allongea dans la baignoire, prit le gel douche, me savonna entière, me rinça au jet dru et puissant de la fonction « massage » et il m'abandonna lâchement, avachie là, en disant, sournoisement :

Qu'est-ce que c'est reposant lorsque le travail est aussi bien avancé ! —

Et vous ne savez pas, vous ? Je bondis, le saisis au paletot et le tirai vers moi jusqu'à la baignoire, arrachant sa chemise, explosant les boutons du futal. Et surtout, ordonnant :

Reste-là : t'as pas fini avec moi. Et moi, j'ai pas commencé avec toi. —

Ti cresis — Jargonna-t-il en faisant mine de se défiler. Croyait-il que j'avais perdu mon latin ?

Tu fais ce que j'ai dit : tu obéis ! —

Mon cul — Gigota-t-il, du cul, justement.

Fais pas le mariole où je vais te le défoncer, ton cul ! —

Oh oui ! — Fit-il en se penchant vivement, geste qui me dévoila la pleine lune et son « trou noir ». Sauf que ce geste eût en sa faveur l'avantage de l'éloigner de mon emprise. Et que, se relevant et me faisant face, il me lança à la figure cette dure réalité :

T'as vu l'heure ? D... va rentrer.

(Note pour ceux qui ne le sauraient pas et pourraient donc se perdre en conjectures inutiles, D... est notre second fils : un ado aux yeux duquel on se doit d'exposer toutes les apparences de la dignité...)

Notre fils rentra effectivement peu de temps après : je n'avais pas terminé de me rhabiller.

Le reste de la soirée se déroula « sagement » en famille. Mais la nuit fut assez animée. Tant mieux.



Il était convenu, entre mon mari et moi, que Salomé viendrait le samedi à la maison. Evidemment : c'était aussi convenu entre Salomé et mon mari...

Qu'allez-vous imaginer ! La convention n'avait aucun objet d'ordre sexuel : la convention s'était établie en raison de la somme des documents administratifs que nous devions remplir pour valider , autant la bourse, que la mission de recherche de Salomé. Vous connaissez tous les lourdeurs et complexités des désordres administratifs nés d'élucubrations fantasmagoriques pondues par les « ordres bureaucratiques » ? Merci ! Parce c'est « pipeau » à côté de ce que nécessitait les nôtres. C'était une convention destinée à mettre à jour la convention de recherche entre un sujet de l'Etat Bolivien et un organisme de recherche para-public sous tutelle de l'autorité de l'Etat français : une convention épaisse de 150 pages en français. Et autant en espagnol. Une convention à dupliquer en trois exemplaires pour chacun des ministères et mécènes. Sans compter toutes les copies de visa et autres certificats obligatoires, notamment les certificats médicaux. Bref ! A l'heure du « document virtuel » dans l'ère bénie de « l'oeil de la fouine » et de « l'oreille indiscrète », vive le royaume du papier ! Et : —  Bonjour Monsieur du « développement durable », comme vous êtes joli, comme vous me semblez beau.... — Ah si, à ces mots... Ne se sentant plus, il pouvait me lâcher les seins... Au lieu de me bourdonner aux feuilles tel un essaim de guêpes désorientées... Bein voui ! Ce n'était pas notre pauvre Salomé et son français sommaire qui auraient pu en venir à bout toute seule. Ça non !

Or, bien que dès l'aube nous eussions commencé à assembler et compiler toutes pièces utiles, il advint que ce samedi matin passa comme l'éclair, sonnant l'heure de repas comme « marchant » sur les bordures du petit déjeuner : bien avant que nous eûmes achevé le dossier numéro 1. Pfuit !

Or, comme les samedis après-midi, pour mon mari (et mon fils), c'est rugby, il fut convenu entre-nous que durant l'entraînement nous poursuivrions l'assemblage de la convention toutes les deux, C'est ainsi que, pour au moins trois heures, j'allais me retrouver seule avec Salomé. Et j'en étais... Comment dire ? Toute émoustillée ? Oui ! Et, plus vulgairement : passablement mouillée. Néanmoins, nous poursuivîmes sérieusement le travail du matin, au moins durant... Trente minutes. Au plus, trente minutes, car assez vite j'eus peine à comprendre son français. Tout comme elle eût peine à comprendre le mien. C'est alors que je choisis de « parler latin ». Plus exactement de « parler comme les latins », c'est-à-dire, avec les mains. Plutôt, d'appuyer ma « communication verbale » par une « communication non-verbale ». Exactement comme quand on veut aller droit au but, sans passer par les cases préliminaires et développements, savoir : appuyer la parole par le geste. Mais si ! Voyons messieurs ! Vous savez bien de quoi je parle, non ? Je parle de votre mode de « communication » favori, celui de la drague par lequel vous adressant à votre conquête vous lui déclarez : — T'as d'beaux yeux tu sais ! — En lui posant votre main sur son cul. Ah ! Vous voyez !

Aujourd'hui, Salomé avait revêtu une tenue féminine de bon goût, ni trop excentrique, ni trop sage. Le chasuble bigarré aux couleurs andines qu'elle portait était suffisamment échancré pour rendre sa poitrine attrayante, sinon désirable. Mais suffisamment clos sur la gorge pour être des plus décents. Les longues échancrures sur les côtés de la taille pour ne rien montrer de sa peau excitaient l'envie. Elle portait une jupe courte et pourpre lui seyant au mieux dévoilant le haut de ses cuisses qui me semblèrent d'emblée du plus beau galbe tracé au dessus de genoux délicieux.... Une jupe courte à mi cuisses parachevée par de légères bottines en cuir souple et sans talons enveloppant ses jambes jusqu'à environ cinq à six centimètres sous les genoux. Genoux ? Érotiques les genoux de Salomé ?

Je me souviens, un jour il y a fort longtemps, au début de notre union, j'avais demandé à mon mari :

Qu'est-ce que tu regardes en premier chez une femme ? —

Ses genoux ! —

Alors, je n'avais pas compris. Mais je m'étais inquiétée... Et aussi un peu excusée de mes genoux :

Moi, j'ai pas de jolis genoux... —

M'en fou ! Toi, je t'aime. — M'avait-il illico coupé l'herbe sous les pieds

Et puis, cette question « pourquoi les genoux ? », je ne l'avais plus jamais posée à personne. Et même, je l'avais totalement oubliée. Et voilà que c'est en voyant les genoux de Salomé que je me dis :

Il avait raison : c'est le genou qui fait tout dans l'équilibre, la finesse, l'allure et la beauté des jambes des femmes. C'est même ça qui contribue à mettre en exergue sa croupe et sa cambrure —

Pourquoi ? J'en sais rien ! Je vois ça chez Salomé. Et je confirme ce que je vois.

Point...

T'as d'beaux yeux tu sais ! — Finis-je par abandonner tout argument à lui faire comprendre quoi que ce soit d'autre que la caresse chafouine de mon doigt sur ses lèvres justifiant de ses beaux yeux.

Elle posa une main sur ma joue et la caressa avec une extraordinaire douceur. Je frissonnai. Sa main glissa vers ma bouche. J'entrouvris mes lèvres et léchai son majeur. Elle l'insinua entre mes lèvres et je le suçai. Elle approcha ses lèvres des miennes et je les léchai avec avidité. Sa langue se mêla à la mienne. Et nous nous blottîmes, bouche à bouche, seins contre seins. Puis nous commençâmes à nous caresser, bien vite nos poitrines à l'air... Sa peau est d'une extrême douceur. Et ses seins sont d'une fort belle tenue... Et d'un galbe du plus bel effet. Et... Entre mes lèvres j'enrobai un mamelon et le suçai tout en le caressant de ma langue. Salomé serra ma tête contre elle me signifiant que ma succion lui est agréable. Elle le retira et aussitôt m'offrit l'autre sein à choyer tandis qu'une de ses mains ouvrant ma jupe glissa dans mon string et vint chatoyer ma vulve...
Nous y étions !

Avec maintes délicatesses, elle me dévêtit entière. Et c'était tendre, doux et excitant à la fois.
M'invitant à m'allonger sur le canapé, elle entreprit de caresser mon corps tout en gardant assez de distance pour m'interdire de la caresser aussi. Et son attitude était suffisamment claire pour que je comprisse qu'elle désirait se concentrer sur le plaisir qu'elle souhaitait m'offrir : après tout, je n'allais pas m'en plaindre, même si, dans la plupart de mes expériences lesbiennes, le plus souvent, ce fut moi qui ouvrit les ébats... Même si, je mourrais aussi d'envie de la caresser conjointement. Donc, je m'allongeai confortablement, écartai et relevai mes cuisses. Elle embrassa mes seins, un peu trop furtivement pour mon désir, descendit lentement entre mes cuisses, goba mon clitoris et l'honora avec beaucoup d'habileté... Et d'attentions.
Ses mains glissaient langoureusement sur mes seins, sur mon ventre. Tantôt, elle faisait rouler mes mamelons entre pouce et index, tantôt elles les pinçaient entre l'index et le majeur tandis qu'alternativement aussi, sa langue massait mes limbes, ses lèvres avalaient mon bouton d'amour, sa langue s'insinuait aux portes du paradis... Et tout cela
étant d'un extrême délice, je m'alanguis réclamant de tous mes sens l'explosion d'un orgasme violent. Dès le début, j'avais compris que Salomé avait choisi de me faire languir ; choisi de le faire monter lentement pour qu'il soit plus irrémédiable, plus intense encore. Et comme je me connais, comme je sais qu'en pareille circonstance où je gamberge, je peux le retarder à ma guise, voire, ne jamais me laisser prendre par l'orgasme. Surtout, comme je voulais jouir de Salomé... Et en jouir intensément, je me concentrai sur chacune de ses caresses... Et aussi sur chacune des réponses de mon corps...

Je le sentis venir ; je le sentis monter depuis mon sexe jusqu'à mon crâne ; je le sentis s'emparer de mon ventre, en exciter tous ses muscles depuis le diaphragme jusqu'à l'anus ; je sentis mon dos quitter le canapé, je me sentis m'envoler, à la fois légère et « remplie »..; de plénitude, et je sentis le goût âpre de ma jouissance couler dans ma gorge. Et je m'entendis hurler ma jouissance...

Ouh ! Que j'étais bien !

Viens, C'est à moi maintenant.— Lui dis-je en bondissant : — Viens allonge-toi. —

Elle resta immobile Et son regard m'apparut éteint. Et je ne compris pas pourquoi elle me dit :

Espera (Attends) — Pourquoi ? Cette attente laissera-t-elle place à, l'espoir ?

Franchement, en cet instant, je ne me posais pas la question sous cette forme, ni même «sur ce ton». Non ! En l'instant je faillis m'énerver, comme quoi : — ... ça y est, t'es tombée sur une compliquée. — Quoique, son regard... que je sentais "douloureux", me faisant gamberger, mon énervement disparut. Et me voici, là, alors que je peinais encore un peu à retrouver une respiration paisible, me voilà à échafauder encore une de mes théories fumeuses sur le « mal être soi » et sa dichotomie du « bien être en soi »... Bref ! Peu importe le « couvert de soi »... Salomé possédait une douleur en soi, et je devais la voir...

Ce qui n'a strictement rien à voir à « être couvert sur soi » et encore moins « couvert de soie » ; soie que j'aime bien sur moi, parfois... Moi en cocon de soi... Et en soie, je suis moi. BASTE !

Au fond de moi, j'étais parfaitement convaincue qu'il y a quelque chose qui cloche... Et, j'avais raison :

Qu'est-qu'il y'a ? — Lui demandai-je doucement en caressant sa joue : — Dis-moi tout ! —

Né souis pas una mujer comme té — Me jeta-t-elle à la figure.

Pourquoi ? Soy strange mujer ? — Bafouillai-je multilingue désorientée.

No, no, ti, eres una bonita mujer, Yo es una mujer extraña.

J'ai beau être très limitée dans la compréhension de l'espagnol, je croyais avoir compris d'autant qu'elle s'était exprimée très lentement en détachant bien chaque syllabes ; j'avais compris, que je suis une « bonne » femme et elle, une femme étrange. Etrange ? Mais en quoi ? J'en étais curieuse :

Je miro – (je regarde) En tendant ma main vers sa jupe pour y fouiller. Elle eut un geste de protection.  Mais, ses yeux noirs étincellant dans mes yeux, elle écarta ses bras et me laissa venir à sa découverte ... Et...
Dis moi, ça, comme clitoris, ça s'imposait là. Parfaitement, là, dans ma main, je tenais une bite et je me dis :

Une trans aussi belle qu'une belle fille... Douce comme la plus douce des femmes... Génial ! — D'autant que jusqu'à présent mon tableau de chasse est vierge de tout transsexuel. Et je le lui dis...

Si pas touche, moi pas voir tu que es transexuelle. —

No ! — Répliqua-t-elle comme une défense : — No soy transexuel, soy pseudo hermaphrodite. —  
Puis, prenant ses seins entre ses mains elle ajouta : — Mis senos son naturales. —

Bon, Pour la subtilité, transexuelle ou pas, hermaphrodite ou pas, ça attendra, — Pensai-je. Aussi, l'embrassai-je voluptueusement sur la bouche sans que ma main lâche sa bite prenant quelques ardeurs... Alors, dans ma main lentement, je l'entrepris pour la faire bander. Ce qui fut aisé.

Ma bouche quitta ses lèvres. Doucement je la forçai à s'allonger en lui disant : — Me gusta !

Evidemment vieille cruche, que ça te plait. Me pinça mon diablotin : — Allez suce-la. —

Inutile qu'il insistât ! La terre aurait même pu trembler, moi je ne tremblerais pas en l'embouchant, en l'embobelinant, en lui suçant le gland...
Salomé commençait à frisonner en gémissant doucement... Je comprimai sa verge à la racine pour la dominer :
— D'abord, je veux me l'enfourner Etais-je bien décidée...

Je laissais un peu sa bite respirer : je la remplaçais par ses seins. Salomé gémissait aussi. Et à l'instant où je me dis : — Allez zou, en selle ! je m'insultais : — Merde le préservatif... —

Momento ! Dis-je à son attention. Je me redressai, tirai sur un livre et ouvrit la « boite à bonbons » planquée derrière (heureuse de m'en souvenir encore, qu'il y avait là, une boite à bonbons !). J'y pris un préservatif duquel je coiffais la bite de Salomé ; bite à laquelle je dus redonner un peu de vigueur avant de venir la coiffer de ma vulve. Humm ! Parfaite pour mon petit minou que cette bite : presque du « sur-mesure » mesdames. Et ça, le « sur-mesure » c'est « au bonheur des dames », n'est-il pas ?
Donc, sans faire pornocrate, je vous avouerais que ma chevauchée fut fort agréable, même si elle ne fut pas la « chevauchée fantastique ». Sûrement avions-nous d'abord besoins de s'apprivoiser mieux, ma monture et moi. Mais je suis sûre qu'au prochain coup, ce sera meilleur : ce coup-ci fut un galop d'essai. Mais un bon coup.

... Salomé et moi avions repris « tenue correcte » et nous efforcions de reprendre le cours de nos assemblages administrativo-casse-burnes, lorsque mon mari revint du rugby en disant :

D reste chez H jusqu'à demain. —

Pfiou ! Que je l'adore mon mari quand il anticipe ainsi ; quand il sait ce que j'espérais qu'il arrivât.

Toutefois, là, je n'allais pas le remercier... Pas avant qu'il m'ait dit s'il savait qui est Salomé.

Ça va, pas de soucis, tout baigne ? — Me demanda-t-il.

Pas vraiment — Répliquai-je sèchement. Ça le fit rire. J'eus envie de le gifler : pour de vrai.

C'est pas ce à quoi tu t'attendais ? — Demanda-t-il du même rire.

Et je devais m'attendre à quoi, selon toi ? — Surtout pas dévoiler mon jeu. J'ai l'habitude de ses questions ambigües : de ces questions qui « touchent à tout » aussi bien qu'elle ne servent à rien.

Eh bien, à ce foutu dossier pardi ! De quoi d'autre pourrait-il être question, — Me charria-t-il sans charité aucune. Et il enfonça le clou de son étonnement : — Vraiment ! Toi alors ! —

Dis tu vas pas dire qu'on s'est branlées les couilles tant que tu y es — Répliquai-je tout de go.

Ah bon, en plus ? Et dis-moi, à qui avez-vous branlé les couilles ? — Joua-t-il hilare.

Il excite mes nerfs lorsqu'il joue ainsi à celui qui veux rien comprendre. Et le bougre, il joue bien.

C'est façon de parler, tu le sais — Me défendis-je. Surtout, je voulais la lui poser « la question ».

Façon de parler, façon de parler : ton odeur de cul, ça, c'est pas une façon de parler, non ? —

J'allais « couper court ». Et tant pis pour l'effet de surprise : j'allais lui rentrer dans le lard.

Dis-moi vicelard, tu le savez, toi que Salomé avait une paire de grelots ? —

Et un gong au milieu, oui : c'est dans son dossier médical... —

Je restais pantoise, comme une poule perdue en gare de Pontoise. (Cherche pas : pur effet de style !)

Cherche pas ! Et ne me dis pas que tu es déçue, je ne te croirais pas. Parce que tu sais que lorsque tu as bien joui, j'en respire délicieusement tes effluves et le lis parfaitement dans tes yeux. —

Attends salopard, attends qu'on se comprenne mieux, toutes les deux, et je vais te la faire prendre au fond de ton trou du cul, sa bite. —

Pourquoi attendre : je traduis tout de suite ! —

Effectivement, il se lança dans une phrase interminable de laquelle je parvins à grand peine à extraire quelques mots connus. Mais je reconnus le fond du sujet. Et je sus en gros que ce qu'il dit à Salomé n'était rien d'autre que ça : rien d'autre que merci pour elle (moi)... et que si Salomé veux de son cul, lui, il est OK.

Et je suis certain que tu va bander, juste à la voir m'enculer. — Me nargua-t-il.

...

Honnêtement ?

Au delà de tout ce que j'avais pu imaginer avant.



Peut-être, un jour, vous raconterai-je cet « épisode ».

Peut-être, un jour.

D'abord, j'ai besoin de l'analyser avant de l'intégrer.

Et plus encore d'autres besoins avant de vous le livrer intelligiblement.

Et puis, il est prévu que Salomé reste ici pour 24 mois...

Sans vouloir nous l'accaparer; il se pourrait bien que... Non ?

Sait-on jamais...



Au-delà de tout ça, il est vrai que le dossier médical parle clairement de son « pseudo-hermaphrodisme » en précisant que son ADN et ses chromosomes, XX, sont 100% féminins.

Et précision est faite que son « clitoris » masculin est une aberration génétique, « particulièrement présente en proportions remarquables chez les indiens Aymara de l'alti plano ».

Et ces entre guillemets sont un doux euphémisme du « langage médico-scientifique » pour ne pas dévoiler la réalité.

Effectivement, c'est ainsi que l'on exprime le fait que cette proportion est plus forte chez les Aymara que dans toute autre tribu ou population. Sans qu'on puisse en expliquer les causes, ou les liens de causes à effet, ni préciser que cette aberration touche moins de 1/3000 individus.


pateric©

Par Pateric - Publié dans : Textes érotiques - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Jeudi 15 octobre 4 15 /10 /Oct 09:38
 

Mon mari avait réprimandé notre fils de sa « voix de théâtre », forte, ciselée, accentuée, pour que la galerie l'entende clairement. Et je sais que c'était aussi pour lui signifier : « les affaires de ma femme ne te regardent pas. »...

Nous étions attablés, la vingtaine de couples de « parents bénévoles », les dirigeants et éducateurs qui avaient contribué à l'organisation de cette fête. Et tandis que trois hommes surveillaient les saucisses griller sur le barbecue, que d'autres trinquaient et que quelques femmes papotaient, le président et le directeur de l'école de rugby se fendirent de leurs discours d'auto-satisfaction et de remerciements de la contribution des « parents » sans lesquels... Et tout le tintouin...

Nous étions à ces instants d'une soirée où tout le monde parle avec tout le monde sans écouter personne, lorsqu'un voisine me demanda au débotté :

  • C'était quoi la pièce que vous êtes allez voir ? C'était bien ? —

  • Pardon ? — Répondis-je pour cacher que j'étais fort déstabilisée.

Mon mari leva les yeux. Nos regards se croisèrent. D'une main il me fit comprendre. Un, deux, trois moulinets, de l'extérieur vers l'intérieur. Trois ? Trois semaines avant ? Bien sûr ! La première de cette pièce à laquelle nous avions été conviés pour l'ascension ? Evidemment !

  • « Ma femme me prend pour un sex-toy ». C'est à « la Providence », dans le XIXème. C'est un comique de situation assez truculent. — Débitai-je d'un trait.

Elle me regarda assez ahurie. Sinon interloquée. Voire... Je ne m'imaginais pas ce qu'elle supposait :

  • Ce n'est qu'un comique de situation, vous savez. Une de ces comédies de boulevard avec ses quiproquos, ses contre-sens, ces malentendus : juste une comédie. — Arrondis-je.

Mon mari baissa la tête et sourit sous cape. Et je pensais :

  • Ma pauvre ! Si je te disais ce que j'ai réellement fait de ma fin d'après-midi, faudrait sûrement appeler le SAMU.

  • Ah ! Vous savez, j'aime beaucoup le théâtre. — Me dit-elle contre toutes mes attentes.

  • Moi aussi. — Répliquai-je un léger sourire courtois aux lèvres.

  • Mon mari n'aime pas le théâtre. Le vôtre c'est pareil ? —

  • Pas du tout : nous y allons toujours ensemble. — Dis-je bêtement... Je me corrigeais aussitôt :

  • Enfin quoi ! Parfois, j'y vais seule aussi... —

  • Ah ! Au moins, votre mari ne vous interdit pas d'aller au théâtre toute seule. — Soupira-t-elle.

  • Ni au théâtre, ni ailleurs. Un mari n'a rien à interdire à son épouse : c'est un délit Civil. —

Bondit mon époux, éclaboussant de sa grosse voix toute la galerie époustouflée.

  • Qu'est-ce tu dis ? Qu'est-ce que c'est cette connerie ? — S'étouffa le mari aux interdits.

  • Je dis ce que « la Loi » dit. — Ricana mon mari : — Les deux époux ont les mêmes droits. Après, dans le respect de la Loi, le champ des libertés individuelles au sein du couple ne sont qu'une histoire de confiance et de respect, de compromis et d'accord, d'entente et d'honnêteté... Bien sûr, dans le cas où l'amour ne suffirait plus... —

  • Voyons ! Mais c'est pas ça ! — Se défendit l'autre : — Je veux pas que ma femme se fasse agresser. Tout simplement. Les rues ne sont plus très sûres, aujourd'hui. —

  • C'est ça ! C'est ça ! — Ironisa mon mari. — Si t'as peur pour sa Sécurité, accompagnes la ! —

Le type regarda mon mari qui affronta son regard, son sourire malicieux au bord des lèvres signifiant :

  • Alors Coco ! Vas-y défends-toi, allez argumentes ! —

Mais le type détourna ses yeux et les jeta à sa femme ; un regard courroucé et désapprobateur du genre :

  • Espèce de conne, tu pouvais pas fermer ta gueule ? —

  • Et vous, vous aimez le rugby ? Moi, j'y comprends rien... — Demandai-je à la femme après que j'eus vu qu'elle avait baissé les yeux et refusé d'affronter le regard de son mari. Mais elle fit comme si elle n'avait rien entendu ou comme si je n'avais rien dit. Ou pire, comme si je n'étais plus là. Qu'importe ! Je n'avais rien sollicité de cette personne. Et maintenant, je n'aurai pas pu davantage l'aider contre sa volonté, même si, ne serait-ce que par solidarité féminine, j'avais eu envie de l'aider.

Bref ! Je me levai... Et allai pisser. Juste histoire de faire un peu le vide !

Comme je ressortais des toilettes... Oui ! Elle était là, devant moi. Saisie, un spasme d'angoisse glissa dans mon dos. Et, bien que je vis qu'elle aurait souhaité qu'on parlât de nouveau, je me faufilai entre elle et les lavabos et sortis des toilettes. Dix pas plus loin, ma fuite croisait le pas pressé du mari. Je me félicitai d'avoir fui, même si... Vous me connaissez un peu, n'est-ce pas ? Enfin quoi ! Je n'allais pas encore me laisser entrainer par ma raison ; je n'allais pas laisser résonner dans ma tronche le cloche-merle de mes pensées ; je n'allais pas les laisser me brouiller le souvenir délicieux des plaisirs pris plus tôt avec mon amant ! Non mais ! Tout de même ! Vous auriez accepté ça, vous ? Non ! Vous voyez...

  • Te préoccupes pas de ces gens. — Me chuchota la voix de mon mari à l'oreille : — Ils n'ont pas notre culture. Et ils n'auront jamais aucune idée de ce que sont nos libertés. —

  • Tu sais pas ? — Lâchai-je du souvenir d'un élément me revenant agréablement à l'esprit.

  • Peut-être que si ! — Me sourit-il.

  • Notre amant a une petite amie.

  • Humm ! Elle est mignonne ? —

  • Plutôt, oui ! —

  • Intéressant ! Et alors ? —

  • Elle est très réservée... Et assez coincée. —

  • Ne me dis pas qu'elle s'est contentée de vous voir baiser... Parce que... Je vois bien, là, que vous ne vous en êtes pas privés. —

  • Ah oui ! Dis : tu n'extrapoles pas un peu trop, toi ? —

  • Non. Tes yeux me disent clairement que tu as eu du plaisir : j'adore ça mon amour. —

Et, me tournant le dos, il dit à la cantonade :

  • Bon ! Faudrait peut-être commencer à ranger et à nettoyer le plus gros, non ? —

Le couple « exempt de notre culture » revenait, le mari tenant sa femme par le coude. Le sens de cet accompagnement me dégoûtant, je leur tournai le dos quand soudain, retentit dans les gradins un solo de guitare : un jeu solo que je reconnaitrais entre mille. Un solo bleues au swing redoutable. C'est ainsi. Le swing, ce balancement chaloupé, cette anticipation du retard d'un temps « faible » accentué dans le temps qui marque la tonique de l'espace temps : le swing, ça ne s'apprend pas. C'est inné ou ça n'est pas. C'est ainsi, présent dans toutes ses interprétations, d'AC-DC à Deep-Purple, de Mike Abrahams à Franck Zappa, de Lou Reed et Randy Rhoads au Carlos Santana « période latino », De BB King à Jimmy Hendrix, de George Harrisson à Eric Clapton... Sans parler des Tom Edge, Jimmy Page, Jeff Buckley, Keith Ridchards, Chuk Berry... Et beaucoup d'autres encore tel le « petit Prince de Minéapolis » (Prince) : lui, non pas pour ses dons de guitariste qui ne sont pas exceptionnels, mais pour la sensualité de son jeu « love machine » : une sensualité au groove inimitable et au funk implacable tels qu'exprimés dans Purple Rain, ou Kiss. Sans oublier notre Matthieu Chédid national bien supérieur, à mon sens, à Louis Bertignac qui est pourtant notre soliste le plus doué, techniquement et stylistiquement parlant : classe qui s'exprime le mieux dans l'hyper classicisme du blues rock de « Un autre monde » ou de « New-York avec toi »... Oui. Je disais considérer « M » comme supérieur à Bertignac. Evidemment, c'est très subjectif puisque la musique n'est qu'un « art ». Et, quoique dans notre famille nous l'estimions comme le plus « immatériel de tous les arts », nous le considérerons davantage comme appartenant au même ordre des sens que celui qui anime les plaisirs sensuels de l'être humain. Et il demeure celui qui produit le plus d'impact sur l'Être. Aucune science ne saura le contredire, ni ne pourra jamais en expliquer son élément moteur. Cet élément qui fait de « M » la bête de la scène rock qu'il est : une bête à l'univers intime le plus échevelé.

Un univers en perpétuelle révolution spatiale générée de son extraordinaire talent d'improvisateur.

Pourquoi cette parenthèse, me direz-vous ?

Après tout, pourquoi pas !

Mais pour être franche, je dirais que c'est juste un petit clin d'oeil à un « ami passionné de gratte » qui, un jour se prit la tête à savoir comment faire pour jouer érotique et sensuel : un ami auquel, à son accoutumé, mon mari répondit froidement de toute sa « science de sauvage » :

  • La musique est un art merveilleux où même les professionnels les plus endurcis trouvent, à tout âge, des raisons d'apprendre... —

Tu parles : des raisons d'apprendre un art merveilleux de professionnels endurcis... Hein l'ami : ça lui viendrait à l'esprit en plein délire jouissif, à ta douce et tendre Gwendoline, en accord avec ton air de mandoline (les deux « line », c'est pour la rime) au rythme d'un swing de te féliciter ainsi :

  • Ah, ah Vouuuih ! Que voici un joli rif de professionnel endurci... —

Sûr que tu risquerais une fausse note : une note à dé-conner, non ?

Moi... Moi qui suis un peu dingue, dingue, donc, ça m'est déjà arrivé, en plein orgasme de le chanter à mon mari : — Woh, wo o-oh, ih, hi, ayie, ah aha Ah ! Oui ou Houhi Un vrai pro en dure ci hi! —

Comment ? Essayez plutôt ! Allez, chantez maintenant. Mais non ! Pas comme ça ! Marquez l'accent au troisième temps... Non, non et non, en syncope je vous prie : une mesure juste avant le troisième temps, l'autre mesure juste après... Allez ! On recommence...

Bein voui moustik, la sensualité et l'érotisme de ta musique, tu les trouveras là : dans la lascivité que tu sauras donner à tes syncopes. Que tu déclines ta musique en deux, trois, quatre, cinq, ou sept temps. Bref ! Ce n'était nullement à cela que le solo de guitare de mon fils m'avait fait pensé. Au contraire. Je venais de comprendre pourquoi mon fils m'avait demandé où j'étais cet après-midi. Il était passé à l'appartement pour prendre sa guitare... Et je n'y étais pas. Et mon petit intermède de ci-dessus n'est qu'un faux-fuyant pour m'éviter de vous parler du trouble qui m'avait alors saisie. Passons ! Et revenons plutôt à ma fin d'après-midi avec mon amant.

Après une nouvelle douche, nous nous étions réinstallés, sur le canapé, face à face. Et sans je que l'y ai incité d'aucune manière, il avait parlé tout en me caressant lentement, doucement, sensuellement ; tout en caressant mes seins, entre mes seins, mon ventre, mes cuisses, s'attardant quelquefois sur le clip de mon nombril... Et laissant parfois ses caresses s'égarer sur ma fleur et ses pétales. Et je remarquai que chacune de ces caresses précises le faisait bander à nouveau. Et dès qu'il le sentait, il les abandonnait, très certainement parce que je le laissais me caresser sans aucunement le caresser. Non ! Je l'écoutais tout en l'observant. J'aime bien écouter ce que les gens ont à me raconter. Heureusement, dirai-je, car autrement, j'aurais de la peine à correctement exercer mon métier...

C'est ainsi qu'il raconta pourquoi on trouvait des préservatifs disséminés partout dans la boutique. Au début, par militantisme il en avait disposé sur le comptoir de la caisse une coupelle remplie sous un petit panneau représentant le sigle de l'AIDS. Mais lorsque le curé avait considéré « choquant » ce « signe ostentatoire d'incitation à la débauche », pour calmer les esprits, sans pour autant pouvoir accepter de renoncer à ses convictions, il avait trouvé intéressant de les disperser... Un peu comme dans un jeu de piste. Et ses clients avaient trouvé ça, non seulement intelligent, mais aussi amusant. Car, dit-il, ils sont nombreux à venir se servir. Certains par timidité, d'autres par discrétion (ce qui pour moi revient quasiment au même). Et il ne me cacha pas qu'il n'est pas dupe en affirmant que pour quelques-uns, dont le fameux curé, c'était aussi par cupidité avant que d'ajouter, d'un air assez détaché, que tout compte fait, lui, il devait bien en être le plus faible consommateur de tous...

Puis, par le biais de son engagement actif à l'association AIDS, il en vint à me parler de son amie qui y militait tout autant que lui, sinon plus. Il m'affirma aussi qu'ils partageaient beaucoup d'intérêts communs, du cinéma d'auteur à la musique Soul et Reggae en passant par un profond amour de la Littérature... Bref, il m'affirma qu'il s'entendent bien qu'ils s'aiment sincèrement. Demeurait juste ce petit désagrément sexuel qu'il tenta de minimiser de bonne grâce, je dois le dire :

  • C'est dommage. Mais ce n'est pas le lien le plus important entre-nous... Comme je n'aime pas voir souffrir les gens, en général, je fais tout mon possible pour éviter que nous ayons des relations trop fréquentes... En tout cas, je ne les lui demande pas... Et pour m'éviter de comparer ou d'avoir des remords, je me limite uniquement à des relations sexuelles avec des hommes. Même si... mes fantasmes de sexe avec des femmes... — S'interrompit-il.

  • C'est dommage en effet que ta pratique avec les femmes se limite aux fantasmes. Parce que, outre que tu es assez doué, et qu'il me semble tu y trouves un plaisir non surfait, tu possèdes un fort joli sexe... C'est surtout dommage pour ton amie... — Dis-je. Ajoutant aussitôt :

  • A mon avis, ce ne doit pas être irrémédiable : vous avez certainement besoin de vous accorder aussi sur ce point. Tu sais, la compatibilité sexuelle n'est pas automatique. Parfois, elle nécessite beaucoup de tâtonnements. —

Il cessa de me caresser, net, et me regarda, aussi interrogateur que curieux : curieux de comprendre.

  • Si ça ne te gêne pas, permets-moi de rencontrer ton amie... Si elle aussi en est d'accord. Et si, elle apprécie le sexe au féminin autant que tu le dis, je pourrai lui expliquer certaines choses qu'elle doit connaître et apprendre. Au besoin, je pourrais les lui montrer. —

  • Oui ! Ça ne me gêne absolument pas. Et elle sera d'accord parce que je lui ai raconté notre expérience de samedi dernier et qu'elle m'a dit en être heureuse pour moi... Et même, que ça ne lui déplairait pas de regarder... Si jamais il pouvait y avoir une nouvelle fois. —

  • C'est un très bon point — Le félicitai-je. — Ton honnêteté et ta franchise sont un très bon point. Et son acceptation de ta liberté bisexuelle accomplie comme son intérêt pour elle, en sont un supplémentaire, sûrement supérieur au premier. Organises-moi une rencontre un soir avec elle, quand ça vous arrangera, je me rendrai disponible — Affirmai-je fermement.

  • Tu crois que ça pourrait être aussi simple... Qu'elle aime faire l'amour avec moi ? —

  • Je n'ai pas dit : « c'est simple ». Mais je sais qu'elle finira par prendre du plaisir avec toi. Parce que je crois savoir pourquoi elle ressent des douleurs avec toi. — Dis-je, sûre de moi.

  • Ah ! — Soupira-t-il, un rien inquiet.

  • T'inquiètes pas. — Le rassurai-je. Et comme je m'apprêtai à me lever, il m'interpella :

  • T'as encore un peu de temps ?

  • Pourquoi faire ? — Demandai-je d'un ton signifiant que je n'avais plus envie de baiser.

  • Elle ne devrait pas tarder à arriver : je pourrais te la présenter. Si t'es d'accord, bien sûr. —

  • Je suis d'accord ! — Acceptai-je en me rasseyant. — Fais-la venir vite, si possible. —

  • Euh, tu veux rester nue ? — Bafouilla-t-il en constatant que je prenais mes aises.

  • Absolument. Et toi aussi : tu ne bouges pas. Ordonnai-je — Elle a une clé, non ? —

  • Oui ! Elle a sa clé : elle est ici chez elle, aussi. — Confirma-t-il.

  • Bien, dans ce cas attendons-la.

Et nous restâmes, là, gentiment installés, à l'attendre. Quelques minutes plus tard, le téléphone sonna. Mon amant décrocha et après avoir effacé un « glop » il dit d'une voix douce :

  • Bonsoir... Bonsoir mon amour... Oui, je suis dans la boutique... Non, non... Oui, j'ai fermé avant l'heure... Pas du tout mon amour : rien de grave... C'est juste ça oui : je ne voulais pas qu'il m'importune... Absolument, j'ai fait exprès parce que je n'étais pas seul... Non, juste sa femme... Oui, elle est encore ici et... Elle est impatiente de te connaître... je te jure que si mon amour... Pas vrai ? — Dit-il à mon intention.

  • Oui ! — Répondis-je du menton.

  • ... De quoi as-tu peur... Tu veux que je te la passes, d'abord ? — Dit-il en me tendant le combiné.

  • Bonsoir ! Dis-je au combiné — ... En effet, j'en serais heureuse. — Lui affirmai-je — Non mademoiselle : je n'éprouve aucun sentiment pour votre ami. Et mon désir de vous rencontrer n'est entaché d'aucun sentiment... Au contraire : je voudrais juste, par le biais de notre rencontre, m'assurer que rien dans notre petit jeu avec lui, ne contrarie votre amour entre vous deux ; amour qui, j'ai cru comprendre, est très fort. Par souci d'honnêteté envers vous deux puis par respect pour celle que votre ami a témoigné envers vous, nous ne voulons pas, ni moi, ni mon mari, que nos jeux sexuels nuisent de quelque manière que ce fut à l'amour qui vous unis vous deux. C'est pour cela que je suis impatiente de vous rencontrer. — M'expliquai-je précisément : —Et, a-priori, il n'est pas d'autre raison — Jouais-je sur les mots avant d'appuyer : — Au fait : nous sommes encore nus... Et, si ça ne vous gêne pas, j'aimerai que vous aussi, vous vous mettiez nue... Histoire d'être à égalité... Toutefois, si vous ne souhaitiez pas vous dévêtir devant nous, dites-le sincèrement et accordez-nous cinq minutes pour nous habiller. Maintenant, nous vous attendons instamment mademoiselle. —

Et je raccrochai avant qu'elle ait pu me répondre.

Trente secondes plus tard, tout au plus, nous entendîmes une clé tourner dans la serrure. Et l'amie de mon amant entra dans le vestibule. Elle posa son sac et, dans l'angle d'un paravent qui ne la cachait même pas à demi, elle se dévêtit lentement en prenant soin de bien poser ses vêtement sur un cintre. Puis elle vint vers nous, le pas un brin hésitant. Son amoureux se leva et l'embrassa très tendrement. Je remarquai qu'elle tremblait légèrement. Et surtout qu'elle avait gardé son string. Je me levai à mon tour et attendant qu'ils relâchent leur étreinte, je l'examinai attentivement et notai que c'est une jolie jeune fille, assez grande (mais ça, face à moi, c'est difficile de faire moins grand), plutôt fine et élancée, dotée d'un agréable galbe fessier et de jolis seins plutôt ronds et postés haut sur le Thorax. Et, toutes comparaisons faites, je trouvais que leurs deux physiques s'harmonisaient agréablement... Et ça, c'était déjà pas si mal, même si c'est de loin le moins important : ce que croit l'œil critique... Ils se lâchèrent. Je tendis ma main vers elle. Elle me tendit sa joue. Je l'embrassai :

  • Vous faites un joli couple. Dis-je banalement.

  • Merci. — Remercia-t-elle d'un joli sourire franc et sincère que je me retins avec peine d'embrasser.

  • Nous sommes totalement nus. Mais pas vous... Lui fis-je remarquer que je resterai inflexible sur la question nudité.

  • Oui. Je l'enlève tout de suite : c'est que j'ai l'habitude de le ranger là. Fit-elle en un geste.

Et c'est ainsi que, tous les trois nus, nous fîmes connaissance.

Elle de moi et moi d'elle...

Et mon amant d'elle et elle de lui,

comme vous le constaterez par la suite.

...

Et c'est ainsi que, tous les trois nus, confortablement installés sur le canapé, moi sur l'accoudoir de droite, elle, dos lové sur le ventre de son ami qui semblait ne pouvoir se retenir de caresser son cou, ses épaules, le haut de sa poitrine, le dessous de sa poitrine. Et son ventre. Et le dessus des cuisses... Sans jamais caresser, ni ses seins, ni, son pubis : sans jamais lui prodiguer nulle caresse d'intention sexuelle. Au demeurant, ces caresses aux attentions sans intention transpiraient l'érotisme ; et elle, si elle semblait y répondre par toutes les apparences des tenues de l'indifférence, s'y abandonnait pourtant dans une lascivité séduisante ; elle qui, une jambe au sol, l'autre à demi repliée contre le dossier du canapé, à mes yeux dévoilait sans pudeur sous son fin duvet roux tous les atouts de sa fleur d'amour épanouie ; Et cette fleur si favorablement offerte semblait quérir quelques attentions à chérir ses privilèges. Et à se délecter de sa salive salique. Alors, j'assouvis l'excitation simplement en posant mon pied gauche au sol. Et en repliant à demi ma jambe droite sur le dossier du canapé. Je me contentai d'honorer son invitation impudique par mon invitation en tous points lascive mais je l'observai de mon regard de clinicienne, mes yeux dans ses yeux... Qui lorgnaient mon sexe.

  • A-priori, Penserez-vous, — Leurs objectifs n'étaient guère convergents !

Détrompez-vous : mon mari vous confirmera que j'ai le « besoin » d'observer avant tout engagement.

Je sais ! Vous autres, vous pensez :

  • Au moins, quand elle observe, elle ne parle pas !

Détrompez-vous encore ! Certes, lorsque je me place dans une phase d'observation, je ne parle pas. Mais l'observation n'étant que la phase préliminaire des cours d'actions de mes activités d'Analyste, forcément... Elles conduisent, toujours et immanquablement à une « verbalisation narrative »...

Vous avez compris : compris qu'il est inutile de vous précipiter sur moi pour m'offrir les hommages de vos « assemblages concupiscents », puis le détachement de votre « désassemblage indécent » ; inutile avant que j'ai observé vos attitudes, que j'ai imaginé vos aptitudes, puis que je vous ai défini verbalement et clairement les « attendus de notre affaire ». Surtout, sachez d'ores et déjà, que je n'admet jamais aucune débandade sans que je l'ai décidée ; sachez que vous ne gagnerez pas votre salut dans la fuite ; sachez que je ne sais pas me satisfaire de vœux pieux et refuse tous les « je veux » qu'ils soient pieux ou pas... Ceci dit, voilà ce qui, ne devant plus être à rappeler, devrait m'épargner l'emploi de superflus. Voire, de subterfuges. Ou, peut-être, simplement, vous aider à vous économiser plutôt qu'à risquer de plus subir « mes discours » que mes désirs... Surtout si vous concourez dans des catégories pour lesquelles la phase d'observation m'est absolument inutile : des catégories que je reconnais au simple coup d'œil; telles que les « Speedy Gonzalez », « Silvestro Macho », et « Papier Tue-Mouche ». Au moins, ces catégories-ci, s'évitent mes longs discours puisque je les limite à un : — NON MERCI ! —. Parfois souriant, parfois, froid et sec. Généralement, je suis souriante. Sauf avec les messieurs « Tue-Mouche ». Parfois aussi avec les messieurs « Macho »... Bref ! Avouons : il se peut aussi que je conclue un « long discours » par un : — NON MERCI ! — Mais dans ce cas, s'il a pris la peine de m'écouter, le « Galant » aura compris pourquoi c'est : — NON MERCI ! — ... Et il aura aussi compris que « ce n'est pas le bon moment », ou pas encore « l'instant propice », sinon, que j'attends plus de finesses de sa part, ou...

Non mais ! Je ne vais pas tout lui dévoiler de ma personnalité... A cet oiseau rare !

Je sais : il n'y a pas si longtemps, j'excluais aussi les messieurs « Garçons ». Mais plus par respect pour eux et aussi par craintes, en raison de l'âge que je porte, que par refus catégorique du jeunisme. Seulement... N'est-ce pas ? Depuis, j'ai goûté aux délicatesses et aux charmes de notre jeune amant. Et, quand en l'instant où j'observai son amoureuse tout en pensant aussi à tout ce que je viens de vous dire, je me persuadai qu'elle non plus, pour toute jeunette qu'elle est, ne restera pas insensible à mes atouts de quinquagénaire. Et que même, peut-être davantage souhaiterait-elle goûter aux talents de ma maturité et jouir de mon expérience. Ce qui, toute réflexion faite, devrait m'aider sûrement à les conduire, tous les deux ensemble, à jouir d'eux... Par moi interposée. Toutefois, considérant que la demoiselle est plus du genre « attentiste receveuse » que « instigatrice donneuse », je me décidai à intervenir pour l'inciter à « autant donner que ce qu'elle allait recevoir ». Comme dit mon mari :

  • Le sexe, comme l'amour, ça ne fonctionne bien que dans le partage équitable. Imagine-toi ! Avachie sur ton pieu, les bras en croix... Espérer la délivrance d'un pieu enfiché au coeur de ton calvaire... Crucifiée, comment atteindre le septième ciel ? Faudrait un miracle ! —

Et cette métaphore fixant le décryptage de mon « observation » je m'apprêtai à faire « le point » afin de passer à la dernière phase de l'analyse avant l'action : parler. « Parler peu » mais « parler bien ». Car, comme me le dit aussi parfois mon mari ; comme il me le dit en un raccourci sec et signifiant ; un raccourci signifiant qu'il se passera volontiers d'un « historique de la situation » :

  • Finis ton point et tirons un trait.

Raccourci qu'il emploie aussi avec d'autres et qui a souvent le don de laisser le point en suspension.

Bref !

Avant d'ouvrir la bouche pour « faire le point » je posai ma main sur sa main posée sur sa cuisse. Elle frissonna légèrement et releva la tête. Nos regards se rencontrèrent et « s'accrochèrent ».

Je descendis de l'accoudoir et m'approchai tout près d'elle. Je pris sa main, la posai haut sur ma cuisse et souris. Elle se crispa inconsciemment et roula des yeux : comme si sur un horizon ondulant elle avait eu à fixer un point vacillant sur l'infini. Elle ouvrit ses lèvres, inspira profondément et frissonna un peu plus. Sur ma cuisse, je sentis ses doigts trembler légèrement. Et sur l'extrémité de ses doigts, le rythme de son pouls s'amplifier. Et s'accélérer. Et s'amplifier...

Je souris à nouveau : langue mutine sur lèvres charmeuses. Comme aime à relever mon mari. En venant parfois les couvrir de ses lèvres goulues. Et je vis son regard se troubler. Puis, fuir...

Lorsque je passe ainsi ma langue sur mes lèvres, mon mari y trouve un fort pouvoir érotique.

Certainement n'est-ce pas faux car d'autres aussi me l'on dit. Mais pour moi c'est bêtement instinctif, juste pour les humecter avant de parler, comme si ma bouche, en être autonome, considérait que sa parole s'en trouvera plus fluide. Et dans mes activités au quotidien, ce rictus excitant quelquefois quelque regard lascif, me joue alors de mauvais tours me donnant de la peine à retrouver mes mots

... Alors, je saisis son attention au vol, en amenant sa main jusqu'aux prémices de mes secrets et :

  • « M » m'a dit que tu aimes les caresses au féminin. Et que tu en jouis beaucoup. Dis-moi : Si j'ai bien compris, tu es plutôt passive !

  • Oui ! — Me confirma-t-elle du menton.

  • Aucune de tes copines ne t'a jamais invitée ou incitée à la caresser ?

  • J'sais pas ! — Bafouilla-t-elle.

  • Étonnant ! Tu n'as donc que des copines actives, voire dominatrices ? C'est rare ! —

Elle ne répondit rien et me parut plutôt gênée. Je compris alors qu'elles n'étaient pas nombreuses, les copines ; je compris aussi que leur expérience sexuelle était monolithique, mono-sexuelle : exclusivement homosexuelle et typiquement sexiste, voire misandrique. Je grondai l'amant :

  • « M » ! Tu ne m'as pas tout dit : t'as oublié de me dire que les copines de ton amoureuse sont tyranniques. Et peut-être n'y a-t-il qu'une copine unique, non ? —

« J » visiblement mal à l'aise détourna la tête et voulut retirer sa main. Mais je le lui interdis :

  • Si vous voulez vraiment que je vous aide à découvrir le plaisir dans votre union sexuelle, faut tout me dire. Toujours est-il, « J », que ce ne sera jamais dans des relations exclusives de soumissions que tu pourras trouver ton compte de jouissances. Encore moins dans la passivité et les interdits qu'impose ta copine à l'égard de « M »... Alors, dis-moi « J »... Et toi aussi « M » : supporterez-vous encore longtemps de subir la mainmise de votre copine sur votre amour ? Voyons ! Refusez plutôt toute relation née des propres frustrations de la copine : relation conduisant à l'appropriation de « J » et à l'expropriation de « M ». —

  • AH ! Mais c'est que je n'avais pas du tout vu ça sous cet angle ! — S'écria « M ».

  • Moi non plus ! S'étonna « J ». —

  • Et alors ? — Les incitai-je à approfondir. — Allez ! Exprimez-vous ! —

Mais ils restèrent muets, certainement incapables de verbaliser, sinon de comprendre comment ils avaient pu en arriver à ce stade de « dépendances ». Parce que, oui, il s'agissait exactement de cela...

Enfin, « M » s'autorisa à caresser tendrement les seins de « J » qui ferma les yeux et s'abandonna aux caresses. Et « M » caressa « J » des seins à la toison. « J » commença à frisonner. Je fis glisser la main de « J » sur mon sexe et de mes doigts conduisis ses doigts à exciter mon clitoris, à glisser entre mes lèvres ; je la conduisis jusqu'à apprendre à sa main à caresser mon sexe. L'apprentissage ne dura pas très longtemps. Vite, elle sut agir seule. Et plutôt adroitement. Ma main lâcha sa main. Je corrigeai mon assise pour mieux offrir mon sexe à ses caresses. Puis à sa masturbation. Car, venant pénétrer mon vagin du majeur et de l'annulaire s'enfouissant jusqu'aux jointures de la paume, tandis qu'entre pouce et index elle flattait mon clitoris, elle me masturba avec agilité et douceur... Bientôt ce me fut fort agréable. Mais je me forçais au calme pour dominer sur le plaisir qui montait et avançai une main le long de la cuisse gauche de « J » jusqu'à toucher du doigt majeur le pli de l'aine, l'y faire glisser de haut en bas ignorant son sexe et de bas en haut titillant les poils du pubis. Et inversement. « M » la caressait encore. « J » ouvrit ses cuisses, frémit entière et me masturba de plus belle. Ma main s'immisça sur le sexe de « J » et entre majeur et index saisit et pinça doucement son clitoris qui s'enfla ostensiblement et durcit immédiatement. « J » s'enflamma irrémédiablement et se masturba entre mes doigts en roulant des hanches et des fesses. « M » la caressait toujours, imperturbable mais souriant « aux anges ». « J » me masturbait vivement. Je la zieutai et l'admirai : visage radieux, yeux clos, lèvres entrouvertes. Et la pointe de sa langue ardente glissant entre elles les rendaient brillantes de salive. Ses narines vibraient au rythme vif de sa respiration désordonnée... Et je sentis que j'allais jouir violemment. Mais comme je ne voulais pas jouir : pas jouir maintenant et moins encore jouir la première, promptement je m'extirpai de ses doigts, les portai à ma bouche, les suçai, m'en délectai et, papilles exaltées, je plongeai tête première entre les cuisses de « J », englobai son clitoris de ma bouche gourmande, l'aspirai entier et le tins pincé fermement entre mes lèvres. Puis de la pointe de ma langue je le lapai vivement. Glissant doucement, elle s'ouvrit plus offrant à mes papilles sa salive nacrée aux arômes âpres et salés de l'huile de genièvre cade... Et comme son huile de lubricité me sembla surabonder, j'immisçais mon majeur et mon index inquisiteurs entre les pétales de sa fleur... histoire de vérifier si ce que je pensais est vrai. D'accord : histoire de la masturber aussi pour l'exciter plus. Mais l'un n'était pas incompatible avec l'autre. Ainsi mes doigts glissant allègrement, atteignant aussitôt le fond du pistil secret en touchant sans peine à la porte de l'utérus, explorèrent avec minutie les parois de la petite grotte d'amour de « J »... J'avais la réponse à ma question : « J » possède un vagin moins profond que la moyenne. Aussi, ne souhaitant, ni m'attarder, ni m'égarer dans l'inutilité d'un examen gynécologique - de même que je ne souhaite pas vous infliger la description anatomique de « J » : ni vous ni moi sommes ici pour ça – je m'évertuai, de ma langue et de mes doigts, à provoquer son orgasme. A ma grande surprise, il ne tarda pas et explosa avec une soudaineté et une intensité inconnues de toutes mes expériences. « J » hurla en un cri guttural et strident tandis que tous ses muscles se bandaient, quasi tétanisés ; tandis que les muscles de son sexe emprisonnaient violemment mes doigts, qu'ils refusaient de me les restituer ; tandis que sa chair entière revêtait la multitude frissonnante de la chair encore brûlante de la poule fraichement déplumée ; tandis que le jus de son orgasme, opaque, dense et odorant coulait sur mon avant-bras, un feu brûlant envahit mon ventre et se répandit jusqu'à ma nuque engendrant des vibrations qui me secouèrent entière : pour la deuxième (ou peut-être troisième) fois de ma vie, je jouissais cérébralement à la beauté d'un orgasme aboutit sans complexe ni nulle retenue. Mes yeux croisèrent ceux de « M » où je pus lire mêlés, sa surprise et son bonheur : sa surprise car manifestement jamais il n'avait eu le privilège d'assister à pareil déchainement de jouissance, son bonheur car assurément l'orgasme de son amoureuse le comblait au-delà de toute raison...

« J » revenant lentement de son voyage interstellaire sur terre sourit, d'un sourire nettement satisfait.



A suivre

pateric©

Par Pateric - Publié dans : micro roman - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mercredi 14 octobre 3 14 /10 /Oct 11:26

Sûrement, avez-vous pensé, que nous avons été trop longtemps absents sur notre blog.

Sûrement ?

Disons plutôt que quelques-uns auront pu le penser : c'est plus raisonnable.

Surtout, c'est beaucoup moins prétentieux. Et plus dans la "réalité des choses".

Bref ! Au retour des "grandes vacances", nous n'avons eu guère le temps de nous impliquer dans nos textes "fantasmagoriques", bien plus occupés et préoccupés par les textes conventuels et banals (voire, inutiles) que nous avions obligations de produire pour (comme on le dit dans certaines activités) "relancer la machine"...
Même si, notre "relance" n'a rien à voir avec la "relance de l'économie après la période de crise"
(ah bon ! la crise est finie ? Première nouvelle ! En tout cas, on n'a encore rien remarqué.)
Il nous a bien fallu "relancer la machine"...
Plus exactement "lancer" une nouvelle machine, pleine de modifications complexes, mal rodée (plutôt : pas du tout) et pleine de tout un tas de foutaises inutiles...
Mais rassurez-vous : ce n'est rien de tout cela qui aidera à faire changer notre monde de cycle (et pas de vélo, hein !), au contraire...
Certains avaient cru que la "modernité" ; "l'époque de la modernité" (ou le "siècle de la modernité" courant des lumières jusqu'à la "bulle boursière") était accompli dans l'apogée du libéralisme mondialisé faute d'avoir été achevé dans le "capitalisme total et triomphant" survivant sur les décombres du communisme totalitariste. Vu que le communisme totalitaire se revendique encore "vivant" dans le libéralisme mondialisé ; vu qu'il est même l'un des propriétaire les plus riche du capitalisme échevelé...
Déjà, ces "certains-ci", dans un cri de jouissance échevelé et défrisé mais plutôt mièvre avaient crié :
- Vive la Post-modernité... - Ah les couillons ! Lorsque l'écho leur répliqua : - Vive la crise.

Pour ce qui nous concerne, nous n'avons rien à foutre, ici, de ces fantasmagories economico-socio-exitentielles : elles peuvent "anéantir" ou avilir, et/ou asservir les "monde entier" ; elle peuvent mettre au rebus toute la Démocratie (déjà très malade, quasi au seuil de sa mort) que cela ne nous empêchera pas de poursuivre "notre voyage dans le temps des fantasmes sexuels et nous en retourner plein de désir à vivre de plaisirs inavouables : à nous en enivrer à l'excès.

Ainsi, très très bientôt, nous allons reprendre la publication de nos textes de "bites à culs" et autres "conneries"

Par Pateric - Publié dans : Esprit Libertin - Communauté : Sujets d'Etudes et de Réflexions
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Samedi 4 juillet 6 04 /07 /Juil 14:59
 

... Je m'affalai sur mon amant,

Son coeur battait dans ma poitrine et c'était doux, relaxant

Et sa bite apaisée glissait dans la faille de mes fondements

Et ses mains douces caressaient mon dos affectueusement

Ma bouche sur celle de mon amant.

 

... De nouveau sous la douche, scellés ventre à ventre, nous laissâmes gicler le jet d'eau, entre

... Il caressait mes seins, vaguement songeur, tendrement titilleur :

  • A quoi tu penses ? — M'enquis-je.

  • A rien. A rien de particulier : je savoure. — Dit-il en pinçant toujours mes tétons dressés.

  • Tu trouves ça comment ? — Pointai-je du nez ses gestes.

  • Heu, pardon ? Ça quoi ? — S'étonna-t-il.

  • Tes caresses, sur mes tétons ? — Appuyai-je.

  • T'aimes pas ? Tu veux que j'arrête ? — S'inquiéta-t-il.

  • Pas le moins du monde ! — Le rassurai-je — Je voulais savoir si tu aimais ça. —

  • Oui ! Surtout les tiens. J'adore leur sensibilité sous mes caresses... — Affirma-t-il.

  • Alors, tu ne les trouves pas trop petits, mes seins ? —

  • Beh ! — Bafouilla-t-il. — C'est pas le volume qui compte, non ? —

  • Certainement ! Mais mes seins, ils sont vraiment petits, oui ?

  • J'sais pas. Moi je les aime : je les trouve harmonieux... Ils te vont bien... Et puis, ils sont tellement sensibles que c'est que du bonheur de les caresser... —

  • T'es un gentil garçon. Et diplomate, avec ça ! — Le chahutai-je.

  • Non, non : je suis sincère. — Se défendit-il.

Je posai un baiser sur son nez, le tirai par le bras... et nous sortîmes de sous la douche...

Quelques minutes plus tard, je reprenais « les choses en main » en prenant le bras de mon amant :

  • Viens ! On retourne dans le canapé. —

Il se laissa guider. Je le fis s'asseoir confortablement enfoncé au fond du canapé et m'assis au bord de ses genoux, face à lui, cuisses ouvertes lui offrant la vue bien dégagée de mes lèvres entrouvertes et de mon clitoris congestionné qu'il zieuta avec un intérêt non dissimulé. Et comme il allait étendre son bras gauche vers mes appâts, je saisis sa main au vol et la serrais dans ma main, tandis que, de mon autre main enveloppant sa verge endormie, entre pouce et index, je dégageai le gland de son prépuce. Et je le fis coulisser lentement le long de sa verge, en exigeant :

  • Attends ! J'ai une question à te poser. — Il leva les yeux et m'offrit un regard étonné :

  • Ah bon ! C'est quoi ? C'est quel genre de question ? — Chuchota-t-il.

  • Tu es pressé ? — Leur Répondis-je (Oui : à lui et à son étonnement)

Le regard lyrique et parnassien, le sourcil circonflexe, les lèvres boudeuses, il demeurait silencieux :

  • Réponds-moi ! — Exigeai-je sèchement en haussant le ton : — Et ne dis pas des bêtises ! —

Il sursauta, cligna des paupières, se raidit un peu, serra les dents... Et s'encouragea à me dire :

  • T'es une femme surprenante : aussi réfléchie qu'impétueuse et aussi douce que sévère. —

  • Et alors ? Oses dire que tu n'aimes pas ça ! — L'excitai-je.

  • Ça me déplaît pas ! — Finassa-t-il comme quelqu'un qui, se refusant à répondre, fait dans le « politiquement correct ». Mais comme il ne me connaît pas autrement que par sa bite (comme je ne désire pas du tout qu'il me connaisse plus, ni pour autre chose que pour le cul et la bite, parce qu'aussi je n'attends de lui que plaisirs sexuels. Et qui plus est, plaisirs sexuels non conventionnels), je ne lui dirai jamais que je déteste les réponses inutiles, les faux-fuyants et le politiquement correct. Cependant, remarquant que ce garçon n'est pas qu'une bite ; remarquant qu'il est bien éduqué, sinon assez intelligent, voire instruit ; remarquant que son vocabulaire n'est pas élémentaire et qu'il sait s'en servir avec nuances et maîtrise des signifiances, je me dis que, à baiser pour baiser, tout compte fait je préfère baiser avec un érudit qui baise comme un bucheron que de baiser avec un bucheron qui ne s'exprime que par borborygmes. Néanmoins, comme je veux toujours rester aussi maîtresse de moi que de mon sujet... Et pour ce sujet-ci en l'occurrence, aujourd'hui, dès l'instant où l'envie de venir le prendre me saisit, ce fut de le prendre pour en jouir moi, à ma guise. Et non pas pour qu'il me fasse jouir lui, à la sienne. Evidemment ! Je savais bien que, si je voulais jouir de lui, il fallait bien qu'il désire jouir de moi, lui aussi. Et au risque de me répéter, je sais que son plaisir de jouir avec moi, fut grand jusqu'à présent. Et c'est bien aussi pour ça que je pus en jouir intensément. Non ! Je n'ai jamais considéré tous les hommes comme de simples bites du cerveau jusqu'à la bite. Oui ! J'en ai connu au moins un, dans ma jeunesse délurée. Un que j'ai détesté dès qu'il souleva mes jambes et les écarta brutalement comme si elles étaient inutiles : inutiles autant à mon corps qu'à son abordage de boucanier par lequel il vint planter son gland à l'entrée de ma grotte sacrée ; le planter comme un pirate plantait son épée dans le corps d'un douanier... Et j'aurais certainement éprouvé beaucoup de dégoût envers lui, et sûrement beaucoup plus envers moi de m'être laissée ainsi posséder sans autre réaction que l'abandon, si toi, mon mari, abandonnant ma voisine non sans lui demander — Pardon — Si toi, mon amour, n'avais bondi, repoussé sauvagement le soudard avant qu'il ait eu le temps de m'asséner deux nouveaux coups, tout en lui rugissant :

  • Vire de là espèce de connard : on est en êtres humains ici, on n'est pas des bestiaux ! —

Et en faisant fuir cet animal d'homme comme on dit, la queue entre les jambes. Mais évidemment ! La nuit fut courte !

Evidemment plus personne n'avait eu le coeur au sexe.

Evidemment l'épisode servit de leçon, autant à nous qu'aux camarades favoris de nos jeux sexuels. Evidemment que nos sélections devinrent dès lors fort rigoureuses.

Et toi mon mari, le gardien de mes nuits, toi et ta vigilance devinrent d'une extrême circonspection face aux délicatesses, caresses, douceurs, applications, adulations ou empressements, des fouteurs de bites ou des lécheuses de con... Bref !

Revenons plutôt à mon jeûne amant d'aujourd'hui.

Revenons surtout à l'emprise, physique comme mentale, que j'avais décidé d'avoir sur lui. Donc :

  • Faut savoir ! Je n'aime pas la demi-mesure : soit ça te plaît, soit ça ne te plaît pas. Dis-le clairement ! Et dis-le tout de suite. — Lui servis-je froid.

  • Y'a aucun problème. Je ne suis pas pressé. Je suis bien avec toi et tout ce que tu fais me plaît. Et tout ce que tu voudras encore faire me plaira aussi. Débita-t-il d'un trait.

  • Vraiment tout ! Tu en es bien sûr ? — Demandai-je sur le ton de celui qui doute.

  • Oui ! Je t'assure ! — N'hésita-t-il pas un seul instant à affirmer.

  • D'accord ! Pour ce que nous avons fait jusqu'ici, je n'ai aucun doute. En revanche, pour ce que j'aurais bien envie de faire, je ne suis pas sûre... Tu ne sais pas vraiment de quoi je suis capable quand je me lâche... Et toi, es-tu certain d'avoir bien réfléchi à ça ? — Insistai-je.

  • Oui. Je crois que tu sais être autoritaire, mais je crois que n'es pas méchante. Je crois aussi que tu as trop de respect pour les gens pour être sadique. — Me lâcha-t-il en pleine poire.

  • Sois pas insolent : je pourrais avoir envie de te fesser... Cachai-je qu'il m'avait touché.

  • Si ça te fait plaisir ! — Répliqua-t-il en se relevant souriant et en me montrant son cul.

  • Bof, la fessée ce n'est rien : j'ai bien meilleur pour toi. Appuyai-je du tape sur les fesses.

  • C'est certain... Je suis même sûr que tu veux te taper mon cul. Joua-t-il en se dandinant.

  • Dis-donc, morveux : tu prendrais pas tes vices pour la réalité, toi ? — Le tapai-je plus fort.

  • Si Madame, Oh que si Madame ! — Joua-t-il. Et si bien que j'éclatais de rire. Et lui aussi.

  • Dis-moi sincèrement. Lui demandai-je entre deux éclats de rire : — Samedi dernier quand je t'ai demandé si t'avais un gode, tu m'as bien répondu désolé : « Hélas, non ! » ? —

  • Oui ! — Soupira-t-il

  • Tu en en étais aussi désolé que ce que j'ai cru le comprendre ? — 

  • Plus que ça même : ton petit dialogue avec ton mari m'avait fortement donné envie. —

  • Envie que je t'encule ! —

  • Oh oui, Madame ! J'en avais très envie... Jusqu'à maintenant, ça ne m'a pas du tout passé. Et puisque vous voulez tout savoir, Madame, votre petit nettoyage de tout à l'heure, me fait penser que je vais enfin y avoir droit. - Joua-t-il la mine réjouie.

Et il se mit à danser des fesses sous mes yeux. Puis, les écartant de ses mains, il dévoila son anus, un joli anus imberbe, un anus à l'œillet pourpre et humide, un œillet aux pétales denses et réguliers : un anus de jeune homme, quoi.

  • Dis-moi, il s'est déjà fait sodomiser par une femme, ce joli petit trou ? — Demandai-je...

Je lui posai cette question, juste pour savoir comment je m'y prendrai lorsque le moment sera venu.

  • Oui ! Deux fois — Avoua-t-il. Ajoutant aussitôt : — Mais ce fut pas très réussi. —

  • Tu sais pourquoi ? — Cherchai-je à comprendre.

  • Oui ! Elle n'était pas à l'aise et elle avait trop peur de me faire mal. — M'expliqua-t-il.

  • Ah ! Elle n'avait pas l'habitude ! — Me rassurai-je. — Mais au fait, si j'ai bien compris, c'était avec la même femme les deux fois. —

  • Oui ! —

  • Et c'est qui, cette novice ? —

  • Une amie... —

  • Tiens donc... — L'interrompis-je d'un air supérieur...

  • C'est une amie d'enfance. — Précisa-t-il en enveloppant « enfance » d'un geste de la main.

  • Fort intéressant. Et vous avez joué à d'autres jeux je présume. Souris-je.

Il ne répondit rien, son cul toujours aussi ostensiblement planté à vingt centimètres de mes yeux : planté comme d'autres qui, dans une posture béate attendent (toujours) le messie qui ne viendra pas.

  • Oh ! Je t'ai posé une question... Le secouai-je.

  • Excuses-moi, j'étais songeur. Se réveilla-t-il en frissonnant.

  • Toi, t'es amoureux de ton amie ! — Affirmai-je de cette certitude qui me trompe rarement...

  • C'est vrai. — Accepta-t-il un brin de mélancolie dans la voix.

  • Et pas elle Demandai-je mi affirmative, mi interrogative.

  • Si, si, on s'aime beaucoup tous les deux. Mais... — Se tut-il comme incapable d'en dire plus.

  • Mais sexuellement, ça ne marche pas, c'est ça ! — Cherchai-je à savoir. J'enfonçai le clou :

  • Elle n'apprécie pas ta bisexualité. —

  • Ma bisexualité n'est pas en cause. Elle même... — Stoppa-t-il net : comme dans un mur.

  • Elle l'est aussi ? — Jetai-je. Mais il ne dit rien : — Mais elle en a honte. — Complétai-je.

  • Elle dit qu'elle n'a pas de plaisir avec le sexe. Se lança-t-il comme on lance un SOS.

  • Ça m'étonne ! M'étonnai-je. Car je l'avais trouvé plutôt bon baiseur et plus prévenant que la moyenne : plus doux et délicat. Et je l'avais trouvé encore plus doué avec sa langue qu'avec sa queue : si doué que je n'imaginais pas un clitoris rester indifférent. Et sa propriétaire, encore moins. Je le lui dis sans aucune fioriture. Exactement, je lui dis que s'il était du genre empressé et goujat... J'aurai pu comprendre qu'elle n'éprouvât aucun plaisir... Mais pas lui qui est plutôt un amant délicat. Surtout à la façon dont il s'applique en suçant un bourgeon...

  • Qu'elle ne ressente aucun orgasme vaginal ? Si tu la fais trop jouir du clitoris, c'est possible... Mais jamais alors, elle ne te dirait qu'elle n'a aucun plaisir avec le sexe. Et puis, tu sais, je connais des femmes qui adorent le sexe et jouissent comme des malades sans aucune pénétration vaginale. —

  • C'est ça ! — Approuva-t-il — Elle n'aime pas les pénétrations. —

  • Aucune pénétration, c'est ça : pas qu'avec toi. —

  • Si, seulement avec moi. — Sembla-t-il de désoler.

  • Et avec d'autres hommes, elle a des orgasmes vaginaux ? Cherchai-je à savoir.

  • Non, elle n'a jamais voulu faire l'amour avec un autre homme que moi. —

  • T'en est bien sûr ? — Doutai-je.

  • Oui : elle préfère les femmes. — Affirma-t-il péremptoire.

  • Attends... Cherchai-je à réfléchir : — Tu me dis bien qu'elle a déjà eu des orgasmes vaginaux avec des femmes. Mais jamais avec toi, c'est ça ? Seulement avec des femmes. —

  • C'est ça, oui. —

  • C'est ce qu'elle t'as dit ? —

  • Non : je l'ai vu de nombreuses fois. — Appuya-t-il pour que je le crois.

Mon amour, je te fais grâce de la suite du dialogue qui fut assez long. Mais je te dirai l'essentiel de ce que j'appris des péripéties sexuelles de mon amant et de son amoureuse. Car, elle est réellement très amoureuse de lui. Et lui l'aime tout autant. D'ailleurs, tu auras l'opportunité de le vérifier un peu plus tard, mon amour. Si, si. Comment ? Surprise !

Comment ? Vous aussi ? Vous souhaiteriez le vérifier ? Hélas : faudra juste me croire sur paroles... Et davantage bien me lire, jusqu'au bout et même entre les lignes.

L'essentiel de ce que j'appris me permit découvrir que notre amant est beaucoup plus jeune qu'il y paraît : vingt-huit ans à peine. Et son amoureuse, aussi ; son unique amoureuse ; son amoureuse depuis la sixième... Et sa maîtresse depuis leurs seize ans. Réussite ou pas, c'est néanmoins une réalité. Tout comme, elle persiste à vouloir qu'il la pénètre à chacune de leurs relations sexuelles. Où, après qu'elle a joui de la langue de son amant, elle pleure de douleur de leur accouplement... C'est ce qu'il m'expliqua, la voix chargée de tristesse, ajoutant que, lui, il se complairait à l'aimer seulement de caresses... Et qu'il serait aussi très heureux qu'elle lui concède de la faire jouir comme la font jouir ses copines... Cependant elle les lui refuse toujours, ces simples jouissances buccales et digitales. Elle insiste en disant que leur copulation est la rançon de leur amour. Elle dit qu'elle ne veut pas se livrer à lui comme à ses simples partenaires sexuelles. Elle dit qu'avec elles, il n'y a aucune place pour les sentiments. Alors qu'avec lui... Elle accepterait volontiers qu'il n'y ait pas de place pour le sexe... Si elle était sûre que son amoureux la chérisse toujours aussi fort... Mais non ! Elle dit qu'elle se doit à lui autant par amour que par « devoir conjugal »... Ah, que voilà un bien vilain péril de l'amour que ce devoir-ci ! Voyons, voyons ! Le devoir conjugal, au XXIème siècle ?

  • Ah ! Pour ça oui ! Voyons ! Mais nous sommes sexuellement libres ! Eructa mon amant ...

En réponse à mes doutes et à mes difficultés d'intégration de cet état paradoxal créant scission entre leur « être » et leur « faire »...

Je sais, mon amour ce que tu m'en diras :

  • Tout être humain est libre de vivre sa vie selon ses choix : tout être humain est libre de se rendre esclave d'autrui. Tout être humain est libre de se laisser asservir par les carcans d'une société avilissante ; asservir sous les arcanes de principes et de dogmes...

Je sais tout ça mon amour. Et tu sais parfaitement que c'est également mon « point de vue moral ».

Mais tu sais aussi qu'en ce qui me concerne, très souvent, je laisse les méandres cognitifs de ma pensée s'emparer de ma volonté à vouloir tout mesurer sous les toises de la raison. Et, trop souvent, je m'agace contre ma vertu à analyser les facteurs de comportements ; que je me perds à m'évertuer vouloir tout psychologiser. Je le sais, mon amour, ce qui tu me rappelleras :

  • L'abus de science tue la conscience et trop de raison tue le « moi ».

Je vous connais si bien, mon amour, toi et ton couteau à dénerver. Ce couteau à circonscrire aux parenthèses d'inutilité toutes les circonvolutions qui réduisent les plaisirs de la vie à de vulgaires variables complexes, couteau tranchant à vif les tumeurs de l'esprit que sont les cancers de la pensée ... Je sais mon amour, tu vas encore me servir Boris VIAN pour que je rie et m'arrête de discourir :

  • Si l'on me demande à brûle – chemise : « l'innocence est une vertu ? », je ne répondrai pas. Je chercherai un faux-fuyant. Je dirai par exemple : « Avez-vous lu Cézanne ? »... Il y a des gens qui oublient de réfléchir et qui répondent : « Heu ! Je ne sais pas ! »... Ma tante était pleine de vertu... Et elle est morte... Je vous dis : « Cherchez un faux-fuyant. » Si on en trouve pas, on pourra toujours se suicider...

Evidemment mon amour ! Je ne pouvais pas rester muette sur mon désaveu du « devoir conjugal » ! Evidemment que je n'allais pas davantage l'exprimer à mon amant. Alors ? Il ne me restait qu'une chose à faire : digresser. Abandonner ma maladie à tout vouloir comprendre pour porter toute mon attention au petit cul de mon amant, que je n'avais pas cessé de caresser durant tout notre dialogue. Car, comme celui-ci s'étant déroulé par miroir interposé, mon amant avait conservé la posture ostentatoire de son cul planté anus dévoilé à vingt centimètres de mes yeux. Et donc, de mes mains. De mes mains que j'avais enduites du gel parfumé à la vanille pris plus tôt dans son armoire de toilette : de mes mains qui s'en étaient excitées de deux doigts le fouillant. Et elle s'impatientait bien sa fleur anale à soupirer après toute autre chose que mes doigts. Et je le dis tout net à mon amant :

  • Il est prêt ton petit trou. Tu veux que je le prenne maintenant ? — En revêtant prestement ma tenue de virilité. Et tu veux que le prenne comment ? Conclus-je une fois arnachée.

  • En levrette ! S'enthousiasma-t-il en s'affalant sur l'accoudoir du canapé, cul bien offert.

Je m'approchai et pointai lentement ma grosse verge de latex sur le coeur de l'anneau. Mais la vue de la proéminence de son gland à la porte de l'anus me fit douter un instant que ça passera aussi aisément que ça... Que... Je me dis que... Que ce postiche-ci n'est pas fait pour les débutants... Que... Peut-être aurais-je dû apporter l'autre plus proche de la taille d'une bite d'homme normal. Toutefois, voyant son sphincter se détendre parfaitement, me rappelant que mon amant n'est pas un débutant de la « choses anale », j'introduisis le gland, lentement, précautionneusement. L'entrée passée et le gland avalé par l'anus jusqu'à son repli, je stoppai ma poussée en quête d'une réaction de mon amant : une réaction me permettant de... Seulement, c'est mon amant qui s'empala net sur ma bite et l'avala entière sans coup férir. Pfui ! Je ressortis lentement la hampe jusqu'au gland, la pénétrais à nouveau, lentement et entière. De nouveau. Encore une fois. Et encore, tout en accélérant progressivement ma cadence de pénétration et bientôt atteindre un rythme de croisière plutôt élevé : un vraie croisière...

Mon amour, je dois un aveu à nos chers lecteurs : je suis une coureuse de marathon. Autrement dit, je m'essouffle difficilement. Et je suis très endurante. Autrement dit aussi, je ne doutais aucunement qu'il jouît avant que je cherchasse mon second souffle. Et je ne redoutais pas ma propre jouissance produite de l'agitation de mon clitoris sur la base de mon pénis : agitation qui pour excitante qu'elle est toujours, ne parvint jamais à me faire jouir la première. Certes, tu le sais mon amour que je jouis toujours de mes assauts en toi. Mais je n'en jouis vite qu'après que tu en as joui de « petite mort ». C'est même ces instants de latence qui me plaisent le mieux : ces instants d'interminable attente où mon excitation est si grande que dès l'alarme de ton orgasme, en un clin d'œil je consens à l'orgasme de m'envahir. C'est vrai mon amour que de jouir intensément de te sodomiser, comme aujourd'hui je sais en jouir, ne me fut pas aisé. C'est vrai qu'aux débuts, si j'appréciais beaucoup de t'aimer aussi ainsi, je connus, quelques fois, des instants où cette excitation mutant en irritations qui m'ôtaient tout désir à vouloir, moi aussi, jouir : instants de déplaisir, puis de frustrations. Et je te sais gré, mon amour, de les avoir toujours lus et d'être toujours venu à la suite m'apaiser de ces massages relaxant dont tu as le secret. Et plus encore, de m'avoir poussée à protéger mon clitoris et mes lèvres de gel...

Je le dis aussi, à l'attention de mes amies... Des fois que... Sait-on jamais... Ce puisse être utile...

En tout cas, je sais, moi, comment tout cela est délicieux. Et comme je l'ai déjà dit, lorsque je sodomise un homme je ne me considère nullement en état de supériorité sur lui. Je ne conçois cette pratique que comme un échange équitable de plaisirs entre deux êtres libres et consentants, que cette pratique soit un jeu sexuel résultant d'un jeu dépourvu de tout sentiment comme ce fut, là, le cas avec mon jeune amant ou que ce soit un jeu sexuel naît de l'amour que j'éprouve pour mon mari. Pour autant, je suis nullement opposée aux jeux sexuels de domination-soumission. Toutefois, leur pratique ne me tente pas. Et je me connais trop bien : je ne saurais jamais être soumise à quiconque, même par jeu. Et je ne me vois pas davantage revêtue de l'uniforme de la maîtresse dominatrice. Non. Je réfléchis trop pour pouvoir jouer de cela. Ceci dit, il ne me déplaît pas de jouer la « sévère », « l'autoritaire », « l'intransigeante » ou la « cynique ». Et pas que par jeu, je vous assure. Néanmoins, ce n'est que lorsque ce n'est que pas « jeu consenti » que je m'amuse vraiment...

Bref ! Où en étions-nous, moi, ma sodomie... Et mon amant sodomisé ? Oui ! Nous en étions arrivés à ce que, allongée, les épaules en équilibre au bord d'un coussin du canapé, après que j'eusse forcé mon amant à se redresser sur ma bite, que je le burinasse de mes déhanchements sans autre prévenance que d'atteindre l'instant où il grogna en gesticulant comme un possédé du démon s'agite, et que dans ma main caressant doucement sa bite à demi flasque se répandît le jus fluide de son orgasme prostatique, je jouisse à mon tour, non pas de mon orgasme clitoridien, mais du plaisir à l'avoir vu, lui, jouir aussi fort, aussi librement, aussi intensément... Aussi « profondément »...

« Vingt deux centimètres ! Six virgule cinq centimètres de diamètre... un strap-on fait pour les amoureux de dilatations extrêmes : à ne pas mettre entre toutes les mains ! » Qu'elle avertissait la notice d'utilisation de cet outil. Tu t'en souviens mon amour ? Oui ! Bien sûr que tu t'en souviens : ce que ça nous avait fait rire ! « ... à ne pas mettre entre toutes les mains ! »

Oui, mon amour. Je ne sais toujours pas t'expliquer pourquoi je n'ai pas joui après lui, comme je jouis avec toi après toi. Comme vous me l'avez si bien dit, toi et ta science de l'observation :

  • Pour réussir à comprendre plusieurs expérimentations sont nécessaires. Peut-être aussi, que d'autres « sujets » seraient utiles...

  • Ah vouais ? Tu t'occupes du recrutement ? — Te tentais-je... Non sans en rire, n'est-ce pas ?

  • Ah non ! A tout seigneur, tout honneur ! Tu as initié cet objet de recherche, tu recrutes aussi les sujets. — Me répliquas-tu, hilare, en mimant Ponce Pilate. Et lorsque je te demandai :

  • Tu t'en laves les mains ou tu t'en réjouis d'avance ? —

Tu te contentas de me répondre en montrant ton cul.

Me voilà bien avancée, moi, tiens !

Et pour la gouverne de tous ceux qui auront eu le courage de me lire jusqu'ici, et que je félicite, j'ajouterai que ce petit dialogue n'eût lieu que le lendemain de l'expérience et que ce que je dévoilais à mon mari sur le déroulement de mon escapade avec le jeune amant, se limita à cette information :

  • Je l'ai sodomisé. Il m'a avoué avoir beaucoup aimé. Et, tu sais pas, ça ne m'a pas fait jouir comme avec toi...

Parce que mon mari ne me posa jamais la moindre question sur ma soirée, ni lors de ce petit déjeuner de dimanche, ni la veille lorsque je le rejoignis sur le coup des vingt-deux heures...

Le seul qui me posa des questions, fut mon fils qui voulut, à tout prix, savoir où j'avais passé mon après-midi... Et d'où je revenais à cette heure-ci... Et pourquoi je m'étais maquillée. Et tutti quanti !

Et contre toute attente, j'entendis mon mari lui répliquer assez sèchement :

  • Elle est allée au théâtre. Et puis, ce que fait ta mère ne te regarde pas : ça te regarde bien moins que tout ce que tu fais la concerne. Et plus encore ce que tu lui caches, d'accord ? Tu n'aimes pas qu'on se mêle de tes affaires ? Pourquoi voudrais-tu qu'elle oui ?

  • Et où étais-tu ? — Chercha-t-il, quand même...

  • Par là ! Jetai-je d'un geste de la main dans mon dos.

Il s'en alla en haussant les épaules, deux copines dans ses pas... Mon mari cria :

  • Où vas-tu, à cette heure-ci ?

  • Juste là, juste là ! Répliquèrent en coeur les copines en montrant les gradins du stades.

Je savais que c'était juste pour le plaisir de lui rendre « la monnaie de sa pièce », comme on dit, que son père le taquina ainsi... D'autant qu'il savait parfaitement que son fils allait rejoindre ses autres copains - copines dans les tribunes qui, comme lui, n'avaient rien d'autre à partager avec les « vieux » que leurs exigences égoïstes.

 

A suivre

pateric©

Par Pateric - Publié dans : micro roman - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mardi 30 juin 2 30 /06 /Juin 17:26

C'est sur l'un de nos sites libertins favori que nous avons trouvé le titre de cet article...
Ainsi que le point de vue du rédacteur répercuté ci-après suiv des questions qu'il pose à la communauté et les points de vue qu'il en attend :

J'entends souvent dire que si nous sommes jaloux nous ne sommes pas libertins.
Dans l'idée général je suis d'accord. Mais qu'en est il vraiment ?
 Je pense qu'il y existe de la Jalousie même au sein du libertinage,
mais qu'il s'agit alors simplement d'une histoire de limite fixée par le couple selon ses goûts..."

A la suite de cela, l'auteur de l'article expose son propre "point de vue" dans les limites fixées par son propre couple libertin dans l'exercice de l'admissible libertin de chacun de ses membres...
Et comme il s'agit de "son" point de vue, et que nous le respectons totalement, nous n'en dirons rien ici. 

Et notre ami conclut l'article en estimant ceci :

"
Chacun à ses propres limites de jalousie, l'important étant de les fixer ensemble en trouvant un juste milieu et de respecter l'autre."

Et en posant la question :
" Et vous, quelles sont vos limites ? "

Brutalement, nous répondrions que, de notre point de vue, la jalousie n'a pas droit de cité dans le libertinage.
Mais vous l'admettrez, ça ferait un peu court...
D'autant que rien n'est aussi banalement simple... Et que, un raccourci aussi sec, n'apporterait pas la moindre goutte d'eau à notre moulin...
D'autant que... Nous avons posté notre réponse sous la forme suivante ; sous une forme en points de suspension :

" Cet article ouvre sur deux questions : thèse, anti-thèse.
C'est donc un sujet de philosophie par excellence.
Plus aussi que le (pourtant primordial) respect et l'amour réciproque.
Mais si le respect est le propre de "l'honnête homme" : au sens donné à "honnête homme" par les libertins de conscience du XVIIIème siècle, et si l'amour (profond et sincère est-il besoin de l'ajouter) constitue le ciment du "couple libertin de moeurs", l'amour n'est pas forcément au répertoire de tout libertin : seul le désir et le plaisir peuvent compter pour celui-ci.
Ne pensez-vous pas que cela mérite plus qu'un "post"?
Merci ! "


 Enfin ! C'est ce que nous en avons pensé. Et ça jnous a fait réfléchir...

Et voilà en synthèse, le fruit de notre réflexion :

 

Nous disions que l'article ouvrait sur deux questions : thèse, anti-thèse.

Et que donc, c'était un sujet de philosophie par excellence.

Alors, on va y aller voir... Dans l'article ci-après.

Commençons par examiner sur un plan d'ordre technique ce qu'est une jalousie, car l'emploi que l'on fait aujourd'hui du nom "jalousie" : emploi aux sens des émotions et/ou des sentiments, nous vient tout droit de son origine de contrevent latin (le volet devant la fenêtre).

Le volet latin est construit en forme de treillis constitué de fines lamelles de bois assemblées et articulées de telle sorte qu'on y voit au travers (de cet assemblage en forme de treillis) sans être vu. (pour se figurer de son principe, disons que le store vénitien reprend ce même principe de base. La différence entre les deux tient au fait que le store s'ouvre de bas en haut au moyen de cordes, là où le contrevent s'ouvre en s'articulant comme une porte.

Ça y est : vous avez décroché ! Non sans toute fois grommeler, comme quoi, hein !

- Rien à foutre de ces conneries !

- Rien avoir avec la jalousie !

- Et avec le libertinage, je t'en parle pas !

- C'est vous qui voyez ! Vous pouvez même voir au travers de la jalousie, tiens... Bande de petits voyeurs délurés, va ! Mais après, venez pas vous plaindre, d'accord ?

Pour les gens normaux...

Disons plutôt. Pour tous les individus qui considèrent que :

- "Ce qui se passe dans la rue" relève du droit inaliénable de tout citoyen à jouir de ses libertés individuelles selon son "libre arbitre" tant que celui-ci n'impose aucune "contrainte contre volonté" aux autres citoyens,

- Ce qui se passe à l'intérieur de ma jalousie ne regarde en rien ceux qui passent dans la rue,

Alors, ma jalousie... N'a pas plus à voler chez les autres, que les autres ont à voler chez moi.

Ça va ? Vous suivez ? Non ! Parce qu'après, ne venez pas me voler dans les plumes, d'accord ?

Ainsi donc, pour tous ces "gens biens" (n'ayons pas peur des mots, s'il vous plaît), ma jalousie n'a d'intérêt qu'à atténuer les ardeurs du soleil et l'éclat de la lumière méditerranéens en me permettant, avec beaucoup d'attention (l'attention de la jalousie, s'entend) à suivre la course du jour en faisant jouer avec habileté et sensibilité les petites cordes qui inclinent selon mes désirs les lamelles de ma jalousie...

Etincellant, n'est-il pas ?

Etincellant dans la mesure où le "sentiment de jalousie" qui habite l'humain, n'est plus que le pâle reflet de sa tristesse ombrageuse (sinon de sa haine orageuse) née de l'envie de ne pas obtenir et/ou posséder ce que "son voisin possède".

Dès lors, nous sommes entrés dans le cas de l'analyse clinique de la jalousie. Et nous ne le quitterons que lorsque nous n'emploierons plus (au moins ici) le mot jalousie.

Tenez ! Par exemple : la Lamborghini qu'Amarina nous a exhibée ici. (*)
 

[petite note (*) : il s'agit d'une photo postée sur notre site libertin favori (nommé ici, dans la liste des blogs favoris) représentant un splendide "amiee" s'exhibant nue sur une non poins splendide Lamborghini jaune]

- Pardon ? Comment ?

C'est plutôt la Lamborghini qui nous a exhibé Amarina ? Heu !

Remarquez : faut dire qu'entre les lamelles de ma jalousie... J'ai pas tout "bien vu" !

Bref ! Posséder, ou ne pas posséder Amarina, là n'est pas la question. La question sera plutôt de savoir ce qu'Amarina voudra bien nous offrir librement... Et le corrolaire demeurera de savoir si ce que nous serons capables de lui offrir en retour, sera à la hauteur de son offrande.

Car, comme le faisait dire Cervantès à "Michelle" (Une nouvelle du recueil "Novelas de liberales") ; comme Cervantès le "faisait dire à une femme" en pleine inquisition, s'il vous plait :

- ... Mon libre arbitre de femme libre fait que je me refuse à qui me veut... Et ne me donne qu'à qui je veux. -

La Liberté n'est pas la possession et la possession n'est pas toujours ce que l'on croit.

Tut, tut, tut : j'en connais, moi, qui choisiront la Lamborghini...

Enfin ! Comme on dit : - A chacun ses culbuteurs ! -

La jalousie habite aussi l'humain qui "possède" la Lamborghini.

Il s'ensuit, chez celui qui possède ce bien (ou qui croit "posséder"), qu'il devient l'esclave de toutes ses émotions.

Chez lui, habite la crainte, l'angoisse, l'anxiété... La peur, qu'il s'efforce de "combattre avec soins". C'est-à-dire, avec suspicion, agressivité... Et en s'efforçant avec vigilance à protéger son bien de peur qu'on le lui dérobe ou qu'on le lui enlève...

Plus particulièrement, lorsque ce "bien" s'avère être un "humain", comme Michelle, ou comme Desdémone : un humain disposant librement de son libre arbitre, la jalousie de celui qui croira posséder, l'une ou l'autre (ou les deux, pour les "yeux plus gros que le ventre", qu'on appelle aussi : amants lamentables), amplifiera son anxiété. Et ses craintes et ses peurs, sa suspicion et son agressivité, tourneront à la névrose. Et cela deviendra plus pathologique encore s'il se laisse pendre en proie pas ses émotions. Par elles il croira tout. Et croira voir en tout que son sentiment d'amour envers "l'autre aimé" est bafoué. Il croira en toute circonstance et dans tous les cas que "l'être aimé" éprouve un "sentiment de préférence" ou simplement, une attirance (un regard suffit) envers un "inconnu". Plus "banalement" il croira irréfutable l'infidélité de "l'autre aimé." C'est-à-dire, qu'aucune preuve ne lui sera nécessaire pour être persuadé que ce qu'il croit est la vérité.

Ne croyons pas que d'être un jaloux névrosé soit récent : pas du tout !

Dans la tragédie de shakespeare : "Othello le maure de Venise", c'est au comble de cette névrose dans laquelle il s'enfonce qu'Othello deviendra le meurtrier de Desdémone, sa femme adorée.

Certes, dans la pièce, la jalousie d'Othello ne vient pas seule : Iago en est l'instigateur par jalousie envieuse qui lui faisant croire qu'Othello l'a trahit, décide de se venger de lui.

Au cœur même de cette tragédie shakespearienne se trouve tous les thèmes de la jalousie qui, dans cette pièce, constitue la raison amplificatrice et explicatrice des motifs récurrents des pièces de Shakespeare que sont la soif de pouvoir et de vengeance.

Othello en est la première victime. Et sous l'impulsion de Iago il va peu à peu muter en monstre. C’est pour se venger d’Othello qui a privilégié Cassio, alors que Iago était convaincu que c’était lui qu’il nommerait son second qu'il va tout mettre en œuvre pour alimenter et encourager la jalousie d’Othello qui conduira à la double issue fatale de l'assassinat puis du suicide.

Les oxymores et les oppositions, contradictoires en apparence, sont omniprésents, comme ils le sont aussi dans toute l’œuvre du dramaturge. Mais dans cette pièce, ils sont d’autant plus choquants qu’ils reposent également sur un élément visuel : la couleur de peau des personnages.

En effet, à l’époque élisabéthaine, un Maure (Moore en anglais) désignait aussi bien les Berbères que les « noirs » : c'est-à-dire, les personnes d’origine sub-saharienne.

Dans la pièce, il est plusieurs fois fait référence à la noirceur de la peau d'Othello. Cette couleur, traditionnellement associée au "mal" dans la tradition chrétienne, est ici, celle d’un personnage originellement positif : un « noble » et un chrétien. Tandis que Iago qui est un homme blanc est foncièrement négatif : empreint d'une "âme noire" par laquelle il va pervertir Othello par l'entremise du mensonge et de la tromperie.

Cette opposition primordiale entre signifiant et signifié se retrouve dans bien d’autres aspects de la pièce, ce qui en fait, outre une des tragédies shakespeariennes les plus prenantes par son thème central qu'est la jalousie, l’une des pièces les plus philosophiquement profondes écrites par le dramaturge...

Par ailleurs, Shakespeare, n'a pas pour autant négligé la psychologie des autres rôles. Notamment Desdémone qui représente la "tolérance". Mais dans la noiceur de cette pièce, la "tolérance" n'apparaît pas comme la "vertu" (peut-être ou peut-être pas) escomptée par l'auteur, mais comme une impuissance.

En fait, c'est Voltaire qui semble le mieux avoir décrypté ce facteur pré-supposé. Car, comme chacun le sait, le thème favori de la philosophie de Voltaire étant la tolérance, il ne pouvait pas manquer de relever la valeur prépondérante qu'aurait pu y jouer le personnage de Desdémone. Même au coeur d'une tragédie. Ainsi dans sa tragédie, ZAÏRE (sur laquelle nombre d'historiens de la Littérature s'accordent à dire qu'elle est librement inspirée de l'Othello de Shakespeare) Voltaire, lui, donne plus d'importance à cet "équivalent" de Desdémone et à son père qu'à la jalousie d'Orosmane, son prétendant et "seigneur musulman" (Un Syriaque, celui-là, donc pas "tout blanc", non plus), dont elle est l'esclave chrétienne, privilégiant donc davantage l'approche sur la tolérance.

La tolérance serait donc l'antonyme de la Jalousie ?

Assurément !

Comme la tolérance est bien (normalement), le "maître mot directeur" du libertinage.

Où la jalousie n'a donc pas d'autre intérêt que la fonction technique de contrevent, contre vents et marées, savoir :

Se protéger derrière les lamelles de nos désirs orientées et actionnées par les ficelles de nos plaisirs : se protéger des regards inquisiteurs comme des brûlures d'ignominies portées à notre "philosophie libertine".

Tout autre Jalousie n'apparaîtrait pas bienvenue dans les "mondes libertins" : au moins dans le monde des libertins de moeurs comme dans celui des libertins de conscience... Et de manière et de méthode plus prégnante encore, dans les mondes des libertins de moeurs et des libertins de conscience réunis.

C'est au moins ce que signifient les deux tragédies citées plus haut :

la jalousie est sourde et aveugle, bornée et égoïste, intempérante et intolérante, fourbe et scélérate... Et meurtrière.

Contre toutes ses abjections, la Vérité ne fait plus le poids. Et c'est à foutre la nausée de mal de mer à la marine toute entière. Et face à un amour qui se meurt, même toute la nausée de la Marine n'a aucun pouvoir à émouvoir.

 

...

Et vous donc, qu'en pensez-vous ?

Pateric.

Par Pateric - Publié dans : Réflexions - Communauté : Sujets d'Etudes et de Réflexions
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires

Présentation

  • : Le blog de Pateric
  • Le blog de Pateric
  • : libertinage Fantasmes naturisme dialogue Histoires érotiques
  • : Le principal objectif de ce blog est la publication de textes "érotiques" écrits à "quatre mains" : Elle et Lui. Notre philosophie littéraire n'a d'autre vocation que d'exciter nos propres plaisirs ; nos plaisirs qui sont libertins et libertaires englobent la Langue : ils ne se limitent ni à la chair ni aux "nécessités". De fait, nos textes se moquent des "conventions éditoriales", du "prêt à penser". Et plus encore du "consensuel", sauf... S'il s'agit du con sensuel qu'on s'en sus...
  • Partager ce blog
  • Retour à la page d'accueil
  • : 28/01/2009

Profil

  • Pateric
  • Le blog de Pateric
  • Homme
  • 24/10/1953
  • sexualité fantasmes plaisir gratuit expériences
  • Couple libertin et libertaire, Scientifiques gourmets philosophes gourmands, passionnés d'arts et de "belles lettres" nous offrons ici nos textes fantasmatiques, nos pensées... non sans laisser libre cours à nos sautes d'humour, voire d'ironie.

Derniers Commentaires

Calendrier

Mai 2024
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>

Syndication

  • Flux RSS des articles

Créer un Blog

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés